vendredi 15 octobre 2010

Crémeuse ou traditionnelle?

Une réforme complète et totale de l’orthographe du français, ce n’est pas la première fois qu’on entend parler de cette idée. Êtes-vous pour? Êtes-vous contre?

L’idée qu’une langue soit d’abord un outil de communication oral sur lequel on bâtit ensuite l’écrit (il existe des langues à tradition orale SANS tradition écrite, alors que l’inverse ne semble vraisemblablement pas exister) semble un argument intéressant pour élaborer une orthographe phonologique (faire correspondre l’écrit aux sons). Par contre, de nombreux problèmes surviendraient, à mon avis.

D’abord, sur l’oral de qui se baserait-on? Celui de Montréal? Du Saguenay? De Gaspésie? Des Acadiens? Des Français?

Ensuite, toute langue évolue au fil du temps, et ce qu’on réformerait aujourd’hui serait forcément encore à réformer dans 100, 200 ans, etc. Est-ce à dire qu’il faudrait systématiquement retranscrire les écrits anciens en «nouvelle orthographe» chaque fois qu’on voudrait «réaligner l’écrit sur l’oral»? Fastidieux, n’est-ce pas? Ça pourrait toutefois être un sacré coup de marketing, par contre! Mais réapprendre à tous un nouveau système orthographique serait aussi passablement compliqué pour les gens qui auraient appris le système précédent.

Pourtant, certains semblent vouloir mettre de l’avant un tel projet : www.ortograf.net.

En ne m’attardant encore qu’à la page d’accueil (lisez d’abord en mode «français conservateur», si vous voulez y comprendre quelque chose), j’ai immédiatement constaté un manque flagrant d’uniformité (et ce, avant même d’aller consulter les «règles»). On écrit standar pour standard, mais enten pour entends. Pourquoi l’alternance an/en? Qu’est-ce qui la motive? Audiblement, rien!

Après consultation des règles, je suis encore plus mêlée qu’en n’ayant consulté que la page d’accueil. On nous y présente certains règles «obligatoires», d’autres «facultatives», et enfin des règles «provisioires». Difficile de s’y retrouver. Mon avis est qu’adopter l’alphabet phonétique international serait véritablement plus simple, si vraiment on désire faire correspondre l’écrit à la prononciation (une fois qu’on s’est entendu sur la norme parlée à utiliser comme base).

Finalement, qu’on soit pour ou contre une «ortograf altèrnativ», c’est une sujet qui demeure fondamentalement intéressant, non? Et sur lequel chacun a son opinion.

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