MUET famille d’une base *mu- symbolisant un son inarticulé. En latin 1) mūtus «qui ne sait que faire mu», d’abord appliqué aux animaux, puis aux hommes; 2) latin archaïque et bas latin mŭttīre «émettre un son», d’où «parler»; dérivé bas latin mŭttum «son émis».Un mot peut certes être muet; mais la parole (ou plus ou moins «anti-mutisme»), elle, peut difficilement se passer de mots…
1) muet (diminutif de l’ancien français mu qu’il a éliminé au XVIe : du latin mūtus)
2) amuïr (latin vulgaire *admūtīre «rendre muet», de mutus)
3) mutisme (dérivé, sur mūtus)
4) mot (populaire mŭttum)
5) motus (latinisation plaisante de mot, d’après des expressions comme pas un mot! ou ne dire, de souffler mot)(1)
Du b[as] lat[in] muttum «son» dér[ivé] régr[essif] de muttire «produire le son mu, grommeler» remontant au rad[ical] onomatopéique (cf. mutmut facere «émettre un son à peine distinct, un chuchotement» […] En b[as] lat[in] muttum est employé dans des phrases négatives, littéralement «ne pas ... un son» et il en est de même dans les 1res attest[ations] du fr[ançais] (ne soner mot, ne tinter mot, ne parler mot […]); par la suite mot s’est employé en dehors de cette tournure négative et a pris le sens de «parole, discours».(2)
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* Les formes précédées par un astérisque sont des formes reconstituées (non attestées dans les textes).
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(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]
(2) Trésor de la langue français informatisé, Centre national de ressources textuelles et lexicales.
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