Mon titre ci-dessus vous laisse déjà savoir de laquelle il sera question : la litote. Mais combien d’entre vous la connaissez? Et combien d’entre vous en aurez aussi identifié l’illustration dans ce même titre? Pourtant, il en est une que bon nombre de Québécois utilisent pratiquement quotidiennement…
LITOTE
«n. f. Figure de style consistant à dire moins pour exprimer plus. Il n’est pas laid pour il est beau.»(1)
«n. f. Figure de rhétorique qui consiste à atténuer l’expression de sa pensée pour faire entendre le plus en disant le moins. Euphémisme par litote. On se sert d’une litote quand on suggère une idée par la négation de son contraire (ex. Ce n’est pas fameux pour C’est mauvais; ‘‘Va, je ne te hais point’’ [Corneille]).»(2)
La litote est une figure qui joue sur la caractérisation intensive d’une information dans le discours; elle est manifestement macrostructurale(a), car elle ne réside point dans la forme même des termes, et est toujours contestable, son interprétation relevant de l’évidence d’un choix culturel du récepteur. La litote consiste à dire moins pour faire entendre davantage, c’est-à-dire choisir une expression atténuée de manière à renforcer l’information. Elle a donc une orientation de valeur inverse de celle de l’euphémisme, qui cherche à amoindrir l’information.»(3)La litote, donc, s’oppose à l’euphémisme (autre figure de style vaguement plus connue, qui elle tente d’adoucir l’information à véhiculer), puisqu’elle cherche à nier son contraire, soit atténuer l’expression d’une idée pour renforcer l’information à communiquer.
Après ces explications, avez-vous maintenant saisi le clin d’œil de mon titre? J’ose l’espérer. (Cherchez la négation d’un contraire...) Et avez-vous trouvé le litote si répandue dans nos conversations quotidiennes? Petit indice : demandez-vous ce que vous répondez fréquemment, parfois sans trop réfléchir, lorsqu’on vous demande : «Comment ça va?», et que vous allez en soi ni bien ni mal… :)
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(a) MACROSTRUCTURALE
«L’opposition macrostructurale-microstructurale permet de classer simplement l’ensemble des catégories de figures. Dans leur tendance fondamentale, les figures macrostructurales ne s’imposent pas d’emblée à réception pour que le discours soit acceptable; elles sont donc rarement certaines; elles sont peu isolables sur des éléments formels ou précis ou, si elles sont isolables, demeurent en cas de changement de ces éléments.»(3)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(3) [MOLINIÉ, Georges (1992). Dictionnaire de rhétorique. Éditions Le livre de poche, Paris.]
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