jeudi 6 octobre 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘syntaxe’

→ «Faites votre déclaration d’IMPÔT
par des professionnels» ←

La phrase de cette semaine sera un peu plus complexe à expliquer, bien que les gens de langue maternelle française ressentiront tout de suite la caractère erroné de la phrase.

La forme faites est l’impératif présent du verbe faire. Ainsi, lorsqu’on utilise cette forme, c’est d’ordinaire pour ordonner ou suggérer à quelqu’un de «faire quelque chose». Ici, on pourrait très bien dire : Faites votre déclaration d’impôt.

Le problème se pose avec l’ajout de la préposition par, qui introduit un complément d’agent qui n’a visiblement aucun verbe passif auquel s’accrocher (c.-à-d. aucun verbe duquel il puisse être le sujet), puisque le seul verbe de la phrase est faites, à la voix active, qui a déjà pour sujet «vous» (sous-entendu, puisqu’à la 2e personne du pluriel), alors que le complément de par est ici explicite et à la 3e personne du pluriel (des professionnels). On se retrouve donc ici avec deux sujets pour un seul verbe, d’où l’agrammaticalité de la phrase.
Le complément d’agent, que l’on rencontre dans les constructions à la voix passive, peut être introduit par les prépositions par et de. C’est toutefois la préposition par qui est de loin la plus fréquente.

Le complément se construit avec la préposition par quand il s’agit, entre autres, d’un verbe exprimant clairement une action; l’accent est alors mis sur l’action même exprimée par le verbe.

Exemples :
- Les malfaiteurs ont été identifiés par de nombreux témoins.
- Les analyses seront menées par des spécialistes.
- Sa maison a été décorée par un des meilleurs décorateurs.
- Le groupe de manifestants était entouré par les policiers.(1)
Il faut ainsi ajouter un verbe, à la voix passive, duquel des professionnels pourra être la sujet.

CORRECTION
Faites faire votre déclaration d’IMPÔT par des professionnels*

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* De la même façon, on aurait pu dire, à l’indicatif présent : Vous faites faire votre déclaration d’impôt par des professionnels. L’impératif n’y change rien.
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(1) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française

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