vendredi 29 juillet 2011

Entendu no 10

Quand : Le jeudi 21 juillet 2011, vers 13h.
Où : À la Place Ville Marie.
Contexte : Lors d’une conversation à caractère langagier (mais aussi ludique) avec mon collègue.

En jasant avec mon collègue, qui alléguait qu’on devrait ajouter le verbe ‘marrainer’ au lexique du français, lorsqu’une femme parraine une cause ou un événement, je soutenais que pareil ajout ne serait pas productif d’un point de vue langagier (ou, dit plus simplement, ne mènerait à rien), puisqu’il est inutile d’ajouter un verbe au même sens que ‘parrainer’ à la seule différence du sexe du sujet. Je lui demandai donc de me présenter des arguments pour me convaincre de l’utilité de pareil ajout au lexique. Il me répondit alors des «ben ça serait drôle» ou «pour rire». Je lui dis alors : «Ça me prend des arguments objectifs pour que j’adhère à ton point de vue, pas des opinions!», ce à quoi il me répondit, tout de go et le sourire aux lèvres :

«Ben objectivement, c’est l’fun!»

Savoureux! Antithèse absolument délicieuse qui mit fin à l’argumentation (perdue d’avance pour lui, il va sans dire…!), dans une hilarité contagieuse et prolongée. Merci Délèque. :)

jeudi 28 juillet 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘typographie’ (ou ‘coquille’*)

→ «ST-JEAN, T.-N-.L.*» ←

«Provinces et territoires du Canada
[…] les noms des provinces prennent un trait d’union entre tous leurs éléments.
Terre-Neuve-et-Labr. T.-N.-L.»(1)

«Formation des abréviations

Par la lettre initiale seule

L’abréviation prend un point abréviatif quand elle n’est pas un symbole du système international d’unités. Elle s’écrit parfois en capitale, parfois en bas-de-casse.

Points abréviatifs
Quand les abréviations sont écrites entièrement ou en bas-de-casse, on met un point abréviatif seulement si la dernière lettre de l’abréviation n’est pas celle du mot entier. Quand elles sont écrites entièrement en capitales, on peut les écrire avec ou sans points abréviatifs.»(1)

CORRECTION
T.-N.-L. ou T-N-L

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* Dans le cas présent, il s’agit plutôt de mon ‘œil-de-lynx’ de correctrice qui s’est apeçu d’une coquille, où l’on avait vraisemblablement inversé le point et le tiret, entre le N et le L. On n’avait pas réellement affaire à une faute.
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(1) [RAMAT, Aurel (2008). Le Ramat de la typographie, 9e édition. Aurel Ramat éditeur, Montréal.]

mercredi 27 juillet 2011

Reliaisons [sic] dangereuses

«Renseignements personnels. À moins que le participant n’ait autorisé l’administrateur ou toute autre entité reliée au concours à le contacter, les renseignements personnels recueillis sur les participants relativement à ce concours sont utilisés uniquement pour l’administration de ce concours et sont assujettis à la politique de [X] sur la protection de la vie privée à [adresse internet] et aucune communication, commerciale ou autre, non reliée à ce concours, ne sera envoyée au participant par l’administrateur.»(1)

On m’a souvent dit, dans le cadre de mon travail de correctrice, que l’utilisation de relier était fautive, sauf lorsqu’il est question de joindre physiquement deux objets (par exemple : Le pont Jacques-Cartier relie l’île de Montréal à la Rive-Sud). Intriguée par autant d’utilisations qui semblent fautives, j’ai voulu aller vérifier ce qu’en disent les ouvrages de référence.

«Le préfixe re- sert à indiquer le retour à un état antérieur, un changement de direction, un renforcement, la répétition, etc. […] Comme l’usage n’est pas toujours fixé, la consultation d’un dictionnaire s’impose, autant pour vérifier la forme du mot que son sens exact.

En effet, il faut éviter d’employer un verbe composé avec le préfixe re- lorsque le sens ne l’exige pas (par exemple, ne pas employer […] relier au lieu de lier […]).»(2)

RELIER
«v. tr. 1. Assembler, lier. Relier les feuillets d’un livre. 2. Faire communiquer. Un pont qui relie deux rives. SYN. faire raccorder, unir.»(3)
«v. tr. 1. Unir, rendre solidaire au moyen d’une attache. → assembler, attacher, lier. 2. Assembler, attacher ensemble (les feuillets formant un ouvrage) et les couvrir avec une matière rigide (→ reliure). 3. TECH. Assembler (les douves d’un tonneau) au moyen d’un cercle. → cercler; reliage. 4. Mettre en communication avec. → connecter, joindre, raccorder. 5. FIG. Mettre en rapport. Relier des idées, des indices.enchaîner, lier.CONTR. Déconnecter, délier, éparpiller, séparer.»(4)

«On peut parfois confondre les verbes lier et relier qui impliquent tous deux l’idée d’un lien ou d’une union, mais qui ne sont pas toujours synonymes pour autant.

Le verbe lier peut exprimer l’idée de ‘‘mettre ensemble’’, celle de ‘‘maintenir ensemble, attacher’’ ou de ‘‘joindre à l’aide d’une substance qui permet la cohésion d’un mélange’’, notamment en cuisine au sens d’‘‘épaissir (une sauce)’’, ou en parlant de matériaux.

Exemples :
- La fleuriste a lié les fleurs séchées à l’aide d’une ficelle.
- Quand on parle une langue étrangère, lier les mots n’est pas toujours facile.
- J’ai lié ma sauce avec de la farine.
- Les pierres du revêtement de cette maison ont été liées avec du ciment.

Le verbe lier peut aussi exprimer des liens moins matériels ou concrets; il peut s’agir de relations affectives ou sociales entre des personnes, ou encore de liens logiques entre des idées ou des faits.

Exemples :
- Leur voyage en Italie les a liés.
- Ils se sont liés d’amitié avec leurs nouveaux voisins.
- Nous avons lié conversation en attendant l’autobus.
- Une fois de plus, ce détective a lié les indices qui incriminent le suspect.
- Les coûts liés au projet ont dépassé ce qu’on avait prévu.

Qu’il s’agisse de liens concrets ou de liens abstraits, le verbe lier semble établir un lien intrinsèque, naturel, c’est-à-dire mettre ensemble des éléments qui sont de même nature, qui forment un tout ou qui sont semblables sous certains rapports.

On utilise également le verbe lier dans le sens de ‘‘fixer, attacher, enchaîner’’ ou d’‘‘astreindre par un engagement juridique ou moral’’, ou encore de ‘‘maintenir, retenir par un lien de dépendance’’. Dans ces emplois, le lien institué par le verbe lier semble être un ‘‘lien forcé’’.

Exemples :
- Elle était liée à une chaise lorsqu’on l’a retrouvée.
- Les partenaires étaient liés par un contrat d’une durée de dix ans.
- Leurs destins semblaient maintenant liés à jamais.

Formé du verbe lier auquel on a ajouté le préfixe re-, le verbe relier partage avec lier le sens d’‘‘assembler, joindre des éléments’’ et le sens plus abstrait de ‘‘mettre en rapport avec’’. Il signifie également ‘‘établir une communication, faire correspondre’’. Les liens institués par relier semblent extrinsèques, c’est-à-dire établis de l’extérieur, orientés vers un but. Dans les contextes où lier et relier sont possibles, une nuance de sens est sentie.

Exemples :
- Une grosse chaîne relie le voilier au ponton.
- Ces deux artères principales sont reliées par un tunnel.
- L’autoroute Transcanadienne relie un grand nombre de villes du pays.
- Notre jeune écolier apprend à relier (ou lier) les lettres de son nom.
- Ses problèmes d’asthme sont en partie reliés (ou liés) à la pollution atmosphérique.
- On peut relier (ou lier) ces événements aux derniers attentats.

Enfin, le verbe relier a développé des sens indépendants du verbe lier, nettement plus techniques. Il peut ainsi signifier ‘‘assembler les pages d’un livre’’ ou encore ‘‘assembler les douves d’un tonneau à l’aide de cercles’’.

Exemples :
- Ce livre a été relié par les services spécialisés de l’université.
- Son travail consistait à relier des futailles pour les vendanges.

Bien que le préfixe re- exprime notamment l’idée de répétition lorsqu’il est accolé à un mot, le sens ‘‘lier une seconde fois’’ du verbe relier est un emploi vieilli qui n’est plus utilisé aujourd’hui.»(5)

CONCLUSION
Si l’on se fie aux informations fournies par l’Office québécois de la langue française (OQLF) (voir segment souligné ci-dessus), il semble alors que notre exemple du début aurait plutôt dû se lire : toute autre entité liée au concours et aucune communication, commerciale ou autre, non liée à ce concours, puisqu’il est question ici d’un engagement juridique (ou commercial).

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(1) Source : http://sympaticocontests.ca/contests/quebecvegas_fr/rules.aspx [lien désuet]
(2) [GUILLOTON, N. & H. Cajolet-Laganière (2005). Le français au bureau, 6e édition. Les publications du Québec.]
(3) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(4) [Le nouveau Petit Robert, édition 2004. Paris.]
(5) Banque de dépannage linguistique de l’OQLF

mardi 26 juillet 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
Lu dans un article sur le site Yahoo Québec, au sujet d’une fillette de 12 ans qui a accouché sans même savoir qu’elle était enceinte. «Ils ont immédiatement emmené la parturiente dans un bâtiment proche du site de l'excursion, où elle a mis au monde une petite fille.»(1)

PARTURIENTE
«adj. f. et n. f. MÉD. Femme qui accouche.»(2)

«nom féminin Femme en train d’accoucher.»(3)

«adj. et subst. fém. (Femme) qui accouche; (femelle) qui met bas.»(4)

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(1) Site Yahoo Québec, section Actualités; article publié le 29 mars 2011.
(3) [Le nouveau Petit Robert, édition 2004. Paris.]
(3) Larousse en ligne
(4) Centre National de Ressources Textuelles et Lexciales

lundi 25 juillet 2011

Vous avez dit «graffiti obscène»? Meeeuh non! C’est de la thérapie par le rire.


Traitez-moi d’immature tant que vous voulez, celle-là je l’assume : un amusant graffiti, que j’ai découvert mardi dernier sur la rue Desaulniers, à Longueuil, au coin de la rue LaSalle, a été dessiné, fort probablement par un des ouvriers affectés aux travaux sur le tronçon de route voisin. ‘Cacanne’ de peinture à marquer en main, il s’est visiblement amusé à peindre cette immense ‘chose’ au beau milieu de la chaussée (qui sera probablement refaite d’ici peu). Défi lancé par ses collègues? Pitrerie assumée pour faire rire ses collègues? Simple ânerie digne d’un enfant de 12 ans qui s’est alors dit : «Huhu! Ça va faire rire le monde!»? Peu importe : pour ma part, chaque matin et chaque soir lorsque j’aperçois, en passant par là, cet énorme pénis orange fluo sur la chaussée, je ris. Je ne peux tout simplement pas m’en empêcher. :)

Je serais franchement curieuse de m’installer au coin de la rue pour observer le nombre de gens chez qui ce dessin fait naître un sourire ou un rire. Juste pour ça, ça vaudrait la peine de remercier ‘l’artiste’.

vendredi 22 juillet 2011

Lu – no 1

Sur le modèle même modèle que mes billets «entendus», voici une perle d’erreur LUE.

Quand : Le 16 juillet 2010.
Où : Sur You Tube.
Contexte : En parcourant les commentaires sous l’ancienne pub de McDonald intitulée «Le menu chanté».

«T’check le dude qui commence à chanter random
(ou, plus littéralement : «Tchek le dude ki commence a chanter random LOL»)

J’ai juste trop ri de ce commentaire, et de me dire qu’on n’aurait simplement rien compris de cette phrase à l’époque où la pub a été diffusée (soit à la fin des années ’80).

jeudi 21 juillet 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘grammaire’

→ «une fois ouvertes cet article…»←

ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ
«Le participe passé employé sans auxiliaire s’accorde en genre et en nombre avec le mot auquel il se rapporte : Que l’on recueille les enfants abandonnés(1)
«Employé sans auxiliaire, le participe passé est un adjectif : il s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte. Un garçon encouragé. Une élève décidée. Des spectateurs éblouis.
NOTE. Si le participe passé se rapporte à des noms de genres différents, il se met au masculin pluriel. Des adolescents et des adolescentes motivés.»(2)

ARTICLE
«n. m.»(3)

CORRECTION
…une fois ouvert cet article ne peut pas être retourné…*

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* D'un point de vue sémantique, ne trouvez-vous pas qu'il y a étrangeté au fait qu'on invoque des raisons hygiéniques pour justifier le non-remboursement, mais qu'on offre toutefois un échange? L'échange n'a absolument rien d'hygiénique? Il y a incongruïté, à mon sens, ici.
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(1) [GREVISSE, M. (1990). Précis de grammaire française, 29e édition. Éditions Ducolot, Paris.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2003). La nouvelle grammaire en tableaux, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) [Le nouveau Petit Robert, édition 2004. Paris.]

mercredi 20 juillet 2011

Venez-voir le train aujourd’huiiiii*

Sur le Web, j’aperçois assez régulièrement des invitations à des concours, où l'on nous indique courtoisement ceci : «Inscrivez-vous via notre site Web» ou «Envoyez-nous vos coordonnées via messagerie texte». Des annonces télé énoncent aussi ce même type d’invitation. Quelque chose cloche dans ces gentilles invitations, à votre avis?

VIA
«prép. ♦ Par la voie de, en passant par. → par. Aller de Paris à Alger via Marseille. ‘‘une information du Maroc via Berlin’’ (Romains).»(1)

«prép. Par. Destination Nice via Paris.
NOTE. Cet emploi qui appartient au domaine des transports est le seul usage correct en français. La préposition s’applique à un lieu et non à un moyen de communication. Un colis expédié par (et non *via) autocar. Une émission diffusée sur ondes hertziennes (et non *via ondes hertziennes).»(2)

«La préposition via signifie ‘‘en passant par’’. Il s'agit d'un sens précis qui appartient au domaine des transports. Elle s'applique donc à un lieu.

Exemple :
- Nous partons en avion de Montréal pour aller à Rome via Londres. (Autrement dit, nous passons par Londres pour nous rendre à Rome.)

Via s'emploie également au figuré, mais dans le même sens (soit celui de ‘‘en passant par’’), surtout dans le domaine de l'informatique. Le cyberespace étant perçu comme un lieu virtuel, où l'on navigue et où l'on va, le mot via se retrouve dans des contextes comme : via Internet, via le Web.

Il faut cependant faire ici certaines restrictions, car il y a beaucoup d'emplois abusifs de ce mot.

Tout comme on dit par la poste, par messager (exemple : je vous envoie ce colis par la poste dès aujourd'hui), on dit également, dans le domaine des télécommunications : par câble, par modem, par télécopie ou par satellite. Dans ce cas, par a ici le sens, non pas de ‘‘en passant par’’, mais celui de ‘‘au moyen de’’. C'est pourquoi l'emploi de via, dans ces contextes, est incorrect.

Exemple :
- La dépêche a été transmise par satellite. (et non : via satellite)

Sous l'influence de l'anglais, on a également voulu donner à via d'autres sens qu'il n'a pas en français, notamment celui de ‘‘grâce à’’. Certains dictionnaires donnent aussi ‘‘par l'intermédiaire de’’ comme équivalent de via, mais considèrent cet emploi comme familier.

Exemple :
- J'ai reçu le dossier par l'intermédiaire d'un ami. (et non : via un ami)

Enfin, précisons que via s’écrit en caractères romains, et non en italique, et sans guillemets.»(3)

Conclusion? Notre premier exemple, soit «Inscrivez-vous via notre site Web», semble correct du point de vue de l’Office québécois de la langue française (OQLF), qui considère l’usage de via comme figuré, mais incorrect selon Mme De Villers, qui préfèrerait la tournure «Inscrivez-vous sur notre site Web». Notre deuxième exemple est pour sa part considéré comme fautif, puisqu’il faudrait remplacer «Envoyez-nous vos coordonnées via messagerie texte», par «Envoyez-nous vos coordonnées par messagerie texte» ou encore par «Envoyez-nous vos coordonnées au moyen de la messagerie texte».

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* Slogan de Via rail Canada, tel que chanté dans leurs pubs télés, il y a plusieurs années déjà.
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(1) [Le nouveau Petit Robert, édition 2004. Paris.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) Banque de dépannage linguistique de l’OQLF

mardi 19 juillet 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
Lu dans un document à caractère financier : «La Société ne peut hypothéquer ou consentir toute autre sûreté autre que celle déjà abrogée à la société [X].»

ABROGER
«v. tr. (DR.) Annuler une loi, un décret.
NOTE. On abroge une loi, un décret, une disposition, mais on abolit une pratique, une institution, un usage.»(1)

«v. tr. Retirer la force obligatoire à (un acte législatif ou réglementaire). → casser, révoquer, supprimer. Abroger une loi, un règlement, une disposition.CONTR. Établir, instituer, promulguer.»(2)

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [Le nouveau Petit Robert, édition 2004. Paris.]

lundi 18 juillet 2011

Assiégé (ou «ah! siège j’ai!»)


Les sièges du parterre de la salle Wilfrid-Pelletier, à la Place des Arts, vus du balcon (ou corbeille? mezzanine? je ne sais plus…)

Tout simplement pcq c’est joli, une fois les spectateurs disparus.

vendredi 15 juillet 2011

Entendu – no 9

Quand : Le 19 mai 2011.
Où : Lors de l’émission Infoman, diffusée à Radio-Canada.
Contexte : Lors d’un point de presse d’un politicien (dont j’ignore le nom…).

Question posée au politicien :
«Cette entente-là est légale, oui ou non?»

Réponse :
«La question donc, à votre réponse précise : des analyses se poursuivent pour les fins de la finalité.»

On ne saurait être plus… évasif! Ça prend du talent pour se perdre en mots de cette façon (au point de mêler la réponse et la question!).

jeudi 14 juillet 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘lexique’

→ «2 habits……17,99» ←

HABIT
«n. m. 1. (AU SING.) Tenue de soirée dont la veste à revers de soie est à longues basques à l’arrière.
NOTE.
1º Ne pas confondre avec le nom smoking qui désigne une tenue de soirée composée d’un veston à revers de soie, mais sans basques, d’un pantalon à galon de soie et d’un gilet. Revêtir un smoking (et non un *tuxedo).
2º La tenue de soirée masculine est l’habit ou le smoking.
2. (AU PLUR.) Vêtements. Range tes habits dans la penderie.
FORME FAUTIVE
*habit. Archaïsme au sens de costume, complet.»(1)
«n. m. 1. SING. VIEILLI Pièce d’habillement. → costume, vêtement. L’étoffe d’un habit. Habit de velours. 2. PLUR. LES HABITS : l’ensemble des pièces composant l’habillement. → affaires, effets, vêtements; FAM. fringues, frusques, hardes, nippes. 3. Vêtement caractéristique d’une époque, ou propre à une fonction, une profession. 4. Habit religieux. 5. Costume de cérémonie. 6. FIG. Apparence.»(2)

CORRECTION
2 complets……17,99

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [Le nouveau Petit Robert, édition 1996. Paris.]

mercredi 13 juillet 2011

Sachez introduire vos contributions

Il m’arrive plutôt régulièrement, dans le cadre de mon travail de correctrice, de lire la tournure suivante : «La Société a contribué un don de 100$ à la Fondation.» Puisque l’erreur semble relativement courante, je me suis intéressée à ce qui a pu être écrit à ce sujet.

«Le verbe contribuer signifie ‘‘participer, collaborer, prendre part’’ ou ‘‘payer une partie d'une dépense commune’’. C'est un verbe transitif indirect, c'est-à-dire que ses compléments sont toujours introduits par une préposition. Les prépositions à, de et pour peuvent toutes trois suivre ce verbe, chacune introduisant un type différent de complément.

La préposition à est celle qui suit le plus souvent contribuer; elle introduit un complément désignant le but de la contribution. Elle est suivie d'un nom ou d'un verbe à l'infinitif.

Exemples :
- Marie a contribué à la rédaction de cet article.
- L'argent contribue au bonheur de bien des gens.
- Les étudiants de M. Rivard contribueront à l'avancement de ses recherches.
- Ce genre d'activité contribue à développer la curiosité des enfants.

Les prépositions de et pour peuvent aussi suivre le verbe contribuer. De introduit un complément désignant le moyen par lequel le sujet du verbe fait une contribution, alors que pour introduit un complément désignant la valeur de la contribution.

Exemples :
- Le jeune Albert a contribué de sa poche au cadeau de sa sœur.
- Chaque personne contribuera pour un tiers à l'achat de la voiture.
- L'employeur contribue pour 40% au régime de retraite des employés.

Contribuer est parfois suivi d'un complément direct, ce complément désignant souvent une somme d'argent. La construction transitive directe a déjà été correcte (jusqu'au XVIIe siècle), mais elle n'est plus en usage aujourd'hui. On doit donc éviter cette tournure et employer la préposition pour afin d'introduire un complément désignant une somme d'argent. Il est également possible de privilégier d’autres formulations, par exemple faire un don, fournir un montant, verser une somme, payer sa part, offrir une contribution.

Exemples :
- Mélissa compte contribuer pour 50$ à la campagne de financement de la troupe de théâtre de sa fille. (et non : Mélissa compte contribuer 50$)
- Le gouvernement du Québec a contribué pour deux millions à ce projet. (et non : a contribué deux millions)
- Cette entreprise a fait un généreux don au musée régional. (et non : a contribué un généreux don(1)

«Il a contribué 1000$.
Le verbe contribuer est transitif indirect. On ne peut pas contribuer quelque chose. Il est donc fautif de dire : Il a contribué 1000$. Il vaut mieux dire : Il a fourni (ou versé) une contribution de 1000$ ou encore Il a contribué pour 1000$ (ou pour la somme de 1000$).»(2)

En espérant que vous ayez apprécié que je contribue à parfaire vos connaissances langagières.

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(1) Banque dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française
(2) Le français au micro

mardi 12 juillet 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
Lu dans un document à caractère financier : «L’emprunt autorisé, sous forme d’affacturage, au montant de …, portant intérêt …, est garanti par …»

AFFACTURAGE
«n. m. Transfert des créances d’une entreprise à une société financière qui se charge d’en assurer le recouvrement.
NOTE. L’anglicisme «factoring» est déconseillé.»(1)

«n. m. de facture Gestion des comptes clients d’une entreprise par un organisme extérieur spécialiste du recouvrement et du contentieux(a). – Recomm. offic. pour factoring.»(2)

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(a) CONTENTIEUX
«adj. et n. m. 1. DR. Qui est, ou qui peut être l’objet d’une discussion devant les tribunaux. → contesté, litigieux. Affaire contentieuse. Juridiction contentieuse. (opposé à gracieux). 2. N. m. Ensemble des litiges susceptibles d’être soumis aux tribunaux. Un contentieux administratif, commercial.PAR EXT. Service qui s’occupe des affaires litigieuses (dans une entreprise). → affacturage. Chef du contentieux. 3. VX Qui soulève des débats, des discussions.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [Le nouveau Petit Robert, édition 2004. Paris.]