vendredi 31 décembre 2010

2011 sera l’année des webémissions

En cette fin d’année 2010, on nous prédit que 2011 sera faste en webémissions (néologisme que j’ai pour l’instant du mal à digérer; mais c’est comme courriel : je vais finir par m’y faire).

Article à lire sur le sujet, publié sur Cyberpresse.

Bonne «télé» (ou plutôt, bon «ordi» [même si ça se dit plutôt mal])!

Et surtout, BONNE ANNÉE! :)

jeudi 30 décembre 2010

La faute du jeudi – catégories ‘homophones’ et ‘anglicisme’

→ «avec un de ses looks sexy!» ←

FAUTE 1 : «ses»

SES
«adj. poss. pl.
1. Déterminant possessif pluriel de la troisième personne du singulier qui détermine le nom en indiquant le ‘‘possesseur’’ de l’objet désigné.»(1)

«Les adjectifs possessifs sont ceux qui déterminent le nom en indiquant, en général, une idée d’appartenance. Souvent l’adjectif dit ‘‘possessif’’ marque, non pas strictement l’appartenance, mais divers rapports.»(2)

CES
«adj. dém.
Le déterminant démonstratif détermine le nom en montrant l’être ou l’objet déterminé par ce nom.»(1)

«Les adjectifs démonstratifs sont ceux qui marquent, en général, que l’on montre (réellement ou par figure) les êtres ou les objets désignés par les noms auxquels ils sont joints.»(2)

FAUTE 2 : «sexy»

SEXY
«Anglicisme pour séduisant, suggestif(1)

CORRECTION
Pour une soirée inoubliable! Célébrez l’arrivée de 2011 avec l’un de ces* looks séduisants!

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* Le contexte de l’image publicitaire nous indique ici la faute quant aux homophones ses et ces : on ne trouve aucun référent ‘logique’ à ses qui indiquerait le ‘‘possesseur’’, alors que les photos sous le texte constituent un bon indice qu’on a voulu référer à ce qu’on présentait (ou démontrait).

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [GREVISSE, M. (1990). Précis de grammaire française, 29e édition. Éditions Ducolot, Paris.]

mercredi 29 décembre 2010

Bigenre bizarre

Sur le thème du temps des Fêtes, les trois mots suivants me sont venus en tête, ainsi que l’étrange règle de grammaire dont ils sont victimes : amour, délice et orgue.

Quand ils sont seuls (singuliers), ils sont masculins. Quand ils sont plusieurs (pluriels), ils sont féminins.

«Amour, dans l’acception générale, est masculin. Dans le sens spécial de ‘‘passion’’, il est quelquefois féminin au singulier en poésie et presque toujours féminin au pluriel, même en prose.»(1)

«AMOUR n. m. et f.
NOM MASCULIN SINGULIER
1. Sentiment amoureux, sentiment passionné d’une personne pour une autre.
2. Affection entre personnes.
3. Goût très vif pour quelque chose.
NOM FÉMININ PLURIEL
Les folles amours.
NOTE. L’usage actuel tend à donner au mot amour le genre masculin également au pluriel.»(2)

«Délice. Au pluriel, ce nom est du féminin. Au singulier, délice est du masculin.»(1)

«DÉLICE n. m. sing. et n. f. plur.
NOM MASCULIN SINGULIER
1. Plaisir qui ravit.
2. Régal.
NOM FÉMININ PLURIEL
Charmes, plaisirs.
NOTE. Attention au genre de ce nom qui est masculin au singulier et féminin au pluriel.»(2)

«Orgue, au singulier, est du masculin. Le pluriel orgues est également du masculin quand il désigne plusieurs instruments. Le pluriel orgues est du féminin lorsqu’il désigne un instrument unique.»(1)

«ORGUE n. m. et f.
NOM MASCULIN
Instrument de musique à vent et à tuyaux, en usage dans les églises.
NOM FÉMININ PLURIEL
Instrument de musique en usage dans les églises et qui est de grande envergure.
NOTE. Au pluriel, le nom est féminin s’il désigne un instrument en insistant sur son ampleur; si le mot désigne plusieurs instruments, il reste masculin.»(2)


Je vous souhaiterai, sur ce, un temps des Fêtes rempli d’alléchantes délices, agrémenté de quelques cantiques joués sur de grandes orgues d’église, ainsi qu’une nouvelle année remplie d’amours toutes plus heureuses les unes que les autres.

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(1) [GREVISSE, M. (1990). Précis de grammaire française, 29e édition. Éditions Ducolot, Paris.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

lundi 27 décembre 2010

Illuminée

Un petit air de magie du temps des Fêtes, sur la rue Saint-Charles, dans le Vieux-Longueuil.

Rue Saint-Charles Ouest, entre Quinn et Montarville


Rue Saint-Charles Ouest, entre Saint-Jacques et Saint-Thomas, côté sud


Caserne des pompiers [et ancien hôtel de ville], intersection Saint-Charles et Saint-Thomas


Petit parc bordé par les rues Saint-Charles Ouest, Longueuil et Saint-Thomas

vendredi 24 décembre 2010

Le Père Noël veut qu’on parle français, au Québec

Après avoir vu leur pub à la télé, j’ai découvert le site Internet d’Impératif français, «un organisme culturel de recherche et de communication voué à la promotion de la langue française, de la culture d'expression française et de la francophonie».

On y défend le commerce qui doit être d’abord fait en français au Québec; on y propose un concours de poésie; et on y décerne des prix à des personnes ou des entreprises qui contribuent à la promotion de la langue française [en plus d’attribuer aussi des prix citron et des prix coco]. Des suggestions à leur faire…?

Profitez-en aussi pour visiter leur section «chronique linguistique», qui recèle d’informations intéressantes.

Sur ce, bon français et joyeux Noël!

jeudi 23 décembre 2010

La faute du jeudi – catégorie ‘orthographe’

→ «S.V.P. atendre» ←

ATTENDRE
«1. Demeurer pour la venue de quelqu’un, de quelque chose.»(1)

CORRECTION
S.V.P. attendre

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

mercredi 22 décembre 2010

Fêtes : voici le temps

Nous voilà encore en cette belle période de Noël, avec tous ses bons vœux qui l’accompagnent. Cartes de souhaits, courriels, messages instantanés : partout, on voit écrits les mêmes vœux qui reviennent annuellement. Pourtant, on se questionne encore quant à l’orthographe de certains mots de ces expressions toutes faites.

Celui qui m’intrigue encore, après toutes ces années : fêtes. Prend-il ou non la majuscule dans l’expression temps des fêtes/Fêtes?

«Majuscule. - On peut mettre une majuscule au mot fêtes quand on parle elliptiquement des fêtes de fin d'année : les fêtes ou les Fêtes; le temps des fêtes ou le temps des Fêtes; la période des fêtes ou la période des Fêtes. On gardera la minuscule dans la forme explicite les fêtes de fin d'année. En France, on garde aussi la minuscule pour la forme elliptique les fêtes(1)

«Quant à l’emploi ou non de la majuscule à fêtes, l’usage est indécis et les deux variantes se justifient. Au Québec, certains ouvrages en recommandent l’emploi, d’autres, non. Les deux graphies sont maintenant admises.»(2)

Encore une fois, il semble que le flou règne ici puisqu’on accepte les deux graphies, avec ou sans majuscule.

Je vous souhaiterai, sur ce, de joyeuses Fautes! :)

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(1) Points de langue, sur le site de Druide
(2) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française

lundi 20 décembre 2010

Noël


Un petit air de Noël au centre-ville, même si c’était avant que la neige ne se mette à tomber.

vendredi 17 décembre 2010

Entendu – no 4

Quand : Le dimanche 28 novembre 2010.
Où : Entrepôt Lise Watier.
Contexte : Dans la file d’attente, des femmes derrière moi discutent de la vente d’entrepôt L’Oréal et des produits qu’on y trouve.

«Ah oui, pour les produits coiffants, ça vaut vraiment la peine. Il y a toutes sortes de shampooings : cheveux colorés, volumisants, anti-frisitous. Ça vaut vraiment la peine!»

Mignon, quand même, un shampooing qui empêche de faire des «frisitous».

jeudi 16 décembre 2010

La faute du jeudi – catégorie ‘orthographe’ (ou ‘anglicisme orthographique’)

→ «le GRAM» ←

GRAMME
«Unité de masse valant un millième de kilogramme.»(1)

C’est plutôt en anglais qu’on écrit gram.(2)

CORRECTION
Payons comptant 30$ le gramme basé sur 24K

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) Wiktionary

mercredi 15 décembre 2010

Avez-vous une bonne mémoire?

Connaissez-vous bien les différentes utilisations des verbes se rappeler et se souvenir, qui semblent pourtant pratiquement identiques quant à leur sens et leur forme?


SE RAPPELER
«Se souvenir de. Elle se rappelle ce moment (et non *de ce moment), mais ne se rappelle pas son nom. Les mots qu’elles s’est rappelés sont «monts et merveilles».
NOTE SYNTAXIQUE. La complément de ce verbe se construit sans la préposition de, contrairement au verbe se souvenir. Je me rappelle ses yeux (et non *de ses yeux) magnifiques. Je me le rappelle (et non je m’*en rappelle). Cependant, le verbe se construit avec la préposition de s’il est suivi d’un pronom personnel ou d’un infinitif. Te rappelles-tu de nous? Je me suis rappelé de lui téléphoner.
NOTE SYNTAXIQUE. Suivi de la conjonction que, le verbe se construit avec l’indicatif. Nous nous sommes rappelé que la rentrée avait lieu le 5 septembre.
NOTE GRAMMATICALE. Attention à l’accord du participe passé qui ne se fait que si le complément direct précède le verbe. Les paroles que nous nous sommes rappelées. Il ne s’accorde pas si le complément direct suit le verbe. Il se sont rappelé que le train partait à 13h.»(1)

SE SOUVENIR
«1. Se rappeler. La devise du Québec est Je me souviens. Souviens-t’en (et non *souviens-toi-z-en), souvenons-nous-en, souvenez-vous-en.
NOTE SYNTAXIQUE. Contrairement au verbe se rappeler, qui se construit sans préposition, le verbe se souvenir se construit avec de. Ils se sont souvenus de leur promesse.
2. Garder présent à la mémoire. Je me souviens qu’il était là. Je ne me souviens pas qu’il soit venu. Elles se sont souvenues de cette rencontre. SYN. (LITT.) se remémorer.
NOTE SYNTAXIQUE. Suivi de la conjonction que, le verbe se construit avec l’indicatif dans une phrase affirmative, avec le subjonctif dans une phrase négative.
NOTE GRAMMATICALE. Le participe passé de ce verbe qui n’existe qu’à la forme pronominale s’accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet du verbe.»(1)


RÉCAPITULATION

Sens
Se rappeler renvoie à se souvenir et vice versa. On peut donc logiquement croire que les deux ont bel et bien le même sens.

Syntaxe
Par contre, la ‘façon’ d’utiliser l’un et l’autre dans une phrase diffère légèrement. Se souvenir requiert la préposition de, alors que se rappeler s’utilise sans, sauf dans les constructions où il est suivi d’un pronom personnel ou d’un verbe infinitif. À noter qu’on dira ainsi «les choses dont je dois me souvenir» par opposition à «les choses que je dois me rappeler» (par conséquence de l’utilisation ou non de la préposition de).

Quant à l’utilisation de ces verbes suivis de que, se souvenir appelle un verbe indicatif dans une phrase affirmative et appelle un verbe subjonctif dans une phrase négative, alors que se rappeler requiert toujours la forme indicative du verbe.

Accord
Enfin, le participe passé de se souvenir s’accorde toujours en genre et en nombre avec son sujet, puisque ce verbe n’existe qu’à la forme pronominale (pour vous en souvenir, retournez jeter un coup d’œil à mon billet sur l’accord des participes passés), alors que le participe passé de se rappeler ne s’accorde que si son complément direct précède le verbe.


Allez-vous réussir à vous souvenir de tout ça maintenant? Il est vrai que ça fait beaucoup de choses à se rappeler, toutefois.

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

lundi 13 décembre 2010

Mystère souterrain


Quelqu’un sait pourquoi, parmi toutes les stations originales du métro (celles qui ont ouvert à l’inauguration de 1966), seule la station Sherbrooke a «perdu» ses pastilles oranges au sol (sur la photo, on voit des pastilles noires à la place), le long du quai, au profit de longues barres jaunes?

vendredi 10 décembre 2010

Quand un service vous coûte 225% du prix que vous croyiez

Récemment, j’ai eu à utiliser un téléphone public. Comme moi, probablement, si vous possédez un téléphone cellulaire, vous n’utilisez à peu près plus les téléphones publics.

Malgré mon non-usage de ces derniers, j’étais toutefois au courant de l’augmentation des tarifs de Bell, qui avait fait passer le coût d’un appel local de 25¢ à 50¢. Un bien grand bond, soit, mais un tarif malgré tout abordable, si on le compare aux tarifs ‘à la minute’ de plusieurs compagnies de cellulaires.

Me voilà donc, mes deux pièces de 25¢ à la main, prête à utiliser l’archaïque téléphone public, quand je me retrouve tout à coup devant ceci :


Faites comme moi et cherchez. Cherchez encore. Oui, cherchez où insérer vos deux pièces de 25¢. Eh non! On ne peut plus payer comptant son appel téléphonique local lorsqu’on rencontre ces ‘nouveaux’ (?) appareils. Bell aurait-il voulu économiser sur les salaires des ‘ramasseux de 25¢’? Probable...

Me voilà donc perplexe devant mon téléphone-public-qui-n’accepte-pas-la-monnaie (pcq évidemment, il n’y a qu’UN appareil, à cet endroit). N’ayant évidemment pas de carte à puce Bell (prépayée), je me dis que la seule option qui me reste est sûrement la carte de crédit. Mais, n’ayant aucune idée de la façon de procéder, j’appelle alors ‘l’0pératrice’ (oui oui, celle dont le nom même commence par un zéro). Cette dernière me confirme que je peux payer avec une carte de crédit, et que oui, mon appel local ne me coûtera quand même QUE 50¢.

Super, pas de problème. Je m’exécute, comme elle me l’a expliqué (d’abord composer le numéro, et ensuite insérer ma carte de crédit; l’inverse de ce que j’aurais intuitivement fait…), et j’arrive à faire mon appel.

Si c’en était resté là, j’aurais simplement, avec amusement, partagé ma photo de téléphone-public-qui-n’accepte-pas-la-monnaie dans un billet du lundi, accompagnée d’une réflexion rigolote.

Mais non. La surprise est arrivée en même temps que mon relevé de carte de crédit. Quelque part parmi tous mes achats, apparaissait un montant de 1,13$, payé à Bell. 1,13$? 1,13$?? Comme dans «1$ plus taxes», on dirait bien… Ah? Ce n’est pourtant pas ce que la zér0’pératrice m’avait dit.

En regardant mes photos du téléphone-public-qui-n’accepte-pas-la-monnaie, j’ai tout à coup aperçu ceci, en toooout petit :


Eh oui! Petit renvoi inscrit après «Insérez et retirez la carte», qui indique qu’il en coûtera 1$ plus taxes pour un appel local facturé soit à une carte d’appels, soit à une carte de crédit.

Mais mais mais…? Quelque chose m’échappe alors. Pourquoi diantre afficher ceci :


sur un téléphone qui n’accepte pas la monnaie et qui facture par défaut 1,13$ si on paie par carte? Ce téléphone-là ne PERMET PAS de faire des appels locaux à 50¢, puisqu’il n’est PAS CONÇU pour accepter la monnaie. Peut-on ici parler de publicité trompeuse et mensongère? Je me le demande sérieusement.

Évidemment, pour une surfactiration de 73¢ (ce qui représente quand même 225% du prix que je pensais payer lorsque j’ai utilisé le service!), je n’ai pas fait de cas auprès de Bell. Mais pour le principe de la chose... D’abord, je n’aime pas que l’0pératrice m’ait confirmé que mon appel ne me coûterait que 50¢ même en payant avec ma carte de crédit; mais ensuite, j’aime encore moins que l’écran du téléphone-qui-ne-prend-pas-la-monnaie m’appâte d’un «Appels locaux 50¢» alors qu’il m’est littéralement impossible de loger un appel sur cet appareil pour ledit montant.

Je vous entend déjà me dire : «C'est du Bell tout craché, ça!» Et j'imagine que c'est malheureusement vrai.

jeudi 9 décembre 2010

La faute du jeudi – catégorie ‘lexique’

→ «environnement non-fumeur» ←

«NON-
Les mots composés avec l’élément non- s’écrivent avec un trait d’union et peuvent prendre la marque du pluriel au dernier élément. Des non-fumeurs, un non-sens.
NOTE. La négation non s’emploie généralement sans trait d’union devant un adjectif ou un participe. Une quantité non négligeable. Un peintre non figuratif.»(1)

CORRECTION*
Vous êtes dans un environnement non fumeur.

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*AMENDEMENT (en date du 13 janvier 2011)
En fait, on pourrait considérer que «environnement non-fumeur» n'est pas vraiment fautif, dans la mesure où on le comprendrait au sens de «environnement pour non-fumeur». En effet, l'environnement comme tel ne peut pas fumer, donc, il est un peut étrange de vouloir lui apposer directement l'épithète de non fumeur. Toutefois, dans cette optique, à mon humble avis, il vaudrait alors sûrement mieux écrire «environnement non-fumeurs», comme on écrirait de la même façon «restaurant non-fumeurs» (sous-entendu «pour non-fumeurs»).
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2003). La nouvelle grammaire en tableaux, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

mercredi 8 décembre 2010

Pour partir du bon pied

Certaines fautes sont tellement anodines et tellement «passées dans l’usage» que les plus érudits d’entre nous ne les suspecteraient même pas. Si je vous disais (comme je l’ai récemment entendu à la télé) : «Pour débuter la soirée, je vous présenterai nos participants.», détecteriez-vous la faute? Moi je ne la décelais pas. C’est le commentaire anodin d’un collègue qui m’a fait aller consulter mes dictionnaires.

DÉBUTER
«v. intr.
1. Faire se débuts dans une profession. Elle a débuté comme architecte dans un petit bureau.
2. Commencer. Le film débute par une scène très amusante. Le cours débute à 13h.
NOTE SYNTAXIQUE. Le verbe débuter est intransitif (il n’a pas de complément). Les élèvent commenceront (et non *débuteront) leur nouvelle année scolaire le 3 septembre. Dans une phrase comportant un complément direct, on pourra employer les verbes amorcer, commencer, engager, entamer, entreprendre…»(1)

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

lundi 6 décembre 2010

Objets animés – prise 2

Parce que ça me fait encore sourire de voir des «faces de bonhomme» dans des objets.

Gobelet de café McDo, vu du haut.

vendredi 3 décembre 2010

Avez-vous vos anticorps?

Il semble que l’anglais soit une maladie contagieuse…

À lire, cette chronique fort intéressante de Patrick Lagacé sur le sujet, sur le site de Cyberpresse.

jeudi 2 décembre 2010

La faute du jeudi – catégorie ‘grammaire’

→ «nouveaux couleurs» ←

NOUVEAU
«ACCORD DE L’ADJECTIF
D’une façon générale, l’adjectif s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il accompagne.»(1)

«ADJECTIFS QUALIFICATIFS
L’adjectif qualificatif exprime une manière d’être, une qualité de l’être ou de l’objet désigné par le nom auquel il est joint : Un livre utile. – Un ouvrier actif.

FÉMININ DES ADJECTIFS QUALIFICATIFS
N.B. – Au point de vue orthographique, le féminin des adjectifs qualificatifs se marque[.]

Cas particuliers
Beau, nouveau, fou, mou, vieux font au féminin belle, nouvelle, folle, molle, vieille. Ces formes féminines sont tirées de masculins anciens : bel, nouvel, fol, mol, vieil, qui sont encore d’usage devant un nom masculin singulier commençant par une voyelle ou un h muet :
Un bel ouvrage, un nouvel habit, un fol espoir, un mol abandon, un vieil avare.»(2)

COULEUR
«n.f.»(3)

CORRECTION
Nouvelles
couleurs de Tivoli

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2003). La nouvelle grammaire en tableaux, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [GREVISSE, M. (1990). Précis de grammaire française, 29e édition. Éditions Ducolot, Paris.]
(3) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

mercredi 1 décembre 2010

Quand on élide à tort et à travers

Jeudi dernier, je suis tombée sur la faute suivante, dans une vitrine : «presqu’impossible» (voir billet de jeudi dernier).

Cette faute m’a alors fait penser au même problème que pose lorsque. Bien que j’aie réussi à systématiquement me souvenir que presque ne s’élide que devant île, je dois toutefois admettre qu’il m’est arrivé d’être embêtée et incertaine devant des formes telles lorsqu’évidemment ou lorqu’immédiatement.

APOSTROPHER OU NE PAS APOSTROPHER…
Certaines références proposent de restreinte l’utilisation de l’apostrophe, avec lorsque.

«LORSQUE
Quand, au moment où. Cette conjonction marque la simultanéité de deux actions.
NOTE. L’élision se fait devant les mots suivants : il, elle, en, on, un, une, ainsi.»(1)

Le Multidictionnaire(1) est donc catégorique : seuls les mots ci-dessus permettent d’utiliser l’apostrophe avec lorsque. Mais est-ce vraiment si clair?

L’Office québécois de la langue française (OQLF), dans sa banque de dépannage linguistique, ajoute pour sa part les contextes suivants : «devant avec, aussi, aucun et enfin»(2) (et fait fi du ainsi), en acceptant pour ces mots les formes élidée et non élidée, et note au passage que «[c]ertains auteurs et grammairiens autorisent cependant l'élision dans tous les contextes»(2).

D’autres, toutefois, semblent plus clairement affirmer que lorsque s’élide devant tout mot commençant par une voyelle ou un h muet, sans restriction aucune.

«L’élision de l’e est marquée par l’apostrophe :
[…]
3º Dans de, ne, que, jusque, lorsque, puisque, quoique, et dans les locutions conjonctives composées avec que[.]»(3)

«Devant d’autres mots commençant par une voyelle ou une [sic] h muette [sic], l’élision peut se rencontrer, et n’est pas réputée incorrecte.»(4)

Bien nébuleux tout ça. Comme quoi, encore une fois, dans cet état d’ambivalence, on laisse à l’auteur le choix de la règle. Est-ce que l’hypothèse proposant que «[l]a tendance, à l’oral, à lier lorsque au mot qui suit accentue le phénomène de l’élision à l’écrit»(2) est bien réelle, d’après vous? Si oui, on peut alors logiquement s’attendre à ce que presque finisse par subir le même sort que lorsque. Ce qui rendrait notre vitrine de jeudi dernier ‘linguistiquement légale’.

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) Banque de dépannage linguistique de l’OQLF
(3)
[GREVISSE, M. (1990). Précis de grammaire française, 29e édition. Éditions Ducolot, Paris.]
(4) Wiktionnaire