vendredi 30 juillet 2010

Montée de lait d’une automobiliste contre les cyclistes


J’ai eu, mercredi, quelques échanges «animés» avec des amis concernant les droits et obligations des cyclistes et des automobilistes quant à la sécurité routière. Évidemment, chacun prêche pour sa paroisse. Mais cet échange, de mon point de vue d’automobiliste, m’a amenée à aller vérifier jusqu’à quel point les vélos doivent ou non, au même titre que les voitures, respecter le code de la sécurité routière. Instinctivement, je me disais que oui, mais en me demandant si les cyclistes n’avaient pas droit à quelques exceptions (les sens uniques par exemple…).

Voici l’information que j’ai trouvée :
«Les cyclistes ont les mêmes droits et les mêmes obligations que les automobilistes. Cependant, trop de cyclistes l'ignorent ou n'en tiennent pas compte. […] La sécurité à vélo commence par le respect du Code de la sécurité routière et par l'adoption de comportements préventifs.» [source : site de la SAAQ]

Ainsi, les cyclistes doivent respecter les mêmes règles que les automobilistes.

Anecdote
Après avoir lu ces informations mercredi soir, j’ai pris soin de remarquer le comportement des cyclistes que je croiserais sur ma route, le matin suivant. J'ai croisé 7 cyclistes sur mon chemin jeudi matin, alors que j'étais en voiture. Une petite ballade de quelques kilomètres entre mon domicile et le stationnement incitatif de la gare, qui ne me prend que 10 minutes.

Sur les 7 cyclistes que j’ai croisés sur ma route, qui eux ont croisé un stop ou un feu de circulation, 5 ne se sont pas arrêtés ni n'ont ralenti à leur stop. Un des 7 s'est arrêté à sa lumière rouge et a, plus loin, ralenti à son stop pour évaluer la circulation automobile. Un dernier, enfin, ne s'est carrément pas arrêté à sa lumière rouge et n'a pas non plus ralenti (mais j'admets qu'il ne roulait pas particulièrement vite).

Après ça, on se demande pourquoi je suis fâchée contre les cyclistes! Sur les 7 cyclistes croisés sur ma route, un seul a respecté la signalisation routière de façon sécuritaire. Je veux bien croire que les automobilistes ont aussi leurs torts et qu’on retrouve des tarés et des délinquants dans n’importe quelle sphère de la société, certes. Par contre, je trouve que le ratio de délinquants chez les cyclistes quant au respect du code de la route (et donc, pour la sécurité de tous) est fort plus élevé que le ratio d’automobilistes délinquants! Sur 70 automobilistes que je croiserais, c’est inconcevable d’imaginer que 60 d’entre eux ne respecteraient pas la signalisation routière. Impensable.

De ce point de vue, donc, c’est-à-dire si les cyclistes ont en effet les mêmes obligations que les automobilistes lorsqu’ils circulent sur la voie publique, pourquoi ne pas exiger une immatriculation sur le vélo et un permis de conduire pour le cycliste (pour ceux qui ne désirent pas ou ne possèdent pas déjà le permis de conduire automobile, on pourrait instaurer un permis «vélo seulement», qui exigerait minimalement une formation théorique sur le code de la sécurité routière, par exemple)? Ainsi, les cyclistes, au même titre que les automobilistes, pourraient recevoir des contraventions lorsqu’ils ne respectent pas la signalisation routière.

Traitez-moi de vieux jeu ou de réactionnaire si vous voulez, mais je crois sincèrement (et malheureusement aussi) que la seule façon efficace d’éduquer les gens à ce sujet consiste à toucher à leur portefeuille. On en arriverait peut-être enfin à une cohabitation plus sécuritaire entre automobilistes et cyclistes sur les routes. Pcq en ce moment, à quel risque s’expose un cycliste délinquant, autre que celui d’être blessé (ou tué, bien sûr)? Aucun. Et, on le sait, la plupart des gens croient à tort qu’«un accident, ça ne leur arrivera pas à eux»…

mercredi 28 juillet 2010

On rapporte que ma dernière capsule a remporté les honneurs : pour ne pas tout ramener à moi, je vous remmène au sujet

La semaine dernière, j’ai tenté de démystifier pour vous les nuances sémantiques entre apporter, amener, emporter et emmener.

Deux dichotomies se sont présentées à nous :

Opposition 1
apporter/emporter et amener/emmener
Cette opposition dépeint le premier mot du couple comme un mouvement orienté vers un but, une destination, un aboutissement, alors que le deuxième mot évoque plutôt l’idée de point de départ.

Opposition 2
apporter/amener et emporter/emmener
Cette opposition met le premier mot du couple en contexte avec des choses, alors que le deuxième mot concerne des humains ou des animaux.

À partir de ces faits, je me suis dès lors questionnée sur le sens des mots suivants : rapporter, ramener, remporter et remmener, en me demandant si tous portaient encore les sens respectivement équivalents présentés plus tôt, augmentés du sens «de nouveau».

[NB : M = Multidictionnaire(1), PR = Le Petit Robert(2)]

RAPPORTER
«M1. Apporter une chose de son lieu d’origine.
M2. Apporter une chose au lieu où elle était.»(1)
«PR1. Porter de nouveau à qqn.
PR2. Apporter (une chose qui avait été déplacée) à l’endroit où elle était.
PR3. Apporter (qqch.) d’un lieu en revenant.»(2)

RAMENER
«M1. Amener de nouveau quelqu’un.
M2. Faire revenir quelqu’un au lieu d’où il est parti.»(1)
«PR1. Amener de nouveau (qqn).
PR2. Faire revenir (qqn en l’accompagnant) au lieu qu’il avait quitté. […]
PR5. Amener (qqn) ou apporter (qqch.) avec soi, en revenant au lieu qu’on avait quitté.»(2)

REMPORTER
«M1. Reprendre.»(1)
«PR-I. Emporter (ce qu’on avait apporté). → reprendre(2)

REMMENER
«M. Reconduire, emmener la personne à son lieu de départ.
Note : On remmène une personne du lieu où elle est à son lieu de départ.»(1)
«PR. Mener avec soi au lieu d’où l’on a amené. → ramener(2)

Les oppositions dichotomiques sont, dans ce cas, beaucoup plus obscures, vous ne trouvez pas?

EN RÉSUMÉ

RAPPORTER
1- apporter de nouveau
2- porter avec un but précis et un point d’origine précis
3- porter avec, pour but, le point d’origine

RAMENER
1- amener de nouveau
2- mener avec, pour but, le point d’origine

REMPORTER
prendre avec soi ce qui avait été déplacé vers un lieu précis

REMMENER
mener avec, pour but, le point d’origine

La nuance qui est encore floue pour moi est celle qui doit, en principe, distinguer ramener de remmener. Comme Le Petit Robert les donne comme synonymes, la différence de sens doit être en effet très fine.

Ainsi, on constate que seuls rapporter et ramener peuvent avoir le sens «de nouveau» ajouté aux sens initiaux respectifs d’apporter et amener, alors qu’au contraire, ni remporter ni remmener ne semblent respectivement inclure les sens «emporter de nouveau» et «emmener de nouveau».

Enfin, il est intéressant de remarquer que Le Petit Robert accepte qu’on utilise ramener pour parler de choses, ce que le Multidictionnaire ne semble pas permettre.

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [Le nouveau Petit Robert, édition 2004. Paris.]

lundi 26 juillet 2010

Questionnement «immatriculaire» existentiel


Avez-vous remarqué ces plaques de voiture qui arborent un petit coquelicot au centre? La première fois que j’en ai vue une, j’ai cru que c’était le propriétaire de la voiture qui avait décidé d’apposer un autocollant sur sa plaque. Comme bien d’autres autocollants apposés sur les voitures. J’étais sceptique quant à la légalité de la chose (pas certaine qu’on ait le droit d’apposer quoi que ce soit sur nos plaques! [du moins depuis l’abolition des autocollants annuels]), mais je ne me suis pas questionnée davantage.

Puis, j’ai remarqué que d’autres plaques arboraient le même coquelicot. Mais VRAIMENT le même : même grosseur, même design, même endroit sur la plaque. Ça ne pouvait pas avoir été apposé là par hasard, selon une fantaisie propre au propriétaire de la voiture.

J’en ai ainsi vus de plus en plus, jusqu’à ce que, ma phénoménale mémoire visuelle aidant, je remarque alors que les trois lettres qui suivaient le coquelicot étaient systématiquement toujours les mêmes : «PAE» (la vérité, c’est qu’il y a aussi UN autre groupe de lettres commençant par P qui peut suivre le coquelicot, mais je n’arrive pas à m’en rappeler…).

Quelqu’un parmi vous sait pourquoi une (ou deux…) série précise de plaques arborent le coquelicot en leur centre? Sont-ce des immatriculations qui ont été spécialement émises pour le vétérans ou leur famille? Et pourquoi le choix des lettres «PAE»? Cela représenterait-il l’acronyme d’une institution liée à l’Armistice?

vendredi 23 juillet 2010

Ils sont pareils comme deux boîtes de Pringles®!*


C’était déjà un miracle que toutes mes chips aient exactement la même forme (les Pringles® étant des chips moulées). Maintenant, en plus, je sais que j’ai EXACTEMENT le même nombre de chips dans chaque boîte! CHAQUE BOÎTE! C’est tu pas merveilleux ça? C’est vraiment ce qui s’appelle vouloir rassurer le consommateur!

Je suis presque certaine que bientôt, on nous assurera que les pommes de terres «choisies» (oui oui! «choisies», ou «sélectionnées» si vous préférez : c’est ce qu’on écrit généralement sur les sacs de croustilles des autres compagnies) proviennent toutes d’un seul et unique plant de patates. Voulez-vous parier?

«Enjoyez-les», vos 100 chips par boîte! Et je vous mets au défi de les compter. :)

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* À dorénavant utiliser pour remplacer la désuète expression «pareils comme deux gouttes d’eau»… Tout le monde sait à quel point des gouttes d’eau peuvent être foooooncièrement différentes, comparées à des Pringles®. Non mais!

mercredi 21 juillet 2010

Vous amener à comprendre pquoi je m’emporte et voudrais qu’on m’emmène ailleurs quand on m’offre un repas «pour apporter»


Multidictionnaire
APPORTER
«Prendre avec soi et porter au lieu où est quelqu’un, quelque chose. L’élève apporte ses cahiers à l’école.
Note 1º Le verbe apporter comporte l’idée de point d’arrivée, d’aboutissement, alors que le verbe emporter comprend l’idée de point de départ. Elle a emporté des pommes du jardin de son amie. Tartes à emporter.
Note 2º On apporte une chose, on amène une personne, un animal.»(1)

EMPORTER
«1. Prendre avec soi et porter ailleurs. N’oublie pas d’emporter ton parapluie : on annonce de la pluie.
Note 1º Ne pas confondre le verbe emporter, qui comprend l’idée de point de départ, avec le verbe apporter, qui comprend l’idée du point d’arrivée, d’aboutissement.
Note 2º On emporte une chose, on emmène une personne ou un animal.»(1)

AMENER
«Note 2º On amène une personne vers un lieu donné et on la quitte lorsqu’on est arrivé à destination, mais on emmène une personne du lieu où l’on est dans un autre.»(1)


Banque de dépannage linguistique de l’OQLF
Cunsultez aussi la capsule de l’Office Québécois de la Langue Française à ce sujet.

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

lundi 19 juillet 2010

Description de tâches limitée


À Montréal, il semble que l’ouvrier qui installe les nouvelles pancartes de rues ne soit pas payé pour aussi enlever les anciennes. Il n’est payé que pour : 1- INSTALLER des pancartes, 2- poser du ruban adhésif noir sur le nom de l’ancienne pancarte. Ma foi c’est presque joli (*ton ironique*)!

Réjouissons-nous toutefois : l’ouvrier payé pour ôter les pancartes n’est au moins pas passé pas par là AVANT l’ouvrier qui les pose! C’est déjà ça.

vendredi 16 juillet 2010

Un fait caché de la ville de Montréal


J’ai appris quelque chose de fort instructif, récemment, que j’ignorais et que j’ai envie de partager.

Saviez-vous que le pan de rue René-Lévesque situé entre les rues University et Mansfield n’est pas une rue ordinaire mais bien… un pont? Oui oui, un pont! Il semble que ça soit vide sous cette route et qu’on y ait construit un pont.

Ça explique les joints dans la route (comme ceux qu’on voit sur le pont Champlain, par exemple), qui permettent à la structure métallique sous l’asphalte de mieux réagir aux variations de température. Une route «normale» ne présente pas de tels joints, parce qu’elle n’en a simplement pas besoin.

Ça explique aussi pourquoi le sol tremble autant sous mes pieds lorsque j’attends pour traverser le boulevard, chaque matin et chaque soir. Seul un pont pourrait vibrer de la sorte, et non une route ordinaire.

mercredi 14 juillet 2010

Chronique d’une mort annoncée (et capsule récursive)

J’ai récemment entendu l’expression «prendre la poudre d’escampette» et je me suis demandé : utilise-t-on jamais le mot escampette ailleurs que dans cette expression figée? Est-il possible et concevable qu’un mot français ne soit utilisé qu’à un seul et même usage? Gaspillage, non? J’ai donc voulu sonder nos dictionnaires pour trouver le sens exact d’escampette et pour tenter de trouver si et comment on pouvait l’utiliser autrement qu’avec sa poudre.


ESCAMPETTE

Petit Robert
«n.f. – 1688; de escamper (fin XIVe)
VX [Vieux] Fuite. LOC. «Prendre l’escampette» (Furetière). MOD. [Moderne] Prendre la poudre d’escampette : s’enfuir, déguerpir. «Voulant te fuir […] J’ai pris, l’un de ces derniers jours, La poudre d’escampette» (Verlaine).»(1)

Larousse
«n.f. (de l’anc. fr. escamper, s’enfuir). Fam. Prendre la poudre d’escampette : partir sans demander son reste.»(2)


Le Robert nous permet ainsi d’utiliser escampette pour remplacer fuite, même s’il qualifie cet usage de «vieilli». Voilà un pas dans la bonne direction. On peut dorénavant dire, si on veut ajouter un peu de style à notre élocution : «le voleur a pris l’escampette» plutôt que «le voleur a pris la fuite». Admettez que ça fait «class», non? «Geek», plutôt? Somme toute, il semble que ça ne soit pas très contemporain.

Déçue du si peu de latitude que nous accorde escampette (il n’est pas exactement tentant d’utiliser un mot jugé «vieilli» {sauf, peut-être, par pur amusement lexical, pour les amoureux de la langue que nous sommes}), je me suis alors emballée à l’idée d’utiliser le verbe escamper (ma foi fort joli), que je ne connaissais pas encore et duquel est issu escampette. Mais mon emballement fut de bien courte durée, lorsque je m’attardai enfin aux notes «(fin XVIe(1) et «de l’anc. fr.»(2). *Interminable soupir* Rien à tirer de ce côté-là non plus alors : impossible de rescaper(a) escamper (ouh! je fais des allitérations sans le vouloir) dans notre vocabulaire, puisque escamper est malheureusement mort et enterré : il n’apparaît plus dans nos dictionnaires actuels. Diantre! Quelle déception!

Il appert donc qu’escampette est bel et bien enchaîné à sa poudre, ce qui me fait malheureusement craindre, selon le sort réservé aux mots peu usités, sa mort prochaine. Quel dommage… Il semble toutefois que ce soit le lot des langues vivantes : des mots naissent, d’autres meurent. Mais voyons plutôt ça d’un œil positif : cette «sélection lexicale naturelle» a l’avantage de nous épargner des dictionnaires en plusieurs tomes!

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(a) Oups! En voulant vérifier la grammaticalité de ma phrase concernant «rescaper […] dans notre vocabulaire» (valait-il mieux dire «rescaper […] à notre vocabulaire»?), j’ai tout à coup découvert que rescaper, le verbe, n’existe pas! Seul l’adjectif rescapé apparaît au dictionnaire!(b) *bouche bée* Me voilà donc à créer des capsules récursives (des mini-capsules à l’intérieur de plus grandes) presque à mon insu! Amusant non? Et doublement instructif, surtout. :)

(b) Je dois déjà amender mes propos : après vérification au Multidictionnaire(3), notre délicieux dictionnaire québécois, rescaper existe et signifie : «Sauver quelqu’un, le faire échapper à un danger, à une situation périlleuse.»(3)
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(1) [Le nouveau Petit Robert, édition 2004. Paris.]
(2) [Le Petit Larousse illustré, édition 1996. Paris.]
(3) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

lundi 12 juillet 2010

Trouvez l'erreur


Ça vous a frappé ou pas?

Si vous aviez un proche qui était daltonien, vous auriez déjà contacté la SAAQ pour vous plaindre.

Si vous étiez daltonien, vous n'auriez rien remarqué.

...ou alors, vous auriez contacté la SAAQ pour qu'ils vous indemnisent... à cause de votre accident lorsque vous avez brûlé un feu rouge... que vous croyiez vert.

Par contre, si vous observez bien la photo, vous remarquerez que la SAAQ a quand même pris la peine d'installer des dispositifs sonores pour non-voyants (pour les aider à traverser la rue). On ne pourra donc pas la taxer de discrimination.

Zut alors.

jeudi 8 juillet 2010

1er post

Ceci est un test, livré pour vous.