Contexte :
«La rapiette se faufile dans les anfractuosités des murailles brûlantes – les lézardes? – dès qu’on l’effraie[.]»(1)
ANFRACTUOSITÉ
«n. f. Cavité profonde, inégale. NOTE SYNTAXIQUE Ce nom s’emploie surtout au pluriel.»(2)
«n. f. Surtout plur. Cavité profonde et irrégulière. ⇒ creux, crevasse, enfoncement, trou.»(3)
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(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris, p. 73.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
samedi 31 mars 2012
vendredi 30 mars 2012
Poisson d’avril!
Parce que le 1er avril s’en vient, je me suis d’abord intéressée à l’origine de cette fête.
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(1) Wikipedia
(2) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]
Cette tradition trouverait son origine en France, en 1564. La légende veut que jusqu’alors, l’année aurait commencé au 1er avril (en fait le 25 mars correspondait selon le calendrier julien au Jour de l'an), à la fête de l’Annonciation à Marie avec la tradition de s’échanger des cadeaux. Mais le roi de France Charles IX décida, par l’Édit de Roussillon, que l’année débuterait désormais le 1er janvier, marque du rallongement des journées, au lieu de fin mars, arrivée du printemps. Mais en fait, l’année civile n’a jamais débuté un 1er avril.Puis, j’ai été curieuse de l’étymologie exacte du mot poisson.
Si l’origine exacte de l’utilisation des poissons reste obscure (peut-être l’ichthus chrétien), il semble que beaucoup de personnes eurent des difficultés à s’adapter au nouveau calendrier, d’autres n’étaient pas au courant du changement et ils continuèrent à célébrer le 1er avril selon l’ancienne tradition. Pour se moquer d’eux, certains profitèrent de l’occasion pour leur remettre de faux cadeaux et leur jouer des tours. Les cadeaux que l’on s’offrait en avril étaient le plus souvent alimentaires. Cette date étant à la fin du Carême, période de jeûne durant laquelle la consommation de viande est interdite chez les Chrétiens, le poisson était le présent le plus fréquent. Lorsque les blagues se développèrent, l’un des pièges les plus courants était l’offrande de faux poissons. Ainsi naquit le fameux poisson d’avril, le jour des fous, le jour de ceux qui n’acceptent pas la réalité ou la voient autrement.(1)
POISSON famille du latin piscis «poisson», d’où piscari, piscator «pêcher», «pêcheur»; piscina «vivier».Sur ce, je vous souhaiterai donc, pour dimanche qui vient, une amusante «fête des fous», avec ou sans poissons!
I. MOTS POPULAIRES
1. poisson (dérivé ancien d’un simple ancien français pois, du latin pĭscem, accusatif de pĭscis attesté dans quelques composés)
2. pêcher (latin vulgaire pĭscāre, classique piscari)
II. MOTS SAVANTS
1. piscine (piscina)
2. pisci- (1er élément de composés savants)(2)
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(1) Wikipedia
(2) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]
jeudi 29 mars 2012
Les (3!) fautes du jeudi – catégories ‘orthographe’ et ‘grammaire’
FAUTE 1
GARANTIE
«n. f. 1. Ce qui est donné pour garantir, assurer le remboursement d’une dette. 2. Clause d’un contrat de vente destiné à protéger l’acheteur contre un dommage éventuel du produit acquis.»(1)
→ Le mot s’écrit sans u, puisqu’on ne prononce pas ‘gouarantie’. L’erreur provient fort probablement du terme anglais, guarantee.
FAUTE 2
CERTIFIÉ
Participe passé utilisé sans auxiliaire : «Le participe passé employé sans auxiliaire [...] s’accorde comme un adjectif. Il s’accorde en genre et en nombre [...] avec le nom ou le pronom auxquels il sert d’épithète [...].»(2)
→ Certifié s’accorde ici avec garantie, qui est féminin (voir ci-dessus).
FAUTE 3
ÉTOILE
«n. f. 1. Astre. […]»(1)
→ Étoile prend un accent aigu.
CORRECTION
Garantie certifiée étoile gratuite…
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [GREVISSE, Maurice et André GOOSSE (2011). Le bon usage, 15e édition. Éditions De Boeck Université, Paris, p. 1217.]
Oups!
Petits problèmes techniques ce matin.
Je vous reviens ce soir (heure de Montréal) avec la faute du jeudi. Promis.
Je vous reviens ce soir (heure de Montréal) avec la faute du jeudi. Promis.
mercredi 28 mars 2012
Reconduire un ami en voiture vous donnera le double du chemin à faire
La semaine dernière, en rédigeant mon billet sur le préfixe re- et son utilisation correcte devant des verbes commençant par une voyelle (tels récouter et réécouter), j’ai aussi pu constater une autre information intéressante quant à l’utilisation de ce préfixe, information que j’ai voulu présenter cette semaine.
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(1) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française
(2) [GUILLOTON, Noëlle et Hélène CAJOLET-LAGANIÈRE (2005). Le français au bureau, 6e édition. Les publications du Québec, p. 365-366.]
Le préfixe re- et ses variantes ré-, r- et res- servent à former de nombreux verbes et noms, que les dictionnaires ne peuvent pas tous répertorier. Ce préfixe indique souvent la répétition d’une action (refaire, redire, retourner), le retour à un état antérieur (refermer, renouer) ou le renforcement (rechercher, remplir). Les mots formés avec ce préfixe ne prennent pas de trait d’union.(1)Le Français au bureau nous donne les précisions qui suivent :
[I]l faut éviter d’employer un verbe composé avec le préfixe re- lorsque le sens ne l’exige pas (par exemple, ne pas employer rejoindre au lieu de joindre, relier au lieu de lier, rentrer au lieu d’entrer, reconduire au lieu de conduire, rajouter au lieu d’ajouter, rapporter au lieu d’apporter, réchauffer au lieu d’échauffer, retrouver au lieu de trouver, regrouper au lieu de grouper, rechercher au lieu de chercher, rouvrir au lieu d’ouvrir, etc. […] Les confondre et toujours employer la forme en re- serait se priver d’un moyen d’expression fort utile.Tout cela est ainsi fort intéressant et très utile à savoir. En espérant que ces informations vous inspirent à redoubler de vigilence lorsque vous vous exprimerez.
- Je n’ai pas réussi à vous joindre au téléphone. (et non pas à vous rejoindre)
- C’est elle qui entre en scène la première. (et non pas qui rentre en scène)
- Les élèves qui sont entrés au secondaire cette année… (et non pas qui sont rentrés)
- La veille de son départ, il lui a proposé d’aller la conduire à l’aéroport. (et non pas d’aller la reconduire)
- Avant un match, il est bon de faire des exercices d’échauffement. (et non pas des exercices de réchauffement)
- Cette règle se trouve à la page 120. (et non pas se retrouve)
- Les documents à consulter sont groupés dans ce classeur. (et non pas sont regroupés; mais Les documents étaient éparpillés, on les a regroupés.)
- J’ai dû chercher ce mot dans un dictionnaire. (et non rechercher, à moins qu’il ne s’agisse d’une nouvelle consultation sur le même mot)
- Il n’a pas pu ouvrir la boîte de l’appareil lorsqu’il l’a reçue. (et non rouvrir, ni à plus forte raison réouvrir, qui est un barbarisme. Mais le nom dérivé est réouverture.)
[…]
Il faut aussi éviter d’employer dans la même phrase un verbe composé avec re- marquant la répétition et la locution adverbiale de nouveau, ce qui constituerait une redondance.
- Il est revenu hier ou Il est venu de nouveau hier. (et non pas Il est revenu de nouveau hier.)(2)
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(1) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française
(2) [GUILLOTON, Noëlle et Hélène CAJOLET-LAGANIÈRE (2005). Le français au bureau, 6e édition. Les publications du Québec, p. 365-366.]
mardi 27 mars 2012
Le mot nouveau du mardi
Contexte :
«C’est ainsi qu’il s’enfonça sous la croûte du langage châtié au siècle des Lumières, dans le maquis des couches sociales dites ‘‘inférieures’’.»(1)
MAQUIS
«n. m. 1. Végétation touffue. 2. Lieu retiré.»(2)
«n. m. 1. Formation végétale (arbrisseaux adaptés à l’aridité) issue de la dégradation de la forêt méditerranéenne d’yeuses(a) et de chênes-lièges. 2. FIG. Complication inextricable. 3. Sous l’occupation allemande, Lieu peu accessible où se regroupaient les résistants. ⇒ maquisard. ◊ PAR EXT. Organisation de résistance armée. 4. Petit restaurant plus ou moins clandestin, en Afrique.»(3)
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(a) YEUSE
«n. f. Chêne vert.»(2)
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(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris, p. 68.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
«C’est ainsi qu’il s’enfonça sous la croûte du langage châtié au siècle des Lumières, dans le maquis des couches sociales dites ‘‘inférieures’’.»(1)
MAQUIS
«n. m. 1. Végétation touffue. 2. Lieu retiré.»(2)
«n. m. 1. Formation végétale (arbrisseaux adaptés à l’aridité) issue de la dégradation de la forêt méditerranéenne d’yeuses(a) et de chênes-lièges. 2. FIG. Complication inextricable. 3. Sous l’occupation allemande, Lieu peu accessible où se regroupaient les résistants. ⇒ maquisard. ◊ PAR EXT. Organisation de résistance armée. 4. Petit restaurant plus ou moins clandestin, en Afrique.»(3)
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(a) YEUSE
«n. f. Chêne vert.»(2)
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(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris, p. 68.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
lundi 26 mars 2012
Affichage voyant
Besoin de «pétates»? D’«une» [sic] bonne pâte alimentaire? Ou encore de mayo ou de Kraft DinnerTM à ½ ¢ le pot ou la boîte (oui bon, je cherche des poux, je sais; mais c’est tout de même ce qui est textuellement affiché hein!)?
À voir les boîtes empilées à gauche de la photo, le Kraft DinnerTM ne devrait pas manquer!
samedi 24 mars 2012
Le mot nouveau du samedi
Contexte :
«Deux ans plus tard, ce maître-queux publia la version française, Le Cuisinier moderne, en 1735.»(1)
MAÎTRE-QUEUX
«n. m. (VX) Cuisinier. NOTE Le mot [queux] ne s’emploie que dans cette locution.»(2)
«n. m. VX ou PLAIS. Cuisinier.»(3)
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(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris, p. 71.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
«Deux ans plus tard, ce maître-queux publia la version française, Le Cuisinier moderne, en 1735.»(1)
MAÎTRE-QUEUX
«n. m. (VX) Cuisinier. NOTE Le mot [queux] ne s’emploie que dans cette locution.»(2)
«n. m. VX ou PLAIS. Cuisinier.»(3)
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(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris, p. 71.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
vendredi 23 mars 2012
Vêtement comestible?
Pour ceux qui l’ignoraient encore, voici l’amusante étymologie du mot chandail.
«AIL 1) latin allium. 2) chandail forme abrégée de marchand d’ail, «tricot porté par les marchands des Halles», nom adopté par le fabricant Gamart, d’Amiens.»(1)
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(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]
(2) [GARRUS, René (2005). Les étymologies surprises. Éditions Belin, Paris.]
«AIL 1) latin allium. 2) chandail forme abrégée de marchand d’ail, «tricot porté par les marchands des Halles», nom adopté par le fabricant Gamart, d’Amiens.»(1)
français ail et marchandComme quoi dans une langue, c’est souvent l’usage qui finit par imposer sa loi.
«Chand d’ail! Chand d’ail!», c’est-à-dire «Marchand d’ail!» criaient autrefois les marchands aux Halles de Paris. Ils furent appelés chandails, de même que les vendeurs de vêtements d’occasion étaient appelés «chands d’habits». Mais le nom servit bien vite à désigner le gros tricot qui les protégeait des intempéries.(2)
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(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]
(2) [GARRUS, René (2005). Les étymologies surprises. Éditions Belin, Paris.]
jeudi 22 mars 2012
La faute du jeudi – catégorie ‘anglicisme’
CERTIFICAT
«n. m. 1. Écrit prouvant un fait, un droit. 2. Diplôme.
FORME FAUTIVE
*certificat-cadeau. Calque de «gift certificate» pour chèque-cadeau.»(1)
Un chèque-cadeau est un bon d’échange d'une certaine valeur offert en cadeau pour l’achat d’un bien ou d’un service dans le magasin ou l’entreprise désignée. Il faut éviter d’employer le calque certificat-cadeau, de l’anglais gift certificate, pour désigner ce type de bon, puisqu’en français, le mot certificat désigne un écrit qui émane d’une autorité compétente et qui atteste un fait ou un droit. On peut toutefois désigner le chèque-cadeau par le terme bon-cadeau.
[…]
Quant à la carte-cadeau, version moderne du chèque-cadeau, c’est une carte magnétique ou à puce émise par un commerce, que l’on offre en cadeau et sur laquelle est enregistré un montant correspondant à une valeur d’achat dans ce commerce.
Au pluriel, on écrit des chèques-cadeaux, des bons-cadeaux ou des cartes-cadeaux. La graphie sans trait d’union est également possible (chèque cadeau, bon cadeau ou carte cadeau).(2)
CORRECTION
CHÈQUES-CADEAUX
ou
BONS-CADEAUX
ou
CARTES-CADEAUX
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française
mercredi 21 mars 2012
Doit-on récrire le mot réécrire? Ou vice versa?
En train d’écrire un courriel à une amie, j’ai tout à coup été prise de doute quant au verbe r(é)écouter : devais-je écrire récouter ou réécouter?
Conclusion? Eh bien jusqu’à présent, il semble que l’information la plus sûre que j’aie réussie à trouver réside encore des les bons vieux dictionnaires, qui indiquent chacun de façon claire lorsque deux mots sont des graphies équivalentes d’un même sens. Par contre, là encore, des contradictions sont à prévoir. Par exemple, en ce qui concerne les mots rouvrir et réouvrir : le Petit Robert(4) contient le premier mais pas le deuxième; le Larousse(5) donne les deux comme équivalents; le Multidictionnaire(6) indique pour sa part clairement que le deuxième est fautif.
Ainsi, pour répondre à mon questionnement initial, après quelques recherches, je me rends compte que le verbe récouter n’apparaît pas au Multi, ni au Robert, ni au Larousse, mais que je peux trouver réécouter au Multi et au Larousse. J’en déduirai donc qu’il me vaut mieux utiliser ce dernier.
Vous constatez comme quoi que toute cette histoire n’est pas simple. Je ne puis donc que vous conseiller, lorsque vous êtes dans le doute, de d’abord consulter des ouvrages de références (et j’insiste sur «des», puisque, comme vous venez de le voir, tous ne sont pas toujours unanimes), et ensuite tenter d’en tirer une conclusion. Pour certains mots, vous ne serez peut-être pas sûr de votre conclusion, mais pour d’autres, vous tomberez peut-être sur une information claire et non ambiguë. Sur ce, bon courage!
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* Je suis allée vérifier dans le Petit Robert, et l’entrée RÉÉCRIRE renvoie directement à l’entrée RÉCRIRE, tout comme l’indique aussi le Larousse. Le Multidictionnaire présente les deux graphies sous la même entrée. Tout cela semble ainsi démontrer que les deux graphies ont le même sens, contrairement à ce qu’avance ici M. Colin…
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(1) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française
(2) [COLIN, Jean-Paul (2006). Dictionnaire des difficultés du français. Éditions Le Robert, collection Les usuels, Paris.]
(3) [THOMAS, Adolphe V. (2007). Dictionnaire des difficultés de la langue française. Éditions Larousse, Paris.]
(4) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(5) [Le petit Larousse illustré 2012, édition limitée, éditions Larousse, Paris.]
(6) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
Le préfixe re- et ses variantes ré-, r- et res- servent à former de nombreux verbes et noms, que les dictionnaires ne peuvent pas tous répertorier. Ce préfixe indique souvent la répétition d’une action (refaire, redire, retourner), le retour à un état antérieur (refermer, renouer) ou le renforcement (rechercher, remplir). Les mots formés avec ce préfixe ne prennent pas de trait d’union.Ainsi, d’après ces informations, j’avais encore le choix d’écrire récouter aussi bien que réécouter.
On a la forme re- devant un mot commençant par une consonne ou par un h dit «aspiré».
[…]
On a la forme ré- ou r- devant un mot commençant par une voyelle ou par un h dit «muet».
[…]
On a la forme res- devant un mot commençant par un s, sauf pour quelques exceptions comme resaler et resalir, afin d’éviter la prononciation z, habituelle quand le s se trouve entre deux voyelles.
[…]
La graphie des mots comportant le préfixe re- cause parfois des hésitations, soit parce que deux graphies sont possibles (réécrire et récrire, réapprendre et rapprendre), soit parce que des mots d’une même famille s’écrivent différemment (rouvrir et rouvert mais réouverture, réanimer ou ranimer mais réanimation).(1)
RE-Hmmm… Comment savoir, cette fois, si j’avais affaire à deux sens distincts?
Ce préfixe rend toujours la forme re devant un radical à initiale consonantique : Il rebouchait les flacons de parfum, revissait le capuchon du tube de dentifrice (Troyat). Devant un h, on rencontre tantôt ré, tantôt r, tantôt re : réhabituer, rhabiller, rehausser. Devant une voyelle, on rencontre ré ou r de façon assez anarchique. Tantôt les deux formes sont de simples variantes orthographiques : on a dû ranimer le blessé dans un centre de réanimation, tantôt elles correspondent à des sens distincts : Ils haussent l’épaule pour rajuster la courroie (Sarraute), mais : Les syndicats revendiquent un réajustement des salaires. De même, l’usage général confond récrire et réécrire* : Elle avait réécrit son nom : «Simon» (Sagan). Une fois la pièce écrite, je m’acharnai à la récrire (Cocteau). Étant donné la productivité intense de ce préfixe, qui sert à créer non seulement des verbes, mais aussi des substantifs, de façon très libre, nous ne donnons ici qu’une liste des principaux doublets orthographiques tolérés (ET = sens différents, OU = même sens) : rajuster et réajuster, ranimer ou réanimer, rapprendre ou réapprendre, rapprovisionner ou réapprovisionner, rassortiment ou réassortiment, rassortir ou réassortir, rassujettir ou réassujettir, récrire et réécrire*, réhabituer ou rhabituer, rembarquer ou réembarquer, remployer ou réemployer, rengagement ou réengagement, rengager ou réengager.(2)
[A]vec les mots commençant par a ou é, le préfixe se réduit souvent à r-. Comme, en principe, tous les verbes peuvent se composer avec re-, ré- ou r- pour marquer la répétition, il n’est pas toujours facile de distinguer la forme de préfixe adéquate (sauf pour les mots admis dans les dictionnaires). Ainsi, on dit rapprendre (et non réapprendre), rajuster (et non réajuster), etc., mais on trouve réouverture à côté de rouvrir, réanimation (plus courant que ranimation) à côté de réanimer, récrire à côté de réédifier, etc.(3)Après toutes ces informations, on se retrouve finalement avec beaucoup de contradictions, vous ne trouvez pas?
Conclusion? Eh bien jusqu’à présent, il semble que l’information la plus sûre que j’aie réussie à trouver réside encore des les bons vieux dictionnaires, qui indiquent chacun de façon claire lorsque deux mots sont des graphies équivalentes d’un même sens. Par contre, là encore, des contradictions sont à prévoir. Par exemple, en ce qui concerne les mots rouvrir et réouvrir : le Petit Robert(4) contient le premier mais pas le deuxième; le Larousse(5) donne les deux comme équivalents; le Multidictionnaire(6) indique pour sa part clairement que le deuxième est fautif.
Ainsi, pour répondre à mon questionnement initial, après quelques recherches, je me rends compte que le verbe récouter n’apparaît pas au Multi, ni au Robert, ni au Larousse, mais que je peux trouver réécouter au Multi et au Larousse. J’en déduirai donc qu’il me vaut mieux utiliser ce dernier.
Vous constatez comme quoi que toute cette histoire n’est pas simple. Je ne puis donc que vous conseiller, lorsque vous êtes dans le doute, de d’abord consulter des ouvrages de références (et j’insiste sur «des», puisque, comme vous venez de le voir, tous ne sont pas toujours unanimes), et ensuite tenter d’en tirer une conclusion. Pour certains mots, vous ne serez peut-être pas sûr de votre conclusion, mais pour d’autres, vous tomberez peut-être sur une information claire et non ambiguë. Sur ce, bon courage!
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* Je suis allée vérifier dans le Petit Robert, et l’entrée RÉÉCRIRE renvoie directement à l’entrée RÉCRIRE, tout comme l’indique aussi le Larousse. Le Multidictionnaire présente les deux graphies sous la même entrée. Tout cela semble ainsi démontrer que les deux graphies ont le même sens, contrairement à ce qu’avance ici M. Colin…
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(1) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française
(2) [COLIN, Jean-Paul (2006). Dictionnaire des difficultés du français. Éditions Le Robert, collection Les usuels, Paris.]
(3) [THOMAS, Adolphe V. (2007). Dictionnaire des difficultés de la langue française. Éditions Larousse, Paris.]
(4) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(5) [Le petit Larousse illustré 2012, édition limitée, éditions Larousse, Paris.]
(6) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
mardi 20 mars 2012
Le mot nouveau du mardi
Contexte :
«La voilà notre blanquette, le seul mérite du traître est d’avoir fait courir le mot! Les exégètes n’ont pas assez souligné que La Chapelle emploie aussi ce terme dans le texte anglais de sa recette[.]»(1)
EXÉGÈTE
«n. m. et f. Commentateur d’un texte difficile et, spécialement, d’un texte biblique.»(2)
«n. m. Personne qui s’occupe d’exégèse(a) (⇒ commentateur, interprète), et SPÉCIALT d’exégèse biblique.»(3)
--
(a) EXÉGÈSE
«n. f. Interprétation philologique, historique ou doctrinale d’un texte dont le sens, la portée sont obscurs ou sujets à discussion. ◊ PAR EXT. Commentaire détaillé, analyse (d’un texte).»(3)
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(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris, p. 72.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
«La voilà notre blanquette, le seul mérite du traître est d’avoir fait courir le mot! Les exégètes n’ont pas assez souligné que La Chapelle emploie aussi ce terme dans le texte anglais de sa recette[.]»(1)
EXÉGÈTE
«n. m. et f. Commentateur d’un texte difficile et, spécialement, d’un texte biblique.»(2)
«n. m. Personne qui s’occupe d’exégèse(a) (⇒ commentateur, interprète), et SPÉCIALT d’exégèse biblique.»(3)
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(a) EXÉGÈSE
«n. f. Interprétation philologique, historique ou doctrinale d’un texte dont le sens, la portée sont obscurs ou sujets à discussion. ◊ PAR EXT. Commentaire détaillé, analyse (d’un texte).»(3)
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(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris, p. 72.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
lundi 19 mars 2012
samedi 17 mars 2012
Le mot nouveau de la Saint-Patrick
Contexte :
Entendu à l’émission Comment c’est fait, diffusée sur les ondes de Ztélé le 29 décembre 2011, lors d’une capsule sur la fabrication des ceintres en bois dans une entreprise tchèque. «Elle [l’entreprise] utilise du hêtre, un type de bois dur et durable. Les grumes humides sèchent d’abord à l’air pendant sept mois, puis vont au four pendant trois à quatre semaines.»
GRUME
«n. f. Tronc d’arbre abattu qui a été ébranché. SYN. (Qc) billot.»(1)
«n. f. 1. VITIC. Grain de raisin. 2. Écorce qui reste sur le bois coupé non encore équarri. ◊ Pièce de bois non encore équarrie.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
Entendu à l’émission Comment c’est fait, diffusée sur les ondes de Ztélé le 29 décembre 2011, lors d’une capsule sur la fabrication des ceintres en bois dans une entreprise tchèque. «Elle [l’entreprise] utilise du hêtre, un type de bois dur et durable. Les grumes humides sèchent d’abord à l’air pendant sept mois, puis vont au four pendant trois à quatre semaines.»
GRUME
«n. f. Tronc d’arbre abattu qui a été ébranché. SYN. (Qc) billot.»(1)
«n. f. 1. VITIC. Grain de raisin. 2. Écorce qui reste sur le bois coupé non encore équarri. ◊ Pièce de bois non encore équarrie.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
vendredi 16 mars 2012
A beau mentir qui vient de loin
Inspirée d’une situation où j’ai pu observer à l’œuvre un maître du mensonge, je me suis demandé quelle était l’étymologie du mot mythomane.
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(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]
MYTHE 1) grec muthos «parole», «récit», «légende»; mythologie muthologia «étude des choses fabuleuses», par le latin; mythologique; mythique; mythomanie, mythomane; 2) stichomythie «dialogue dont les personnages se répondent vers par vers» : de stikhos «vers» et muthein «parler».(1)Malheureusement pour nous tous, les mythomanes sont loins de n’être qu’un mythe…
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(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]
jeudi 15 mars 2012
La faute du jeudi – catégorie ‘grammaire’
LE
«art. déf. et pron. pers.
ARTICLE DÉFINI
Déterminant défini qui s’emploie devant un nom masculin singulier désignant des personnes ou des choses connues dont on a déjà parlé. […]»(1)
GENOU
«n. m. (pl. genoux)»(1)
ACCORD DU DÉTERMINANT
«Le déterminant s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il détermine : MA sœur. MES frères. CE palais et CETTE chaumière.»(2)
«Le déterminant est un mot qui est placé devant un nom commun pour déterminer d’une façon précise ou imprécise l’être ou l’objet dont on parle.
NOTE GRAMMATICALE Le déterminant s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il détermine.
NOTE SYNTAXIQUE Le déterminant précède nécessairement le nom pour former un groupe nominal.»(3)
CORRECTION
…amples sous le genou.
ou
…amples sous les* genoux.
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* Ici, par souci d’uniformité, on préfèrera la 1re correction suggérée, soit le genou, puisque peu avant dans le texte, on dit aussi le long de la cuisse (et non des cuisses).
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [GREVISSE, Maurice et André GOOSSE (2011). Le bon usage, 15e édition. Éditions De Boeck Université, Paris, p. 777.]
(3) [DE VILLERS, Marie-Éva (2003). La nouvelle grammaire en tableaux, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc., p. 49.]
mercredi 14 mars 2012
Mot à tout faire?
Si l’on vous dit que vous êtes une personne versatile, serez-vous flatté ou vexé?
VERSATILE
«adj. Inconstant, changeant. Cette personne est très versatile : elle est imprévisible. SYN. capricieux; instable.
NOTE Cet adjectif, qui a un sens plutôt défavorable, ne peut qualifier que des personnes.
FORME FAUTIVE
*versatile. Anglicisme au sens de aux talents variés, flexible, polyvalent (personne), tous usages, à tout faire, universel (objet).»(1)
«adj. Sujet à changer facilement d’opinion; exposé à des revirements soudains. ⇒ changeant, inconstant, lunatique. ◊ CONTR. Entêté, obstiné, opiniâtre, persévérant.»(2)
Méfiez-v0us ainsi des anglicismes (et des faux-amis), qui pourraient, comme on vient de le voir ici, vous faire prendre un reproche pour un compliment.
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Autres sources à consulter :
Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française
Le français au micro, capsules de Guy Bertrand
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
VERSATILE
«adj. Inconstant, changeant. Cette personne est très versatile : elle est imprévisible. SYN. capricieux; instable.
NOTE Cet adjectif, qui a un sens plutôt défavorable, ne peut qualifier que des personnes.
FORME FAUTIVE
*versatile. Anglicisme au sens de aux talents variés, flexible, polyvalent (personne), tous usages, à tout faire, universel (objet).»(1)
«adj. Sujet à changer facilement d’opinion; exposé à des revirements soudains. ⇒ changeant, inconstant, lunatique. ◊ CONTR. Entêté, obstiné, opiniâtre, persévérant.»(2)
Méfiez-v0us ainsi des anglicismes (et des faux-amis), qui pourraient, comme on vient de le voir ici, vous faire prendre un reproche pour un compliment.
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Autres sources à consulter :
Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française
Le français au micro, capsules de Guy Bertrand
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
Sujet :
anglicisme,
capsule,
faux-amis,
langue,
lexique
mardi 13 mars 2012
Le mot nouveau du mardi
Contexte :
«Mais il est bien difficile de dissocier les folâtreries et les gambades du rire lui-même, qui est, comme on sait, le propre de l’homme.»(1)
GAMBADE*
«n. f. Cabriole, culbute. Les funambules faisaient des gambades sur le fil de fer.»(2)
«n. f. Saut avec mouvement des jambes (ou des pattes), marquant la gaieté, le besoin de s’ébattre. ⇒ bond, cabriole, culbute, entrechat, galipette.»(3)
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* Bon, ça semble bien évident comme ça, mais en lisant le nom, j’admets que je n’étais pas complètement convaincue de son lien de parenté avec le verbe gambader. :) Je préférais vérifier...
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(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris, p. 67.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
«Mais il est bien difficile de dissocier les folâtreries et les gambades du rire lui-même, qui est, comme on sait, le propre de l’homme.»(1)
GAMBADE*
«n. f. Cabriole, culbute. Les funambules faisaient des gambades sur le fil de fer.»(2)
«n. f. Saut avec mouvement des jambes (ou des pattes), marquant la gaieté, le besoin de s’ébattre. ⇒ bond, cabriole, culbute, entrechat, galipette.»(3)
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* Bon, ça semble bien évident comme ça, mais en lisant le nom, j’admets que je n’étais pas complètement convaincue de son lien de parenté avec le verbe gambader. :) Je préférais vérifier...
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(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris, p. 67.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
lundi 12 mars 2012
Soleil couchant
Joli coucher de soleil de fin février.
Il s’agit bel et bien d’une photo, à laquelle j’ai toutefois ajouté une texture qui donne l’effet d’une toile (tout cela parce que ma photo originale était floue, et manquait ainsi d’intérêt…).
samedi 10 mars 2012
Les mots nouveaux du samedi
Contexte :
«D’abord les durs, les bagnards eux-mêmes, les ‘‘durs à cuire’’, ont ‘‘la parole’’; mais en sous-couche, de manière plus sibylline, le dur, ou les durs, désigne le ‘‘bagne’’ en argot, […].»(1)
BAGNARD, ARDE
«n. Forçat interné dans un bagne. ⇒ forçat.»(2)
«n. m. Anc. Personne purgeant une peine de bagne; forçat.»(3)
SIBYLLIN, INE
«adj. 1. MYTH. D’une sibylle(a). 2. Dont le sens est caché, comme celui des oracles. ⇒ énigmatique, mystérieux, obscur.»(2)
«adj. 1. Dont le sens est difficile à saisir; obscur. 2. ANTIQ. Relatif aux sybilles.»(3)
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(a) SIBYLLE
«n. f. Dans l’Antiquité, Devineresse, femme inspirée qui prédisait l’avenir.»(2)
«n. f. ANTIQ. Femme inspirée, qui transmettait les oracles des dieux.»(3)
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(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris, p. 65.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(3) [Le petit Larousse illustré 2012, édition limitée, éditions Larousse, Paris.]
«D’abord les durs, les bagnards eux-mêmes, les ‘‘durs à cuire’’, ont ‘‘la parole’’; mais en sous-couche, de manière plus sibylline, le dur, ou les durs, désigne le ‘‘bagne’’ en argot, […].»(1)
BAGNARD, ARDE
«n. Forçat interné dans un bagne. ⇒ forçat.»(2)
«n. m. Anc. Personne purgeant une peine de bagne; forçat.»(3)
SIBYLLIN, INE
«adj. 1. MYTH. D’une sibylle(a). 2. Dont le sens est caché, comme celui des oracles. ⇒ énigmatique, mystérieux, obscur.»(2)
«adj. 1. Dont le sens est difficile à saisir; obscur. 2. ANTIQ. Relatif aux sybilles.»(3)
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(a) SIBYLLE
«n. f. Dans l’Antiquité, Devineresse, femme inspirée qui prédisait l’avenir.»(2)
«n. f. ANTIQ. Femme inspirée, qui transmettait les oracles des dieux.»(3)
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(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris, p. 65.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(3) [Le petit Larousse illustré 2012, édition limitée, éditions Larousse, Paris.]
vendredi 9 mars 2012
Rhume et autres troubles de la santé
En cette fin d’hiver propice au partage de microbes, je me suis demandé quelle était l’origine du mot rhume et quels étaient les mots issus de la même racine.
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(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]
RHUME famille savante du verbe grec rhein «couler», reposant sur une racine *srew-, auquel se rattachent :Penser que rhéostat possède la même origine étymologique que rhume est, à mon sens, un peu dérangeant; quoiqu’il soit malgré tout, dans un autre ordre d’idées, facile d’imaginer les particules virales s’y loger pour nous contaminer… Par contre, il est amusant de retrouver, parmi tous ces termes liés à des maladies (visiblement, l’écoulement [que ce soit de sang ou d’humeurs!] est mauvais signe pour la santé), un mot comme logorrhée, qui lui est beaucoup plus métaphorique et surtout, franchement plus réjouissant que les autres.
1) rhoos, -rrhoia, «flux d’un liquide»; rheuma et rheumatismos «écoulement d’humeurs»;
2) katarrhein «couler d’en haut», d’où katarrhoos «flux d’humeurs»;
3) diarrhein «couler à travers», d’où diarrhoia «flux du ventre».
1) rhume (reume : rheuma par le latin)
2) hémorroïde (haimorrhois, -idos «écoulement de sang»)
3) diarrhée (diarrhoia, par le latin)
4) catarrhe (katarrhoos, par le latin)
5) rhumatisme (rheumatismos, par le latin, cette maladie étant attribuée par la médecine ancienne à un écoulement d’humeurs)
6) rhéostat («régulateur de courant» : de rhein «couler» et latin stare [ester «être debout»])
7) -rrhée (-rrhoia; ex. gonorrhée de gonos «semence génitale», logorrhée de logos «discours»)
8) -rhéique (dérivé sur rhein; ex. aréique avec a- privatif)(1)
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(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]
jeudi 8 mars 2012
La faute du jeudi – catégorie ‘orthographe’
PANTOUFLE
«n. f. Chaussure d’intérieur. NOTE ORTHOGRAPHIQUE pantoufle, un seul f.»(1)
«n. f. 1. Chausson bas, sans tige ni talon. ⇒ charentaise(a), chausson, savate. […]»(2)
CORRECTION
Pantoufles
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N. B. D’un point de vue typographique, il faudrait aussi ôter les majuscules à tendance, nuit, nuits et détente, puisqu’il s’agit d’une typographie propre à l’anglais de mettre des majuscules à chaque mot (hormis les prépositions). En français, on ne met de majuscule qu’en début de ligne, lors d’une énumération.
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(a) CHARENTAISE
«n. f. de Charente Pantoufle en tissu molletené à carreaux, souvent à semelle de feutre.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
mercredi 7 mars 2012
Si je ne suis point sotte, suis-je une «tête de litote»?
Pour varier un peu, j’ai eu envie cette semaine de vous présenter non pas une faute ou un anglicisme, mais plutôt une figure de style, ou figure de rhétorique, qui, pour ceux que cela intéressera, pourra servir à enrichir certains de vos écrits ou discours à caractère plus créatif.
Mon titre ci-dessus vous laisse déjà savoir de laquelle il sera question : la litote. Mais combien d’entre vous la connaissez? Et combien d’entre vous en aurez aussi identifié l’illustration dans ce même titre? Pourtant, il en est une que bon nombre de Québécois utilisent pratiquement quotidiennement…
LITOTE
«n. f. Figure de style consistant à dire moins pour exprimer plus. Il n’est pas laid pour il est beau.»(1)
«n. f. Figure de rhétorique qui consiste à atténuer l’expression de sa pensée pour faire entendre le plus en disant le moins. Euphémisme par litote. On se sert d’une litote quand on suggère une idée par la négation de son contraire (ex. Ce n’est pas fameux pour C’est mauvais; ‘‘Va, je ne te hais point’’ [Corneille]).»(2)
Après ces explications, avez-vous maintenant saisi le clin d’œil de mon titre? J’ose l’espérer. (Cherchez la négation d’un contraire...) Et avez-vous trouvé le litote si répandue dans nos conversations quotidiennes? Petit indice : demandez-vous ce que vous répondez fréquemment, parfois sans trop réfléchir, lorsqu’on vous demande : «Comment ça va?», et que vous allez en soi ni bien ni mal… :)
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(a) MACROSTRUCTURALE
«L’opposition macrostructurale-microstructurale permet de classer simplement l’ensemble des catégories de figures. Dans leur tendance fondamentale, les figures macrostructurales ne s’imposent pas d’emblée à réception pour que le discours soit acceptable; elles sont donc rarement certaines; elles sont peu isolables sur des éléments formels ou précis ou, si elles sont isolables, demeurent en cas de changement de ces éléments.»(3)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(3) [MOLINIÉ, Georges (1992). Dictionnaire de rhétorique. Éditions Le livre de poche, Paris.]
Mon titre ci-dessus vous laisse déjà savoir de laquelle il sera question : la litote. Mais combien d’entre vous la connaissez? Et combien d’entre vous en aurez aussi identifié l’illustration dans ce même titre? Pourtant, il en est une que bon nombre de Québécois utilisent pratiquement quotidiennement…
LITOTE
«n. f. Figure de style consistant à dire moins pour exprimer plus. Il n’est pas laid pour il est beau.»(1)
«n. f. Figure de rhétorique qui consiste à atténuer l’expression de sa pensée pour faire entendre le plus en disant le moins. Euphémisme par litote. On se sert d’une litote quand on suggère une idée par la négation de son contraire (ex. Ce n’est pas fameux pour C’est mauvais; ‘‘Va, je ne te hais point’’ [Corneille]).»(2)
La litote est une figure qui joue sur la caractérisation intensive d’une information dans le discours; elle est manifestement macrostructurale(a), car elle ne réside point dans la forme même des termes, et est toujours contestable, son interprétation relevant de l’évidence d’un choix culturel du récepteur. La litote consiste à dire moins pour faire entendre davantage, c’est-à-dire choisir une expression atténuée de manière à renforcer l’information. Elle a donc une orientation de valeur inverse de celle de l’euphémisme, qui cherche à amoindrir l’information.»(3)La litote, donc, s’oppose à l’euphémisme (autre figure de style vaguement plus connue, qui elle tente d’adoucir l’information à véhiculer), puisqu’elle cherche à nier son contraire, soit atténuer l’expression d’une idée pour renforcer l’information à communiquer.
Après ces explications, avez-vous maintenant saisi le clin d’œil de mon titre? J’ose l’espérer. (Cherchez la négation d’un contraire...) Et avez-vous trouvé le litote si répandue dans nos conversations quotidiennes? Petit indice : demandez-vous ce que vous répondez fréquemment, parfois sans trop réfléchir, lorsqu’on vous demande : «Comment ça va?», et que vous allez en soi ni bien ni mal… :)
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(a) MACROSTRUCTURALE
«L’opposition macrostructurale-microstructurale permet de classer simplement l’ensemble des catégories de figures. Dans leur tendance fondamentale, les figures macrostructurales ne s’imposent pas d’emblée à réception pour que le discours soit acceptable; elles sont donc rarement certaines; elles sont peu isolables sur des éléments formels ou précis ou, si elles sont isolables, demeurent en cas de changement de ces éléments.»(3)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(3) [MOLINIÉ, Georges (1992). Dictionnaire de rhétorique. Éditions Le livre de poche, Paris.]
mardi 6 mars 2012
Les mots nouveaux du mardi
Contexte :
«Pour fêter le cinquantième anniversaire de la fermeture des bagnes en 1953 […], la musée de la préfecture de police de Paris a organisé une intéressante exposition publique sur les forçats et leurs œuvres.»(1)
BAGNE
«n. m. 1. Établissement pénitentiaire où furent internés les forçats après la suppression des galères, d’abord en France, puis outremer. 2. PAR EXT. Lieu de transportation où se purge la peine des travaux forcés. ⇒ pénitencier. 3. Séjour où l’on est astreint à un travail pénible. ⇒ enfer, galère.»(2)
«n. m. 1. Établissement, lieu où était subie la peine des travaux forcé ou de la relégation; la peine elle-même. 2. Fig. Lieu où l’on est astreint à un travail, à une activité très pénibles.»(3)
FORÇAT
«n. m. 1. ANCIENNT Criminel condamné à ramer sur les galères de l’État (⇒ galérien) ou à travailler dans un bagne (⇒ bagnard). 2. Condamné aux travaux forcés. – LOC. Travailler comme un forçat, très dur, excessivement. Un travail de forçat, très dur, inhumain. 3. FIG. Homme réduit à une condition très pénible.»(2)
«n. m. 1. Anc. Homme condamné aux galères ou aux travaux forcés du bagne. 2. Fig. Homme dont les conditions de vie sont particulièrement pénibles. ■ Travailler comme un forçat, très durement.»(3)
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(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris, p. 64-65.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(3) [Le petit Larousse illustré 2012, édition limitée, éditions Larousse, Paris.]
«Pour fêter le cinquantième anniversaire de la fermeture des bagnes en 1953 […], la musée de la préfecture de police de Paris a organisé une intéressante exposition publique sur les forçats et leurs œuvres.»(1)
BAGNE
«n. m. 1. Établissement pénitentiaire où furent internés les forçats après la suppression des galères, d’abord en France, puis outremer. 2. PAR EXT. Lieu de transportation où se purge la peine des travaux forcés. ⇒ pénitencier. 3. Séjour où l’on est astreint à un travail pénible. ⇒ enfer, galère.»(2)
«n. m. 1. Établissement, lieu où était subie la peine des travaux forcé ou de la relégation; la peine elle-même. 2. Fig. Lieu où l’on est astreint à un travail, à une activité très pénibles.»(3)
FORÇAT
«n. m. 1. ANCIENNT Criminel condamné à ramer sur les galères de l’État (⇒ galérien) ou à travailler dans un bagne (⇒ bagnard). 2. Condamné aux travaux forcés. – LOC. Travailler comme un forçat, très dur, excessivement. Un travail de forçat, très dur, inhumain. 3. FIG. Homme réduit à une condition très pénible.»(2)
«n. m. 1. Anc. Homme condamné aux galères ou aux travaux forcés du bagne. 2. Fig. Homme dont les conditions de vie sont particulièrement pénibles. ■ Travailler comme un forçat, très durement.»(3)
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(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris, p. 64-65.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(3) [Le petit Larousse illustré 2012, édition limitée, éditions Larousse, Paris.]
lundi 5 mars 2012
Grisaille
Un récent matin de neige fondante (devenue pluie sur les vitres chaudes du wagon) sur fond de ciel gris.
samedi 3 mars 2012
Le mot nouveau du samedi
Contexte :
«On a demandé aux Français : ‘‘Quels sont les défauts qui pour vous, pour un président de la république, sont rédhibitoires?’’» Pascal Perrineau, directeur du Centre de recherches politiques Sciences po, à propos de l’affaire DSK, dans une entrevue aux Francs tireurs diffusée sur les ondes de Télé-Québec le 26 janvier 2012 à 14h.
RÉDHIBITOIRE
«adj. Qui constitue un empêchement radical.»(1)
«adj. 1. DR. Vice rédhibitoire : défaut de la chose vendue ou louée qui peut motiver la résolution judiciaire d’une vente. 2. PAR EXT. Qui constitue un défaut, un empêchement absolu, radical.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
«On a demandé aux Français : ‘‘Quels sont les défauts qui pour vous, pour un président de la république, sont rédhibitoires?’’» Pascal Perrineau, directeur du Centre de recherches politiques Sciences po, à propos de l’affaire DSK, dans une entrevue aux Francs tireurs diffusée sur les ondes de Télé-Québec le 26 janvier 2012 à 14h.
RÉDHIBITOIRE
«adj. Qui constitue un empêchement radical.»(1)
«adj. 1. DR. Vice rédhibitoire : défaut de la chose vendue ou louée qui peut motiver la résolution judiciaire d’une vente. 2. PAR EXT. Qui constitue un défaut, un empêchement absolu, radical.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
vendredi 2 mars 2012
Étymologie palpitante!
À la recherche d’une famille de mots cette semaine, mes yeux se sont arrêtés sur paupière, dans mon dictionnaire étymologique. Quel sens partage ce nom avec le verbes palper et palpiter, à votre avis?
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(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]
PAUPIÈRE famille du latin palpus «caresse», palpare «tâter», palpebra «paupière»; idée fondamentale : «mouvement répété».Oserez-vous alors palper vos paupières palpitantes?
1) paupière (palpĕtra)
2) palpébral (palpebra)
3) palper (palpare)
4) palpiter (palpitare «s’agiter, battre»)(1)
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(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]
jeudi 1 mars 2012
La faute du jeudi – catégories ‘orthographe’ (ou ‘homophones’?) et ‘uniformité’
COURS
«n. m.»(1)
On dit bien une cour(s?) à bois…
COUR
«n. f. 1. Espace situé à l’arrière d’un bâtiment. […]»(1)
«I. Espace découvert, clos de murs ou de bâtiments et dépendant d’une habitation. […]»(2)
CORRECTION
cour* à bois
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* Et non : ne venez pas me dire qu’il y avait plusieurs cours à bois. Un magasin n’a qu’UNE cour à bois, pas plusieurs. De plus, pour appuyer mes dires, voici l’affiche que j’ai pu apercevoir en me retournant de 90º sur ma droite :
Un sans faute, cette fois. Faudrait toutefois apprendre à uniformiser ses affiches!
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
Sujet :
faute,
homophones,
langue,
orthographe,
uniformité
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