samedi 14 juillet 2012

Le mot nouveau du samedi : dilatoire

Contexte :
«Et bien sûr, ce projet de loi C-38, où il faut dire au final, l’opposition n’a pas mis en œuvre des manœuvres dilatoires, …». Emmanuelle Latraverse, au Téléjournal 18h de Radio-Canada, le 29 juin 2012.

DILATOIRE
«adj. (LITT.) Qui tend à procurer un délai.»(1)

«adj. DR. Qui tend à retarder par des délais, à prolonger un procès. ◊ PLUS COUR. Qui vise à différer, à gagner du temps. ⇒ dérobade, temporisation(2)

-----
(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

mardi 10 juillet 2012

Le mot nouveau du mardi : tian

Contexte :
Vu sur un emballage de légumes européen (français) : «3,95 € 2 tians de légumes».

TIAN
«n. m. RÉGION. (Provence) Récipient de terre cuite (écuelle, plat, etc.). […]»(1)

«n. m. (du gr. têganon, poêle à cuire). Région. (Provence). Grand plat en terre large et peu profond; […].»(2)

-----
(1) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(2) [Le petit Larousse illustré 2012, édition limitée, éditions Larousse, Paris.]

samedi 7 juillet 2012

Le mot nouveau du samedi : esbroufe

Contexte :
Dans la chronique Icare de Montréal, de Marc Cassivi, sur LaPresse.ca. «Le film de Xavier Dolan est celui qui, par sa vérité davantage encore que par sa fulgurance, malgré l’esbroufe et la surabondance, m’a le plus ému pendant [le] Festival [de Cannes].»

ESBROUFE
«n. f. (FAM.) Tape-à-l’œil. Faire de l’esbroufe. SYN. (FAM.) épate.»(1)

«n. f. FAM. Étalage de manières fanfaronnes, air important par lequel on cherche à en imposer. ⇒ bluff, chiqué, embarras, épate, flafla, frime(2)

-----
(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

mardi 3 juillet 2012

Le mot nouveau du mardi : mitan

Contexte :
Dans la chronique Icare de Montréal, de Marc Cassivi, sur LaPresse.ca. «Car malgré ses défauts et ses aspérités, ses dialogues à thèse parfois irritants, les limites d’un regard forcément distancié sur un couple au mitan de la vie, Laurence Anyways brille par des moments de pur cinéma.»

MITAN
«n. m. (VX) Milieu.»(1)

«n. m. VX RÉG. ou POP. Milieu, centre.»(2)

-----
(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

lundi 2 juillet 2012

Biscuit qui fait sourire


Un «couvercle» monté à l’envers sur mon biscuit, ça me fait toujours sourire. Et ça fait chaque fois belle impression… dans le crémage!

dimanche 1 juillet 2012

Réflexions cartésiennes

Bonjour, amis lecteurs,

Vous avez peut-être constaté, au cours des derniers jours, quelques trous dans mon assiduité… En fait, je réfléchis à ce blog, à ce que j’y présente, mais surtout, à la façon dont je le présente. Bref, les publications quotidiennes me deviennent parfois lourdes d’obligation (créatrice, du moins), ce qui en rend forcément le contenu parfois moins intéressant.

Ainsi, pour les semaines à venir, je continuerai à vous présenter assidûment les mots nouveaux du mardi et du samedi, ainsi que la faute du jeudi. Les lundis photos continueront eux-aussi sous leur forme actuelle, mais peut-être sauterai-je un lundi, de-ci de-là, selon l’inspiration. Enfin, les mercredis et vendredis seront pour l’instant laissés «en jachère», puisque je songe à l’éventuelle formule que j’aimerais adopter, à la nouvelle saveur que je découvrirai peut-être pour ces journées. Je trouve en effet que les actuels billets langagiers du mercredi sont souvent une reprise de ce qui a déjà été dit ailleurs, et que les billets étymologiques du vendredi sont, à mon goût, beaucoup trop lourds et académiques, et pas assez vulgarisés ou réfléchis. Pas assez créatifs… En résumé, ça ne me plaît pas.

Je vous invite donc, d’ici à ce que j’aie trouvé «ma formule», à faire le tour des billets déjà publiés mais que vous n’auriez pas encore lus, lors de ces mercredis et vendredis à venir.

Enfin, n’hésitez pas à me faire part de vos commentaires ou de vos idées : ils sont assurément les bienvenus.

Sur ce, je vous souhaite à tous un très bel été et de belles et surprenantes découvertes langagières.

samedi 30 juin 2012

Le mot nouveau du samedi : aménité

Contexte :
«Mais voici un nouveau ‘‘rendu à César’’ avec l’histoire du mot beauf, cette abréviation familière de ‘‘beau-frère’’ illustrée par le dessinateur Cabu qui en fit un ‘‘type’’ – celui d’un Français mesquin, enfermé dans ses certitudes, passablement phallocrate et sans aménité pour la jeunesse.»(1)

AMÉNITÉ
«n. f. 1. Amabilité, affabilité. SYN. courtoisie. 2. (AU PLUR.) (PLAISANT.) Paroles désagréables, blessantes.»(2)

«n. f. 1. VX Agrément (d’un lieu). 2. Amabilité pleine de charme. ⇒ affabilité. ◊ AU PLUR. IRON. Paroles blessantes ou injurieuses.»(3)

-----
(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris, p. 104.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

mardi 26 juin 2012

Le mot nouveau du mardi : ébarbage

Contexte :
Entendu dans un épisode de Comment c’est fait, diffusé le 2 janvier 2012 sur les ondes de Ztélé, à propos de la fabrication des casques de football. «Les coquilles se mettent en place pour l’ébarbage : l’excédent de plastique laissé par le moulage est coupé.»

ÉBARBAGE
«n. m. TECHN. Action d’ébarber.»(1)

ÉBARBER
«v. tr. 1. TECHN. Débarasser des barbes(a), aspérités, bavures, etc. (l’orge, une surface ou pièce mécanique, des feuilles de papier, etc.). ⇒ limer, rogner. 2. Couper les barbes(a), les nageoires de (un poisson) avant la cuisson.»(1)

«v. t. 1. Enlever les barbes(a), les saillies d’une surface métallique, d’une planche de cuivre, etc. 2. AGRIC. Enlever les barbes, les arêtes des enveloppes des graines de certaines plantes telles que l’orge. 3. REL. Couper les bords irréguliers des feuillets d’un livre afin de les égaliser. 4. CUIS. Préparer un poisson en lui enlevant ses nageoires, les rayons qui les soutiennent et la queue.»(2)

---
(a) BARBE
«n. f. […] 6. PLUR. TECHN. Petites irrégularités au bord d’une pièce de métal qui vient d’être découpée. ⇒ barbille(b). ◊ Irrégularités au bord d’une page coupée.»(1)
«n. f. […] 5. Filament (en partic., filament métallique) qui reste attaché au bord d’une découpure peu franche. […]»(2)
(b) BARBILLE
«n. f. TECHN. Filament qui reste parfois au flan des monnaies.»(1)
-----
(1) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(2) [Le petit Larousse illustré 2012, édition limitée, éditions Larousse, Paris.]

samedi 23 juin 2012

Le mot nouveau du samedi : s’engrener

Contexte :
Entendu à l’émission Comment c’est fait du 30 décembre 2011, diffusée sur les ondes de Ztélé, dans un reportage sur la fabrication des locomotives. «Les éléments dentés de l’assemblage s’engrènent* avec ceux du moteur de traction.»

ENGRENER
«v. tr. I. TECHN. Emplir de grain. II. Faire entrer les dents d’une roue dans les espaces séparant les dents d’une autre roue, d’un pignon, de manière à réaliser un engrenage. PRONOM. Roues qui s’engrènent. ◊ RARE Entraîner dans un engrenage.»(1)

«v. tr. MÉCAN. INDUSTR. Mettre en prise un élément d’un engrenage dans un autre élément. ♦ v. i. Être en prise, en parlant des éléments d’un engrenage.»(2)

--
* Lorsque j’ai entendu le mot, je me doutais bien du lien qu’il entretenait avec le nom engrenage. Toutefois, je doutais de l’existence de ce verbe, que je n’avais encore jamais entendu, et ai suspecté une invention ponctuelle et saugrenue. Encore une fois, j’avais tort. :)
-----
(1) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(2) [Le petit Larousse illustré 2012, édition limitée, éditions Larousse, Paris.]

mardi 19 juin 2012

Le mot nouveau du mardi : tracter

Contexte :
Entendu à l’émission Comment c’est fait du 30 décembre 2011, diffusée sur les ondes de Ztélé, dans un reportage sur la fabrication des locomotives. «Toutes les soudures sont d’une épaisseur exceptionnelle pour permettre au châssis d’être suffisamment solide pour tracter* 454 tonnes métriques.»

TRACTER
«v. tr. Tirer au moyen d’un véhicule.»(1)

«v. tr. Tirer au moyen d’un véhicule (tracteur, auto, camion) ou d’un procédé mécanique (remonte-pente). ⇒ remorquer(2)

--
* Lorsque j’ai entendu le mot, je me doutais bien du lien qu’il entretenait avec le sens «tirer» ou la forme traction. Toutefois, je doutais de l’existence de ce verbe et ai suspecté une impropriété ou une invention. …À tort, comme nous venons de le constater. :)
-----
(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

lundi 18 juin 2012

I’ve got a crush…



…a crushed CrushTM. :)

samedi 16 juin 2012

Le mot nouveau du samedi : tourillon

Contexte :
Entendu à l’émission Comment c’est fait du 30 décembre 2011, diffusée sur les ondes de Ztélé, dans un reportage sur la fabrication des locomotives. «Le châssis est alors soulevé et tourné à l’aide d’énormes tourillons pour que les axes pointent vers le haut.»

TOURILLON
«n. m. TECHN. 1. Pièce cylindrique servant d’axe; SPÉCIALT Partie d’un axe qui tourne dans un support. – Gros pivot. 2. Cheville de bois rainurée servant à assembler des pièces de menuiserie.»(1)

«n. m. TECHN. 1. Partie d’un arbre qui permet à ce dernier de tourner dans son palier support. 2. Chacun des pivots fixés de part et d’autre du tube d’un canon, grâce auxquels il repose sur l’affût(a) et peut se déplacer sur un plan vertical. 3. Cheville cylindrique servant à assembler des pièces de bois, des panneaux.»(2)

---
(a) AFFÛT
«n. m. 1. Support du canon d’une bouche à feu, qui sert à le pointer, à le déplacer (par oppos. à tube). […]»(2)
-----
(1) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(2) [Le petit Larousse illustré 2012, édition limitée, éditions Larousse, Paris.]

vendredi 15 juin 2012

Une preuve est une preuve et est bonne parce qu'elle a été prouvée!

Inspirée de mon titre professionnel officiel, soit correctrice d’épreuves, j’ai été voir qui faisait partie de la famille étymologique du mot épreuve.
PROUVER mot latin comportant un 2e élément -bus, issu de -bhos, peut-être apparenté à la racine *bheu «croître» […]
1) probus, issu de *pro-bhos, littéralement «qui pousse bien droit», latin classique «de bonne qualité» et «honnête, loyal», d’où a) probitas «honnêteté» et les antonymes improbus et improbitas b) probare, approbare «approuver» et «faire approuver»; improbare, reprobare «désapprouver, rejeter»; probatio «épreuve, essai»; probabilis «digne d’approbation», «vraisemblable»
2) superbus, issu de *superbhos, littéralement «qui croît au-dessus des autres», latin classique «orgueilleux», d’où superbia «orgueil»[…].

- prouver (probare), prouvable, éprouver
- preuve, épreuve (dérivés de prouver et approuver, avec la voyelle eu des formes accentuées sur le radical)
- réprouver (reprobare)
- approuver (approbare)
- probable, probabilité (probabilis, probabilitas)
- probation, probatoire, probant (probatio, probans)
- approbation (approbatio)
- réprobation (reprobatio)
- superbe («orgueilleux», «grandiose», «très beau», superbus)(1)
Prouver, éprouver, approuver, réprouver. Probation, approbation, réprobation. Foncièrement, tous liés par le sens de «croître», mais de croître «droit», «de façon honnête», donc «correcte».
Probus est à l’origine du français probe, synonyme d’«honnête».
Probare, verbe dérivé de probus, signifiait «vérifier la bonne qualité, l’authenticité». Il a donné en français […]prouver.
Du nom dérivé proba est issu preuve : ce qui sert à établir qu’une chose est vraie.
Probabilis, adjectif dérivé de probare, signifiait «que l’on pourrait prouver», donc «vraisemblable». C’est l’origine du français probable.
[…]
Éprouver ne vient pas directement du latin. Il fut forgé en ancien français, sous la forme esprover, composée de prover et du préfixe -er, issu du latin -ex. Il signifiait d’abord «mettre à l’épreuve, vérifier». Il en fut dérivé esprove, devenu épreuve, au sens de «ce qui permet de vérifier la valeur d’un homme». Le sens d’éprouver s’élargit : de «mettre à l’épreuve», on passe à «faire l’essai de», puis «faire l’expérience de, tâter de»; c’est l’acception la plus commune aujourd’hui : «éprouver de la peine, de la joie, etc.».(2)
Après ces explications probantes, qu’est-il probable qu’il nous reste à prouver, cette fois? Peu importe les réprobations de gens peu probes; une fois la superbe épreuve réussie, on éprouve enfin de la fierté.

Pour conclure enfin et revenir sur le titre de ce billet, je vous enverrai (ré-)entendre la savoureuse preuve de Jean Chrétien. Même en anglais, c’est [presque...] limpide! :)

--
* Les formes précédées par un astérisque sont des formes reconstituées (non attestées dans les textes).
-----
(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]
(2) [GARRUS, René (2005). Les étymologies surprises. Éditions Belin, Paris.]

jeudi 14 juin 2012

La faute du jeudi – catégorie ‘coquille’

«Tendre poitrine de poulet matrinée* avec sauce crémeuse…»

MARINÉ, ÉE
«adj. Trempé, conservé dans la saumure ou dans une marinade.»(1)

MARINER
«v. tr., intr. VERBE TRANSITIF Faire macérer (de la viande, des poissons, etc.) dans une marinade. VERBE INTRANSITIF Baigner dans une marinade, en parlant d’un aliment.»(2)

CORRECTION
Tendre poitrine de poulet marinée avec sauce crémeuse…

--
* Matrinée, c’est sûrement pour les marinades matinales… :)
-----
(1) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

mercredi 13 juin 2012

Légère comme l’herte*? Ou légerte comme l’air?

[Mise à jour, 14 juin 2012, 23h27]

Cette semaine, je sors la linguiste en moi et tente de trouver une explication plausible au phénomène suivant : l’usage, un peu trop répandu, de l’adjectif légerte [sic] comme féminin de léger.

Qu’est-ce qui peut bien motiver pareille faute? Tentons de tirer des généralisations, pour voir si, un peu comme le font les enfants qui disent sontaient, ouvri ou tiendre, [triple sic] (à ne pas confondre avec Triple sec…!), il n’y aurait pas une règle générale, implicite, qu’on construirait en se basant sur la formation d’autres mots similaires, pour former avec -erte le féminin des adjectifs masculins en -er.

D’abord, qu’a-t-on comme adjectifs féminins finissant en -erte :
- verte (vert)
- ouverte (ouvert)
- couverte (couvert)
- inerte (invariable)
- alerte (invariable)

Ensuite, trouvons des adjectifs féminins finissant en -ère :
- première (premier)
- côtière (côtier)
- droitière (droitier)
- minière (minier)
- printanière (printanier)
→ Tous des adjectifs masculins qui se terminent par -ier.

- délétère (invariable)
- lanifère (invariable) [«qui porte de la laine»]
- laticifère (invariable) [«qui contient du latex»]
→ Tous des adjectifs à forme invariable… ce qui ne nous aide pas beaucoup ici.

Mais!
- mensongère (mensonger)
- particulière (particulier)
- potagère (potager)

→ Ah ha! Cette fois on tient quelque chose. On a ici des adjectifs masculins qui se terminent par -er, qui forment leur féminin en -ère. Eurêka!

À partir de ce [certes! (malheureusement pas le féminin de cert [sic]…)] mini-corpus, que peut-on observer?

1) D’abord, les adjectifs non invariables qui se terminent par -erte, bien que peu nombreux, sont tous construits d’après des adjectifs masculins se terminant par -ert, donc, prononcés [Er] (comme ‘air’), et non [e] (comme ‘et’). Ça exclut d’emblée notre léger

2) Ensuite, les adjectifs qui se terminent par -ère sont, quant à eux, souvent formés sur un masculin se terminant par -ier. Encore ici, léger serait en principe exclu. Mais, avec un peu de recherche (et d’aide d’une amie professeure de français! merci Mireille!), on peut constater (les mots en caractères blancs) que quelques adjectifs en -er au masculin forment bien leur féminin en -ère. Le couple léger-légère est donc légitime et «logique», d’une certaine façon.

Ainsi, si l’adjectif légère respecte un patron morphologique régulier (c.-à-d. une façon régulière de former un type de mot dans un contexte précis) propre à d’autres adjectifs similaires, d’où vient cette déformation de légerte [sic]?

Pour ma part, je ne vois pour l’instant qu’une seule explication : le nom légèreté est probablement le grand responsable de cette contamination : léger’télégerte [sic]. Qu’en pensez-vous?

[Pourtant, bien que le nom lié à l’adjectif fier soit fierté, je ne connais personne qui dise fierte [sic] au lieu de fière!]

Évidemment, vous aurez compris que tout ceci n’a rien de scientifique et que je ne fais que réfléchir avec vous à une explication plausible d’un phénomène langagier peu ou pas expliqué. Il est bien possible que je sois complètement dans l’erreur et qu’il y ait une [réelle?] explication à cette erreur courante. Je serais, à vrai dire, la première ravie de la découvrir.

N’hésitez pas à commenter si vous avez des pistes de réflexion ou des références à partager à ce sujet.

En attendant, rappelez-vous simplement d’utiliser légère plutôt que légerte [sic].

--
* Herte : mot inventé, pour l’euphonie du titre.

mardi 12 juin 2012

Le mot nouveau du mardi : extrudeuse

Contexte :
Entendu à l’émission Comment c’est fait, diffusée sur les ondes de Ztélé le 29 décembre 2011, lors d’une capsule sur la fabrication des pneus géants. «Les câbles entrent dans une extrudeuse. Elle broie et chauffe une partie du caoutchouc traité, puis l’applique autour des câbles pour les [en] revêtir.»

EXTRUDEUSE
«n. f. TECHN. Machine de transformation des matières par extrusion(a). ⇒ boudineuse(b)(1)

«n. f. TECHN. Machine servant à l’extrusion(a)(2)

---
(a) EXTRUSION
«n. f. […] 2. TECHN. Fabrication de pièces métalliques par écoulement du métal dans une filière profilée. – Procédé de mise en forme d’un objet, d’un aliment, qui consiste à pousser la matière à fluidifier à travers une filière. (⇒ boudineuse(b), extrudeuse).»(1)
(b) BOUDINEUSE
«n. f. TECHN. Machine servant à mouler des matières malléables. ⇒ extrudeuse(1)
-----
(1) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(2) [Le petit Larousse illustré 2012, édition limitée, éditions Larousse, Paris.]

lundi 11 juin 2012

Cycliste religieux et assidu



Tous les matins en me rendant au travail, je croise ce «bicyk jaune», garé à une des rampes de la Cathédrale Marie-Reine-du-Monde, et allez savoir pourquoi, ça me fait sourire.

Peut-être parce que je trouve que ça met de la vie et de la couleur à cette froide devanture esthétique?

Peut-être parce que ça m’attendrit de penser à la personne qui, de si bon matin, enfourche quotidiennement son vélo pour aller se recueillir?

Ou peut-être tout simplement parce que ça me fait penser à la chanson de François Pérusse…?

samedi 9 juin 2012

Le mot nouveau du samedi : malversation

Contexte :
Luc Lapierre, au Téléjournal 18h de Radio-Canada le 2 juin dernier, à propos de la sentence de prison à vie de Moubarak : «Les deux fils Moubarak poursuivis pour malversation ont également été acquittés.»

MALVERSATION
«n. f. Détournement de fonds.»(1)

«n. f. DIDACT. ou LITTÉR. Faute grave, consistant souvent en détournement de fonds, en gains occultes, commise dans l’exercice d’une charge, d’un mandat. ⇒ concussion(a), corruption, détournement, exaction(b), prévarication(c), trafic (d’influence).»(2)

---
(a) CONCUSSION
«n. f. DR. et DIDACT. Perception illicite par un agent public de sommes qu’il sait ne pas être dues. ⇒ exaction(b), malversation, péculat(d)(2)
(b) EXACTION
«n. f. 1. DIDACT., ADMIN. Action d’exiger ce qui n’est pas dû ou plus qu’il n’est dû (SPÉCIALT en parlant d’un agent public). ⇒ extorsion, malversation, rançonnement. 2. PAR EXT., AU PLUR. Mauvais traitements, sévices. ⇒ excès(2)
(c) PRÉVARICATION
«n. f. LITTÉR. ou DR. Acte de mauvaise foi commis dans une gestion. – SPÉCIALT Grave manquement d’un fonctionnaire, d’un homme d’État aux devoirs de sa charge. ⇒ malversation, forfaiture(e)(2)
(d) PÉCULAT
«n. m. ADMIN. Détournement des deniers publics. ⇒ concussion(2)
(e) FORFAITURE
«n. f. 1. FÉOD. Violation du serment de foi et hommage. ⇒ félonie(f), trahison. – LITTÉR. Manque de loyauté. 2. DR. Crime dont un fonctionnaire public se rend coupable en commettant certaines graves infractions dans l’exercice de ses fonctions. (⇒ prévarification). ◊ CONTR. Fidélité, foi, loyauté.»(2)
(f) FÉLONIE
«n. f. FÉOD. Déloyauté du vassal envers son suzerain. ⇒ forfaiture, trahison. ◊ LITTÉR. Acte déloyal.»(2)
-----
(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

vendredi 8 juin 2012

Voyageriez-vous avec un voyou dans votre voiture sans l’invectiver?

Inspirée par le Grand Prix de Formule 1 (de Montréal) de cette fin de semaine, j’ai commencé par penser consulter l’étymologie du mot automobile. Mais déjà, auto + mobile me laissaient facilement entrevoir l’idée de «se mouvoir par soi-même». J’ai donc plutôt opté pour le terme voiture, qui, comme vous le contstaterez, fait partie d’une famille étymologique nombreuse et élargie, et fort intéressante.
VOIE famille d’une racine indo-européenne *wegh- «aller en char, transporter sur un char».
En latin
1) vehere, vectus «transporter», d’où
…a) vehiculum «moyen de transport»
…b) vectura «transport»; vector «qui transporte»
…c) invehi, invectus «être transporté (par la colère)», d’où invectivus «outrageant» […]
2) via issu de *weghya «route pour les chars», d’où
…a) viaticus «de voyage» […]
…b) -vius 2e élément de composés, dans devius, sur de via «hors de la route, écarté, détourné»; obvius, sur ob viam «qui se trouve sur le passage»; bivius, trivius «qui se partage en deux, trois routes» […]; trivialis «de carrefour», «banal» […]
…c) latin impérial viare «voyager», d’où bas latin inviare «marcher sur»; obviare «aller au-devant de», «barrer le passage»; deviare «s’écarter du droit chemin» […].
En germanique
1) allemand Weg, anglais way «route, chemin»
2) moyen haut allemand, moyen bas allemand, néerlandais wagen «chariot».(1)
Voici quelques mots issus de cette racine :
- voie «conduite à suivre», latin vĭa; voiture vectura
- voyou, dérivé de voie, «qui traîne dans les rues»
- voyage «passage» puis «pèlerinage»; viātĭcum
- envoyer inviāre «parcourir», renvoi
- convoyer *conviāre «voyager avec»
- dévier deviare
- trivial trivialis
- viabilité du bas latin viabilis «où une voiture peut passer»
- viaduc adaptation d’après aqueduc […] de via et ductus «conduire»
- véhicule vehiculum
- invective invectiva
- vecteur «transporteur» vector
- wagon anglais waggon «chariot», du néerlandais wagen «chariot»(1)
Ainsi on constate que la «voie» s’est insinuée dans plusieurs mots, parfois par son sens concret, comme dans dévier, envoyer, voiture, voyage, voyou, et d’autres fois par son sens plus métaphorique, comme dans invective, trivial et viabilité. Car, comme on le sait, la viabilité n’a plus simplement le sens de «où une voiture peut passer».

--
* Les formes précédées par un astérisque sont des formes reconstituées (non attestées dans les textes).
-----
(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]

jeudi 7 juin 2012

La faute du jeudi – catégorie ‘grammaire’

«… des bonhommes sourires …»

BONHOMME
«[F]ait au pluriel bonshommes, avec s intercalaire et prononciation bon-z-hommes(1)

«Plur. : des bonshommes. Tendance très fréquente à oublier le s dans l’orthographe et dans la prononciation.»(2)

«Les composés [noms] dont les éléments sont soudés dans l’écriture forment leur pluriel comme les noms ordinaires : Des bonjourS. Des gendarmeS. Des entresolS. Des pourboireS. Des portemanteauX. […] EXCEPTIONS. Dans bonhomme, gentilhomme, madame, mademoiselle, monseigneur et monsieur, les deux éléments varient au pluriel phonétiquement et graphiquement; bonShommeS, gentilShommeS, MESdameS, MESdemoiselleS, MESseigneurS ou NOSseigneurS, MESsieurS.»(3)

CORRECTION
… des bonshommes sourires …

-----
(1) [THOMAS, Adolphe V. (2007). Dictionnaire des difficultés de la langue française. Éditions Larousse, Paris.]
(2) [COLIN, Jean-Paul (2006). Dictionnaire des difficultés du français. Éditions Le Robert, collection Les usuels, Paris.]
(3) [GREVISSE, Maurice et André GOOSSE (2011). Le bon usage, 15e édition. Éditions De Boeck Université, Paris, p. 728.]

mercredi 6 juin 2012

Allumettes en vente ou vente de feu?



Lors de changements de saison, les boutiques cherchent à écouler leurs stocks et nous annoncent alors des promotions toutes plus alléchantes les unes que les autres. Mais en quoi un article en vente devrait-il être plus ou moins attrayant qu’un article en solde, dites-moi?

VENTE
«n. f. 1. Convention entre deux personnes par laquelle l’une (le vendeur) s’oblige à livrer une chose à l’autre (l’acquéreur), à la payer. 2. Action de vendre.
LOCUTION
- En vente. Se dit d’un bien destiné à être vendu. NOTE Contrairement à l’anglais où le mot ‘‘sale’’ comporte deux sens distincts : ‘‘vente’’ et ‘‘vente au rabais’’, le nom français ne signifie que l’action de vendre. Pour désigner une vente où le prix des articles a été réduit, on emploiera plutôt vente au rabais, solde(1)
En français, le substantif vente désigne l’action de vendre, le fait de céder un bien contre une somme d’argent ou la mise en vente de marchandises.

Contrairement à l’anglais sale, qui peut avoir le sens de «vente à prix réduit», vente ne signifie pas «aubaine, promotion, rabais, réclame, solde», ni «liquidation». Son emploi en ce sens constitue un anglicisme. Ainsi, c’est un anglicisme de dire qu’on a acheté un article en vente : on l’a plutôt acheté en solde, en promotion, en réclame, à prix réduit ou au rabais.
[…]
Par ailleurs, on évitera ces autres calques de l’anglais que constituent vente d’eau et vente de feu (flood sale et fire sale), auxquels on préférera par exemple liquidation après sinistre ou encore solde après incendie. Si l’expression est utilisée au sens figuré et qu’il n’y a pas eu réellement sinistre, on peut employer par exemple braderie ou vente au rabais.(2)
Ainsi, tout article que l’on peut se procurer en échange d’un paiement est dit en vente. D’un point de vue pécuniaire, cette appellation devient tout à coup beaucoup moins alléchante, n’est-ce pas? Sur ce, bonnes aubaines!

--
N. B. Pour des exemples d’utilisations fautives et d’utilisations correctes, consultez le lien (2), ci-dessous.
-----
(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française

mardi 5 juin 2012

Le mot nouveau du mardi : potentat

Contexte :
Claude Deschênes, au Téléjournal 18h de Radio-Canada, le 11 mai dernier, à propos du film Dictateur : «Et les potentats de ce monde en prennent pour leur grade, comme dans cette scène, où le général Aladine s’organise des jeux olympiques et élimine ses adversaires pour gagner.»

POTENTAT
«n. m. 1. Personne qui exerce un pouvoir absolu dans un grand État. SYN. despote; tyran. 2. (FIG.) (PÉJ.) Personnage important qui possède un pouvoir excessif du fait de sa richesse, de son pouvoir, de sa réussite.»(1)

«n. m. 1. Celui qui a la souveraineté absolue dans un grand État. ⇒ monarque, souverain, tyran. 2. Homme qui possède un pouvoir excessif, absolu.»(2)

-----
(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

lundi 4 juin 2012

Ciel embrasé


Un coucher de soleil, tout simple, tout printanier, aperçu entre deux bâtiments, alors que je sortais d’un centre d’achats, le 18 mai dernier vers 20h20.

samedi 2 juin 2012

Le mot nouveau du samedi : jaspiner

Contexte :
Mot utilisé par une de mes collègues. Exemples d’utilisation : «Arrête de jaspiner!» ou «Quand ça se met à jaspiner autour, on ne s’entend plus penser.»

JASPINER
«v. intr. (FAM.) Bavarder, bougonner. NOTE Ce verbe a une connotation préjorative.»(1)

«v. intr. crois. de jaser et du v. dial. japiner «japper» ♦ FAM. et PÉJ. Bavarder, causer.»(2)

-----
(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

vendredi 1 juin 2012

Des négociations oisives?

Inspirée par les récents événements concernant les négociations entre les représentants étudiants et le gouvernement du Québec, j’ai eu une intéressante surprise en allant consulter, dans mon dictionnaire étymologique, la racine du mot négotiation et en constatant de quel mot il était issu.
OISEUX famille du latin otium «loisir», d’où otiosus «qui n’est pris par aucune affaire» : s’oppose à négotium «occupation, affaire», d’où negotiari «faire du commerce», 1er élément → NON.
1) oiseux (populaire) XIIe; ositius.
2) oisif (populaire) XIIIe : réfection, d’après oiseux, de l’ancien français oisdif XIIe «id.», peut-être issu de la contamination de oiseus et de voisdie «prudence» (dérivé de voisous «prudent», du latin vitiosus → VICE); oisiveté XIVe.
3) négoce XIIe «affaires», XVIIe «commerce» (savant) : negotium; négocier XIVe : negotiari; négociateur, négociation XIVe : negociator, negotiatio; négociant XVIe : latin negotians, -antis, part. présent de negotiari, peut-être par l’italien negoziante; négociable XVIIe.(1)
Eh bien voilà qui est plus clair : négociation serait construit du préfixe neg-, «non», et de la racine otiatio, qui aurait pour sens «loisir, libre», et de laquelle on tire aujourd’hui l’adjectif oisif. On peut donc penser que des négociations requièrent, intrinsèquement, beaucoup de travail, si on se fie à la racine du mot… L’auriez-vous cru? Et surtout, y croyez-vous toujours…?

-----
(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]

jeudi 31 mai 2012

La faute du jeudi – catégorie ‘coquille’

«LA LOI 10I FAIT CONSENSUS AU QUÉBEC»

Regardez comme il faut le numéro de loi, sur la photo, et constatez avec moi comment les deux ‘supposés’ chiffres ‘1’ ne sont pas pareils… En effet, on a écrit «la loi 10i» plutôt que «la loi 101», cette dernière étant liée à la protection de la langue française au Québec.

Parce que la loi 10i, je ne sais pas pour vous, mais moi je ne la connais pas!

CORRECTION
LA LOI 101 FAIT CONSENSUS AU QUÉBEC

---
Remarque : Avouez qu’il fallait de bons yeux pour remarquer cette erreur, n’est-ce pas? :)

mercredi 30 mai 2012

Quand on veut des résultats

À votre avis, quelle sera l’issue du conflit qui oppose les étudiants au gouvernement Charest? En quoi résulteront leur manifestations?
Le verbe résulter se construit avec de et signifie «s’ensuivre» , «être le résultat de», «découler de».

Exemples :
- Des chutes de neige pourraient résulter de l’avancée de ce front froid.
- Il résulte de ce conflit une baisse notable du volume des ventes.
- La forêt boréale étant un écosystème fragile, il en résulte que nous devons la protéger.

Sous l’influence de l’anglais to result in, on emploie à tort la tournure résulter en pour signifier non pas «être le résultat de» mais au contraire «être la cause de», à la place de mener à, aboutir à, se solder par, se terminer par, entraîner, occasionner. On s’inspirera des exemples qui suivent pour corriger cet anglicisme.

Exemples fautifs :
- Une maladie bénigne peut résulter en une catastrophe humanitaire quand elle touche des populations sous-alimentées.
- Ce conflit pourrait résulter en une guerre civile dévastatrice.
- Le mauvais temps a résulté en de nombreux accidents routiers.
- Une rupture de stock a résulté en une perte de clientèle.

On écrira plutôt, par exemple :
- Une maladie bénigne peut entraîner une catastrophe humanitaire quand elle touche des populations sous-alimentées.
- Ce conflit pourrait dégénérer en une guerre civile dévastatrice.
- Le mauvais temps a provoqué de nombreux accidents routiers.
- Une rupture de stock a occasionné une perte de clientèle.(1)
Notons que le verbe résulter ne s’emploie pas à toutes les formes ni à toutes les personnes.
v. intr., impers.
Être la conséquence, découler de.
NOTE Ce verbe se conjugue avec l’auxiliaire avoir pour marquer l’action; avec l’auxiliaire être, pour marquer l’état. Le verbe ne s’emploie qu’à l’infinitif, à la troisième personne des autres temps et aux temps composés.
FORME FAUTIVE *résulter en. Calque de «to result in» pour provoquer, causer, entraîner, occasionner(2)
Reposons-nous maintenant notre question initiale, mais correctement, soit : Qu’entraîneront leur manifestations?, ou Que provoqueront leurs manifestations? Toutefois, peu importe la façon de poser la question, il semble que la réponse ne soit pas encore trouvée…

-----
(1) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

mardi 29 mai 2012

Le mot nouveau du mardi : préhension

Contexte :
Entendu à l’émission Comment c’est fait, diffusée sur les ondes de Ztélé le 29 décembre 2011, lors d’une capsule sur la fabrication de la mousse de roche, à propos de son emballage. «Des appareils de préhension tirent un rouleau d’emballage tubulaire en plastique.»

PRÉHENSION
«n. f. Action de prendre, de saisir un objet.»(1)

«n. f. 1. DIDACT. Action de saisir, de prendre. ◊ Faculté de saisir avec un organe approprié. 2. ANC. DR. Droit de préhension, de réquisition.»(2)

-----
(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

lundi 28 mai 2012

Composition printanière


Sur le chemin de mon travail : petit après-midi de printemps, bourgeons aux arbres, sur fond de dôme de cathédrale (ou de basilique, ou d’église… qu’en sais-je…), alors que le ciel est joliment bleu.

samedi 26 mai 2012

Le mot nouveau du samedi : écroué

Contexte :
Entendu dans un reportage portant sur Amit Kumar et le trafic de reins en Inde, diffusé à l’émission 2011 vue par Une heure sur terre, le 28 décembre 2011 à 18h30, sur les ondes de Radio-Canada. «Plusieurs membres du réseau sont arrêtés, mais Amit Kumar, lui, s’est encore échappé. C’est finalement au Népal qu’il sera écroué, environ deux semaines plus tard.»

ÉCROUER
«v. tr. Emprisonner, mettre sous écrou.»(1)

«v. tr. Inscrire sous le registre d’écrou. ⇒ emprisonner, incarcérer. ♦ CONTR. Élargir, libérer.»(2)

-----
(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

vendredi 25 mai 2012

Un vacarme de casseroles

Tout juste de retour d’une course sur la «pladza» (Plaza Saint-Hubert) vers 20h, je me suis laissée inspirer par ces gens qui sortaient tour à tour sur leur balcon, sur leur perron, sur le trottoir, pour signifier leur mécontentement face à la loi 78, face à la hausse des frais de scolarité, face aux décisions du gouvernement provincial, en tapant allègrement sur leurs casseroles, pour faire un vacarme qui résonnait, de près comme de loin.
CASSEROLE 1) (populaire) XVIe : mot d’origine méridionale, dérivé de casse, du provençal cassa, du bas latin cattia «poêle», «truelle», du grec kuathion, diminutif de kuathos «écuelle»; l’u de la syllabe initiale, devenu y, a disparu sous l’action dissimilatrice du i suivant. 2) cassolette XVe : ancien provençal casoleta, dérivé de casola, diminutif de cassa. 3) cassoulet XIXe : mot toulousain, dérivé de cassolo, diminutif de casse, var[iante] de cassa.(1)

VACARME XIIIe : moyen néerlandais wach arme «hélas! pauvre (de moi)»; nettement senti comme flamand au Moyen Âge.(1)

1. 1288 wascarme! «au secours!» (dans un cont[e] en flam[and]) […]; 1360 wacarme (id.) […]; 2. fin du XIVe s. «grand bruit» […]; 3. 1611 «action de quereller, récriminations» […] Empr[unt] de l’interj[ection] m[oyen] néerl[andais] wacharme! «hélas! pauvre de moi!».(2)
Les deux racines n’ont rien à voir ensemble, cette semaine. Mais comme leurs histoires étaient courtes (et celle de vacarme plutôt amusante aussi) et leurs familles peu nombreuses, je me suis permis de vous présenter les deux, pour faire un lien avec l’actualité. :)

-----
(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]
(2) Trésor de la langue français informatisé, Centre national de ressources textuelles et lexicales

jeudi 24 mai 2012

La faute du jeudi – catégorie ‘impropriété’

«de neutralisant à élégant»

NEUTRALISANT, ANTE
adj. et n. m. 1. Qui neutralise. 2. CHIM. Substance qui neutralise.(1)

adj. Qui neutralise; propre à neutraliser.(2)
NEUTRALISER
v. tr., pronom.
VERBE TRANSITIF
1. (CHIM.) Supprimer le caractère acide d’une substance en y ajoutant une base, ou inversement, supprimer le caractère alcalin d’une substance en y ajoutant un acide. 2. Empêcher d’agir par une action contraire. 3. Rendre neutre (un pays, un territoire).
VERBE PRONOMINAL
Se contrebalancer. SYN. équilibrer.(3)

v. tr. Rendre neutre. 1. POLIT. Assurer à (un État, un territoire, une ville) la qualité de neutre. 2. CHIM. Neutraliser un acide par une base. – PHYS. Annuler, amortir l’effet de (une autre couleur). – LING. L’opposition entre consonnes sourdes et sonoresse neutralise à la finale absolue en allemand. 3. COUR. Empêcher d’agir, par une action contraire qui tend à annuler les efforts ou les effets; rendre inoffensif. ⇒ annihiler, compenser, contrebalancer, désamorcer.(1)
Comme on le constate ici, il est peu probable qu’un commerce de vêtements ait voulu faire la promotion de ses articles en en vantant le caractère «qui empêche d’agir» ou «qui annule les effets de…». On aura plutôt voulu parler de la tendance des couleurs dites neutres :

NEUTRE
adj. Couleur, teinte neutre, indécise, sans éclat.(1)

adj. Se dit d’une couleur qui n’est ni franche ni vive.(2)

CORRECTION
de neutre à élégant

-----
(1) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(2) [Le petit Larousse illustré 2012, édition limitée, éditions Larousse, Paris.]
(3) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

mercredi 23 mai 2012

Qu’ordonne-t-on aux manifestants?

En ces temps de manifestations, doit-on dire que les policiers ont enjoint les manifestants à se disperser, ou qu’ils ont enjoint aux manifestants de se disperser?

ENJOINDRE

Sans équivoque :
On dit correctement enjoindre à qqn de faire qqch. et non ºenjoindre qqn de.(1)

Ce verbe, synonyme de ordonner, prescrire, etc. se construit de la même manière. On dira donc : Il leur a enjoint de… et non pas *Il les a enjoint de…, comme on l’entend souvent dans les médias.(2)
Avec observation :
Le verbe enjoindre qui signifie «ordonner, prescrire formellement» est un verbe transitif indirect, c’est-à-dire qu’il se construit avec un complément d’objet introduit par une préposition (enjoindre à quelqu’un de faire quelque chose). La construction directe (enjoindre quelqu’un de faire quelque chose) n’est pas acceptée par les grammairiens et lexicographes, bien qu’on l’observe dans l’usage.(3)
Avec nuance :
v. tr. (LITT.) Recommander avec insistance. On enjoint à quelqu’un de faire quelque chose. […] SYN. ordonner; prescrire.
NOTE SYNTAXIQUE
Dans la langue soutenue, le verbe se construit avec la préposition à. Cette construction est recommandée par les auteurs de dictionnaires de difficultés Hanse, Péchoir et Colin. […] On note toutefois que la construction transitive directe (sans la préposition à) concurrence de plus en plus la construction indirecte.(4)
Voilà qui est maintenant plus clair. Officiellement, il faut utiliser la préposition à, et donc, dire par exemple : On leur a enjoint de… et non On les a enjoint de…, puisque le pronom change ici de forme selon qu’il est complément d’objet direct ou indirect.

-----
(1) [GREVISSE, Maurice et André GOOSSE (2011). Le bon usage, 15e édition. Éditions De Boeck Université, Paris, p. 344.]
(2) [COLIN, Jean-Paul (2006). Dictionnaire des difficultés du français. Éditions Le Robert, collection Les usuels, Paris.]
(3) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française
(4) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
-----
Autre source à consulter :
BERTRAND, Guy. Le français au micro.

mardi 22 mai 2012

Le mot nouveau du mardi : plébiscité

Contexte :
«PayPal. Le moyen universellement plébiscité pour payer et se faire payer.»

PLÉBISCITER
«v. tr. 1. Ratifier quelque chose, élire quelqu’un à une très forte majorité. 2. (FIG.) Appuyer quelque chose de façon très largement majoritaire.»(1)

«v. tr. 1. Voter (qqch.), désigner (qqn) par plébiscite(a). 2. Élire (qqn) ou approuver (qqch.) à une majorité écrasante.»(2)

--
(a) PLÉBISCITE
«n. m. 1. ANTIQ. Décision, loi votée par l’assemblée de la plèbe(b). 2. VIEILLI Vote direct du corps électoral par oui ou par non, sur une question qu’on lui soumet. ⇒ référendum. ◊ MOD. Vote direct du corps électoral par oui ou par non sur la confiance qu’il accorde à la personne qui a pris le pouvoir. 3. DR. INTERNAT. Vote d’une population sur la question de son statut international.»(2)
(b) PLÈBE
«n. f. 1. ANTIQ. Second ordre du peuple romain, dépourvu des privilèges du patriarcat (⇒ plébéien(c)). 2. PÉJ. et VX Le peuple. ⇒ populace, racaille(2)
(c) PLÉBÉIEN
«n. m. 1. ANTIQ. Romain, Romaine de la plèbe. 2. VIEILLI Homme, femme du peuple. ◊ Adj. Du peuple (quant à l’origine, à l’aspect, aux mœurs, au manières). ♦ Patricien(d). Aristocrate, aristocratique.»(2)
(d) PATRICIEN, IENNE
«n. et adj. 1. HIST. ROM. Personne qui appartenait, de par sa naissance, à la classe supérieure des citoyens romains, et jouissait de nombreuses prérogatives. ⇒ noble. 2. LITTÉR. Aristocrate, noble. ♦ CONTR. Plébéien, populaire, prolétaire, prolétarien.»(2)
-----
(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

lundi 21 mai 2012

Calembour montréalais


Une nouvelle succursale, version terrasse, du Divan Orange?

samedi 19 mai 2012

Le mot nouveau du samedi : pudibonderie

Contexte :
«C’est donc la pudibonderie caractéristique du courant ‘‘précieux’’, à la fin du règne de Louis XIII, dans la grande vague d’assainissement du ‘‘langage françois’’ entrepris par les hôtes de la marquise de Rambouillet, qui fit changer le convent en couvent(1)

PUDIBONDERIE
«n. f. Pudeur excessive. SYN. pruderie; puritanisme.»(2)

«n. f. Caractère pudibond(a), affectation de pudeur. ⇒ pruderie(3)

--
(a) PUDIBOND, ONDE
«adj. Qui a une pudeur exagérée jusqu’au ridicule. ⇒ prude. ♦ CONTR. Impudique.»(3)
-----
(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris, p. 101.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

vendredi 18 mai 2012

Être sidéré devant le désir de considérer s’envoler dans l’intersidéral

Saviez-vous que le désir provenait des étoiles?
DÉSIRER famille du latin sidus, sideris «constellation», auquel se rattachent :
1) sideralis «qui concerne les astres»
2) siderari, part. passé sideratus «subir l’action funestre d’un astre», «être frappé de paralysie»
3) considerare «examiner avec attention»
4) desiderare, formé sans doute sur considerare, à l’origine «cesser de voir», «constater l’absence de», d’où «chercher, désirer».
- désirer (populaire, desīdĕrāre), désirable, désireux, indésirable
- désidératif (adj. formé sur le part. passé desideratus)
- considérer (considerare), reconsidérer, déconsidérer
- inconsidéré (inconsideratus), considérable
- considération (consideratio)
- sidéral (sideralis)
- sidéré (médecine «frappé de paralysie», puis, familier «stupéfait»), sidérer (1)
Ainsi, ce n’est donc pas l’amour lui-même qui rend aveugle, comme le dit le diction, mais plutôt le désir qui l’accompagne, soit ce desiderare latin qui signifiait originalement «cesser de voir».

Vous y voyez clair, maintenant? ;)

-----
(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]

jeudi 17 mai 2012

La «est-ce une faute?» du jeudi – catégorie ‘grammaire’

…avec des morceaux simples et relax, pourtant toujours chic

CHIC
«adj., adv., interj. et n. m.
ADJECTIF INVARIABLE EN GENRE
1. Élégant, distingué. 2. Gentil, sympathique.
NOTE GRAMMATICALE
Les lexicographes s’entendent sur l’invariabilité en genre de l’adjectif, mais non sur l’invariabilité en nombre. Les auteurs de chez Robert n’accordent pas l’adjectif en nombre, alors que ceux chez Larousse l’accordent. Grevisse ne tranche pas et cite des écrivains qui font l’accord et d’autres qui ne le font pas. […]»(1)

«Chic a eu un féminin ºchique, aujourd’hui disparu devant chic; il s’écrit souvent chics au pluriel (masc. ou fém.), quoique l’invariabilité en nombre conserve des partisans[.]»(2)

CORRECTION
…avec des morceaux simples et relax, pourtant toujours chic (sans correction, donc)
ou
…avec des morceaux simples et relax, pourtant toujours chics

--
º Mot, tour, etc. n’appartenant pas au français général.
-----
(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [GREVISSE, Maurice et André GOOSSE (2011). Le bon usage, 15e édition. Éditions De Boeck Université, Paris, p. 763.]

mercredi 16 mai 2012

Dette langagière

Encore cette semaine, je vous présenterai une tournure fréquemment utilisée qui peut sembler correcte, mais qui, dans certains contextes ne l’est pas.
[L]es mots dû à s’emploient de façon tout à fait justifiée avec le verbe être (parfois sous-entendu) dans le sens de «causé par» ou «attribuable à», l’expression dû à ne doit pas être employée comme locution prépositive pour signifier «à cause de, en raison de, du fait de, par suite de», «à la suite de» ou «grâce à».

Exemples :
- Le retard de l’avion est dû aux tempêtes qui sévissent sur la côte.
- Cette méprise due à l’inexpérience du jeune employé ne se reproduira pas.

Exemples fautifs :
- Dû au mauvais temps, tous les vols sont retardés.
- Sa voiture a dérapé dû aux freins trop usés.
- Dû à l’embouteillage sur le boulevard Laurier, je suis arrivée en retard.
- Dû à des changements de dernière minute, il a fallu rédiger un nouveau contrat.(1)
On peut souvent tenter de remplacer l’expression qu’on soupçonne d’être inadéquate par une autre, pour en justifier ou non le caractère correct.
La locution adjectivale dû à est bien française. Par exemple, il est tout à fait correct de dire : Le retard est dû à un problème technique. Si on peut la remplacer par attribuable à ou imputable à, la locution dû à est bien choisie. En revanche, la locution dû à est considérée comme un calque de l’anglais lorsqu’elle a une valeur adverbiale. Autrement dit, lorsqu’on peut la remplacer par en raison de, à cause de ou compte tenu de, la locution dû à est un anglicisme.(2)
Une autre façon de vérifier la légitimé de l’utilisation de dû à est de se poser la question suivante : est-ce que possède un antécédent nominal? Pour trouver l’antécédent, il suffit de se demander : qu’est-ce qui est dû?

Si je me réfère aux exemple présentés ci-dessus, on peut se demander, pour les deux exemples corrects :
- Qu’est-ce qui est dû aux tempêtes? → le retard.
- Qu’est-ce qui est due à l’inexpérience? → la méprise.
Par contre, si l’on regarde le deuxième exemple fautif :
- Qu’est-ce qui est dû aux frein trop usés? → On ne peut pas répondre : la voiture. C’est plutôt le fait que la voiture ait dérapé qui est l’antécédent ici, et il ne s’agit pas d’un nom mais bien d’un verbe (en fait, de toute une proposition, ici). On peut ainsi considérer l’emploi de dû à comme fautif dans cet exemple.

En espérant que ces explications aient su vous éclairer.

-----
(1) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française
(2) BERTRAND, Guy. Le français au micro.

mardi 15 mai 2012

Le mot nouveau du mardi : mâtiné

Contexte :
«Ce sens semble s’être répandu à partir du français aux langues voisines, allemand, italien, espagnol, et, naturellement, la langue sœur qu’était le franco-anglais de l’époque, un anglo-normand mâtiné de saxon qui a donné soup(1)

MÂTINER
«v. tr. ZOOTECHN. Couvrir (une chienne de race), en parlant d’un chien de race différente (généralement croisée ou commune). ⇒ croiser(2)

«v. tr. Couvrir une chienne de race, en parlant d’un chien de race différente ou d’un corniaud(a)(3)

MÂTIN
«n. m. et f. NOM MASCULIN ET FÉMININ (FAM.) (VX) Personne délurée. NOM MASCULIN Chien de chasse ou de garde.»(4)

--
(a) CORNIAUD ou CORNIOT
«n. m. 1. Chien bâtard. → Le sens littéral de ce mot est ‘‘chien fait au coin de la rue’’. 2. Fam. Imbécile.»(3)
-----
(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris, p. 100.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(3) [Le petit Larousse illustré 2012, édition limitée, éditions Larousse, Paris.]
(4) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

lundi 14 mai 2012

Déboussolé


Un p, c’est simplement un d qui a perdu le nord…

samedi 12 mai 2012

Le mot nouveau du samedi : baquet

Contexte :
«Ces ‘‘soupes’’, imbibées de jus, étaient ensuite recueillies dans un baquet et servaient à l’alimentation des pauvres et des mendiants auxquels on les distribuait avec les autres reliefs, récupérés des ‘‘aumônières’’.»(1)

BAQUET
«n. m. 1. Récipient de bois, à bords bas, servant à divers usages domestiques. ⇒ baille(a), cuve, cuvier(b), jale(c), seillon(d), souillarde(e)(2)

«n. m. 1. Cuve de bois. 2. Siège d’une voiture de course.»(3)

--
(a) BAILLE
«n. f. 1. MAR. Baquet. – Bateau qui n’avance pas vite. 2. ARG. MAR. Eau. – PAR EXT. ARG. COUR. L’eau, la mer. 3. Surnom de l’École navale.»(2)
(b) CUVIER
«n. m. ANCIENNT ou RÉGION. Cuve pour faire la lessive.»(2)
(c) JALE
«n. f. RÉGION. Grande jatte(f) ou baquet.»(2)
(d) SEILLON
«n. m. VX ou RÉGION. Baquet peu profond pour recueillir le vin qui s’égoutte, au soutirage(g). – Seille(h) pour le transport du lait.»(2)
(e) SOUILLARDE
«n. f. RÉGION. Arrière-cuisine. – Baquet à lessive.»(2)
(f) JATTE
«n. f. RÉGION. Récipient de forme arrondie, très évasé, sans rebord ni anse ni manche.»
(g) SOUTIRER
«v. tr. 1. Transvaser doucement (le vin, le cidre) d’un récipient à un autre, de façon à éliminer les dépôts qui doivent rester dans le premier. ⇒ clarifier. 2. Soutirer qqch à qqn, obtenir de lui sans violence, mais par des moyens peu délicats, une chose qu’il ne céderait pas spontanément. ⇒ arracher, escroquer, extorquer(2)
(h) SEILLE
«n. f. VX ou RÉGION. Seau en bois ou en toile. ⇒ seillon(2)
-----
(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris, p. 99.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(3) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

vendredi 11 mai 2012

Feuille, folio et trèfle

En ce beau printemps de verdure où les feuilles des arbres abondent un peu plus chaque jour, je me suis laissée inspirer par l’étymologie du mot feuille.
FEUILLE famille du latin folium «feuille». Pour les mots scientifiques exprimant la notion de «feuille» → -PHYLLE […].
- feuille ( «feuille d’arbre» et «feuille de papier» : fŏlia, plur. de folium)
- feuillu, effeuiller
- feuillet, feuilleton («petit cahier»)
- trèfle (latin vulgaire *trifŏlum, adaptation, d’après le grec triphullon, du latin trifolium «herbe à trois feuilles», «trèfle»)
- exfolier (latin impérial exfoliare)
- folie, foliole (foliolum, diminutif de folium)
- folio (in-folio, mot latin «en feuille», d’où folio)(1)
Ainsi donc, sous le principe de formation du mot trèfle, pourrait-on allègrement nommer le trèfle à quatre feuilles quadrifle, quattufle ou même quafle? Ça vaudrait la peine d’y réfléchir, puisque, comme on vient de le voir, dire un trèfle à quatre feuilles revient à dire «une herbe à trois feuilles à quatre feuilles». Pas très logique tout ça! :)

--
* Les formes précédées par un astérisque sont des formes reconstituées (non attestées dans les textes).
-----
(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]

jeudi 10 mai 2012

La faute du jeudi – catégorie ‘grammaire’

Toutes taxes canadiennes applicables sont excluses

EXCLU, UE
«adj. et n. m. et f. 1. Qui a été rejeté. 2. Qui n’est pas compris. ANT. inclus.»(1)

EXCLURE
«v. tr. […] NOTE Contrairement à inclure, le participe passé masculin s’écrit exclu, sans s(1)

«Inclure fait au participe passé inclus(e). Noter l’opposition exlu(e)/inclus(e)(2)

CORRECTION
Toutes taxes canadiennes applicables sont exclues

-----
(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [Bescherelle : L’art de conjuger, dictionnaire de 12 000 verbes. (1997) Éditions Hurtubise HMH Ltée, La Salle, p. 106.]

mercredi 9 mai 2012

Couac! couac!

Cette semaine, nous verrons que quoi que vous en pensiez et quoique ce soit parfois difficile, il est impératif de savoir distinguer quoi que de quoique.
Pour déterminer si quoique s’écrit en un seul mot ou en deux mots, on doit s’appuyer sur le sens de la phrase.

Quoi que s’écrit en deux mots lorsqu’il signifie «quelle que soit la chose que, la chose qui» ou «une chose quelconque». On retiendra qu’on ne peut pas alors remplacer quoi que par bien que, contrairement aux phrases construites avec quoique en un mot. Après quoi que, le verbe qui suit est au subjonctif.
[…]
En revanche, quoique en un mot est une conjonction qui signifie «bien que, encore que». Cette conjonction s’élide devant ainsi, en, il, ils, elle, elles, on, un et une.
[…]
Après quoique, le verbe qui suit est généralement au subjonctif, mais l’indicatif ou le conditionnel sont possibles dans certaines propositions qui présentent une objection plutôt qu’une simple concession. Quoique signifie alors «cependant, mais» : Je vais l’accompagner à cette réception, quoique je préférerais me reposer ce soir.(1)
Ainsi, «[l]a conjonction quoique a le sens de ‘‘bien que’’[,] ‘‘même si’’»(2) «ou ‘‘malgré le fait que’’. Elle est invariable et s’écrit toujours en un seul mot.»(3)

Quant à elle, «[l]a locution quoi que s’écrit en deux mots et elle signifie ‘‘quelle que soit la chose que’’»(3) «ou ‘‘peu importe ce que’’.»(2) «Dans cette locution, le pronom relatif neutre quoi renvoie à une chose indéterminée.»(3)

Résumé?
quoique : bien que, encore que, même si, malgré le fait que, cependant, mais
quoi que : quelle que soit la chose que (qui), peu importe ce que (qui), chose quelconque

Maintenant, quoi que vous écriviez, tâchez de vous rappeller ces explications.

--
N. B. Pour des informations concernant la conjugaison des verbes qui suivent quoique et quoi que, je vous suggère de consulter les références ci-dessous, où vous trouverez plusieurs informations ainsi que de nombreux exemples.
-----
(1) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française
(2) Termium
(3) Centre de communication écrite de l’Université de Montréal

mardi 8 mai 2012

Le mot nouveau du mardi : braquemart

Contexte :
«‘‘Pousser sa pointe’’, escrime libertine facile à entendre du temps des glaives et des braquemarts, date de la même époque.»(1)

BRAQUEMART
«n. m. 1.ANCIENNT Épée courte à deux tranchants. 2. FAM. Pénis.»(2)

«n. m. (du néerl. breecmes, couteau). Épée courte et large (XIIIeXVe s.).»(3)

-----
(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris, p. 93.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(3) [Le petit Larousse illustré 2012, édition limitée, éditions Larousse, Paris.]

lundi 7 mai 2012

Affichage européen?


Trouvez pas que, présenté ainsi, le numéro de téléphone de ce commerce a vaguement (je dis bien vaguement) l’air d’un numéro de téléphone européen?

samedi 5 mai 2012

Le mot nouveau du samedi : raviner

Contexte :
«À mon avis ce glissement est venu de l’aspect rugueux et certainement primitif de certaines statues médiévales ravinées aux porches des églises romanes.»(1)

RAVINER
v. tr. 1. Creuser le sol de ravins. 2. (FIG.) Creuser des rides. SYN. rider.»(2)

«v. tr. 1. Creuser (le sol, la terre) de sillons, emporter (la terre) par endroits, en parlant des eaux de ruissellement. ⇒ éroder. 2. FIG. Marquer de rides profondes (le visage).»(3)

-----
(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris, p. 89.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

vendredi 4 mai 2012

Parfums étymologiques

Cette semaine, j’ai cherché un mot au hasard, dans mon dictionnaire étymologique, et j’y ai trouvé une définition courte, mais certainement amusante.

«PATCHOULI XIXe : adaptation de l’anglais patch-leaf, du tamoul (Indes) patch ‘‘vert’’ et ilai ‘‘feuille’’(1)

Court, je disais. :) Mais j’ajouterai toutefois les détails suivants :
Terme originaire de la côte orientale des Indes où il a prob[ablement] été empr[unté] par les colons fr[ançais] à un mot tamoul comp[osé] de patch «vert» et ilai «feuille» comme l’indiquent l’angl[ais] patch-leaf (de l’angl[ais] leaf «feuille») et le bengali pacha-pat (du bengali pat «feuille»). Il est moins probable que le fr[ançais] patchouli représente […] une altér[ation] de l’ang[ais] patch-leaf, att[esté] dep[uis] 1698, d’autant plus que le terme et la chose sont réputés en 1829 avoir été introduits en France à partir de l’île de la Réunion (alors appelée île Bourbon, […]), ce qui permet de supposer un cheminement et une acclimatation à partir des colonies fr[ançaises] de l’Inde indépendamment de toute infl[uence] angl[aise]. Il semblerait d’autre part que l’angl[ais] mod[erne] patchouli att[esté] dep[uis] 1851, soit empr[unté] au fr[ançais]. […](2)
Voilà qui est plus complet.

-----
(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]
(2) Trésor de la langue français informatisé, Centre national de ressources textuelles et lexicales.

jeudi 3 mai 2012

La faute du jeudi – catégorie ‘mauvause traduction’

«INSÉRER LE MAGICIEN DE CD ET DE COURSE»

Cette semaine, en plus d’être amusante, je trouve que cette mauvaise traduction nous illustre un phénomène linguistique fort intéresant, soit les différentes catégories grammaticales de l’anglais pour un même mot, ce qui cause ici le problème dans la traduction (possiblement automatique!).

Le traducteur automatique a analysé insert cd and run wizard comme «insert cd wizard and insert run wizard» (traduction approximative : «insérer le magicien de cd et insérer le magicien de course») plutôt que comme «insert cd then run wizard» («insérer le cd et ensuite lancer le magicien»). Bref, il a mal analysé la portée de la conjonction de coordination (le et) pcq il a jugé que run était un nom plutôt qu’un verbe. De plus, la traduction de «magicien» pour «wizard» est évidemment tout à fait inappropriée dans ce contexte.

CORRECTION
INSÉRER LE CD ET LANCER L’ASSISTANT D’INSTALLATION*

--
* Sachez que cette correction n’est qu’une proposition de ma part, puisque je n’ai nullement la prétention de me dire traductrice. Je peux toutefois faire mieux qu’un traducteur automatique. Quand même!

mercredi 2 mai 2012

Comment procéder?

Si je vous dis que vous devez prendre l’habitude de sauvegarder vos données sur votre ordinateur, dois-je alors vous suggérer d’appliquer une procédure de sauvegarde, un procédé de sauvegarde, ou plutôt un processus de sauvegarde? Y a-t-il une (ou plusieurs) nuance entre les trois termes et si oui, laquelle ou lesquelles? La réponse n’a rien d’évident, du moins de prime abord. Est-ce à dire que procédé, procédure et processus sont trois termes vaguement interchangeables, donc synonymes?
Procédure appartient d’abord à la langue du droit, et signifie «ensemble de règles qui doivent être nécessairement suivies, et dans un certain ordre, pour la revendication de certains droits ou le règlement de certaines situations juridiques». […] Ce mot connaît actuellement une grande vogue, qui le fait passer dans toutes sortes de domaines. […] Il ne faut pas confondre [procédure et procédé] avec processus, «marche, déroulement plus ou moins réglé ou régulier».(1)
Ainsi, selon ces informations : la procédure est un ensemble de règles qui appartient au droit, alors que le processus équivaut à une suite de règles. Voyons maintenant ce que nos dictionnaires en disent :

PROCÉDURE
«n. f. 1. (DR.) Manière de procéder en justice. 2. Ensemble des règles à suivre pour parvenir à un résultat dans le cadre d’une opération complexe.
FORME FAUTIVE
*procédure. Anglicisme au sens de procédé, marche à suivre, méthode, mode d’action(2)

«n. f. 1. VX Manière de procéder pour aboutir à un résultat. 2. Manière de procéder juridiquement; série de formalités qui doivent être remplies. 3. Branche du droit qui détermine ou étudie les règles d’organisation judiciaire, de compétence, d’instruction des procès, d’exécution des décisions de justice. 4. TECHN. Ensemble des procédés utilisés dans la conduite d’une opération complexe. ◊ INFORM. Ensemble de commandes système ou de tâches répétitives.»(3)

PROCÉDÉ
«n. m. 1. Moyen utilisé pour parvenir à un résultat déterminé. SYN. formule; méthode; système. 2. Manière d’agir.
NOTE Ne pas confondre avec les noms suivants :
procédure, ensemble de règles;
processus, suite de phases.»(2)

«n. m. 1. LITTÉR. Façon d’agir à l’égard d’autrui. ⇒ comportement, conduite. 2. Méthode employée pour parvenir à un certain résultat. ⇒ moyen, système. 3. DIDACT. Forme particulière qui revête le déroulement d’un processus. […]»(3)

PROCESSUS
«n. m. 1. Suite des différentes phases d’un phénomène. 2. Développement progressif.
NOTE Ne pas confondre avec les noms suivants :
procédé, méthode, moyen;
procédure, ensemble de règles.»(2)

«n. m. I. […] II. 1. DIDAC T. Ensemble de phénomènes, conçu comme actif et organisé dans le temps. ⇒ évolution. 2. COUR. Ensemble de phénomènes se déroulant dans le même ordre; façon de procéder. 3. Suite ordonnée d’opérations aboutissant à un résultat. ⇒ procédure(3)

Hmmm... Les définitions ci-dessus nous en apprennent un peu plus, mais y perdure malgré tout une certaine ambiguïté, surtout lorsqu’un terme donne l’autre comme synonyme. Allons voir les explication de l’Office québécois de la langue française :
On utilise parfois à tort les mots procédé, processus et procédure. En effet, ces trois mots prêtent à confusion puisqu’ils comportent un sens commun qui est celui de «méthode».

Le mot procédé désigne une méthode utilisée en vue d’obtenir un résultat déterminé.
[…]
Le mot processus est un mot d’origine latine qui signifie «progrès, progression». En français, il désigne soit une suite continue de faits, de phénomènes présentant une certaine unité ou une certaine régularité dans leur déroulement, soit un ensemble d’opérations successives, organisées en vue d’un résultat déterminé.
[…]
Le mot procédure désigne une série de formalités ou de démarches à accomplir, un ensemble de règles auxquelles il faut se soumettre, dans une situation déterminée.
[…]
En résumé, un procédé, c’est une méthode employée pour obtenir le résultat recherché, un processus, c’est une suite d’opérations, et une procédure, c’est un ensemble de règles qu’il convient d’observer pour obtenir un résultat donné.

Exemple :
- Jean a employé des procédés douteux pour accélérer le processus d’enquête de la procédure judiciaire.(4)
Ainsi :
procédé = méthode, moyen
procédure = ensemble de règles
processus = suite de phases

Voilà qui est maintenant limpide!

-----
(1) [COLIN, Jean-Paul (2006). Dictionnaire des difficultés du français. Éditions Le Robert, collection Les usuels, Paris.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(4) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française

mardi 1 mai 2012

Le mot nouveau du mardi : valetaille

Contexte :
«N’en déplaise aux stratèges de l’ombre, à la valetaille communicationnelle et aux journalistes dociles, une grève politique, qui vise un gouvernement en tant que représentant du peuple plutôt que simple employeur, ça se peut.» Lu sur le blog de l’Association des étudiant(e)s en langue et littérature françaises inscrit(e)s aux études supérieures de l’Université McGill, dans un billet du 20 avril 2012 publié par Louis Hamelin.

VALETAILLE
«n. f. PÉJ. Ensemble des valets d’une maison.»(1)

«n. f. Péjor. Ensemble des valets d’une maison.»(2)

«(Péjoratif) Multitude de valets.»(3)

-----
(1) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(2) [Le petit Larousse illustré 2012, édition limitée, éditions Larousse, Paris.]
(3) Wiktionnaire

lundi 30 avril 2012

Recyclage de slogan


Qui d’entre vous se rappelle que le slogan «Pour le meilleur et pour le prix» était, jadis, celui du détergent à lessive Sunlight? (Malheureusement, je n’ai réussi à trouver aucune preuve de mon souvenir…)

Je trouve quand même étrange qu’on réutilise ainsi un slogan qui a été si populaire. Bévue de marketing?

dimanche 29 avril 2012

Entendu – no 25

Quand : Le samedi 28 avril 2012.
Où : Sur les ondes de Radio-Canada, au Téléjournal de 18h.
Contexte : Dans une discussion entre Pascale Nadeau et le reporter Louis-Philippe Ouimet, à propos des manifestations étudiantes, Pascale Nadeau demande :

«Les manifestations se poursuivent de plus en plus bel. Il y en aura d’autres ce soir aussi?»

Quand ça continue «vraiment beaucoup»! ...Un beau mélange entre de plus en plus et de plus bel.

samedi 28 avril 2012

Le mot nouveau du samedi

Contexte :
«Les onomatopées étaient censées représenter les fredons decontractés des joueurs de jazz marquant le rythme : ‘‘dza, zou, dza, zou!’’…»(1)

FREDON
«Nom commun masculin (Vieilli) Espèce de roulement et de tremblement de voix dans le chant.»(2)

«subst. masc. [1.] Vx. Ornement mélodique improvisé par le chanteur pour agrémenter le chant. […] (Quasi-)synon. roulade. P. anal. Chanson, refrain de chanson. […] [2.] Air chanté à mi-voix, sans articuler les paroles[.] P. ext. Son, bruit indistinct. […]»(3)

-----
(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris, p. 87.]
(2) Wiktionnaire
(3) Trésor de la langue française informatisé, sur le site Centre national de ressources textuelles et lexicales; sous l’entrée «fredon»

vendredi 27 avril 2012

Diapositive, impôt et ponte

Parce que c’en est la saison et qu’on est à quelques jours de la date limite pour remettre notre déclaration, je me suis demandé quelle était l’étymologie du mot impôt. Vous serez sûrement, comme moi, surpris d’en découvrir l’origine!
PONDRE famille du latin sinere, sinus qui a pris à l’époque classique le sens de «permettre», mais signifiait à l’origine «laisser, placer», sens conservé
1) dans le participe passé employé comme adj. situs «placé», le subst. situs, -ūs «situation», d’où le bas latin situatus et latin médiéval situare
2) le composé desinere «laisser là, cesser, finir»
3) le composé ponere (issu de *po-sinere), positus «poser, déposer», d’où positio, -onis «action de mettre en place», «position», auquel se rattachent plusieurs verbes préfixés, ainsi que leurs dérivés en -positus, -positio : anteponere «placer devant»; apponere «placer auprès de»; componere «placer ensemble, concerter»; deponere «déposer, mettre à terre»; disponere «placer en séparant», «mettre en ordre»; exponere «mettre dehors», «mettre en vue»; imponere «placer sur», «donner une charge à quelqu’un», «lui faire endosser un mensonge», d’où bas latin impostor et impostura «imposteur» et «imposture»; interponere «placer entre»; post-ponere «placer après»; praeponere «placer devant», «mettre à la tête de»; proponere «placer devant les yeux, exposer», «annoncer»; superponere «placer sur»; supponere «mettre dessous», «substituer».(1)
Pondre est donc issu du sens «‘‘déposer ses œufs (en parlant des oiseaux)’’; éliminé par poser au sens général : ponĕre; l’expression ponere ova est déjà attestée au Ier [siècle]»(1).

Ainsi, vous vous en douterez, cette racine latine nous a donné de nombreux mots, dont, entre autres, ceux-ci :
- pondre, ponter («déposer sa mise, au jeu»), compote («choses mises ensemble», «mélange»), prévôt («préposé»), suppôt («placé sous les ordres de, subalterne»), impôt («(charge) imposée»), dépôt («chose déposé»);
- poste («relais de chevaux» et «courrier du roi»), postillon («cocher de la poste», par métaphore «goutte de salive envoyée en avant»), postiche, posture («position»), composteur;
- exponentiel, disponible;
- apposer, composer («assembler», «trouver un accomodement», «écrire de la musique»), déposer, disposer, exposer, imposer («taxer», «imputer» et «prescrire», puis «impressionner, commander le respect»), imposteur, opposer, proposer («projeter», «exposer»), entreposer, transposer, position, diapositive, supposer («faire une hypothèse»), préposer, postposer, superposition, juxtaposition (de juxta «à côté» et positio);
- situer, désinence (visiblement issu du sens mentionné en 2) ci-dessus), site (de situs).(1)
L’image qu’on peut construire en liant les mots pondre et impôt est, ma foi, plutôt incongrue, certes. Par contre, l’origine métaphorique du postillon fait quant à elle sourire. Tout est ici question de simple «position» après tout, non? :)

--
* Les formes précédées par un astérisque sont des formes reconstituées (non attestées dans les textes).
-----
(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]