samedi 31 décembre 2011

Le mot nouveau du dernier jour de 2011

Contexte :
«Le char est ce que les gens du Moyen Âge se mettaient sous la dent : la char du pourceau, ou du bœuf, la char des oiseaux.»(1)

POURCEAU
«n. m. 1. (LITT.) Porc. 2. (FIG.) Personne dont l’apparence ou le comportement inspire de la répulsion.»(2)

«n. m. 1. VX ou LITTÉR. → cochon, porc. ◊ LOC. Être sale comme un pourceau. → porc. 2. LITTÉR. et VIEILLI Homme qui s’adonne aux plaisirs des sens. → épicurien, jouisseur(3)

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(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

vendredi 30 décembre 2011

Nouvel an et perennité

À quelques jours de l’année nouvelle, j’ai voulu aller fouiner quelle était l’étymologie du mot an et constater quels étaient les autres mots issus de même racine.
AN famille du latin annus «année». Dérivés :
1) latin vulgaire *annata «année»
2) latin vulgaire *anteannum «l’année dernière»
3) annona «déesse qui veille sur les récoltes de l’année» d’où «récolte de blé»
4) plusieurs adjectifs : annuus «qui dure un an»; annalis «qui se reproduit tous les ans»; latin vulgaire annualis, contamination des deux précédents, et annuarius; anniversarius «qui revient chaque année»; latin vulgaire annotinus «de l’année précédente»
5) comme deuxième terme de composés, l’adj. dérivé -ennis : perennis «qui dure toute l’année», d’où «qui dure toujours»; bi-, tri-, quadri-, quinqu- ennis «qui dure un, deux, trois, quatre, cinq ans».

I. MOTS POPULAIRES
an
(annus); année (*annata); antan (*ant(e)annum); suranné (de sur et an «qui a plus d’un an»)

II. MOTS SAVANTS
annales
(annales (libri) «ouvrage où sont consignés les événements historiques année par année»); annuel (annualis); anniversaire (anniversarius); pérennité (perennitas dérivé de perennis); biennal, triennal, etc. (-ennalis, dérivé de -ennis)(1)
Peu importe que vos festivités du nouvel an aient des airs d’antan un peu surannés, qu’elles restent gravées dans les annales ou qu’elles soient pour vous une source de joie annuelle, je vous souhaite que l’année 2012 qui s’amorce vous apporte un sincère bonheur pérenne (si utopique cela puisse-t-il paraître; que ce soit au moins au sens initial du mot latin perennis).

Bonne année!

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* Les formes précédées par un astérisque sont des formes reconstituées (non attestées dans les textes).
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(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]

jeudi 29 décembre 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘orthographe’

→ «Papier, Journeaux, Carton seulement» ←

JOURNAL
«n. m. (pl. journaux(1)

«Le pluriel au point de vue phonétique. – Jusqu’à la fin du XVIe siècle, l’s du pluriel s’est prononcé. Aujourd’hui, en général, il n’y a plus, pour l’oreille, de différence entre la forme du pluriel et celle du singulier : l’ami, les amis. – Toutefois il subsiste deux prononciations différentes selon le nombre : 1º quand on fait la liaison; – 2º dans la plupart des nom en -al : un animal, des animaux; – 3º dans quelques noms en -ail : un émail, des émaux, etc.; – 4º dans quelques autres noms : un os, des os; un œuf, des œufs; un œil, des yeux, etc.»(2)

CORRECTION
Papier, Journaux, Carton seulement

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [GREVISSE, Maurice (1990). Précis de grammaire française, 29e édition. Éditions Ducolot, Paris.]

mercredi 28 décembre 2011

Souhaiter «bonne année» pour le nouvel an

Y a-t-il ou n’y a-t-il pas de nuance de sens entre les mots an et année? Souhaiter la bonne année revient-il au même qu’adresser nos meilleurs vœux du nouvel an?

AN
«An a un caractère plus abstrait, et souvent plus ponctuel que son ‘synonyme’ année. Il s’emploie presque toujours sans qualification, sauf dans des expressions figées : bon an mal an, au gui l’an neuf, etc. On notera que année s’emploie souvent pour insister sur la durée, sur l’écoulement du temps, tandis que an marque plutôt la date, donc à l’occasion l’âge, etc.»(1)

«La différence entre an et année est que le premier mot sous-entend une période ponctuelle qui va d’un point de départ à un point d’arrivée alors que le second mot fait référence à la durée elle-même. Quand on dit ‘‘J’ai vingt-cinq ans’’, on considère le point de départ (la naissance) par rapport au point d’arrivée (la date à laquelle on parle). Quand on dit ‘‘Il a travaillé vingt-cinq années dans cette usine’’, on insiste sur la durée, sans s’occuper ni du point de départ ni du point d’arrivée.»(2)

«Période de 12 mois. NOTE. Par rapport au nom année qui insiste sur la durée, l’écoulement du temps, le nom an marque davantage la date, l’âge. Le nom an tend à être remplacé par année, sauf dans les actes notariés, la poésie où les dates sont composées en lettres.»(3)

Ainsi, il semblerait qu’en souhaitant un bon nouvel an, vous souhaitiez un bon 1er janvier à votre interlocuteur, alors qu’en lui souhaitant la bonne année, vous lui offriez de bons vœux pour toute la durée de l’année à venir. Vraiment? Hmmm, peut-être pas, non : «L’oppositon qui existait entre le sens duratif de année et le sens ponctuel de an s’estompe vers la fin du XIIIe siècle; les deux mots deviennent alors volontiers interchangeables sauf dans certaines expressions comme le nouvel an, l’an mil…»(4) Par contre, la nuance de sens peut encore être valable pour tous les autres usages de an et année, bien que visiblement de moins en moins obligatoire.

Sur ce, je vous souhaiterai un agréable nouvel an ainsi qu’une bonne année 2012. :)

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(1) [COLIN, Jean-Paul (2006). Dictionnaire des difficultés du français. Éditions Le Robert, collection Les usuels, Paris.]
(2) Wiktionnaire
(3) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(4) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

mardi 27 décembre 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
«Incidemment, alors que la brouette à une roue fonctionne depuis le début du XIVe siècle, la brouette du vinaigrier, figure traditionnelle des grandes villes d’antan, telle que la montrent les gravures anciennes, était encore dotée de deux roues, comme celle du rémouleur(1)

RÉMOULEUR
«n. m. Artisan, généralement artisan ambulant, qui aiguse les instruments tranchants. → repasseur(2)

«nom masculin – Personne dont l’activité, souvent ambulante, consiste à aiguiser les lames d’instruments tranchants.»(3)

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(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(3) Larousse en ligne

lundi 26 décembre 2011

Numérisation

Pour poursuivre sur ma lancée «resto» de la semaine dernière, je vous présente le Resto-pub chez Vincent (anciennement Taverne Vincent), au coin des rues Saint-Laurent et Saint-Jean, dans le Vieux-Longueuil.


Vincent… 20-100. Amusant! :)

dimanche 25 décembre 2011

Entendu – no 23

Quand : Le jeudi 22 décembre 2011.
Où : À la Place-des-Arts, au sortir d’un concert de musique.
Contexte : En attendant l’artiste pour des autographes, un homme à côté de moi éternue. Sa blonde de lui dire :

«Apitchou? … Joyeux tchou!»

Moi qui ai un faible pour l’esprit de bottine, les jeux de mots douteux et les traductions littérales, j’ai souri en riant intérieurement. Je partage donc cet amusement ici, pour les gens aussi geek que moi qui aiment ce genre d’humour, aussi peu nombreux soient-ils.

Joyeux Noël!

samedi 24 décembre 2011

Le mot nouveau du samedi

Contexte :
«Les breloques sont du même tonneau, ces colifichets pour chaînes de montre se sont dits berloques et les soldats connurent une ‘‘batterie de tambour pour le repos’’ sous la forme battre la berloque(1)

COLIFICHET
«n. m. Babiole.»(2)

«n. m. 1. Petit objet de fantaisie, sans grande valeur. → babiole, bagatelle. 2. Ornement d’un goût mesquin; surcharge décorative.»(3)

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(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

vendredi 23 décembre 2011

Noël

Combien d’entre vous connaissez l’étymologie du mot Noël, qu’on s’apprête à fêter dans quelques jours? Rassurez-vous, je l’ignore encore moi aussi.
GENS famille d’une racine indo-européenne *gen(e)-, gnē- «engendrer» et «naître».
En grec 1) genos «naissance, famille, race»; genesis «force productrice, origine, création»; -genês «qui engendre» ou «né»; 2) gonos «action d’engendrer», «semence génitale» et -gonia «origine».
En latin 1) une base *gĕn- qui apparaît dans un grand nombre de mots, en particulier dans gĕnĭtus, part. passé de gignĕre «engendrer»; 2) une base *(g)nā qui apparaît dans nasci «naître», issu du *gnasci, et son part. passé, latin archaïque gnātus, classique nātus «né».

I. MOTS ISSUS D’ÉTYMONS LATINS REPOSANT SUR LA FORME *gen- DE LA RACINE
A. MOTS POPULAIRES OU DEMI-SAVANTS
gens
(gentes accusatif plur. de gens); gendarme (gens d’armes «soldats à cheval»); gendre (gener, -eris); gentil (gentīlis «noble»); gent (genĭtus, -a «bien né»); agencer (lat. vulgaire *adgentiāre, de *gentus pour genĭtus «bien né»); engendrer (ingenĕrāre); engin («intelligence, ingéniosité»); néant (ne gentem «pas un être vivant»); germer (germĭnāre); germain (germānus «frère» puis «cousin»); genre (genus «race, mode»)

B. BASE SAVANTE -gen-
ingénu
(ingenuitas «naïveté»); ingénieux (ingeniosus); génie («talent»); -gène («natif de»)

C. BASE SAVANTE -gener-
génération
(generatio); régénérer (regenerare); général; généreux (generosus «courageux», «libéral»); congénère (congener); générique (genus, -eris)

D. BASE SAVANTE -genit-
géniteur
(genitor); génitoire (altération, par changement de suffixe, de genitalia «organes génitaux»); génital (genitalis); progéniture (progenitura); génitif (genitivus (casus))

E. BASE SAVANTE gent
gentil
(gentilis «païen»)

F. BASE SAVANTE germ
germination
(germinatio)

II. MOTS ISSUS D’ÉTYMONS LATIN REPOSANT SUR LA FORME gnā DE LA RACINE
A. MOTS POPULAIRES OU DEMI-SAVANTS
naître
(latin vulgaire nascĕre, classique nasci); naissain («jeunes huîtres»); (nātus); inné (innatus); naïf (natīvus «natif», «crédule»); Noël (d’abors nael : natalis (dies) «jour de la naissance (du Christ))

B. BASE SAVANTE -nat-
nature
(natura); naturel (naturalis); nation (natio); natif (nativus); natal (natalis)

C. BASES SAVANTES -gnat-, -gna-, -gn-
cognation
(cognatio); prégnante (praegnans, «enceinte»); imprégner (impraegnare devenu en anc. fr. empregnier)

III. MOTS SAVANTS D’ORIGINE GRECQUE
A. BASE -gon-
gono-
(gonos); -gonie

B. BASE -gen-
généalogie
(genealogia, formé de genos et logos); homogène (homgenês «de la même race»); palingénésie (palingenesia, formé de palin «de nouveau» et genesis «naissance»); autogène; Eugène (eugênes «noble», de eu «bien» et genos); genèse (genesis); génétique (genetikos «propre à la génération»); gène (genos); -ène; génome(1)
«Du lat. natalis adj. ‘‘de naissance, relatif à la naissance’’, natalis dies et par substantivation natalis ‘‘jour de naissance’’ utilisé en lat[in] eccl[ésiastique] pour désigner la Nativité du Christ. L’o de noël (en face de l’a[ncien] fr[ançais] nael, ital[ien] natale, a[ncien] prov[ençal] nadal) est dû à une dissimilation des 2 a de natalis(2)

Nous venons ainsi de découvrir que Noël fait partie de la même famille étymologique que gendarme, généalogie, généreux, génie, géniteur, gens, homogène, imprégner, naïf, nature, né, néant et encore bien d’autres (comme nous l’avons vu), qui, issus soit de racines latine ou grecque, partagent tous cette idée d’«engendrer» ou de «naître».

Sur ce, je vous souhaiterai donc un Joyeux jour de la naissance du Christ, histoire d’être fidèle à nos racines… étymologiques seulement, et non religieuses!

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* Les formes précédées par un astérisque sont des formes reconstituées (non attestées dans les textes).
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(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]
(2) Trésor de la langue français informatisé, Centre national de ressources textuelles et lexicales.

jeudi 22 décembre 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘grammaire’

→«PRENEZ SOINS DE…»←

SOIN
«n. m. 1. Application donnée à une chose. 2. (AU PLUR.) Moyens par lesquels on soigne (un malade). LOCUTIONPrendre soin de. Veiller sur.»(1)

«n. m. 2. VIEILLI ou LITTÉR. Pensée qui occupe l’esprit, relative à un objet auquel on s’intéresse, ou à un objet à réaliser. – LOC. AVOIR, PRENDRE SOIN DE (et l’inf.) : penser à, s’occuper de. → songer, veiller (à) (cf. Faire attention à, prendre garde à). 3. AVOIR, PRENDRE SOIN DE (qqn, qqch.) : soigner, s’occuper du bien-être de (qqn), du bon état de (qqch.). 4. PLUR. Actes par lesquel on soigne qqn, qqch.»(2)

CORRECTION
PRENEZ SOIN DE…

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

mercredi 21 décembre 2011

C’est l’temps d’une dinde!

À quelques jours du réveillon, je suis certaine que vous serez nombreux à manger de la bonne dinde accompagnée de ses… atocas? atacas? canneberges? Que doit-on dire, exactement?

ATACA
«→ ATOCA»(1)
«VOIR – ATOCA.»(2)

ATOCA
«n. m. – 1632; mot amérind. «airelle(a) des marais» ♦ Au Canada, Baie rouge de saveur acidulée. → canneberge. ◊ Plante des marais qui produit l’atoca (airelle des marais d’Amérique). – On dit aussi ATACA.»(1)

«n. m. 1. QC Variété d’airelle qui croît dans les marais. 2. QC Airelle qui, en mûtissant, devient rouge. SYN. canneberge. NOTE. Ce nom d’origine amérindienne signifie «airelle des marais».(2)

CANNEBERGE
«n. f. Plante des marais et tourbières des régions froides, arbuste à feuilles persistantes, à baies comestibles. PAR EXT. La baie rouge, acidulée (plus grosse que celle des airelles). → RÉGION. atoca(1)

«n. f. Airelle de saveur acidulée qui en mûrissant devient rouge. SYN. QC ataca, atoca.»(2)


«Ataca, atoca ou canneberge […] sont corrects. La canneberge est une variété nord-américaine d’airelle qui pousse dans les marais (l’airelle est une petite baie ressemblant à notre bleuet). Ataca (ou atoca) est un mot amérindien qui signifie, justement, airelle des marais. On peut donc dire qu’ataca et atoca sont des canadianismes de bon aloi et de bon goût!»(3)

Comme les trois mots sont corrects, n’en tient plus qu’à vous de choisir! Mais peu importe votre choix, qu’il s’agisse d’atacas, d’atocas ou de canneberges, ces baies seront tout aussi délicieuses avec la dinde.

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(a) AIRELLE
«n. f. 1. Arbrisseau porteur de baies comestibles, à la saveur légèrement acide, dont il existe plusieurs espèces. L’airelle myrtille. → myrtille. L’airelle à fruits rouges. L’airelle des bois, à baie bleue. → bleuet. 2. Baie rouge de cet arbrisseau.»(1)
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(1) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) [BERTRAND, Guy (2010). 400 capsules linguistiques I. Éditions Michel Brûlé, Montréal, p. 25.]

mardi 20 décembre 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
Lu sur le blogue d’ioudgine, dans son billet du 15 décembre 2011. «Salle d’attente, une femme en manteau de fourrure qui a du [sic] nécessiter le meurtre d’au moins 80 lapins trop mignons, et un vieux monsieur à l’air méchant qui semble du genre à exterminer les lapins trop mignons en riant sardoniquement

SARDONIQUE
«adj. Sarcastique. Un rire sardonique.»(1)

«adj. 1. MÉD. Rire sardonique : rictus convulsif dû à la contrainte spasmodique des muscles de la face. 2. (par infl. de sarcastique, satanique) Qui exprime une moquerie amère, froide et méchante → moqueur. – Adv. SARDONIQUEMENT(2)

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

lundi 19 décembre 2011

La cochonne vous souhaire «bon appétit!»


Resto, relativement nouveau (ouvert au début 2011, je crois), au coin des rues Ontario et Papineau, à Montréal. Avouez que c’est audacieux comme choix de nom, et plutôt rigolo.

Pour les curieux, voici leur site Web (si comme moi vous vous demandez si leur spécialité est le porc).

dimanche 18 décembre 2011

Entendu – no 22

Quand : Le 2 décembre 2011, à 18h37.
Où : Au Téléjournal Grand Montréal, sur les ondes de Radio-Canada.
Contexte : L’animateur Patrice Roy, à propos des effets de l’intimidation.

«C’est décuplé à la puissance 10

DÉCUPLER
«v. tr., intr. 1. Multiplier par dix. 2. (FIG.) Augmenter considérablement.»(1)

C’est donc ici multiplié par 10 000 000 000…!

En fait, à mon avis, il s’agit plutôt là d’un beau simili-pléonasme : «c’est décuplé» OU «c’est multiplié à la puissance 10» (qui, mathématiquement, ne sont évidemment pas équivalents; mais qui, dans un usage langagier figuré, rendent la même idée de «augmenter considérablement»).

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

samedi 17 décembre 2011

Le mot nouveau du samedi

Contexte :
«Le terme a poursuivi sa carrière aux quatre vents des usages martiaux, à travers des marées de troufions, pendant deux siècles.»(1)

TROUFION
«n. m. FAM. Simple soldat. → griveton(a), pioupiou(b)(2)

«Pop. Simple soldat effectuant son service militaire. Synon. pop. troupier(3)

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(a) GRIVETON
«n. m. POP. Simple soldat. → bidasse(c), troufion(2)
(b) PIOUPIOU
«n. m. FAM. VX Jeune fantassin; soldat.»(2)
(c) BIDASSE
«n. m. FAM. Simple soldat du contingent, homme de troupe. → troufion(2)
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(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(3) Trésor de la langue française informatisé, sur le site Centre national de ressources textuelles et lexicales

vendredi 16 décembre 2011

Compagnon et pain

En ce temps de partage que sont les Fêtes, vous seriez-vous douté que le mot compagnon était issue de l’idée de «partage du pain»?
PAIN famille du latin panis «pain», d’un ancien *pasnis peut-être apparenté à pascere «paître». Dérivés :
1) base pas-, pastillus «petit gâteau (sacré)» et «pastille (pour parfumer l’haleine)»
2) base pan-, panarium «corbeille à pain»; panificium «fabrication du pain» et bas latin panifex «boulanger», panificare «faire du pain».

I. BASE pain
1. pain (pan «hostie consacrée»)
2. copain (altération de compain, issu de companio, calque du gothique gahlaiba, de ga «avec» et hlaiba «pain», soit «(soldat) qui partage la même ration de pain que»)

II. BASE -pagn-
1. compagnon (companionem, accusatif de companio «copain»)
2. compagnie (latin vulgaire *compania, dérivé de companio)
3. se pagnoter (argot militaire «manquer de courage», puis «se coucher», dérivé de pagnote «mauvais soldat», issu de l’italien pagnotta «petit pain», sobriquet des soldats qui se débandaient pour chercher leur nourriture)

III. BASE -pan-
1. panier (panarium «corbeille à pain»)
2. apanage (apaner «donner du pain, c.-à-d. de quoi vivre, à son fils ou à sa fille»)
3. pané («recouvert de miettes de pain sec»)
4. panade («soupe de pain trempé», «misère» : provençal panado)
5. panifier (panificare «faire du pain»)

IV. BASE past-
1. pastille (espagnol pastilla, du latin pastillus)
2. pastel («bâtonnet de pâte coloré» : italien pastello, du latin vulgaire *pastellus)(1)
Ainsi, non seulement le compagnon comme le copain partagent-ils leur pain; mais la pastille est elle-aussi issue du pain, avec un sens de «petit gâteau sacré». Il faudra vous en souvenir lors de votre prochain mal de gorge…

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* Les formes précédées par un astérisque sont des formes reconstituées (non attestées dans les textes).
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(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]

jeudi 15 décembre 2011

La faute du jeudi – catégories ‘orthographe’ et ‘anglicisme’

→ «DISTRIBUTEUR AUTHORISÉ» ←

AUTORISÉ
«1. Admis. SYN. Approuvé.»(1)
«Authorized. Simple past tense of authorize(2)

Le h vient donc ici du mot anglais, puisque authoriser n’existe tout simplement pas en français.

CORRECTION
DISTRIBUTEUR AUTORISÉ

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) Wiktionary

mercredi 14 décembre 2011

Agenda à partager?

Un soir récent où je n’arrivais pas à dormir, j’ai ouvert la télévision et suis tombée sur La politique provinciale, soit du temps d’antenne fourni gratuitement (il était environ 4h30 am!) aux députés pour qu’ils s’adressent à la population. Ledit député a énoncé ce qui suit : «Mais de la personnalité politique, vous doutez d’emblée. Vous savez qu’elle a un plan, un programme, un agenda, un objectif à vous faire partager.» Pour ma part, ce dont j’ai alors douté d’emblée, c’est de l’utilisation du terme agenda dans ce contexte. J’ai donc été vérifier.

AGENDA
«n. m. 1. Mot latin signifiant ‘‘ce que l’on doit faire’’ utilisé au sens de ‘‘carnet destiné à noter jour par jour ce que l’on doit faire’’. 2. (PAR EXT.) Contenu d’un agenda. SYN. emploi du temps.
FORMES FAUTIVES
*agenda. Anglicisme au sens de ordre du jour.
*agenda. Anglicisme au sens figuré de programme, ligne d’action.»(1)

«n. m. Carnet sur lequel on inscrit jour par jour ce qu’on doit faire, ses rendez-vous, ses dépenses, etc.»(2)
En français, le mot agenda désigne un carnet prédaté où l’on inscrit son emploi du temps (ce carnet peut être électronique). Par extension, au figuré, il désigne parfois l’ensemble de choses à traiter dans une période donnée, et peut être synonyme de emploi du temps, de calendrier.

En anglais, agenda peut désigner également le programme ou l’ordre du jour d’une réunion; dans ce sens, son utilisation en français constitue un anglicisme.

Exemples :
- Pour Noël, j’ai reçu un magnifique agenda de poche.
- J’ai un emploi du temps (ou : un agenda) très chargé ces temps-ci.
- Quel est l’ordre du jour de la réunion? (et non : l’agenda de la réunion)

Par ailleurs, l’expression agenda politique, calquée de l’anglais political agenda, peut désigner les préoccupations politiques, la liste des priorités d’un gouvernement ou la ligne d’action d’un parti.

Quant à l’anglicisme agenda caché (hidden agenda), ou plus rarement agenda secret (secret agenda), il est employé au sens de «programme, intentions non déclarées». On le remplacera par diverses expressions telles que : programme (ou plan, objectif) secret, projets tenus secrets, stratégie secrète, intentions cachées (ou non déclarées, non avouées) ou encore arrière-pensées.

Exemples :
- La lutte contre le chômage est l’une des priorités du gouvernement. (et non : est à l’agenda politique)
- Quelle est la ligne d’action de ce nouveau parti? (et non : l’agenda politique)
- On a accusé le candidat de dissimuler ses véritables intentions. (et non : d’avoir un agenda caché)
- Il s’est défendu d’avoir un objectif caché. (et non : un agenda caché)(3)
Ainsi, dans l’exemple présenté précedemment, on peut affirmer que le terme agenda était inapproprié et aurait dû être remplacé, par exemple, par ligne d’action ou intention.

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(3) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française

mardi 13 décembre 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
«Et je vous supplie de ne pas prononcer cela ‘‘dji’’, à l’anglaise, tant le sabir guette insidieusement les meilleurs d’entre nous!»(1)

SABIR
«1. (LING.) Langue mixte élémentaire résultant de contacts de langues très différentes les unes des autres, utilisable pour des communications très limitées dans des secteurs déterminés, notamment le commerce.
NOTE. Ne pas confondre avec les noms suivants :
- créole, langue mixte issue du contact d’une langue européenne (français, anglais, espagnol, portugais) et de langues indigènes, africaines en particulier, devenue langue maternelle d’une communauté linguistique.
- pidgin langue mixte issue du contact de l’anglais et de langues autochtones d’Extrême-Orient, qui sert de langue d’appoint sans être langue maternelle d’une communauté.
2. (FIG.) (PÉJ.) Langage incompréhensible, charabia.»(2)

«n. m. 1. ANCIENNT Jargon mêlé d’arabe, de français, d’espagnol, d’italien, qui était parlé en Afrique du Nord et dans le Levant. 2. LING. Système linguistique mixte limité à quelques règles et à un vocabulaire déterminé d’échanges commerciaux (opposé à pidgin et à créole, dont l’organisation est plus complète), issu des contacts entre des communautés de langues très différentes et servant de langue d’appoint (opposé à créole, langue maternelle). – PAR EXT. PÉJ. Langage hybride, fait d’emprunts, difficilement compréhensible. → charabia, 1. jargon(3)

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(1) [DUNETON, Claude (2005). Au plaisir des mots. Éditions Denoël, Paris.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

lundi 12 décembre 2011

Dégradé céleste


Un joli coucher de soleil de fin d’automne, quand l’air est froid et que le jour se couche tôt… de plus en plus tôt.

samedi 10 décembre 2011

Le mot nouveau du samedi

Contexte :
Dans un article concernant le Black Friday, publié le 25 novembre 2011, sur le site Actualités de Yahoo! Québec. «Quelques minutes après l’ouverture du Toys R Us de Vernon Hills, Michelle Steiner confie d’ailleurs qu’une amie venait d’être témoin d’un ‘‘pugilat pour des articles à deux dollars’’ dans un Wal-Mart

PUGILAT
«n. m. Combat à coups de poings. SYN. (FAM.) bagarre; rixe(a)(1)

«n. m. 1. DIDACT. Dans l’Antiquité, Combat entre boxeurs aux poings gantés de cestes(b). → pancrace(c). 2. COUR. Bagarre à coups de poings. → rixe.»(2)

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(a) RIXE
«n. f. Violente bataille. SYN. (FAM.) bagarre; combat, échauffourrée.»(1)
(b) CESTE
«n. m. Courroie garnie de plomb dont les athlètes de l’Antiquité s’entouraient les mains pour le pugilat.»(2)
(c) PANCRACE
«n. m. ANTIQ. Exercice gymnique de la Grèce antique qui combine la lutte et le pugilat.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

vendredi 9 décembre 2011

Étoupe, étouffer et stop

Comme tous les vendredis, trouvez le lien sémantique…
ÉTOUPE famille du grec stuppê «filasse, étoupe», passé en latin sous la forme stŭppa, d’où latin vulgaire *stŭppāre «boucher». D’autre part le verbe germanique *stoppôn «arrêter» a été longtemps considéré comme un emprunt au latin *stuppare; c’est peut-être un mot purement germanique dont le sens 1er serait «piquer»; néanmoins le sens des mots d’origine latine a beaucoup influé sur celui des mots d’origine germanique.

I. MOT POPULAIRE D’ORIGINE LATINE
étoupe (stŭppa)

II. MOT POPULAIRE D’ORIGINE GERMANIQUE
étoffer («rembourer» puis «fournir du nécessaire», puis «enrichir» : francique *stopfôn «rembourrer», du germanique *stoppôn)

III. FORMES POPULAIRES CONTAMINÉES
1. étouffer (stuppare «bourrer d’étoupe» et stopfôn «arrêter en rembourrant»)
2. touffeur (touffe, abréviation de *étouffe dans il fait touffe «il fait chaud»)

IV. MOTS D’EMPRUNT D’ORIGINE GERMANIQUE
1. stopper (dialectal estoper, Flandres restauper, néerlandais stoppen du germanique *stoppôn)
2. stop! (anglais to stop «arrêter» du germanique stoppôn)(1)
Un peu de grec, un peu de latin et un peu d’anglais, et hop! On se retrouve avec un beau mélange étymologique où les sens d’«obstruction», de «bouchon» et d’«arrêt» sont liés.

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* Les formes précédées par un astérisque sont des formes reconstituées (non attestées dans les textes).
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(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]

jeudi 8 décembre 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘orthographe’ ou ‘coquille’

→ «ENGLISH – FRANÇOIS» ←

FRANÇAIS
«adj., adv. et n. m. et f. […] NOM MASCULIN La langue française.»(1)

«adj. et n. […] 3. N. m. La langue française, parlée en tant que langue maternelle en France, dans quelques pays de civilisation analogue (Belgique, Suisse romande, Québec, etc.), langue privilégiée dans de nombreuses régions du monde (Afrique, Antilles). → francophonie(2)

CORRECTION
ENGLISH – FRANÇAIS

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

mercredi 7 décembre 2011

Questions d'affrontements et de comparaisons

Quand deux équipes de sport se rencontrent pour un match, on entend souvent, par exemple, Canadiens versus Maple Leafs. De la même façon, le terme versus est aussi employé dans des phrases telles la différence essence versus diesel, ou toute comparaison de la forme hommes versus femmes. Qu’en est-il de ces usages? Sont-ils corrects ou non?

VERSUS
«DIDACT. Opposé à, par opposition à.» (1)

«prép. Par opposition à. Économie versus ou vs écologie. SYN. par rapport à.
FORME FAUTIVE *versus. Anglicisme pour contre, c. (langue juridique).
NOTE Ce mot a été emprunté au latin par l’intermédiaire de l’anglais. Il s’emploie dans les oppositions à deux éléments.»(2)

L’usage de la préposition versus est relativement récent en français où on ne l’atteste que depuis les années 1960. Elle y est venue par l’anglais qui l’avait empruntée au latin dès le XVe siècle.

Versus connaît plusieurs sens en anglais, mais seul son emploi dans le domaine de la linguistique pour signifier une opposition binaire du type inanimé vs animé ou masculin vs féminin est généralement admis dans les ouvrages de référence français. La préposition est par ailleurs presque toujours notée sous sa forme abrégée vs (sans point). D’autres emplois de versus sont passés dans l’usage des francophones, et surtout des Québécois, mais comme plusieurs équivalents français sont disponibles, cet emprunt se révèle superflu et il est préférable de lui substituer des mots (ou des expressions) bien français.

Ainsi, en contexte sportif, vs peut se rendre en français par contre ou simplement par un trait d’union (la partie Montréal-Boston) ou encore en ayant recours à des verbes comme rencontrer, s’opposer, mettre aux prises ou s’affronter. Dans la langue juridique, l’anglais versus, ou ses abréviationsv. ou vs., se traduit par contre, ou son abréviation c.; ainsi, on écrira : dans l’affaire Tremblay contre (ou c.) Dubois. Dans un contexte financier ou statistique, on pourra remplacer versus par : contre, au lieu de, par rapport à, comparé à, comparativement à ou en comparaison de (les revenus de 2006 comparés à ceux de 2005).

Enfin, pour exprimer une alternative ou une opposition entre deux notions, on peut trouver en français, selon le contexte, de multiples ressources pour éviter versus, telles que par opposition à, opposé à, contrairement à ou simplement ou (subventions ou financement privé, la force opposée à l’agilité, l’opposition ville-banlieue, etc.).

Exemples fautifs :
- La hausse des profits s’explique par la fluctuation du dollar canadien versus le dollar américain.
- Le test de performance porte sur deux types de voitures : diésel versus hybride.
- Les parties Montréal vs Québec attirent toujours des foules records.
- On a déploré 500 morts sur les routes cette année versus 450 l’année dernière.
- Le rapport évalue la part relative des déplacements en transport en commun versus ceux qui sont effectués en voiture.
- Plus de femmes que d’hommes (25% vs 18%) ont des revenus de moins de 25 000$.
- École publique vs école privée : le débat est ouvert.

On dira plutôt :
- La hausse des profits s’explique par la fluctuation du dollar canadien par rapport au dollar américain.
- Le test de performance porte sur deux types de voitures : diésel et hybride.
- Les parties mettant aux prises Montréal et Québec attirent toujours des foules records. (ou opposant les équipes de…, ou Montréal-Québec)
- On a déploré 500 morts sur les routes cette année comparativement à 450 l’année dernière.
- Le rapport évalue la part relative des déplacements en transport en commun par rapport à ceux qui sont effectués en voiture.
- Plus de femmes que d’hommes (25% contre 18%) ont des revenus de moins de 25 000$. (ou comparé à)
- École publique ou école privée : le débat est ouvert.(3)
Voilà donc qui est plus clair. Le mot versus contre tous ces synonymes : la partie était perdue d’avance pour lui. Et c’est votre lexique qui vient d’y gagner!

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(1) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) Banque de dépannage de l’Office québécois de la langue française

mardi 6 décembre 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
Dans un article concernant le Black Friday, publié le 25 novembre 2011, sur le site Actualités de Yahoo! Québec.
«Jeudi soir, dans le nord de Los Angeles, toujours dans un Wal-Mart, une femme armée d’un vaporisateur a aspergé les autres chalands de gaz paralysant pour se frayer un chemin et atteindre le plus vite possible des consoles de jeux et des poupées.»
«Des pantalons qui affichent -20%, des chandails à -50%: à l’image de la chaîne de grands magasins Macy’s, les enseignes américaines rivalisent pour attirer le chaland

CHALAND, ANDE*
«n. m. et f. (VX) Client, acheteur.»(1)

«n. VX Acheteur, acheteuse qui va de préférence chez un même marchand. Attirer les chalands. → clients.»(2)

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* Le lien avec le nom achalandage et l’adjectif achalandé devient tout à coup limpide.
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

lundi 5 décembre 2011

Enfin lundi!


Est-ce vraiment ce que vous vous êtes dit devant votre café ce matin?

J’en doute… Et c’est justement pourquoi la pub fait sourire. Moi j’aime bien. :)

samedi 3 décembre 2011

Le mot nouveau du samedi

Contexte :
Lu sur le blog d’ioudgine, dans son billet du 7 septembre 2011. «Alors on s'arrête sur une aire de repos déserte, autant te dire que le dernier gars qui a du [sic] poser une guêtre ici, c'était Magellan.»

GUÊTRE
«n. f. Jambière.»(1)

«n. f. Enveloppe de tissu ou de cuir qui recouvre le haut de la chaussure et parfois le bas de la jambe. → houseau(a), jambière.»(2)

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(a) HOUSEAU
«n. m. Généralt plur. Sorte de jambière, simulant la tige d’une botte.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

vendredi 2 décembre 2011

Diagonale et genou

Quel est, à votre avis, le sens qui unit étymologiquement ces deux mots?
GENOU famille d’une racine indo-européenne *gen- «articulation», «angle»
En grec 1) genus «mâchoire inférieure» (apparenté au latin genae «joues») et gnathos «mâchoire» 2) avec vocalisme o de la racine, gônia «angle» et gonu «genou».
En latin genu, à l’origine «articulation», spécialisé dans le sens de «genou».
En germanique commun *kinn (cf. anglais chin «menton»), issu de *kenw-, de l’indo-européen *genw-, équivalent du grec genus.

I. MOT D’ORIGINE LATINE
genou (genouil de *genŭcŭlu, diminutif de genu)

II. MOTS D’ORIGINE GRECQUE
A. FAMILLE DE gnathos

ganache (italien ganascia «mâchoire»)

B. FAMILLE DE gônia
1. diagonal (diagônios «ligne reliant deux angles»)
2. polygone (figures géométriques fermées par des segments de droites formant un certain nombre d’angles)

III. MOT D’ORIGINE GERMANIQUE
ricaner (picard recaner, dérivé de l’ancien picard kenne «joue»)(1)
En plus de la lettre g qu’on retrouve dans chacun de ces mots, l’angle est donc ce qu’ont en commun votre genou, une ligne diagonale ainsi qu’un polygone.

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* Les formes précédées par un astérisque sont des formes reconstituées (non attestées dans les textes).
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(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]

jeudi 1 décembre 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘grammaire’

→ «Veuillez noter que le service de coupe
ne peut être offert sur certain matériaux» ←

CERTAIN
«adj. et pron. […]
ADJECTIF INDÉFINI
1. Indéterminé. Un certain temps. SYN. imprécis. 2. Difficile à définir. Un certain charme, un certain sourire. 3. (AU PLUR.) Quelques-uns parmi d’autres. Dans certaines régions, il a neigé hier. SYN. quelques.»(1)

À noter que ce qui s’appelait adjectif indéfini dans la grammaire classique s’appelle dans la nouvelle grammaire déterminant indéfini.(2)

DÉTERMINANT INDÉFINI
«Le déterminant indéfini se place devant le nom d’un être ou d’un objet indéterminé ou encore inconnu dans le texte.

NOTE. Le déterminant indéfini ne nous renseingne pas sur l’identité de la personne ou de la chose désignée par le nom qu’il accompagne. Il exprime une idée de quantité, une qualité indéterminée, une idée de ressemblance ou de différence.
[un, une, des]
On classe également dans les déterminants indéfinis les mots suivants : autre, certains, certaines, chaque, différents, différentes, divers, diverses, force (+ nom au pluriel), maint(s), mainte(s), même, plusieurs, quelconque, quelque, tel, telle, tout, toute, tous, toutes…»(2)

«Le déterminant s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il détermine.»(2)

MATÉRIAU
«n. m. (pl. matériaux(1)

CORRECTION
Veuillez noter que le service de coupe ne peut être offert sur certains matériaux

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2003). La nouvelle grammaire en tableaux, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

mercredi 30 novembre 2011

Courir à sa perte?

Aujourd’hui, je vous parlerai d’un mot qui est régulièrement utilisé de façon incorrecte lors de discours à caractère financier, et qu’on entend aussi dans d’autres contextes, parfois correctement, parfois incorrectement : le verbe encourir. Par exemple, si vous écoutez les nouvelles et qu’on dit d’un criminel que sa peine encourue est de deux ans, mais qu’on dit ensuite au sujet du gouvernement qu’il doit justifier les dépenses encourues, quelle(s) utilisation(s) est (sont) correcte(s), à votre avis?

ENCOURIR
«v. tr. LITTÉR. Se mettre dans le cas de subir (qqch. de fâcheux). → mériter (cf. s’exposer à). Encourir une amende, des peines très sévères.»(1)

«v. tr. (LITT.) S’exposer à (quelque chose de fâcheux). Encourir une amende, un châtiment.
FORMES FAUTIVES
*encourir. Anglicisme au sens de engager (une dépense).
*encourir. Anglicisme au sens de contracter (une dette).
*encourir. Anglicisme au sens de subir (une perte).»(2)

Ainsi, on constate qu’il est incorrect d’utiliser le verbe encourir au sens de «contracter une dette», «engager une dépense» ou «subir une perte». Ce qu’il faut retenir, ce que lorsqu’on utilise le verbe encourir, il doit y avoir l’idée de s’exposer à quelque chose aux conséquences désagréables, ou risquer un danger, une peine. La dépense, la dette ou la perte sont certes des événements fâcheux, mais ce sont plutôt leurs conséquences qui amèneront des désagréments.

On pourrait ainsi dire :
La perte que j’ai subie m’a fait encourir le blâme de mes pairs.
J’ai encouru la honte de ma famille après leur avoir avoué l’énorme dette que j’avais contractée
.

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(1) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

mardi 29 novembre 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
Lu dans la chronique Voix publique de Josée Legault, dans l’édition du 3 novembre 2011 du Voir. «Prenons le PLQ [Parti libéral du Québec]. Il n’a plus de ‘‘libéral’’ que le nom. Sous Jean Charest, un pur produit du sérail Mulroney, il a pris de airs résolument conservateurs.»

SÉRAIL
«n. m. (ANCIENN.) Palais du sultan ottoman.»(1)

«n. m. 1. Palais du sultan, dans l’Empire ottoman. – LOC. FIG. Être né, élevé dans le sérail; être, faire partie du sérail : appartenir à une élite, un milieu influent fermé, par naissance ou cooptation(a) (→ happy few, initié). 2. VX ou ABUSIF Harem. – Femmes du harem.»(2)

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(a) COOPTATION
«n. f. Nomination d’un membre nouveau, dans une assemblée, par les membres qui en font déjà partie.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

lundi 28 novembre 2011

L’hors du temps…


Parce que l’originalité et la créativité tiennent souvent dans de petits détails qui passent facilement inaperçus…

Vu dans le film Cashback.

samedi 26 novembre 2011

Le mot nouveau du samedi

Contexte :
Lu dans une nouvelle insolite le 3 novembre dernier sur le site Les nouvelles Sympatico.ca. «Richard Kapinga, un comptable de 42 ans, se voit reprocher d’avoir eu la somme de 404.120.778,07 kwachas (2,4 millions de dollars) entre le 5 et le 22 septembre sur deux comptes lui appartenant et le bureau ACB suspecte que l’argent ait été ‘‘acquis par corruption’’, car la somme est disproportionnée par rapport à ses émoluments d’environ 300 dollars par mois.»

ÉMOLUMENT
«n. m. 1. VX Avantage, profit revenant légalement à qqn. ◊ MOD. DR. Actif que recueille un héritier, un légataire universel ou un époux commun en biens. 2. AU PLUR. Rétributions des actes tarifés d’un officier ministériel. → honoraires. ◊ PAR EXT. (ADMIN.) Rétribution représentant un traitement fixe ou variable. → appointements, honoraires, rémunération, salaire, traitement.»(1)

«Nom commun masculin
(Justice) Honoraires des officiers ministériels.
(Droit) Part des bénéfices de la communauté revenant à chacun des deux époux.
(Administration publique) Ensemble des sommes que touche un fonctionnaire quand, à son traitement fixe, soumis à une retenue pour pension civile, viennent s’ajouter des indemnités, des allocations non soumises à cette retenue.»(2)

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(1) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(2) Wiktionnaire

vendredi 25 novembre 2011

Sainte-Catherine

En cette journée du 25 novembre, qui est le jour des catherinettes, je m’éloigne un peu de mes billets étymologiques habituels, et me penche sur l’origine de la fête des vieilles filles qu’est celle de la Sainte-Catherine.
Catherine [d’Alexandrie] serait née vers 290 dans une famille noble d’Alexandrie, en Égypte. Dotée d'une grande intelligence, elle acquit rapidement des connaissances qui la placèrent au niveau des plus grands poètes et philosophes du moment. Une nuit, elle vit en songe le Christ et décida de lui consacrer sa vie, se considérant comme sa fiancée. Le thème du mariage mystique est commun dans l’Est méditerranéen.

Le paragraphe suivant décrit la fin de Catherine telle que rapportée par l’hagiographie chrétienne : L’empereur de Rome, Maximien, venu à Alexandrie, y présidait une grande fête païenne. La jeune fille saisit cette occasion pour tenter de l’amener à se convertir au christianisme, mais cela ne fit que soulever sa colère. Pour la mettre à l’épreuve, il lui impose un débat philosophique avec cinquante savants, mais au grand dépit de l’empereur, elle réussit à les convertir. Maximien les fait exécuter et pourtant propose le mariage à Catherine qui refuse avec mépris. L’empereur ordonne alors de la faire torturer en usant d’une machine constituée de roues garnies de pointes. Par un miracle divin, les roues se brisent sur son corps, et les pointes aveuglent les bourreaux. Obstiné, Maximien ordonne alors qu’elle soit décapitée.(1)


Elle finira décapitée le 25 novembre 307 et deviendra la seule Sainte du paradis à posséder trois auréoles : la blanche des vierges, la verte des docteurs et la rouge des martyrs.
[…]
La tradition de Sainte Catherine remonte au Moyen Âge. À l'époque, les filles de 25 ans qui n’étaient pas encore mariées revêtaient des tenues et des chapeaux extravagants et se rendaient en cortège devant une statue de Sainte Catherine pour la parer de fleurs, rubans, chapeaux ... Elles coiffaient Sainte Catherine dans l’espoir de trouver un mari!(2)


Par sa virginité, sainte Catherine est le symbole de la pureté (le nom vient d'ailleurs du grec katharos qui veut dire «pur», mot d’où vient aussi le nom des Cathares.
[…]
Si elles respectent la tradition, le 25 novembre, ces célibataires doivent se mettre un couvre-chef comportant les couleurs jaune (symbole de la foi) et verte (symbole de la connaissance), en rappel de l’ancienne tradition qui voulait que des jeunes filles coiffent la statue de sainte Catherine à Paris, ce jour-là.(3)
Maintenant, nous connaissons l’origine de cette fête. Toutefois, qu’en est-il de la tradition de manger de la tire cette journée-là?
On raconte que Marguerite Bourgeoys, notre première institutrice nationale, aurait concocté cette friandise pour attirer les jeunes Amérindiens à l’école... peut-être un 25 novembre, jour de la fête de sainte Catherine. Est-ce la vérité ou simplement une belle histoire? Ce qui est sûr, c’est que cette journée, jusqu’à un passé pas si lointain, était célébrée chaque année dans toutes les écoles du Canada français. Outre qu’on s’y amusait, cette fête était également l’occasion pour les écoliers de manger de la tire. Et le plaisir ne s’arrêtait pas là, on profitait également de l’occasion pour en confectionner à la maison où la préparation de cette friandise et, surtout, la fameuse étape d’étirement devenaient prétexte à la fête et peut-être aux rapprochements entre catherinettes (nos jeunes filles de 25 ans et plus qui n’avaient toujours pas trouvé mari) et jeunes gens disponibles.

Mais, au risque d’ébranler la légende, on trouve une tradition semblable aux États-Unis où la coutume de se réunir pour confectionner le taffy, de la même manière, et peut-être dans le même but qu’ici, est également rapportée; ces soirées étaient appelées taffy-pull ou taffy-pulling. Qui plus est, on dit qu’elles subsisteraient encore dans le pays de Galles. Peut-on penser que cette coutume aurait été apportée ici par les Britanniques?(4)
Ainsi, ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne fête de la Sainte-Catherine, avec ou sans coiffe, et préférablement avec de la bonne tire Sainte-Catherine.

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(1) Wikipedia
(2) Joyeuse-fete.com
(3) Expressio.fr
(4) Office québécois de la langue française

Autres sources à consulter :
Insecula.com
Maisonsaint-gabriel.qc.ca

jeudi 24 novembre 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘orthographe’ ou ‘coquille’

→ «ARRÉT» ←

ARRÊT
«n. m. 3. QUÉBEC Panneau de signalisation exigeant un arrêt. SYN. stop.»(1)

Source de l'image : Wikimedia commons

CORRECTION
ARRÊT


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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

mercredi 23 novembre 2011

Comment avoir un si haut degré de compétence en français

Lorsque vous lisez un long document, à caractère administratif par exemple, il est fréquent qu’on fasse référence à des passages précis décrits en amont de ce que vous êtes rendus à lire. Comment doit-on référer correctement à ces passages?

CI-HAUT
«Impropriété pour ci-dessus(1)
Les personnes ci-haut mentionnées…
On ne trouve pas l’adverbe ci-haut dans les dictionnaires. Il aurait été plus juste de dire : Les personnes mentionnées plus haut, mentionnées précédemment ou mentionnées ci-dessus. On pouvait également dire : Les personnes susmentionnés. La première syllabe de susmentionné se prononce su ou suss.(2)

Le substantif haut signifie notamment «partie supérieure d'une chose». Par exemple, le haut d’une page, qui désigne la partie qui se trouve en tête de la page, correspond à cette définition. Comme adverbe, précédé de plus, haut peut aussi se dire d’une page ou d’un texte, puisqu’il signifie alors «précédemment dans le texte, dans les lignes qui précèdent». Plus haut, qui équivaut à la locution ci-dessus, a d’abord eu le sens de «précédemment dans le déroulement d’un récit».
[…]
Par contre, la locution ci-haut ne figure dans aucun dictionnaire et est considérée comme un barbarisme. La particule démonstrative ci-, du latin ecce hic, «voici ici», suivie d’un trait d’union ne s’emploie que dans quelques locutions, où elle indique la proximité. Seuls des adverbes qui sont ou qui ont déjà été des prépositions (devant, dessus, dessous, après, contre) et certains participes passés (inclus, joint, annexé) semblent avoir pu former des locutions avec cette particule. La seule exception connue est avec le verbe particulier gésir (ci-gît). Comme la particule ci- est vieillie et qu’elle ne survit que dans ces usages, elle ne devrait pas entrer dans la formation de nouvelles locutions avec des mots de nature différente. On remplacera donc ci-haut par ci-dessus, plus haut, précédemment ou supra.(3)
Si vous avez pris soin de bien lire les explications ci-dessus, vous connaissez maintenant plusieurs synonymes pour remplacer l’expression fautive ci-haut.

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) BERTRAND, Guy. Le français au micro.
(3) Banque de dépannage de l’Office québécois de la langue française

mardi 22 novembre 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
Lu dans un article publié le 28 août 2011 dans la section Les nouvelles du site Web Sympatico, au sujet de nouveaux trolleybus climatisés pour la Société de transport de Montréal (STM) en 2017. «On a l’impression que plusieurs projets sont au point mort… C’est vrai qu’il y a des atermoiements concernant le système rapide par bus sur Pie-IX, mais ça n’empêche pas d’avancer.»

ATERMOIEMENT
«n. m. Délai, action de remettre à un autre temps. Des atermoiements constants. NOTE. Ce nom s’emploie généralement au pluriel.»(1)

«n. m. 1. DR. Délai accordé à un débiteur pour l’exécution de ses engagements. → concordat(a), moratoire. 2. PAR EXT. COUR. Action de différer, de remettre à un autre temps. → ajournement, hésitation, tergiversation. ◊ CONTR. Décision.»(2)

--
(a) CONCORDAT
«n. m. Accord écrit à caractère de compromis. → convention, transaction. ◊ COMM. Accord collectif passé, dans le cadre d’un règlement amiable, entre un débiteur et ses créanciers afin d’organiser les opérations d’apurement(b) de ses dettes. → atermoiement.»(2)
(b) APUREMENT
«n. m. FIN. Vérification de la régularisation d’un compte après laquelle un comptable, un opérateur est reconnu quitte.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

lundi 21 novembre 2011

Louez-moi…


Moi, quand je passe devant ce genre d’affiche, j’ai envie de m’agenouiller devant, et de faire de grands signes de bras vers le sol en chantant «Aaaaalleluïa!».

Pas vous? :)

samedi 19 novembre 2011

Le mot nouveau du samedi

Contexte :
Critique de l’interprétation de Marc Labrèche dans la pièce Frankenstein, en 1992, par Luc Boulanger, republiée dans le Voir du 20 octobre 2011 (pour les 25 ans de Voir). «Du monologue du début jusqu’à la fin, Labrèche entretient un rapport particulier (très intime) avec son public. Il lui parle, le drague, la harangue, lui offre du vin, lui demande de partir, etc.»

HARANGUER
«v. tr. Faire des remontrances longues et insistantes. SYN. sermonner.»(1)

«v. tr. Adresser une harangue(a) à (un groupe de personnes). ◊ FIG. Faire d’ennuyeux discours, de longues remontrances à (des personnes). → sermonner(2)

--
(a) HARANGUE
«n. f. 1. Discours solennel prononcé devant une assemblée, un haut personnage. → catilinaire(b), philippique(c). 2. Dicours pompeux et ennuyeux; remontrance interminable (→ sermon).»(2)
(b) CATILINAIRE
«n. f. LITTÉR. Discours violemment hostile. → philippique(c)(2)
(c) PHILIPPIQUE
«n. f. LITTÉR. Discours violent contre une personne. ◊ CONTR. Apologie.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

vendredi 18 novembre 2011

Abrupt, courroux et cie

Quels est le lien sémantique entre les mots abrupt, courroux, interrompre et rupestre, à votre avis?
ROMPRE
famille du latin rumpere, ruptus «briser violemment», auquel se rattachent :
1) rupes, is- «précipice, roche»
2) ruptio, ruptura «effraction, rupture»
3) abrumpere, abruptus «détacher en brisant»;
corrumpere, corruptus «faire crever, gâter»;
erumpere «faire en brisant», interrumpere «couper en brisant»;
irrumpere «se précipiter dans, forcer l’entrée de…».

I. MOTS POPULAIRES
1. rompre (rŭmpĕre);
2. corroucer (*corrŭptiāre, dérivé de corrŭptum «endommager, maltraiter»), courroux;
3. corrompre (corrŭmpĕre);
4. interrompre (interrumpĕre);
5. route (rŭpta «chemin frayé en coupant (dans une forêt)»), routine (sens figuré de «ligne de conduite»);
6. dérouter;
7. déroute;
8. raout (de l’anglais rout «assemblée»);
9. roture (rŭptūra «terre récemment défrichée (pour laquelle on doit une redevance à un seigneur)».

II. MOTS SAVANTS
A. BASE -rupt-

1. corruption (corruptio), corruptible (corruptibilis);
2. rupture (ruptura);
3. éruption (eruptio);
4. interruption (interruptio);
5. irruption (irruptio);
6. abrupt (abruptus «brusquement»).

B. rupestre (rupes «rocher»).(1)
Ainsi, qu’on parle d’interruption, d’irruption ou de route, il est toujours question de «briser violemment» ou de rompre quelque chose : que ce soit le temps, l’entrée ou la forêt. :)

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* Les formes précédées par un astérisque sont des formes reconstituées (non attestées dans les textes).
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(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]

jeudi 17 novembre 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘grammaire’

→«Robin étudie les relations publics à l’UCS…»←

ACCORD DE L’ADJECTIF
«D’une façon générale, l’adjectif s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il accompagne.»(1)
«L’adjectif qualificatif s’accorde en genre et en nombre avec le nom ou le pronom auquel il se rapporte.»(2)

RELATION
«n. f.»(3)

PUBLIC, IQUE
«adj.»(3)

CORRECTION
Robin étudie les relations publiques à l’UCS…

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2003). La nouvelle grammaire en tableaux, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [GREVISSE, Maurice (1990). Précis de grammaire française, 29e édition. Éditions Ducolot, Paris.]
(3) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

mercredi 16 novembre 2011

Fournissez-vous un effort minimal pour obtenir les résultats maximums?

Selon si on est dans un extrême ou dans l’autre, on donne son maximum ou on ne fait que le minimum. Peu d’ambiguïté lorsqu’on utilise les substantifs. Mais qu’en est-il des formes adjectivales? Doit-on parler d’un âge minimum ou d’un âge minimal, pour obtenir son permis de conduire par exemple?

MINIMAL, ALE, AUX
«adj. Qui constitue un minimum. NOTE L’emploi de la forme française de cet adjectif est à préférer à la forme latine minimum(1)
«adj. 1. Qui constitue un minimum. (REM. Tend à remplacer l’adj. minimum.(2)

MINIMUM
«adj. et n. m. (pl. minimums ou minima) […] ADJECTIF Minimal. NOTE L’adjectif conserve la même forme au masculin et au féminin, mais prend la marque du pluriel. L’emploi de l’adjectif minimal est préférable.»(1)
«II. Adj. Qui constitue un minimum. → minimal(2)

Les adjectifs maximal et maximum signifient tous deux «qui constitue le degré le plus élevé». Ils peuvent donc, en théorie, être employés dans les mêmes contextes.

Cependant, il vaut mieux n’employer le mot maximum que comme substantif et privilégier l'emploi de l’adjectif maximal à celui de maximum. On évitera ainsi la confusion engendrée par les différentes formes que peut prendre l’adjectif maximum au féminin (une peine maximum ou maxima) et au pluriel (des effectifs maximums ou maxima). L’adjectif maximal quant à lui prend les formes suivantes : un effort maximal, une peine maximale, des délais maximaux, des fréquences maximales.
[…]
Pour les mêmes raisons, on préférera l’adjectif minimal à l’adjectif minimum, ainsi que l’adjectif optimal à l'adjectif optimum.(3)
L’affaire est donc toute simple : privilégier l’utilisation des formes latines, minimum et maximum, lorsqu’il est question du nom commun, et des formes françaises, mininal et maximal, lorsqu’on utilise l’adjectif.

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(3) Banque de dépannage de l’Office québécois de la langue française

mardi 15 novembre 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
Lors de l’émission Tout le monde en parle, diffusée à Radio-Canada le 16 octobre 2011, l’animateur Guy A. Lepage s’entretient avec Anthony Calvillo, quart-arrière des Alouettes de Montréal, et lui demande : «Vous pensez à quoi quand vous voyez deux gros taupins de 300 livres vous arriver dessus?»

TAUPIN
«n. m. 1. VX Soldat qui pose des mines sous terre. 2. ZOOL. Insecte dont la larve filiforme appelée ver fil de fer ou ver jaune cause de grands dégâts dans les cultures en sectionnant les jeunes racines. 3. Élève qui se prépare à Polytechnique (d’où sortent les officiers de Génie); PAR EXT. Élève de mathématiques spéciales (→ taupe).»(1)

«A. 1. Arg. milit., vx Soldat du génie qui fait un travail de taupe dans les sièges. 2. HIST. Francs(-taupins) Corps de fantassins levés par Charles VII, en 1448, qu'on employait surtout à creuser des mines, des tranchées. 3. Arg. scol. Élève de mathématiques spéciales, se préparant au concours d'entrée des grandes écoles scientifiques (Polytechnique, Centrale, Normale sciences). 4. Région. (Canada). Personne de forte stature, très robuste. B. ENTOMOL. Insecte coléoptère d'Europe, d'Amérique, noir-brun, roux, parfois phosphorescent, au corps oblong, aux élytres pointus, capable de sauter brusquement lorsqu'il se retrouve sur le dos, vivant des racines de plantes, nuisible aux cultures.»(2)

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(1) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(2) Trésor de la langue française informatisé, à l'entrée taupin

lundi 14 novembre 2011

Escorte mobile


Pour ceux qui se cherchent une escorte… mobile! Étrangement, on ne voit pas, sur le camion blanc, de numéro de téléphone où contacter ladite escorte. Pas pratique...

dimanche 13 novembre 2011

Lu – no 4

Quand : Le 7 novembre 2011.
Où : Sur le site Voir.ca.
Contexte : Lu dans le Voir en ligne, dans un article, daté du 27 octobre 2011, d’Olivier Robillard Laveaux sur le nouvel album de Cœur de pirate.

«On comprend alors que les ballades naïves du premier album homonyme font ici place à plus de mordant, une tendance confirmée par les titres suivants […]»

HOMONYME
«adj. et n. m. Se dit de mots de prononciation identique (→ homophone) et de sens différents, qu’ils soient de même orthographe (→ homographe) ou non.»(1)

Notre journaliste aura plutôt voulu parler de son album éponyme.

ÉPONYME
«adj. ANTIQ. GR. Qui donne son nom à (qqn, qqch.). MOD. Tenir le rôle éponyme d’une pièce, d’un film (ex. le rôle d’Ondine dans la pièce du même nom).»(1)

Un beau paronyme que vient de nous faire monsieur Robillard Laveaux!

PARONYME
«adj. et n. m. DIDACT. Se dit de mots presque homonymes qui peuvent être confondus (ex. conjecture, conjoncture; éminent, imminent).»(1)

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* Exceptionnellement cette semaine, «entendu» devrait plutôt être changé pour «lu».
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(1) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

samedi 12 novembre 2011

Le mot nouveau du samedi

Contexte :
Entendu à l’émission 75 ans et toujours jeune, diffusée sur les ondes de Radio-Canada le 16 septembre 2011 à 21h. «Son Émilie Bordeleau [en parlant de Marina Orsini qui l’incarnait dans la série Les filles de Caleb], jeune maîtresse fonceuse et pleine de bagou, restera l’un des personnages marquants de notre télévision.»

BAGOU ou BAGOUT
«n. m. (FAM.) Grande facilité de parole. Elle a beaucoup de bagou, un peu trop de bagout. SYN. éloquence; faconde(a); volubilité.»(1)

«n. m. Loquacité tendant à convaincre, à faire illusion ou à duper. → faconde(a), loquacité, volubilité. Avoir du bagout, un bon bagout (→ baratineur).»(2)

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(a) FACONDE
«n. f. (LITT.) Disposition habituelle à parler beaucoup.»(1)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

vendredi 11 novembre 2011

En ce 11-11-11 : Armistice

En souvenir de nos vétérans qui ont combattu lors de la première guerre mondiale, et en ce jour de l’Armistice ou jour du Souvenir qui leur est dédié, j’ai voulu connaître l’étymologie du nom de cette commémoration.

«armistice latin diplomatique moderne armistitium formé à l’aide d’un dérivé de sistere ‘‘arrêter’’»(1)

«Du latin arma (‘‘armes’’) et sistere (‘‘s’arrêter’’).»(2)

«ÉTYMOL. ET HIST. − 1680 masc. […] Empr. au lat. médiév. armistitium […] formé du lat. arma (‘‘arme’’) et de statio ‘‘état d'immobilité’’ sur le modèle de interstitium (‘‘interstice’’) solstitium (‘‘solstice’’), justitium ‘‘vacance de tribunaux’’».(3)
«Armistice»... le mot n’est pas si facile à prononcer. Construit sur le modèle de solstice, son étymologie est un peu étrange : il est formé à partir de deux racines latines, arma, «les armes», et stare qui signifie, entre autres choses : «se tenir, se tenir debout», et qu’il faut comprendre ici plutôt dans le sens «se tenir immobile, être à l’arrêt»… C’est donc l’arrêt des armes. Est-ce la paix? Presque… pas encore. Cela veut dire qu’on ne se tue plus, ce qui est déjà beaucoup, que l’on arrête les hostilités, et qu’on va ensuite négocier la paix, signer les traités, etc. Est-ce un synonyme de trêve? Non, car la trêve est souvent comprise comme un moment sans guerre… au milieu d’une guerre. La trêve est provisoire; l’armistice est définitif.(4)
Ainsi, pensez aux deux minutes de silence, à 11h, en l’honneur de ceux qui ont signé, en 1918, l’armistice, ou l’arrêt des armes, et donc, la fin de la guerre.

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(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]
(2) Wiktionnaire
(3) Centre national de ressources textuelles et lexicales
(4) AMAR, Yvan. Chilton.com

jeudi 10 novembre 2011

La faute du jeudi – catégories ‘grammaire’ et ‘sémantique’

→ «BUREAU DE PRESTIGE A LOUER …
avec Entrée et Ascenceur Privé» ←

La faute de cette semaine est subtile, mais importante quant au sens.

Pour la simple raison que le mot privé est ici accordé au masculin singulier, cela implique qu’il ne se rapporte qu’à ascenceur (maculin singulier), auquel il lui est accolé. Ainsi, l’annonce revient à dire : «Nous avons un bureau à louer, et ce bureau a un ascenceur privé, mais il a aussi une entrée!» Qui a besoin de spécifier, dans une annonce, qu’un bureau possède une entrée? Imaginez simplement : «Bureau de prestige à louer, avec entrée». Peu probable comme annonce.

Ce qu’on a sûrement plutôt voulu dire, selon toute vraisemblance et à mon avis, c’est que ledit bureau possédait une entrée privée, qui lui est propre. Pour ce faire, il suffisait d’accorder l’adjectif privé à la fois avec entrée et avec ascenceur.

«ACCORD DE L’ADJECTIF QUALFICATIF
L’adjectif qualificatif qui se rapporte à plusieurs noms ou pronoms se met au pluriel et prend le genre des mots qualifiés :
Un livre et un cahier neufs. – Servitude et grandeur militaires.
Si les mots qualifiés sont de genres différents, l’adjectif se met au masculin pluriel :
Une veste et un pantalon neufs(1)

CORRECTION*
BUREAU DE PRESTIGE A LOUER … avec Entrée et Ascenceur Privés

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* Idéalement, on prendrait aussi le temps d’ajouter l’accent grave au A dans A LOUER, puisqu’il s’agit d’une préposition et non du verbe avoir; et on s’assurerait d’enlever les majuscules à Entrée, Ascenceur et Privé, puisque cette utilisation de majuscule à chaque mot est typique de l’anglais et n’a pas lieu en français.

RECORRECTION
BUREAU DE PRESTIGE À LOUER … avec entrée et ascenceur privés
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(1) [GREVISSE, Maurice (1990). Précis de grammaire française, 29e édition. Éditions Ducolot, Paris.]

mercredi 9 novembre 2011

Comment donnez un minimum quand on nous demande un maximum

Je suis récemment tombée, en cherchant d’autres informations langagières, sur une capsule de Guy Bertrand, premier conseiller linguistique à Radio-Canada, qui traitait de l’usage des locutions au minimum et au maximum lorsqu’elles sont utilisées avec un verbe comme réduire ou diminuer. Cela m’a rappelé l’ambiguïté à laquelle j’avais l’impression d’être confrontée lorsque je lisais, dans les textes que je corrige, des phrases telles : Nous devrons prendre soin de réduire au minimum nos dépenses pour l’année qui vient.

Ressentez-vous l’ambiguïté, ici? Pour ma part, je pouvais à la fois voir deux interprétations complètement contradictoires, pourtant tout aussi possible l’une que l’autre. D’abord, le sens «réduire nos dépenses au plus bas niveau possible», mais aussi le sens «réduire le moins possible nos dépenses». Voici l’explication, et surtout le conseil de Guy Bertrand à ce sujet.
Le maire a demandé aux citoyens de réduire au minimum leur consommation d'eau.

Bien qu’elle ne soit pas fautive, la phrase ci-dessus présente une certaine ambiguïté. Les principaux ouvrages linguistiques ne s’entendent pas sur l’emploi des locutions au minimum et au maximum avec le verbe réduire. En fait, si on veut mettre l’accent sur l’action de réduire, il faut utiliser la locution au maximum. Réduire quelque chose au maximum, c’est réduire cette chose le plus possible. En revanche, si on veut mettre l’accent sur le résultat, il est préférable d’employer la locution au minimum. Réduire une chose au minimum, c’est réduire cette chose jusqu’à ce qu’on se retrouve avec le plus petit résultat possible. Et si on veut éviter toute confusion, on utilisera la locution le plus possible. Ici, on aurait pu reformuler la phrase comme suit : Le maire a demandé aux citoyens de réduire le plus possible leur consommation d’eau.(1)
Ainsi, bien qu’en soi, certains affirment que «[l]es deux locutions sont […] correctes lorsqu'il y a une idée de diminution»(2), la solution proposée ci-dessus par Guy Bertrand a l’avantage de lever toute ambiguïté, ce qui n’est pas à négliger.

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(1) BERTRAND, Guy. Le français au micro.
(2) Banque de dépannage de l’Office québécois de la langue française

mardi 8 novembre 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
Lu dans un article à caractère insolite sur le site Les nouvelles de Sympatico, le 7 octobre 2011. «Le créateur de la Kalashnikov canarde en justice un distributeur de boissons».

CANARDER
«1. v. tr. FAM. Tirer sur (qqn) d’un lieu où l’on est à couvert, comme dans la chasse aux canards. 2. v. intr. MUS. Faire une fausse note, un canard(a). ◊ MAR. Navire qui canarde, plonge par l’avant et embarque de l’eau.»(1)

«v. tr. Tirer en restant à l’abri.»(2)

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(a) CANARD
«n. m. 4. Son criard, fausse note. → couac.»(1)
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(1) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

lundi 7 novembre 2011

Pourquoi j’aime tant l’automne

Pour le vent qui fait tomber les feuilles, doucement.


Pour le soleil qui filtre à travers les feuillages colorés.


Pour les parcs qui prennent une toute autre allure lorsque leur sol est recouvert d’un tapis de feuilles : c’est un beau spectacle pour les yeux, ça sent bon les feuilles, et ça fait crounch crounch sous nos pieds.

Pour tous les arbres rouges, et pour l’Halloween et ses déguisements.

dimanche 6 novembre 2011

Entendu – no 21

Quand : Le 29 septembre 2011.
Où : À l’émission Fidèles au poste présentée sur les ondes de TVA, à 21h.
Contexte : L’animateur présente des archives d’anciennes émissions auxquelles ont participé ses invités. On rediffuse ici quelques extraits de l’émission Je regarde, moi non plus, diffusée de 2001 à 2003, où Varda Étienne devait tester des gadgets sexuels pour pouvoir les commenter.

«Je courais partout dans la maison, je faisais le tour… marathon, j’étais plus capable, …des bouées de chaleur, j’en pouvais plus!»

Un dernier petit conseil alors : n’oubliez pas vos bouffées de sauvetage lorsque vous irez en bateau la prochaine fois! :)