lundi 31 octobre 2011

Chipits freudiennes


:)

Rien à ajouter.

Ah si! : joyeuse Halloween. Sucrez-vous bien le bec (avec ou sans pépites de chocolat). ;)

dimanche 30 octobre 2011

Entendu – no 20

Quand : Le 17 octobre 2011.
Où : Sur les ondes de LCN, Le canal nouvelles.
Contexte : Concernant une contamination de sang dans une clinique d’Ottawa, le journaliste Jean-François Guérin a dit ce qui suit.

«Des patients pourraient avoir été infestés avec le virus du VIH.»

INFESTÉ
«v. tr. 1. (VX) Ravager, attaquer (en parlant de malfaiteurs). 2. Envahir, dévaster (en parlant d’insectes, d’animaux, de plantes nuisibles).
NOTE. Ne pas confondre avec le verbe infecter, contaminer.»(1)

Monsieur Guérin aurait en effet mieux fait de dire ici : «Des patients pourraient avoir été infectés avec le virus du VIH.»

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

samedi 29 octobre 2011

Le mot nouveau du samedi

Contexte :
Lu dans la chronique Voix publique de Josée Legault, dans le journal Voir du 7 juillet 2011 : «Prenez la cabale radio-télé-journal d’un certain porte-parole du Réseau Liberté-Québec…»

CABALE
«n. f. Complot, menées secrètes contre quelqu’un. Monter une cabale contre un politicien. SYN. intrigue.»(1)

«n. f. I. 1. → kabbale. 2. VIEILLI Science occulte prétendant faire communiquer ses adeptes avec des êtres surnaturels. → magie, occultisme, théosophie. II. FIG. 1. LITTÉR. Manœuvres secrètes, concertées contre qqn ou qqch.; association de ceux qui s’y livrent. → brigue, complot, conjuration, intrigue. 2. VX Ensemble des membres d’une cabale. → clique, coterie(a), faction, ligue.»(2)

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(a) COTERIE
«n. f. PÉJ. Réunion de personnes soutenant ensemble leurs intérêts.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

vendredi 28 octobre 2011

Halloween

À trois jours de l’Halloween, j’ai cru bon faire de ce mot le sujet de mon billet étymologique d’aujourd’hui.
L’étymologie du mot Halloween appartient strictement à la langue anglaise, sans aucun rapport avec le gaélique ou toute autre langue celtique. Son nom actuel est une altération de All Hallows Eve, qui signifie littéralement «le soir de tous les saints», c’est-à-dire la veille de la fête chrétienne de la Toussaint (hallow est une forme archaïque du mot anglais holy qui signifie : «saint», even est une forme usuelle qui a formé evening, «le soir»). L’orthographe Hallowe’en est encore parfois utilisé [sic] au Canada et au Royaume-Uni, e’en étant la contraction de even, devenue een.(1)


Halloween (ou Hallowe’en) n’est pas un nom d’origine celtique mais bien anglais. C’est une abréviation de Allhallow-even qui signifie «eve of All Saints» : «la veille de la Toussaint». Halloween est donc fêté le 31 octobre.

L’anglais a deux termes pour désigner la Toussaint :
All Saint’s Day avec le mot saint, emprunté au français, d’origine latine (sanctus)
All Hallows’ (Day) d’origine germanique : de l’ancien saxon haliga, halga.

De la même origine holy (de l’ancien saxon halig) qui a formé holiday : «jour saint, jour consacré à la religion», et par extension : «jour férié, jour de vacances». […]

Eve est une forme usuelle de even qui a formé evening («soir»), d’origine germanique et apparenté à l’allemand Abend («soir»).

On trouve parfois ces expressions : Hallow-eve et Hallow-day pour désigner la veille et le jours [sic] des Saints ou encore Hallowmas (cf. Christmas, «Noël» avec -mas de «messe»).

Halloween, c’est donc, littéralement, la veille de la Toussaint. Et pourtant, si le nom évoque la Toussaint, Halloween n’a rien à voir avec la fête de tous les saints catholiques.(2)


Le terme Halloween qui date du Moyen Âge est une abréviation de l’anglais All Hallow Even mais la célébration de la fête remonte cependant à une tradition celte très ancienne qui s’est perpétuée sous une forme différente en Irlande, en Écosse et au Pays de Galles, puis en Amérique du Nord. Au Québec, la coutume qui s’est progressivement répandue partout remonte tout au plus aux années 1920-1930 et a probablement commencé dans la région de Montréal à l’initiative des Québécois anglophones.

En dépit de la majuscule qui caractérise en typographie les noms de fêtes civiles ou religieuses, ce terme est parfois attesté avec une minuscule. D’autre part, même si le mot est d’origine étrangère, l’«h» initial est muet, ce qui entraîne son élision, par exemple dans l’expression des friandises d’Halloween.(3)
Sur ce, je vous souheterai donc une soirée effrayante à souhait et une bonne récolte de bonbons. :)

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(1) Wikipedia
(2) Lexilogos
(3) Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française, à l'entrée «Halloween», section «loisir (1)»

jeudi 27 octobre 2011

La faute du jeudi – catégories ‘anglicisme’, ‘faux-amis’ et ‘homophones’

→ «MÈCHE* a partir…» ←

MÈCHE
«n. f. 1. Assemblage de fils destinés à brûler dans un appareil d’éclairage. 2. Petite touffe de cheveux. 3. Petite tige effilée.»(1)
I. 1. Cordon, bande, tresse de fils de coton, de chanvre, imprégné(e) de combustible et qu’on fait brûler par son bout libre, pour obtenir un flamme de longue durée. 2. cordon fait d’une matière qui prend feu aisément. […]
II. PAR ANAL. 1. CHIR. Petite bande de gaze, de toile qu’on introduit entre les lèvres d’une plaie ou dans un trajet fistileux, pour permettre l’écoulement de la sérosité, du pus, et pour éviter une cicatrisation prématurée. 2. Ficelle de fouet. 3. COUR. Fine touffe de cheveux distincts dans l’ensemble de la chevelure par leur position, leur forme, leur couleur. 4. Tige d’acier de forme variable servant à percer par rotation le bois, le métal. → foret. 5. TEXTILE Ruban de filasse qui alimente les métiers à filer.(2)
MESH
«Anglais. Nom commun. 1. Maille. 2. Filet. 3. Réseau.»(3)


À
prép.
1. La préposition introduit un complément indirect.
2. La préposition marque :
- Le lieu.
- Le temps.
- La possession.
- Le moyen.
- La manière.
NOTE. Ne pas confondre la préposition à, qui s’écrit avec un accent grave, avec la troisième personne du singulier du présent de l’indicatif du verbe avoir, a (que l’on peut remplacer par avait). Elle a (avait) un travail à terminer.(1)

CORRECTION
Tissu filet à
partir…
ou
Tissu maille, tissu à mailles à partir…,
ou
Maillage à partir…

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* Ici, on a affaire à une double faute, en ce sens qu’on a utilisé la graphie française mèche, alors qu’on voulait utiliser le sens du terme anglais mesh. Le terme anglais semble souvent utilisé tel quel dans le domaine du textile. Il s’agit donc ici à la fois d’un anglicisme et de l’utilisation d’un faux-ami.
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(3) Wiktionnaire

mercredi 26 octobre 2011

Mots «troncatés»?

Si on vous demande de tronquer, de raccourcir un mot, on vous fait faire une abréviation. Une fois tronqué (et non *«troncaté», comme vous vous en doutiez sûrement), on peut donc dire que le mot a été abré…? Abré-quoi déjà?

ABRÉVIER
«Impropriété pour abréger. NOTE. Ce mot n’existe pas.»(1)

«Le verbe abrévier ne figure plus dans les dictionnaires. Ce verbe vieilli est maintenant considéré comme fautif. En français moderne, seul le verbe abréger est reconnu.»(2)
On utilise parfois à tort le mot abrévier pour abréger. En effet, le mot abrévier n’existe plus et constitue maintenant un barbarisme(a).

Le mot abréger vient du bas latin abbreviare, de brevis «bref». Il signifie en général «écourter», «diminuer la longueur d’un texte, d’un discours» ou «supprimer une partie des lettres d’un mot».

En fait, le verbe abrévier a déjà existé, dérivé lui aussi du latin abbreviare. La forme abréger apparaît en France au XIIe siècle, sous la forme populaire abreger, et concurrence la forme savante abrévier. À partir du XVIe siècle, abrévier perd peu à peu du terrain au profit d’abréger. La forme abrévier semble avoir été relevée pour la dernière fois dans le premier tiers du XIXe siècle, accompagnée d’une remarque précisant qu’elle est peu usitée.

De nos jours, l’emploi fautif de abrévier pour abréger est sans doute causé par une analogie avec le mot abréviation, issu du bas latin abbreviatio et signifiant «texte abrégé».(3)
ABRÉGER
«v. tr. 1. Rendre plus court. SYN. écourter. 2. Résumer. SYN. condenser; resserrer. 3. Supprimer une partie des lettres d’un mot.»(1)

Attention toutefois à l’utilisation du terme abréviation. Bien que le verbe abréger ait plusieurs sens, comme nous l’avons vu ci-dessus, le nom abréviation lui, ne s’applique qu’aux mots qui ont été raccourcis :
Une abréviation est un mot écrit en abrégé. Pour désigner l’action d’abréger (un mot, un texte, un délai, etc.), on emploiera plutôt le terme abrègement. La graphie abrégement est plus rare, mais acceptable. Mais attention! Pour désigner l’action d’abréger, le terme abréviation ne peut s’employer qu’en parlant d’un mot. On peut donc parler de l’abréviation (ou de l’abrègement) de Mademoiselle en Mlle, mais on parlera de l’abrègement d’un discours (et non de son abréviation).(2)
Ainsi, vous pouvez faire autant d’abréviations que d’abrègements, comme bon vous semble, en autant que vous nous disiez savoir abréger, et non abrévier.

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(a) BARBARISME
«Faute grossière de langage, emploi de mots forgés ou déformés, utilisation d’un mot dans un sens qu’il n’a pas. → impropriété, incorrection, solécisme.»(4)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) BERTRAND, Guy. Le français au micro.
(3) Banque de dépannage de l’Office québécois de la langue française
(4) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

mardi 25 octobre 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
Dans le texte accompagnant une caricature publiée par Fleg le 10 mai 2011, sur le site Yahoo! Actualités Québec [cliquez deux images vers la droite]. «Pierre Paquette briguera la direction du Bloc québécois.»

BRIGUER*
«v. tr. 1. Solliciter avec ardeur. Il briguera les suffrages dans notre région. 2. Être candidat à quelque chose. Briguer un poste. SYN. convoiter.»(1)
«v. tr. 1. VX Tenter d’obtenir par brigue(a). 2. MOD. et LITTÉR. Rechercher avec ardeur. → ambitionner, convoiter, solliciter(2)

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* À ne pas confondre avec les verbe bringuer (voir le billet du 2 août à ce sujet).
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(a) BRIGUE
«n. f. VIEILLI ou LITTÉR. Manœuvre secrète consistant à engager des personnes dans ses intérêts en vue d’obtenir par faveur quelque avantage ou poste immérité. → intrigue, tractation(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

lundi 24 octobre 2011

Bas blancs, blancs bas*?

[Aperçu dans le train de banlieue entre Mont-Saint-Hilaire et Montréal]

Bas blancs = contravention de style : -1000 points.

Mais on lui donne un 50 points en bonus pour avoir «matché» la couleur de son sac à dos avec celle des bancs du train. :)

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* Voir l’expression Bonnet blanc, blanc bonnet.

dimanche 23 octobre 2011

Entendu – no 19

Quand : Le 16 septembre 2011.
Où : Sur les ondes de Radio-Canada, dans l’émission 75 ans et toujours jeune, diffusée à 21h.
Contexte : Pascale Nadeau fait la narration historique à propos de différentes émissions diffusées à Radio-Canada, et parle ici du Survenant.

«L’étranger, qui n’a pas l’habitude de traîner en chemin, s’installera à l’antenne de Radio-Canada pour cent cinquante-hui’ z’épisodes

Pour une narration enregistrée à l’avance par une lectrice de nouvelles exprérimentée, je suis franchement déçue, et vaguement outrée de pareil pataquès.

PATAQUÈS
«n. m. 1. Mauvaise liaison entre deux mots. → cuir. Faire un pataquès, en substituant, par exemple, un s à un t final, ou réciproquement. ◊ PAR EXT. Faute grossière de langage. 2. Situation embrouillée. – Gaffe grossière, impair.»(1)

«Étymologie : Déformation de la phrase ‘‘Je ne sais pas [t’] à qui est-ce’’, devenue ‘‘Je ne sais pataquès’’.»(2)

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(1) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(2) Wiktionnaire

samedi 22 octobre 2011

Le mot nouveau du samedi

Contexte :
Lu dans la chronique Voix publique de Josée Legault, dans le journal Voir du 7 juillet 2011 : «Il y a six mois, le Bloc et le PQ [Parti québécois] caracolaient dans les sondages.» «Pas étonnant qu’avec une telle visibilité, l’impopularité du PLQ [Parti libéral du Québec] et la crise du PQ, ce soit à son [François Legault] tour de caracoler dans les sondages.»

CARACOLER
«v. intr. Faire des sauts, des caracoles(a), en parlant d’un cheval.»(1)

«v. intr. Faire des voltes, des sauts (chevaux). ‘‘Des chevaux sautaient, caracolaient, se cabraient’’ (Chateaubriand). ◊ (PERSONNES) Avancer sur un cheval fringant, en tête de troupes. – FIG. Caracoler en tête (des sondages) : être largement en tête.»(2)

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(a) CARACOLE
«n. f. Mouvement en rond que l’on fait faire à un cheval.»(1)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

vendredi 21 octobre 2011

Clé et clou

Mon amie Annie B. m’a récemment demandé pourquoi le mot clef avait deux graphies, et d’où venait le f.
L’explication au f final de clef est simple : le mot clé est issu du latin clavis, on peut facilement expliquer le f par des raisons phonétiques.

Sans rentrer [sic] dans les détails, la syllabe finale chute lors de l’évolution du latin vers l’ancien français, le a tonique s’affaiblit en e tonique et le v alors en finale absolue du mot devient son équivalent sourd : le f. D'où clef.(1)
En faisant quelques recherches, j’ai trouvé cette brève mais adéquate explication, et le caractère étymologique de cette dernière m’a donné envie d’aller voir quels pouvaient être les mots issus de la même racine que clé. Comme vous le constaterez, ils sont nombreux.
racine latine clau-/clav- : idée de fermeture.

Le nom latin clavis a naturellement évolué en clef, puis clé. Clavis avait à l’origine un synonyme clavus, qui a, quant à lui, évolué en clou.

Au début, les deux noms désignaient la même chose : les premières serrures romaines étaient en effet composées, le plus simplement du monde, de deux anneaux dans lesquels on passait une cheville ou un clou. Mais les serruriers romains ont peu à peu raffiné, et une distinction s’est faite entre une clavis qui ressemblait de plus en plus à une clé, et un clavus, qui restait toujours un clou.(2)


CLÉ ou CLEF ensemble de mots latins se rattanchant à une base clau- exprimant l’idée de «fermer».
1) clavis «clef»; diminutuf clavicula
2) clavus «clou»; diminutif clavellus; le mot clavus a aussi désigné un ornement, nœud de pourpre ou d’or sur un vêtement, d’où, par extension, la bande de pourpre, plus ou moins large selon le rand des personnages, qui bordait, à Rome, la toge des sénateurs ou des chevaliers; laticlavus «bande large»; angusticlavus «bande étroite»
3) claudĕre, clausus, «fermer» d’où dérivent les substantifs :
   a) claustrum et surtout plur. claustra «fermeture», «barrière»; d’où latin médiéval claustralis et claustrare;
   b) clausura «fermeture», «lieu bien fermé», remplacé en latin vulgaire par *clausĭtūra et *clausio;
   c) clausula «conclusion», remplacé en latin médiéval par clausa
4) en composition, le verbe clausere prenait la forme clūdĕre, -clusus; d’où concludere «fermer», «finir», «conclure»; excludere «ne pas laisser entrer»; includere «enfermer»; occludere «fermer»; percludere «obstruer»; recludere qui signifiait «ouvrir» en latin classique mais a pris en latin vulgaire le sens de «fermer»; en latin vulgaire s’est formé de plus le verbe *cludiniāre «cligner», «fermer l’œil à demi».

I. FAMILLE DE clavis ET clavus
   A. clavis
      1. clé ou clef, porte-clef;
      2. cheville, cheviller, chevillard «marchand qui vend la viande à la cheville, c.-à-d. dépecée, accrochée à des chevilles».
   B. clavus
      1. clou, clouer, déclouer, reclouer, clouter, cloutier, clouterie;
      2. clafoutis «gâteau composé d’une couche de fruits, recouverts d’une pâte liquide qu’on fait prendre au four», mot issu du crousement de foutre et claufir : latin clavo figere «fixer avec un clou».
   C. BASE -clav-
      1. claveau «maladie des moutons caractérisée par des pustules purulentes»;
      2. glaviot «crachat», glaviotter;
      3. clavelée «variole du mouton»;
      4. clavier, clavette, claviste;
      5. claveau (d’après clef-de-voûte);
      6. enclaver «enfermer sous clef», enclave, enclavement;
      7. clavecin «cymbale à clefs» c.-à-d. «à clavier»;
      8. clavicule;
      9. laticlave «tunique à bande large»;
      10. conclave «(chambre) fermée à clef»;
      11. autoclave «qui se ferme de lui-même».

II. FAMILLE DE claudere
   A. BASE -clo-
      1. clore, enclore, éclore «ouvrir», forclore;
      2. clos, closerie, enclos, éclosion;
      3. clôture «arrêt définitif», clôturer;
      4. clovisse.
   B. BASE cloi-
      1. cloison «clôture», cloisonnage, cloisonné, cloisonner, cloisonnement;
      2. cloître, cloîtrer,
   C. BASE cli-
      cligner, clignement, clin, clignoter, clignotement, clignotant.
   D. BASE -clu-
      1. conclure «enfermer», «convaincre d’une faute», «décider», «terminer», exclure, inclure;
      2. écluse «(eau) séparée (du courant)», écluser, éclusier;
      3. cluse «fermée»;
      4. reclus, perclus, inclus;
      5. conclusion, conclusif;
      6. exclusion, exclusif, exclusive, exclusivisme, exclusivité;
      7. forclusion;
      8. inclusion, inclusif, inclusivement;
      9. occlusion, occlusif, occlusive;
      10. réclusion.
   E. BASE clau-
      1. claustral, claustration, claustrer;
      2. clause «vers»;
      3. clausule;
      4. claustrophobie, claustrophobe;
      5. claustra «cloison ajourée».(3)
Ainsi, on constate que la racine clau- nous a donné de nombreux mots témoignant d’une idée de «fermeture». Pour ma part, j’ai été étonnée de découvrir la liste des termes suivants : conclusion, exclusion, inclusion, occlusion, perclusion, réclusion, tous liés par leur sens et tous construits de la même base morphologique (-clu-).

Toutefois, pour en revenir à notre questionnement initial, toutes ces informations étymologiques ne nous expliquent pas clairement pourquoi on demeure encore aujourd’hui avec deux graphies plutôt qu’une seule, pour le même mot. Profitons alors de cette liberté orthographique, par opposition au caractère habituellement contraignant de notre belle langue française et ses nombreuses règles! :)

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NB : Les formes précédées d’un astérique (*) sont des formes latines reconstituées, qui n’ont pas été attestées dans les textes.
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(1) Site Web Pourquois.com
(2) [GARRUS, René (2005). Les étymologies surprises. Éditions Belin, Paris.]
(3) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]

jeudi 20 octobre 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘orthographe’

→ «Accès interdit aux piètons*» ←

PIÉTON, ONNE
«adj. et n. m. et f.
ADJECTIF Réservé aux piétons. Une rue piétonne. SYN. Piétonnier.
NOM MASCULIN ET FÉMININ Personne qui va à pied. Les piétons ont la priorité au feu vert.»(1)

«n. et adj. 1. VX Fantassin. 2. MOD. (rare au fém.) Personne qui circule à pied. 3. Adj. À l’usage exclusif des piétons.»(2)

CORRECTION
Accès interdit aux piétons

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* Si j’osais une petite blague, je dirais que la personne qui a rédigé l’affichette était peut-être originaire de «Quèbec»… :)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(*) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

mercredi 19 octobre 2011

Sens initial

Vous a-t-on déjà demandé, à la banque par exemple, ou même à l’épicerie lorsque, avec votre carte de débit, vous retirez un montant additionnel à vos achats, d’ «initialer» le feuillet de transaction ou la facture, c’est-à-dire d’y apposer vos initiales?

INITIALER
«Impropriété pour parapher, parafer (une lettre, un contrat).»(1)

PARAPHER ou PARAFER
«v. tr. Apposer son parafe, c’est-à-dire signer de ses initiales un texte, une modification, etc. Toutes les pages du contrat doivent être paraphées (et non *initialées).»(1)

PARAPHE ou PARAFE
«Trait de plume ajouté à la signature proprement dite, ou signature abrégée, réduite aux initiales. Ce mot ne doit pas être pris pour un simple ‘‘synonyme’’ de signature(2)

Quant au terme initialiser, il se rapporte au domaine de l’informatique : «Mettre dans un état initial un circuit électronique, un programme informatique. Établir l’organisation initiale d’un support d’information (disque, disquette).»(1)

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [COLIN, Jean-Paul (2006). Dictionnaire des difficultés du français. Éditions Le Robert, collection Les usuels, Paris.]

mardi 18 octobre 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
«Vous avez voté pour mettre fin aux vieilles chicanes politiques surannées.» Par l’interprète de Radio-Canada, lors des propos de Jack Layton, le 3 mai dernier, à la suite des élections fédérales.

«…le film affiche fièrement son charme suranné rappelant le cinéma des années 50 et 60.» Critique de Manon Dumais du film Je suis timide, mais je me soigne, publiée en page 28 de l’édition du 23 juin 2011 du journal Voir.

SURANNÉ
«adj. Désuet. Des usages surannés. SYN. démodé.»(1)

«adj. 1. VX, DR. Qui a cessé d’être valable, dont le délai est expiré. 2. MOD. Qui a cessé d’être en usage, qui évoque une époque révolue. → antique, démodé, désuet, obsolète, vieilli, vieillot. Il a des idées surannées.arriéré, dépassé, périmé, rétrograde. 3. (PERSONNES) VX Qui est trop vieux pour le personnage qu’il joue. – LITTÉR. Qui a un caractère vieillot. ◊ CONTR. Actuel, 2. neuf, nouveau.»(2)

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

lundi 17 octobre 2011

Vendre un frigo à un esquimau?


Je ne sais pas pour vous, mais moi, un agent immobilier qui arrive à vendre un abribus, j’avoue que ça m’impressionne.

J’ai déjà hâte de connaître mes nouveaux voisins. Quoique, avec pareille fenestration, ils ont sûrement un petit côté exhibitionniste...

À moins que ce ne soit cette fille qui y habite? La pauvre : elle semble déjà avoir perdu ses clefs... :)

dimanche 16 octobre 2011

Lu – no 3

Quand : Le 15 octobre 2011.
Où : Sur le site Web CinémaMontréal.com.
Contexte : Quelqu’un laisse une critique à propos du film québécois Le bonheur des autres (voir la critique de«michele@» en date du 14 octobre 2011).

«L’histoire est intéressante mais les acteurs manquent de crédulité

CRÉDULITÉ
«n. f. Naïveté, facilité excessive à croire les choses.»(1)

Ainsi donc, on aurait des acteurs trop défiants, incrédules, méfiants, sceptiques et soupçonneux, et pas assez candides, confiants et naïfs? Tout un point de vue hein!

Notre critique en herbe aura plutôt voulu dire : Les acteurs manquent de crédibilité.

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* Exceptionnellement cette semaine, «entendu» devrait plutôt être changé pour «lu».
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

samedi 15 octobre 2011

Le mot nouveau du samedi

Contexte :
Dans des courriels reçus d’un magasin de chaussures européen. «2ème démarque : encore plus de soldes» ou «dernière démarque».



DÉMARQUE
«n. f. 1. JEUX Partie où l’un des joueurs diminue le nombre de ses points d’une quantité égale à celle des points marqués par l’adversaire. 2. COMM. Le fait de démarquer des marchandises, de les mettre en solde. Démarque avant inventaire.»(1)

«Nom commun féminin. 1. Rabais, diminution d'un prix de vente. 2. Perte constatée lors de l’inventaire.»(2)

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(1) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(2) Wiktionnaire

vendredi 14 octobre 2011

Hôte et otage

À titre d’hôte, vous pouvez aussi bien recevoir qu’être reçu. Mais quel lien supposeriez-vous avec l’otage, qui lui est généralement retenu de force?
Hospes, en latin, c’était aussi bien celui qui recevait que celui qui était reçu, tant les lois d’hospitalité étaient fondées sur la réciprocité de l’accueil. Hospitem, accusatif de hospes, devint hôte en français, où le double sens subsiste.

À la fin de l’Antiquité apparut un dérivé hospitaticum, désignant une obligation d’héberger. Hospitaticum devint ostage en ancien français, où il signifia «hébergement». Plus particulièrement, il désigna l’hébergement dans une famille seigneuriale d’un membre d’une autre famille comme garantie d’un accord ou d’un traité. Puis il désigna la personne retenue en garantie. C’est dans ce sens qu’il subsiste, sous la forme otage, à ceci près que l’ «hébergement» n’est plus l’effet d’un contrat, mais d’un coup de force.
[…]
Hospitale, neutre de hospitalis, devint un nom signifiant «maison d’accueil». Par transmission populaire, il aboutit à hôtel, et à hôpital par transmission savante.(1)
HÔTE famille du latin hospes, -itis, «qui reçoit un étranger et, le cas échéant, est reçu par lui en réciprocité»; d’où hospitium «hospitalité» et «logement réservé à un hôte»; hospitalis «hospitalier’’ et hospitalia, neutre plur. substantivé «chambres d’hôtes»; hospitalitas «hospitalité’’.
1. hôte, hôtesse;
2. hôtel, hôtelier, hôtellerie, hostellerie, motel;
3. otage;
4. hôpital;
5. hospitalier, hospitalité, inhospitalité, inhospitalier, hospitaliser, hospitalisation;
6. hospice.(2)
En espérant que lorsque vous serez reçu comme hôte, qu’on ne vous gardera pas otage pour la nuit, ou même pour quelques jours, mais bien que vous y serez de votre plein gré.

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(1) [GARRUS, René (2005). Les étymologies surprises. Éditions Belin, Paris.]
(2) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]

jeudi 13 octobre 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘pléonasme’

→ «Jean en denim, de Levi’s»←

Le pléonasme* du mois!

Un jean en coton, un jean en corduroy, un pantalon de denim : oui, ça peut aller. Jean indiquant la coupe à cinq poches que l’on connaît avec coutures visibles, mais dans un tissu autre que le denim; et denim indiquant le fort textile bleu utilisé pour une coupe autre que le jean, une coupe plus ‘propre’, moins sport par exemple. Mais un jean en denim? Ne trouvez-vous pas que c’est un peu comme dire «un perfecto en cuir»? Est-ce que, par défaut, le perfecto n’est pas nécessairement en cuir, comme le jean, nécessairement en denim (lorsque non spécifié, bien sûr)?

JEAN ou JEANS
«n. m. 1. Pantalon de toile. 2. Toile qui sert à confectionner ce pantalon.»(1)
«n. m. 1. ANGLIC. Pantalon de toile très solide (bleue à l’origine → blue-jean), à coutures apparentes. 2. Toile très serrée et très solide servant à confectionner des vêtements. → denim. 3. Pantalon coupé comme un jean. Un jean de velours, en daim.»(2)

DENIM
«n. m. Tissu épais servant à la fabrication des jeans(1)
«n. m. ANGLIC. Tissu sergé servant à fabriquer les jeans. → jean(2)

PERFECTO
«nom commun masculin 1. Blouson de cuir de cheval, noir, à fermeture éclair, doté de poches facilement accessibles et destinée [sic], au départ, aux besoins des motards.»(3)

Bingo! Ces définitions nous démontrent bien que le sens même de jean comprend, intrinsèquement et par défaut, celui de denim (le Robert donne même les deux termes comme synonymes, lorsqu’il est question du sens de «textile» pour jean).

CORRECTION
Jean, de Levi’s

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* PLÉONASME
«n. m. DIDACT. Terme ou expression qui ne fait qu’ajouter une répétition à ce qui vient d’être énoncé. → redondance, tautologie.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(3) Wiktionnaire

mercredi 12 octobre 2011

Face à face linguistique

À force de constamment me préoccuper de la qualité de la langue et de soupçonner les formulations fautives, j’en viens parfois à douter de certaines formules correctes. Toutefois, cet état quasi-constant de doute en est un fort utile qui me permet de demeurer alerte et de régulièrement vérifier mes connaissances linguistiques, en confirmant ou infirmant ces doutes. C’est ce que j’ai récemment fait avec la locution face à, que je soupçonnais, sans en être certaine, d’être fautive dans certains contextes.

FACE À
«loc. prép. Devant, vis-à-vis de. Une maison face à la mer.
NOTE. On abuse actuellement de cette locution. Dans de nombreux emplois, on lui préférera les locutions suivantes, selon le contexte : par rapport à, pour, quant à, relativement à, sur, vis-à-vis de. Les avis sont partagés relativement (et non *face) à cette question. Devant (et non *face à) ce problème, nous devons réagir.»(1)
À l’origine, face à signifiait «le visage tourné vers». Aujourd’hui, cette locution prépositive signifie «en faisant face à, vis-à-vis de, en face de», et la notion de visage est tantôt présente, tantôt complètement disparue. Employée avec des noms désignant des lieux, face à exprime essentiellement une vision d’orientation horizontale.
[…]
D’abord limité aux noms concrets, l’emploi de face à s’est ensuite étendu aux noms abstraits. Il y a alors eu, comme cela s’est produit pour d’autres prépositions, une extension du sens de cette locution. Dans ces cas, de plus en plus fréquents, face à devient synonyme d’expressions telles que : en présence de, en opposition à, contre. On remarque que l’emploi de face à devant des noms abstraits apparaît habituellement dans des contextes où l’idée d’affrontement ou de difficulté est présente.
[…]
Par ailleurs, il faut prendre garde de ne pas utiliser face à de façon abusive à la place de n’importe quelle locution prépositive : face à n’est pas nécessairement synonyme de quant à, par rapport à, relativement à, au sujet de, en ce qui concerne, pour ce qui est de, sur, pour, envers.(2)
Comme on le constate, la locution face à n’est pas systématiquement fautive, en autant qu’on l’utilise, avec des noms abstraits, lorsqu’il y a idée d’affrontement ou de difficulté. Le meilleur truc serait sûrement d’essayer les autres locutions proposées et d’en adopter une, lorsque le sens de ce qu’on veut communiquer est respecté.

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NB : N’hésitez pas à consulter le site de la Banque de dépannage linguistique(2) pour y trouver des exemples.
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) Banque de dépannage de l’Office québécois de la langue française

mardi 11 octobre 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
Lu sur le blog d’ioudgine, dans son billet du 22 juin 2011. «Vous savez que je ne peux rien faire pour vous si vous vous entêtez à saborder mon travail?»

SABORDER
«v. tr., pronom.
VERBE TRANSITIF
1. (MAR.) Faire couler un navire. 2. (FIG.) Détruire, mettre fin à. Saborder son entreprise, un parti politique.
VERBE PRONOMINAL
1. (MAR.) Couler volontairement son navire. 2. (FIG.) Anéantir, détruire volontairement une entreprise, une organisation. Le Rassemblement pour l’indépendance nationale s’est sabordé.»(1)

«v. tr. 1. Percer (un navire) au-dessous de la flottaison dans le but de le faire couler. – PRONOM. Se saborder : couler volontairement son navire. 2. Saborder son entreprise, se saborder, mettre fin volontairement aux activités de son entreprise.»(2)

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

lundi 10 octobre 2011

Crédibilité 101


N’y a-t-il que moi que la photo sur cette affiche immobilière agace? Chaque fois que je passe devant, je me passe systématiquement la remarque : «My! Que cette agent n’a pas l’air crédible, ou professionnelle, sur cette photo!» La pose ne convient pas du tout, à mon avis.

dimanche 9 octobre 2011

Entendu – no 18

Quand : Le dimanche 2 octobre 2011, vers 21h.
Où : À l’émission Tout le monde en parle, sur les ondes de Radio-Canada.
Contexte : Lise Watier, invitée, parle du fait que sa compagnie de cosmétiques a été la première, il y a plusieurs années, à lancer une ligne de produits à base d’aloe vera.

«Moi je vivais au Mexique, à l’époque, avant de me lancer dans les cosmétiques; et à chaque fois que quelqu’un se brûle, ou à chaque fois qu’un homme perd ses cheveux, ou qu’on a un coup de soleil, tout le monde allait chercher le gel de la plante, et les Mexicains s’induisaient les cheveux de ce gel-là; supposément, c’était bon pour les cheveux…»
INDUIRE
«v. tr. 1. (VX) Inciter, pousser à. 2. Conclure par induction. 3. Être la cause de, avoir pour effet.»(1)
«v. tr. 1. VIEILLI Amener, encourager à (qqch., faire qqch.). → conduire, convier, engager, inciter, inviter, porter, pousser. 2. Trouver par l’induction. → conclure, inférer. 3. PHYS. Soumettre aux effets de l’induction.»(2)
Madame Watier aura plutôt voulu dire : «les Mexicains s’enduisaient les cheveux de ce gel-là». De forme similaire, certes, mais de sens bien différent, toutefois.
ENDUIRE
«v. tr. Recouvrir une surface d’en enduit, d’une préparation relativement liquide. Enduire de gel ses cheveux.»(1)
«v. tr. Recouvrir (une surface) d’une matière plus ou moins molle qui l’imprègne. → couvrir.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

samedi 8 octobre 2011

Le mot nouveau du samedi

Contexte :
Dans le film La chèvre (1981), lorsque le Président s’adresse à François Perrin (Pierre Richard), vers la 14e minute du film. «Voyez-vous, Monsieur Meilleur qui vous connaît bien a affirmé que vous aviez une sagacité, un esprit déductif peu commun.»

SAGACITÉ
«n. f. Pénétration(a) d’esprit. Une recherche d’une grande sagacité. SYN. intelligence; profondeur.»(1)
«n. f. Pénétration(a) faite d’intuition, de finesse et de vivacité de l’esprit. → clairvoyance, finesse, perspicacité.CONTR. Aveuglement.»(2)

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(a) PÉNÉTRATION
«n. f. 3. Qualité de l’esprit, facilité à comprendre, à connaître. → acuité, clairvoyance, finesse, intelligence, lucidité, perspicacité, sagacité. ‘‘ ‘‘Marcel Proust, c’est le diable’’ avait dit un jour Alphonse Daudet, à cause de sa pénétration inquiétante et surhumaine des mobiles des autres’’ (Maurois).»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

vendredi 7 octobre 2011

Caustique, chômage et encre

Qu’ont d’après vous en commun les mots ci-dessus? Quel est le lien qui pourrait bien unir ces trois concepts? À première vue, ça ne semble pas évident. Pourtant :
racine grecque kau- : idée de brûlure
[…]
L’adjectif kaustikos signifiait «brûlant, capable de détruire en brûlant». Le français savant en a tiré caustique, employé aujourd’hui au sens propre (soude caustique) ou au sens figuré (un esprit caustique).
[…]
Muni du préfixe en-, les composés enkauston et enkaustikê se rapporataient à l’usage de la cire chaude. Notre mot encaustique désigne aujourd’hui une cire qui peut être parfaitement froide. Mais les Anciens se servaient de la cire chaude pour fabriquer de la peinture […]. Le mot enkauston finit par signifier «peinture». Les Latins empruntèrent aux Grecs le procédé, et le mot avec, dont ils firent encaustum. Peu à peu, l’emploi du mot finit par être réservé à une peinture employée pour la calligraphie. Or, encaustum était accentué sur la voyelle initiale : éncaustum. Ce qui devait arriver arriva : le mot finit par se réduire à une seule syllabe, et ce fut encre […].
Le nom grec kauma signifiait «brûlure», et en particulier, «chaleur torride’’. Emprunté par le latin sous la forme cauma, il donna naissance dans cette langue à un verbe caumare signifiant «cesser le travail pendant la grosse chaleur». De caumare est issu chômer, qui signifia d’abord «cesser le travail à l’occasion d’une fête», et qui, comme chacun le sait, signifie aujourd’hui «ne pas trouver d’emploi sur le marché du travail».(1)
CHÔMER ensemble de mots où se trouve représentée la racine du grec kaiein «brûler», issu de kaw-yein. – Dérivés : 1) kauma «brûlure», en particulier «forte chaleur du soleil»; kautêr «fer brûlant pour cicatriser»; kaustikos «qui brûle» 2) egkaiein «peindre à l’encaustique»; egkaustikê (teknhê) «art de peindre à l’encaustique» 3) hypokaustos «chauffé par en dessous» 4) holokaustos «(sacrifice) où l’on brûle entièrement (la victime)».

I. MOTS POPULAIRES
   1. chômer, chômage, chômeur;
   2. encre, encrier, encrer, encrage.
II. MOTS D’EMPRUNT
   calme, calmer, calmement, accalmie.
III. MOTS SAVANTS
   A. BASE -caust-
      1. encaustique, encaustiquer;
      2. hypocauste;
      3. holocauste;
      4. caustique, causticité.
   B. BASE -caut-
      cautère, cautériser, cautérisation, thermocautère.(2)
Alors, à vos stylos, chômeurs : il faut avoir le verbe caustique et l’encre assurée pour dénicher l’emploi rêvé! Même par temps d’accalmie.

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(1) [GARRUS, René (2005). Les étymologies surprises. Éditions Belin, Paris.]
(2) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]

jeudi 6 octobre 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘syntaxe’

→ «Faites votre déclaration d’IMPÔT
par des professionnels» ←

La phrase de cette semaine sera un peu plus complexe à expliquer, bien que les gens de langue maternelle française ressentiront tout de suite la caractère erroné de la phrase.

La forme faites est l’impératif présent du verbe faire. Ainsi, lorsqu’on utilise cette forme, c’est d’ordinaire pour ordonner ou suggérer à quelqu’un de «faire quelque chose». Ici, on pourrait très bien dire : Faites votre déclaration d’impôt.

Le problème se pose avec l’ajout de la préposition par, qui introduit un complément d’agent qui n’a visiblement aucun verbe passif auquel s’accrocher (c.-à-d. aucun verbe duquel il puisse être le sujet), puisque le seul verbe de la phrase est faites, à la voix active, qui a déjà pour sujet «vous» (sous-entendu, puisqu’à la 2e personne du pluriel), alors que le complément de par est ici explicite et à la 3e personne du pluriel (des professionnels). On se retrouve donc ici avec deux sujets pour un seul verbe, d’où l’agrammaticalité de la phrase.
Le complément d’agent, que l’on rencontre dans les constructions à la voix passive, peut être introduit par les prépositions par et de. C’est toutefois la préposition par qui est de loin la plus fréquente.

Le complément se construit avec la préposition par quand il s’agit, entre autres, d’un verbe exprimant clairement une action; l’accent est alors mis sur l’action même exprimée par le verbe.

Exemples :
- Les malfaiteurs ont été identifiés par de nombreux témoins.
- Les analyses seront menées par des spécialistes.
- Sa maison a été décorée par un des meilleurs décorateurs.
- Le groupe de manifestants était entouré par les policiers.(1)
Il faut ainsi ajouter un verbe, à la voix passive, duquel des professionnels pourra être la sujet.

CORRECTION
Faites faire votre déclaration d’IMPÔT par des professionnels*

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* De la même façon, on aurait pu dire, à l’indicatif présent : Vous faites faire votre déclaration d’impôt par des professionnels. L’impératif n’y change rien.
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(1) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française

mercredi 5 octobre 2011

Avoir de la suite dans les idées

Encore cette semaine, je vous présenterai une tournure tellement lue, vue et entendue, qu’il est fort probable que vous ne soupçonniez pas son caractère fautif. En voici un exemple, que j’ai lu le 12 septembre dernier, sur le site sympatico.ca : «Le taux de chômage a augmenté de 0,1 point de pourcentage pour s'établir à 7,3% en août. Durant l'année 2011, vous êtes-vous retrouvé(e) au chômage suite à la perte de votre emploi?»

SUITE À
«Dans le corps d’un texte, locution à remplacer par à cause de, à la suite de, en conséquence de, par suite de. À cause d’une (et non *suite à une) panne d’électricité…»(1)

«(votre lettre, votre demande, etc.) Dans une formule d’introduction, on écrira plutôt comme suite à, en réponse à. Comme suite à (et non *suite à) votre appel téléphonique…»(1)

«[L]ocution du langage commercial qui n’est pas à recommander : Suite à votre lettre du… On dira mieux : En réponse à votre lettre du…»(2)
La locution suite à est souvent employée comme formule d’introduction, particulièrement dans la correspondance. Cette formule est parfois critiquée; cependant, tout comme la locution comme suite à, elle est acceptable dans la correspondance commerciale et administrative.
[…]
Dans la langue soignée, on évitera d’employer la locution suite à comme formule d’introduction; selon le contexte, on lui préférera les locutions en réponse à, pour donner suite à, pour faire suite à ou en référence à.
[…]
Par ailleurs, il vaut mieux utiliser la locution suite à uniquement comme formule d’introduction dans la correspondance. Dans d’autres contextes, pour exprimer entre autres la cause, on pourra la remplacer par à cause de, à la suite de, après, en conséquence de ou par suite de.(3)

Ainsi, vous êtes en droit d’utiliser la locution suite à comme formule d’introduction dans une correspondance commerciale ou administrative, sans craindre que je vienne vous réprimander. Dans tout autre contexte, vous devrez toutefois songer à reformuler.

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NB : Je vous conseille de consulter le site de la Banque de dépannage linguistique(3) pour y lire quelques exemples.
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [THOMAS, Adolphe V. (2007). Dictionnaire des difficultés de la langue française. Éditions Larousse, Paris.]
(3) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française

mardi 4 octobre 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
Lu sur le blog d’ioudgine, dans son billet du 22 juin 2011. «Les personnes qui font preuve de prodigalité, d’intempérance ou d’oisiveté si leur comportement les expose à tomber dans le besoin ou compromet l’exécution de leurs obligations familiales.»

PRODIGALITÉ
«n. f. 1. Caractère d’une personne prodigue(a). SYN. libéralité. 2. (AU PLUR.) Dépenses excessives. SYN. gaspillage; largesses.»(1)

«n. f. 1. Caractère, défaut d’une personne prodigue(a). → générosité, largesse. 2. (Souvent au plur.) Dépense excessive. 3. FIG. et LITTÉR.excès, profusion, surabondance. ◊ CONTR. Avarice, cupidité, économie; rareté.»(2)

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(a) PRODIGUE
«n. m. 1. Dépensier. Un héritier prodigue. 2. (FIG.) Qui distribue abondamment. Être prodigue de paroles. NOTE. En ce sens, l’adjectif se construit avec la préposition de(1)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]

lundi 3 octobre 2011

Mannequins pudiques


Aperçu dans la vitrine d’une boutique qui fermait ses portes pour de bon.

Amusant et bien pensé.

dimanche 2 octobre 2011

Entendu – no 17

Quand : Le samedi 24 septembre 2011, en matinée.
Où : Sur les ondes de LCN, Le canal nouvelles.
Contexte : La journaliste du reportage parle des photos et des vidéos qui auraient été prises de débris d’un satellite qui se seraient écrasés en Alberta.

«Il est très difficile de décerner* quoi que ce soit.»

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* La journaliste aura bien évidemment voulu dire discerner.

samedi 1 octobre 2011

Le mot nouveau du samedi

Bonjour et bon samedi, amis lecteurs. Je me suis récemment aperçue du fait que j’accumulais les mots nouveaux, lus ou entendus, plus vite que je ne pouvais les partager avec vous. Pour cette raison, je publierai dorénavant deux billets Le mot nouveau par semaine, soit les mardis et samedis. Les billets Entendu, lorsque j’en aurai, seront donc déplacés les dimanches. Bonne lecture.

Contexte :
Dans le 2e épisode de la 8e saison de Seinfeld, intitulé The Voice, vers la 15e minute, voici ce qu’affichaient les sous-titres français.
«Jerry : Au revoooir, Kramer.
Kramer : Jerry, mon ami, écoute-moi. Oublie cette voix.
Jerry : Ah bon?
Kramer : C’est éculé.
George : Je te l’avais dit.»

ÉCULÉ, EE
«adj. 1. Usé, en parlant du talon d’une chaussure. Des pantoufles éculées. 2. (FIG.) Qui a perdu son intérêt pour avoir trop servi. Une blague éculée. SYN. défraîchi; usé.»(1)

«adj. 1. Dont le talon est usé, déformé. 2. FIG. Usé, défraîchi à force d’être ressassé. ◊ CONTR. 2. Neuf, original.»(2)

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]