Certains termes sont tellement «passés dans l’usage» qu’on ne se doute à peu près pas qu’ils sont fautifs. La phrase suivante, entendue dans le téléroman Les sœurs Elliot (1re saison, 2e épisode) : «On va rater le momentum» en est ici un bel exemple.
MOMENTUM
«Anglisicme pour impulsion, circonstances (favorables), lancée. Il faut profiter des circonstances (et non du *momentum).»(1)
«Momentum est un mot latin qui tente depuis peu de se faufiler en français par l’intermédiaire de l’anglais; c’est un terme à la mode dont on use et abuse depuis quelque temps, notamment dans le langage journalistique. Plusieurs équivalents français peuvent lui être substitués selon le contexte : élan, impulsion, lancée, force, essor, allure, vitesse (de croisière), rythme, dynamisme, vigueur, énergie, conjoncture (favorable) ou conditions (favorables), etc.
Le mot est souvent employé dans des expressions telles que profiter du momentum, créer un momentum, avoir le momentum, garder le momentum, qui pourraient être rendues par des tours comme profiter de l’impulsion du moment, de circonstances favorables, ou encore créer une dynamique, avoir le vent en poupe, continuer sur sa lancée, garder le rythme, être porté par, etc. On parle également souvent d’un momentum favorable pour dire que le temps, la situation, la conjoncture se prête bien, ou est propice, à une action quelconque.
Il ressort qu’avec autant d’équivalents pouvant rendre la même notion, et permettant même de subtiles nuances, la langue française n’a aucun besoin de cet anglicisme.
Exemples fautifs :
- Une victoire dans le débat donnerait un momentum à la campagne du candidat.
- En politique, les plus expérimentés savent profiter du momentum.
- Cette conférence internationale devrait permettre de créer le momentum politique indispensable à la relance du processus de paix.
- Après avoir facilement remporté la première manche, le favori a perdu son momentum et a finalement dû s’incliner devant son adversaire.
On dira plutôt :
- Une victoire dans le débat donnerait une avance (ou assurerait une longueur d’avance) au candidat dans la campagne.
- En politique, les plus expérimentés savent profiter de l’impulsion du moment.
- Cette conférence internationale devrait permettre de créer une dynamique indispensable (ou une conjoncture favorable) à la relance du processus de paix.
- Après avoir facilement remporté la première manche, le favori a perdu son élan (ou n’a pas su garder le rythme) et a finalement dû s’incliner devant son adversaire.»(2)
Les trois sœurs Elliot auraient ainsi mieux fait de dire «On va rater les circonstances favorables», ou encore «On va rater l’occasion, le moment clé»… Ce qui, bien évidemment, ne les aurait pas empêchées de rater ledit moment, de toute façon.
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) Banque de dépannage de l’Office québécois de la langue française
mercredi 31 août 2011
mardi 30 août 2011
Le mot nouveau du mardi
Contexte :
Au Téléjournal de Radio-Canada, le 22 août dernier, vers 22h09, à propos du décès de Jack Layton, lors d’une discussion entre Emmanuelle Latraverse et Céline Galipeau.
«EL : Et c’est son optimistme, son jovialisme même, par moments…
CG : Qu’on critiquait d’ailleurs, beaucoup, enfin nous, les journalistes.
EL : Oui, c’est ça. …lui a valu beaucoup de critiques, beaucoup de quolibets pendant des années.»
QUOLIBET
«n. m. Raillerie malveillante.»(1)
«n. m. Propos gouailleur(a), plaisanterie à l’adresse de qqn. → raillerie.»(2)
--
(a) GOUAILLEUR
«adj. Qui gouaille(b), qui aime à railler.»(2)
(b) GOUAILLER
«v. tr. VIEILLI Railler sans délicatesse. → plaisanter, railler. 2. v. intr. MOD. Dire des railleries. → se moquer.»(2)
-----
(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
Au Téléjournal de Radio-Canada, le 22 août dernier, vers 22h09, à propos du décès de Jack Layton, lors d’une discussion entre Emmanuelle Latraverse et Céline Galipeau.
«EL : Et c’est son optimistme, son jovialisme même, par moments…
CG : Qu’on critiquait d’ailleurs, beaucoup, enfin nous, les journalistes.
EL : Oui, c’est ça. …lui a valu beaucoup de critiques, beaucoup de quolibets pendant des années.»
QUOLIBET
«n. m. Raillerie malveillante.»(1)
«n. m. Propos gouailleur(a), plaisanterie à l’adresse de qqn. → raillerie.»(2)
--
(a) GOUAILLEUR
«adj. Qui gouaille(b), qui aime à railler.»(2)
(b) GOUAILLER
«v. tr. VIEILLI Railler sans délicatesse. → plaisanter, railler. 2. v. intr. MOD. Dire des railleries. → se moquer.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
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lundi 29 août 2011
Stationnement [très!] longue durée
Attention! Si vous vous garez à cet endroit, vous serez OBLIGÉ d’y rester stationné durant quatre heures. Si si! Le panneau le dit.
Un cercle vert, ça signifie une «obligation», si je me rappelle bien mes cours de conduite… Le caractère facultatif du stationnement serait normalement un P noir sur fond blanc, tout simplement.
Pensez-y bien avant de vous garer là! ;)
samedi 27 août 2011
Entendu – no 12
Quand : Le 15 août 2011, vers 18h05.
Où : Au Téléjournal de Radio-Canada.
Contexte : Propos d’Yves Bolduc, ministre de la santé, lors d’un reportage concernant les attentes de plus de 48 heures dans les urgences de Montréal.
«Il faut relativer* les choses.»
Est-ce ça, «l’art d’économiser ses mots»? En en tronquant des syllabes?
--
* Le ministre aura plutôt voulu dire : «Il faut relativiser les choses.»
Où : Au Téléjournal de Radio-Canada.
Contexte : Propos d’Yves Bolduc, ministre de la santé, lors d’un reportage concernant les attentes de plus de 48 heures dans les urgences de Montréal.
«Il faut relativer* les choses.»
Est-ce ça, «l’art d’économiser ses mots»? En en tronquant des syllabes?
--
* Le ministre aura plutôt voulu dire : «Il faut relativiser les choses.»
vendredi 26 août 2011
Hyponose et sommeil
Selon vous, quelle peut être la racine commune des mots hypnose et sommeil? À première vue, il semble difficile de se prononcer. Pourtant, les deux mots sont non seulement sémantiquement liés, mais ils le sont aussi étymologiquement.
«De l’Indo-européen swopno/swpno : sommeil.
La forme swpno donna en grec supnos, puis hupnos, nom du sommeil. Le nom hypnose, désignant une sorte de sommeil artificiellement provoqué, a été forgé au XIXe siècle, d’après hupnos. […] En latin, la forme swopno a donné sopnus, puis somnus, devenu en français somme (‘‘faire un somme’’). Sommeil est issu du diminutif somniculus, ‘‘petit somme’’.»(1)
«SOMMEIL
famille d’une racine indo-européenne swep- ‘‘dormir’’. En grec hupnos ‘‘sommeil’’. En latin 1) somnus (reposant sur swop-no-), diminutif bas latin somnīcūlus ‘‘état de celui qui dort’’, d’où somnium ‘‘songe, rêve’’ et somniare ‘‘rêver’’; latin insomnis ‘‘privé de sommeil’’, et insomnia, plur. neutre ‘‘insomnie’’; somnifer ‘‘qui apporte le sommeil’’ 2) sopor, -oris ‘‘force qui endort’’, d’où sopīre ‘‘endormir’’.
I. MOTS LATINS DE LA FAMILLE DE somnus
A. MOTS POPULAIRES
1. sommeil, sommeiller, ensommeillé;
2. somme, assommer, assommant, assommeur, assommoir;
3. songe, songer, songeur, songerie, songecreux.
B. MOTS SAVANTS
1. somnolence, somnolent, somnoler;
2. somnifère;
3. insomnie, insomniaque, insomnieux;
4. somnambule.
II. MOTS LATINS DE LA FAMILLE DE sopor
1. assouvir, assouvissement;
2. assoupir, assoupissement;
3. soporifique.
III. MOTS SAVANTS D’ORIGINE GRECQUE
hypn(o)- : grec hupnos 1er élément de mots savants, ex. : hypnotique, hypnose, hypnotiser, hypnotiseur, hypnotisme, hypnagogique.»(2)
En espérant que ce billet n’ait pas été trop soporifique…
-----
(1) [GARRUS, René (2005). Les étymologies surprises. Éditions Belin, Paris.]
(2) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]
«De l’Indo-européen swopno/swpno : sommeil.
La forme swpno donna en grec supnos, puis hupnos, nom du sommeil. Le nom hypnose, désignant une sorte de sommeil artificiellement provoqué, a été forgé au XIXe siècle, d’après hupnos. […] En latin, la forme swopno a donné sopnus, puis somnus, devenu en français somme (‘‘faire un somme’’). Sommeil est issu du diminutif somniculus, ‘‘petit somme’’.»(1)
«SOMMEIL
famille d’une racine indo-européenne swep- ‘‘dormir’’. En grec hupnos ‘‘sommeil’’. En latin 1) somnus (reposant sur swop-no-), diminutif bas latin somnīcūlus ‘‘état de celui qui dort’’, d’où somnium ‘‘songe, rêve’’ et somniare ‘‘rêver’’; latin insomnis ‘‘privé de sommeil’’, et insomnia, plur. neutre ‘‘insomnie’’; somnifer ‘‘qui apporte le sommeil’’ 2) sopor, -oris ‘‘force qui endort’’, d’où sopīre ‘‘endormir’’.
I. MOTS LATINS DE LA FAMILLE DE somnus
A. MOTS POPULAIRES
1. sommeil, sommeiller, ensommeillé;
2. somme, assommer, assommant, assommeur, assommoir;
3. songe, songer, songeur, songerie, songecreux.
B. MOTS SAVANTS
1. somnolence, somnolent, somnoler;
2. somnifère;
3. insomnie, insomniaque, insomnieux;
4. somnambule.
II. MOTS LATINS DE LA FAMILLE DE sopor
1. assouvir, assouvissement;
2. assoupir, assoupissement;
3. soporifique.
III. MOTS SAVANTS D’ORIGINE GRECQUE
hypn(o)- : grec hupnos 1er élément de mots savants, ex. : hypnotique, hypnose, hypnotiser, hypnotiseur, hypnotisme, hypnagogique.»(2)
En espérant que ce billet n’ait pas été trop soporifique…
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(1) [GARRUS, René (2005). Les étymologies surprises. Éditions Belin, Paris.]
(2) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]
jeudi 25 août 2011
La faute du jeudi – catégories ‘grammaire’ (et ‘typographie’ pour les yeux aguerris)
TEL QUEL
«Tel se prête à différents emplois; il peut être adjectif qualificatif ou indéfini, ou encore pronom indéfini.
Comme adjectif qualificatif, tel peut signifier ‘‘pareil, semblable’’. Son accord ne pose alors aucun problème puisqu’il s’accorde avec le nom (ou le pronom) qu’il qualifie.
Exemple :
- Nous avons accepté leur offre telle quelle.
(Telle et quelle s’accordent avec offre.)»(1)
«Tel quel. Sans changement, dans l’état où il ou elle se trouve.
Cette maison, je l’ai retrouvée telle quelle, pareille à ce qu’elle était il y a de cela 30 ans.
NOTE. La locution s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel elle se rapporte.»(2)
CORRECTION
Savourez les Baguettes croustillantes telles quelles, ...
--
NB : Un bravo supplémentaire aux yeux-de-lynx qui auront remarqué la double espace entre collation et rapide, dans l’antépénultième ligne.
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(1) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2003). La nouvelle grammaire en tableaux, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
mercredi 24 août 2011
Pizza congélée ou pizza surgelée?
Lorsque l’on conserve des aliments au congélateur, doit-on parler d’aliments congelés ou surgelés? Je me suis récemment posé la question, ne connaissant pas la réponse.
CONGELER
«v. tr., pronom.
VERBE TRANSITIF
Soumettre au froid pour conserver (au-dessous du point de congélation). Congeler des framboises pour l’hiver.
VERBE PRONOMINAL
Devenir solide sous l’action du froid, en parlant d’un liquide. L’eau se congèle à 0º.»(1)
«v. tr. 1. Faire passer à l’état solide par l’action du froid. → figer, geler, solidifier. 2. COUR. Soumettre au froid (-18ºC) pour conserver. → frigorifier, surgeler. 3. Désorganiser (les chairs) par un froid excessif. → geler, glacer. ◊ CONTR. Décongeler, dégeler, fondre, liquéfier.»(2)
SURGELER
«v. tr. Soumettre à une congélation à très basse température. Cette coopérative agricole surgèle ses denrées périssables.»(1)
«v. tr. Traiter par surgélation (un produit alimentaire). → congeler.»(2)
CONGÉLATION
«n. f. Conservation des aliments par le froid (au-dessous du point de congélation).
NOTE. Ne pas confondre avec les noms suivants :
- réfrigération, conservation par le froid (au-dessus du point de congélation);
- surgélation, congélation à l’aide d’un procédé industriel.»(1)
SURGÉLATION
«n. f. Congélation à l’aide d’un procédé industriel, très rapide et à très basse température.»(1)
«TECHN. Congélation rapide, à très basse température.»(2)
Il semble donc, bien que Le Robert donne les deux mots comme synonymes, que la congélation soit un procédé lent, sous une température moins froide que celle de la surgélation, opération qui consiste en un procédé industriel et rapide.
-----
(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
CONGELER
«v. tr., pronom.
VERBE TRANSITIF
Soumettre au froid pour conserver (au-dessous du point de congélation). Congeler des framboises pour l’hiver.
VERBE PRONOMINAL
Devenir solide sous l’action du froid, en parlant d’un liquide. L’eau se congèle à 0º.»(1)
«v. tr. 1. Faire passer à l’état solide par l’action du froid. → figer, geler, solidifier. 2. COUR. Soumettre au froid (-18ºC) pour conserver. → frigorifier, surgeler. 3. Désorganiser (les chairs) par un froid excessif. → geler, glacer. ◊ CONTR. Décongeler, dégeler, fondre, liquéfier.»(2)
SURGELER
«v. tr. Soumettre à une congélation à très basse température. Cette coopérative agricole surgèle ses denrées périssables.»(1)
«v. tr. Traiter par surgélation (un produit alimentaire). → congeler.»(2)
CONGÉLATION
«n. f. Conservation des aliments par le froid (au-dessous du point de congélation).
NOTE. Ne pas confondre avec les noms suivants :
- réfrigération, conservation par le froid (au-dessus du point de congélation);
- surgélation, congélation à l’aide d’un procédé industriel.»(1)
SURGÉLATION
«n. f. Congélation à l’aide d’un procédé industriel, très rapide et à très basse température.»(1)
«TECHN. Congélation rapide, à très basse température.»(2)
Il semble donc, bien que Le Robert donne les deux mots comme synonymes, que la congélation soit un procédé lent, sous une température moins froide que celle de la surgélation, opération qui consiste en un procédé industriel et rapide.
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
mardi 23 août 2011
Le mot nouveau du mardi
Contexte :
Lu dans un article paru sur le site synchro-blogue, en juin dernier. «Google[,] chantre de la liberté d’expression[,] se met à agir étrangement. Au-delà de la propagande haineuse et de la pornographie, Google bloque aussi certains résultats ayant trait[,] selon la compagnie de Mountain View[,] à la violation des droits d’auteurs.»
CHANTRE
«n. m. 1. Personne qui chante dans un service religieux. 2. (FIG.) Poète, défeuseur d’une cause.»(1)
« n. m. 1. Chanteur dans un service religieux. 2. VX Chanteur. FIG. et POÉT. Poète épique ou lyrique. – Personne qui célèbre (qqn, qqch).»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
Lu dans un article paru sur le site synchro-blogue, en juin dernier. «Google[,] chantre de la liberté d’expression[,] se met à agir étrangement. Au-delà de la propagande haineuse et de la pornographie, Google bloque aussi certains résultats ayant trait[,] selon la compagnie de Mountain View[,] à la violation des droits d’auteurs.»
CHANTRE
«n. m. 1. Personne qui chante dans un service religieux. 2. (FIG.) Poète, défeuseur d’une cause.»(1)
« n. m. 1. Chanteur dans un service religieux. 2. VX Chanteur. FIG. et POÉT. Poète épique ou lyrique. – Personne qui célèbre (qqn, qqch).»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
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lundi 22 août 2011
En veillant su’l’perron, par les beaux soirs d’été*
Qui a dit que les niches n’étaient que pour les chiens?
Pensez-vous que le facteur aura du courrier, pour le 690A? :)
--
* Chanson de Dominique Michel
vendredi 19 août 2011
Nouveau thème «vendrediesque»
Me retrouvant souvent à cours d’inspiration pour les billets [à sujets divers] du vendredi, j’ai décidé de me donner une nouvelle ligne directrice, à saveur langagière. Les vendredis seront donc dorénavant consacrés à des billets étymologiques. Et quoi de mieux pour commencer que de vous présenter l’étymologie du mot étymologie!
«(savant) XIIe : grec etumologia, par le latin, de etumos ‘‘vrai’’; littéralement ‘‘sens véritable d’un mot’’»(1)
«XIVe s., du grec etumos, vrai, et logos, traité, ‘‘qui fait connaître le vrai sens des mots’’»(2)
«Le mot étymologie est un mot du grec ancien, etumologia, que Cicéron a traduit en latin par veriloquium et qui signifie littéralement ‘‘façon de parler véritable’’, c’est-à-dire ‘‘sens véritable d’un mot’’.
[…]
Ce mot grec, etumo-logia, implique deux postulats linguistiques. Le premier est que les langues évoluent, que les mots changent de forme et de sens au cours des siècles. […] Le second, que cette évolution est une déterioration et que le sens le plus ancien est le vrai sens du mot. […] Les linguistes d’aujourd’hui sont bien convaincus que les vraies valeurs d’un mot sont celles qui lui confère le réseau de relations qu’il entretient avec les autres mots de la langue et, plus concrètement, avec les autres mots du contexte dont il fait partie; et cela, sans que les perspectives historiques y jouent d’ordinaire le moindre rôle.»(1)
Ainsi, l’étymologie ne vous aidera peut-être pas à mieux écrire ou à faire moins de fautes, ni même à étendre votre vocubulaire, et encore moins à «connaître le vrai sens des mots», comme nous l’indiquent les définitions ci-dessus. Toutefois, elle ouvrira probablement une porte aux esprits curieux qui se verront fascinés par l’évolution de la langue et par l’explication de racines communes de mots qu’on n’aurait jamais penser lier.
Sur ce, bonnes découvertes. :)
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(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]
(2) [DUBOIS, Jean, Henri MITTERAND et Albert DAUZAT (2007). Dictionnaire étymologique & historique du français. Éditions Larousse, Paris.]
«(savant) XIIe : grec etumologia, par le latin, de etumos ‘‘vrai’’; littéralement ‘‘sens véritable d’un mot’’»(1)
«XIVe s., du grec etumos, vrai, et logos, traité, ‘‘qui fait connaître le vrai sens des mots’’»(2)
«Le mot étymologie est un mot du grec ancien, etumologia, que Cicéron a traduit en latin par veriloquium et qui signifie littéralement ‘‘façon de parler véritable’’, c’est-à-dire ‘‘sens véritable d’un mot’’.
[…]
Ce mot grec, etumo-logia, implique deux postulats linguistiques. Le premier est que les langues évoluent, que les mots changent de forme et de sens au cours des siècles. […] Le second, que cette évolution est une déterioration et que le sens le plus ancien est le vrai sens du mot. […] Les linguistes d’aujourd’hui sont bien convaincus que les vraies valeurs d’un mot sont celles qui lui confère le réseau de relations qu’il entretient avec les autres mots de la langue et, plus concrètement, avec les autres mots du contexte dont il fait partie; et cela, sans que les perspectives historiques y jouent d’ordinaire le moindre rôle.»(1)
Ainsi, l’étymologie ne vous aidera peut-être pas à mieux écrire ou à faire moins de fautes, ni même à étendre votre vocubulaire, et encore moins à «connaître le vrai sens des mots», comme nous l’indiquent les définitions ci-dessus. Toutefois, elle ouvrira probablement une porte aux esprits curieux qui se verront fascinés par l’évolution de la langue et par l’explication de racines communes de mots qu’on n’aurait jamais penser lier.
Sur ce, bonnes découvertes. :)
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(1) [PICOCHE, Jacqueline (2008). Dictionnaire étymologique du français. Dictionnaires Le Robert, Paris.]
(2) [DUBOIS, Jean, Henri MITTERAND et Albert DAUZAT (2007). Dictionnaire étymologique & historique du français. Éditions Larousse, Paris.]
jeudi 18 août 2011
La faute du jeudi – catégorie ‘grammaire’
RÉSERVÉ
«Le participe passé employé sans auxiliaire s’accorde en genre et en nombre avec le mot auquel il se rapporte : Que l’on recueille les enfants abandonnés.»(1)
SECTION
«n. f.»(2)
CORRECTION
Section réservée*
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* Si vous regardez attentivement, vous remarquerez que quelqu’un a tenté de corriger la faute.
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(1) [GREVISSE, M. (1990). Précis de grammaire française, 29e édition. Éditions Ducolot, Paris.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
mercredi 17 août 2011
Être à date dans ses connaissances langagières
À date, avez-vous pris soin de lire tous mes derniers billets? Bien que vous ayez sûrement compris ma question, il semble qu’elle ne soit pas formulée correctement.
DATE
«n. f. Indication du jour, du mois et de l’année d’un évènement. […]
FORMES FAUTIVES
*à date. Calque de ‘‘to date’’ au sens de à ce jour.
*à date, jusqu’à date. Calques de ‘‘up to date’’ pour à ce jour, jusqu’à ce jour, jusqu’à maintenant, jusqu’à présent.
[…]
*mettre à date. Calque de ‘‘to bring up to date’’ pour mettre à jour.
[…]»(1)
«Les expressions à date et jusqu’à date sont des calques de l’anglais to date et up to date. Ainsi, un document qui est actualisé au jour où l’on se trouve n’est pas à date mais plutôt à jour. Par ailleurs, si on veut indiquer que le moment où l’on parle constitue une limite dans le temps, on peut utiliser les locutions à ce jour, jusqu’à présent, jusqu’à maintenant ou jusqu’ici.
Exemples fautifs :
- Je souhaiterais mettre mon livret à date.
- Ces fichiers sont inutilisables, ils ne sont pas à date.
- À date, tout s’est bien passé.
- Nous n’avons eu aucune plainte jusqu’à date.
- Rien n’indique à date que les chercheurs aient fait fausse route.
On dira plutôt :
- Je souhaiterais mettre mon livret à jour.
- Ces fichiers sont inutilisables, ils ne sont pas à jour.
- Jusqu’ici, tout s’est bien passé.
- Nous n’avons eu aucune plainte jusqu’à maintenant.
- Rien n’indique à ce jour que les chercheurs aient fait fausse route.»(2)
«À date, tout va bien!
Les locutions à date et jusqu’à date sont des calques de l’anglais. Il existe plusieurs solutions de rechange pour remplacer ces anglicismes, en l’occurrence jusqu’ici, jusqu’à présent, jusqu’à maintenant, jusqu’à ce jour et à ce jour.»(3)
«Les chiffres ne sont pas à date.
La locution à valeur adjectivale à date est un anglicisme. Il aurait mieux valu dire : Les chiffres ne sont pas À JOUR ou Les chiffres n’ont pas été ACTUALISÉS.»(3)
Or, jusqu’à présent, avez-vous pris soin de lire tous mes derniers billets? Ils vous aideront à tenir à jour vos connaissances langagières. :)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française
(3) BERTRAND, Guy. Le français au micro
DATE
«n. f. Indication du jour, du mois et de l’année d’un évènement. […]
FORMES FAUTIVES
*à date. Calque de ‘‘to date’’ au sens de à ce jour.
*à date, jusqu’à date. Calques de ‘‘up to date’’ pour à ce jour, jusqu’à ce jour, jusqu’à maintenant, jusqu’à présent.
[…]
*mettre à date. Calque de ‘‘to bring up to date’’ pour mettre à jour.
[…]»(1)
«Les expressions à date et jusqu’à date sont des calques de l’anglais to date et up to date. Ainsi, un document qui est actualisé au jour où l’on se trouve n’est pas à date mais plutôt à jour. Par ailleurs, si on veut indiquer que le moment où l’on parle constitue une limite dans le temps, on peut utiliser les locutions à ce jour, jusqu’à présent, jusqu’à maintenant ou jusqu’ici.
Exemples fautifs :
- Je souhaiterais mettre mon livret à date.
- Ces fichiers sont inutilisables, ils ne sont pas à date.
- À date, tout s’est bien passé.
- Nous n’avons eu aucune plainte jusqu’à date.
- Rien n’indique à date que les chercheurs aient fait fausse route.
On dira plutôt :
- Je souhaiterais mettre mon livret à jour.
- Ces fichiers sont inutilisables, ils ne sont pas à jour.
- Jusqu’ici, tout s’est bien passé.
- Nous n’avons eu aucune plainte jusqu’à maintenant.
- Rien n’indique à ce jour que les chercheurs aient fait fausse route.»(2)
«À date, tout va bien!
Les locutions à date et jusqu’à date sont des calques de l’anglais. Il existe plusieurs solutions de rechange pour remplacer ces anglicismes, en l’occurrence jusqu’ici, jusqu’à présent, jusqu’à maintenant, jusqu’à ce jour et à ce jour.»(3)
«Les chiffres ne sont pas à date.
La locution à valeur adjectivale à date est un anglicisme. Il aurait mieux valu dire : Les chiffres ne sont pas À JOUR ou Les chiffres n’ont pas été ACTUALISÉS.»(3)
Or, jusqu’à présent, avez-vous pris soin de lire tous mes derniers billets? Ils vous aideront à tenir à jour vos connaissances langagières. :)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française
(3) BERTRAND, Guy. Le français au micro
Sujet :
anglicisme,
capsule,
langue,
morphologie
mardi 16 août 2011
Le mot nouveau du mardi
Contexte :
Lu dans un document à caractère religieux : «Ateliers de paramentique fournis par [X]».
PARAMENTIQUE
«Nom commun féminin (Religion) Ensemble des vêtements, coiffes, tentures, parements et ornements utilisé dans les liturgies religieuses. On y inclut parfois l'orfèvrerie sacrée.»(1)
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(1) Wiktionary.org
Lu dans un document à caractère religieux : «Ateliers de paramentique fournis par [X]».
PARAMENTIQUE
«Nom commun féminin (Religion) Ensemble des vêtements, coiffes, tentures, parements et ornements utilisé dans les liturgies religieuses. On y inclut parfois l'orfèvrerie sacrée.»(1)
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(1) Wiktionary.org
lundi 15 août 2011
Quand faire la fête n’a plus de fin
vendredi 12 août 2011
Entendu – no 11
Quand : Le mercredi 27 juillet 2011.
Où : Aux nouvelles de TVA, en avant-midi.
Contexte : Annonce d’un incendie.
Le mercredi 27 juillet dernier a eu lieu un incendie à Rivière-du-Loup, lequel a pris naissance dans une usine abandonnée. Quelle genre d’usine? D’après le journaliste de TVA qui couvrait la nouvelle, dans une usine TRÈS TRÈS propre : dans une usine désinfectée*.
* Ledit journaliste aura plutôt voulu dire désaffectée.
Où : Aux nouvelles de TVA, en avant-midi.
Contexte : Annonce d’un incendie.
Le mercredi 27 juillet dernier a eu lieu un incendie à Rivière-du-Loup, lequel a pris naissance dans une usine abandonnée. Quelle genre d’usine? D’après le journaliste de TVA qui couvrait la nouvelle, dans une usine TRÈS TRÈS propre : dans une usine désinfectée*.
* Ledit journaliste aura plutôt voulu dire désaffectée.
Sujet :
actualités,
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langue,
télé
jeudi 11 août 2011
La faute du jeudi – catégorie ‘sémantique’
DEVISE
«n. f. 2. Monnaie étrangère. La livre strerling et l’euro sont des devises.»(1)
«n. f. II. FIN. (AU PLUR.) Moyens de paiement libellés dans une monnaie étrangère. → eurodevise, xénodevise. – COUR. Monnaie d’un pays considérée par rapport aux monnaies d’autres pays. → change, parité.»(2)
«Au sens strict, une devise est une unité monétaire acceptée par un pays étranger, tandis que la ‘‘monnaie’’ est celle de son pays.»(3)
CORRECTION
Transaction en devises*.
--
* L’expression devises étrangères est fautive en ce sens qu’il s’agit d’un pléonasme, puisque le terme devise inclut intrinsèquement le sens de «monnaie étrangère», alors que si l’on parle plutôt de la monnaie de son propre pays, il suffit d’utiliser le terme monnaie.
-----
(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(3) Wikipedia
mercredi 10 août 2011
Travailler pour les bonnes œuvres
Une entreprise qui œuvre dans le domaine du textile, vous trouvez ça plausible ou pas?
ŒUVRER
«v. intr. 1. (LITT.) Travailler, accomplir une œuvre.
NOTE. Ce mot est de niveau littéraire; dans la langue courante, son emploi au sens de travailler est affecté.
2. Travailler pour une cause. Il a toujours œuvré pour la promotion de la recherche scientifique.»(1)
«Équivalent littéraire, et généralement affecté, de accomplir une œuvre, travailler, agir.»(2)
«On utilise parfois à tort les mots œuvrer et travailler. En effet, ces deux mots prêtent à confusion puisqu’ils présentent un sens commun qui est celui d’ ‘‘effectuer un travail, agir’’.
Le mot œuvrer signifie ‘‘accomplir une œuvre’’, ‘‘travailler à réaliser quelque chose d’important’’. On l’emploie pour parler d’un travail qui suppose un véritable engagement personnel ou encore un engagement dans une réalisation d’envergure, dans des tâches civiques, politiques ou collectives nobles. Dans quelques emplois techniques, il signifie également ‘‘travailler, façonner quelque chose’’.
Notons par ailleurs que le verbe œuvrer a la même origine que le verbe ouvrer, qui signifie lui aussi ‘‘travailler’’ et qui est aujourd’hui vieilli. C’est d’ailleurs de ce verbe qu’est dérivé l’adjectif ouvrable, qui se dit des jours consacrés normalement au travail, et non du verbe ouvrir comme on le croit souvent.
Exemples :
- Quand elle était jeune, ma mère œuvrait pour les Sœurs de la charité.
- L’ex-premier ministre entend désormais œuvrer contre la pauvreté.
- Notre organisation œuvre pour le respect des droits de la personne.
Le mot travailler signifie entre autres ‘‘effectuer un travail; soutenir un effort en vue d’obtenir un résultat’’, ‘‘exercer un métier, une activité professionnelle’’, ‘‘fonctionner activement’’ et ‘‘agir de manière à produire un effet, un résultat’’.
Exemples :
- Les élèves travaillent sur un projet de théâtre.
- Claude travaille dans l’édition et sa femme, dans l’imprimerie.
- La nage fait travailler tous les muscles du corps.
- Ce metteur en scène fait beaucoup travailler son imagination.
- Il faut se dépêcher : le temps travaille contre nous.
En résumé, on œuvre pour une bonne cause et on travaille pour gagner sa vie.
Exemples :
- Il travaille dans un hôpital et œuvre sans cesse au mieux-être de ses patients.
- Elle travaille pour un parti politique qui dit œuvrer pour la justice sociale.»(3)
Pour revenir à notre exemple initial, on devrait plutôt dire : une entreprise qui exerce ses activités dans le domaine du textile, puisqu’il est peu probable que ladite entreprise se préoccupe d’une bonne cause avant de se soucier de ses propres profits.
-----
(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [COLIN, Jean-Paul (2006). Dictionnaire des difficultés du français. Éditions Le Robert, collection Les usuels, Paris.]
(3) Banque de dépannage lunguistique de l’Office québécois de la langue française
ŒUVRER
«v. intr. 1. (LITT.) Travailler, accomplir une œuvre.
NOTE. Ce mot est de niveau littéraire; dans la langue courante, son emploi au sens de travailler est affecté.
2. Travailler pour une cause. Il a toujours œuvré pour la promotion de la recherche scientifique.»(1)
«Équivalent littéraire, et généralement affecté, de accomplir une œuvre, travailler, agir.»(2)
«On utilise parfois à tort les mots œuvrer et travailler. En effet, ces deux mots prêtent à confusion puisqu’ils présentent un sens commun qui est celui d’ ‘‘effectuer un travail, agir’’.
Le mot œuvrer signifie ‘‘accomplir une œuvre’’, ‘‘travailler à réaliser quelque chose d’important’’. On l’emploie pour parler d’un travail qui suppose un véritable engagement personnel ou encore un engagement dans une réalisation d’envergure, dans des tâches civiques, politiques ou collectives nobles. Dans quelques emplois techniques, il signifie également ‘‘travailler, façonner quelque chose’’.
Notons par ailleurs que le verbe œuvrer a la même origine que le verbe ouvrer, qui signifie lui aussi ‘‘travailler’’ et qui est aujourd’hui vieilli. C’est d’ailleurs de ce verbe qu’est dérivé l’adjectif ouvrable, qui se dit des jours consacrés normalement au travail, et non du verbe ouvrir comme on le croit souvent.
Exemples :
- Quand elle était jeune, ma mère œuvrait pour les Sœurs de la charité.
- L’ex-premier ministre entend désormais œuvrer contre la pauvreté.
- Notre organisation œuvre pour le respect des droits de la personne.
Le mot travailler signifie entre autres ‘‘effectuer un travail; soutenir un effort en vue d’obtenir un résultat’’, ‘‘exercer un métier, une activité professionnelle’’, ‘‘fonctionner activement’’ et ‘‘agir de manière à produire un effet, un résultat’’.
Exemples :
- Les élèves travaillent sur un projet de théâtre.
- Claude travaille dans l’édition et sa femme, dans l’imprimerie.
- La nage fait travailler tous les muscles du corps.
- Ce metteur en scène fait beaucoup travailler son imagination.
- Il faut se dépêcher : le temps travaille contre nous.
En résumé, on œuvre pour une bonne cause et on travaille pour gagner sa vie.
Exemples :
- Il travaille dans un hôpital et œuvre sans cesse au mieux-être de ses patients.
- Elle travaille pour un parti politique qui dit œuvrer pour la justice sociale.»(3)
Pour revenir à notre exemple initial, on devrait plutôt dire : une entreprise qui exerce ses activités dans le domaine du textile, puisqu’il est peu probable que ladite entreprise se préoccupe d’une bonne cause avant de se soucier de ses propres profits.
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [COLIN, Jean-Paul (2006). Dictionnaire des difficultés du français. Éditions Le Robert, collection Les usuels, Paris.]
(3) Banque de dépannage lunguistique de l’Office québécois de la langue française
mardi 9 août 2011
Le mot nouveau du mardi
Contexte :
Lu dans la chronique Mots croisés, de Tristan Malavoy, parue dans le Voir du 28 avril 2011. «Des lointains tambours de la guerre aux fanfares militaires, des peintures rupestres aux fresques à la gloire de l’empereur ou aux graffitis des villes d’aujourd’hui, rythmes et arts visuels accompagnent les transformations de la société.»
RUPESTRE
«adj. 1. Qui pousse sur les rochers. Une végétation rupestre. 2. Inscrit sur une paroi rocheuse. Des gravures rupestres.
NOTE. Ne pas confondre avec le mot champêtre, qui se rapporte à la campagne.»(1)
«adj. 1. BOT. Qui vit dans les rochers. Plantes rupestres. 2. ARTS Qui est exécuté sur un paroi rocheuse. (→ pariétal(a)); qui est taillé à même le roc. Les peintures rupestres de la préhistoire. […] L’art rupestre.»(2)
--
(a) PARIÉTAL
«adj. et n. 1. ANAT. Qui a rapport à la paroi d’une cavité. 2. BOT. Plante pariétale, dont les ovules sont disposés contre la paroi de l’ovaire. 3. ARTS Peintures pariétales, exécutées sur des parois rocheuses. → rupestre.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
Lu dans la chronique Mots croisés, de Tristan Malavoy, parue dans le Voir du 28 avril 2011. «Des lointains tambours de la guerre aux fanfares militaires, des peintures rupestres aux fresques à la gloire de l’empereur ou aux graffitis des villes d’aujourd’hui, rythmes et arts visuels accompagnent les transformations de la société.»
RUPESTRE
«adj. 1. Qui pousse sur les rochers. Une végétation rupestre. 2. Inscrit sur une paroi rocheuse. Des gravures rupestres.
NOTE. Ne pas confondre avec le mot champêtre, qui se rapporte à la campagne.»(1)
«adj. 1. BOT. Qui vit dans les rochers. Plantes rupestres. 2. ARTS Qui est exécuté sur un paroi rocheuse. (→ pariétal(a)); qui est taillé à même le roc. Les peintures rupestres de la préhistoire. […] L’art rupestre.»(2)
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(a) PARIÉTAL
«adj. et n. 1. ANAT. Qui a rapport à la paroi d’une cavité. 2. BOT. Plante pariétale, dont les ovules sont disposés contre la paroi de l’ovaire. 3. ARTS Peintures pariétales, exécutées sur des parois rocheuses. → rupestre.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
lundi 8 août 2011
vendredi 5 août 2011
Lu – no 2
Quand : Le 21 juillet 2011.
Où : Sur le site Web de Cyberpresse.
Contexte : Un commentaire laissé par Apocalypse, le 20 juillet 2011 à 8h28, sous un article de Patrick Lagacé, qui traitait du fait que les policiers de Montréal abusaient parfois de leur pouvoir discrétionnaire pour donner des contraventions.
«On a l’impression que ça dépend de l’humeur du moment des policiers. Cette histoire [...] ne va pas aider à redorer le blouson d’une police dont l’image est sérieusement entachée dans la population.»
J’oubliais que les policiers de Montréal étaient vêtus de blousons dorés...! Lol.
Où : Sur le site Web de Cyberpresse.
Contexte : Un commentaire laissé par Apocalypse, le 20 juillet 2011 à 8h28, sous un article de Patrick Lagacé, qui traitait du fait que les policiers de Montréal abusaient parfois de leur pouvoir discrétionnaire pour donner des contraventions.
«On a l’impression que ça dépend de l’humeur du moment des policiers. Cette histoire [...] ne va pas aider à redorer le blouson d’une police dont l’image est sérieusement entachée dans la population.»
J’oubliais que les policiers de Montréal étaient vêtus de blousons dorés...! Lol.
jeudi 4 août 2011
La faute du mardi – catégories ‘grammaire’ et ‘orthographe’
ACCORD DE L’ADJECTIF
«D’une façon générale, l’adjectif s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il accompagne.»(1)
«L’adjectif qualificatif s’accorde en genre et en nombre avec le nom ou le pronom auquel il se rapporte.»(2)
PARFUM
«n. m.»(3)
SUBTIL, ILE
«adj.»(3)
CORRECTION
Un parfum subtil.
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2003). La nouvelle grammaire en tableaux, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [GREVISSE, M. (1990). Précis de grammaire française, 29e édition. Éditions Ducolot, Paris.]
(3) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
mercredi 3 août 2011
Mettre l’emphase sur le fait qu’il faille plutôt insister ou mettre l’accent
«Il faut mettre l’emphase sur la réduction des gaz à effet de serre.» Non seulement avez-vous déjà sûrement entendu cette expression de la bouche d’un politicien lors de campagnes électorales, mais peut-être l’utilisez-vous? Bien que passée dans l’usage et fréquemment entendue, mettre l’emphase sur est une expression fautive.
EMPHASE
«n. f. 1. VX Énergir, force expressive. 2. MOD. PÉJ. Emploi abusif ou déplacé du style élevé, du ton déclamatoire. → déclamation, enflure, gradiloquence. ◊ PAR EXT. Exagération dans la manifestation des sentiments. ◊ CONTR. Naturel, simplicité. Discrétion.»(1)
«n. f. Exagération prétentieuse.
FORME FAUTIVE
*mettre l’emphase sur. Anglicisme au sens de mettre l’accent sur, mettre l’insistance sur, insister sur, faire ressortir. Il faut mettre l’accent (et non l’*emphase) sur l’originalité de ce programme.»(2)
«En français, le mot emphase signifie ‘‘manière exagérée de parler ou d’écrire’’; il peut s’appliquer au style ou au ton d’une personne.
Exemple :
- Il n’avait pas l’habitude de s’exprimer avec autant d’emphase.
L’expression mettre l’emphase sur est une structure calquée sur les expressions anglaises to lay emphasis on et to put emphasis on, qui signifient ‘‘mettre l’accent sur’’, ‘‘insister sur’’.
Exemples fautifs :
- Le metteur en scène mettra l’emphase sur la naïveté des personnages.
- Le ministre a mis l’emphase sur les réductions d’impôt que ce programme entraînera.
- Le professeur met l’emphase sur les diverses causes du phénomène à l’étude.
- L’animateur de l’activité a mis l’emphase sur le courage des participants.
Pour éviter cet anglicisme, on peut utiliser en français des expressions comme mettre l’accent sur, insister sur, mettre en relief, souligner, faire ressortir, attirer l’attention sur, mettre en évidence, etc.
Exemples corrigés :
- Le metteur en scène mettra l’accent sur la naïveté des personnages.
- Le ministre a insisté sur les réductions d’impôt que ce programme entraînera.
- Le professeur met en évidence les diverses causes du phénomène à l’étude.
- L’animateur de l’activité a souligné le courage des participants.»(3)
«On devrait mettre un peu plus l’emphase sur…
Mettre l’emphase sur est un calque de la locution anglaise to put the emphasis on. En français moderne, dans son acception la plus courante, le mot emphase est synonyme de grandiloquence et d’affectation. Par exemple, une personne qui parle avec emphase s’exprime avec une prétention un peu ridicule. On peut remplacer l’anglicisme par mettre l'accent sur ou insister sur.»(4)
Ainsi, si vous avez bien assimilé la leçon, vous pourrez sûrement en profiter pour la partager, à haute voix et avec grande emphase, avec votre public avide de connaissances, en insistant sur le caractère fautif de l’expression et en mettant l’accent sur les expressions correctes à utiliser.
-----
(1) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française
(4) BERTRAND, Guy. Le français au micro.
EMPHASE
«n. f. 1. VX Énergir, force expressive. 2. MOD. PÉJ. Emploi abusif ou déplacé du style élevé, du ton déclamatoire. → déclamation, enflure, gradiloquence. ◊ PAR EXT. Exagération dans la manifestation des sentiments. ◊ CONTR. Naturel, simplicité. Discrétion.»(1)
«n. f. Exagération prétentieuse.
FORME FAUTIVE
*mettre l’emphase sur. Anglicisme au sens de mettre l’accent sur, mettre l’insistance sur, insister sur, faire ressortir. Il faut mettre l’accent (et non l’*emphase) sur l’originalité de ce programme.»(2)
«En français, le mot emphase signifie ‘‘manière exagérée de parler ou d’écrire’’; il peut s’appliquer au style ou au ton d’une personne.
Exemple :
- Il n’avait pas l’habitude de s’exprimer avec autant d’emphase.
L’expression mettre l’emphase sur est une structure calquée sur les expressions anglaises to lay emphasis on et to put emphasis on, qui signifient ‘‘mettre l’accent sur’’, ‘‘insister sur’’.
Exemples fautifs :
- Le metteur en scène mettra l’emphase sur la naïveté des personnages.
- Le ministre a mis l’emphase sur les réductions d’impôt que ce programme entraînera.
- Le professeur met l’emphase sur les diverses causes du phénomène à l’étude.
- L’animateur de l’activité a mis l’emphase sur le courage des participants.
Pour éviter cet anglicisme, on peut utiliser en français des expressions comme mettre l’accent sur, insister sur, mettre en relief, souligner, faire ressortir, attirer l’attention sur, mettre en évidence, etc.
Exemples corrigés :
- Le metteur en scène mettra l’accent sur la naïveté des personnages.
- Le ministre a insisté sur les réductions d’impôt que ce programme entraînera.
- Le professeur met en évidence les diverses causes du phénomène à l’étude.
- L’animateur de l’activité a souligné le courage des participants.»(3)
«On devrait mettre un peu plus l’emphase sur…
Mettre l’emphase sur est un calque de la locution anglaise to put the emphasis on. En français moderne, dans son acception la plus courante, le mot emphase est synonyme de grandiloquence et d’affectation. Par exemple, une personne qui parle avec emphase s’exprime avec une prétention un peu ridicule. On peut remplacer l’anglicisme par mettre l'accent sur ou insister sur.»(4)
Ainsi, si vous avez bien assimilé la leçon, vous pourrez sûrement en profiter pour la partager, à haute voix et avec grande emphase, avec votre public avide de connaissances, en insistant sur le caractère fautif de l’expression et en mettant l’accent sur les expressions correctes à utiliser.
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(1) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française
(4) BERTRAND, Guy. Le français au micro.
mardi 2 août 2011
Le «presque»-mot nouveau du mardi (et quelques-uns en bonus)
Contexte :
Une amie tentait de résumer une histoire qu’on lui avait racontée : «Mélissa était partie bringuer tardivement dans la nuit lorsqu'elle est revenue très fatiguée et a remarqué que la clé n’était plus dans sa poche. […]»
BRINGUER
Pas trouvé dans les dictionnaires usuels.
«(Familier) Faire la bringue, faire la fête.»(1)
BRINGUE
«n. f. 1. FAM. Beuverie, noce, foire. Faire la bringue, une bringue à tout casser. → bombe, fête, nouba(a).»(2)
«n. f. 2. (FAM.) Fête où l’on boit. Faire la bringue.»(3)
--
(a) NOUBA
«2. FIG. et FAM. Faire la nouba. → fête, java(b), noce.»(2)
(b) JAVA
«LOC. FAM. Faire la java : faire la fête. Partir en java : sortir avec l’idée de s’amuser sans retenue.»(2)
-----
(1) Wiktionary
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(3) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
Une amie tentait de résumer une histoire qu’on lui avait racontée : «Mélissa était partie bringuer tardivement dans la nuit lorsqu'elle est revenue très fatiguée et a remarqué que la clé n’était plus dans sa poche. […]»
BRINGUER
Pas trouvé dans les dictionnaires usuels.
«(Familier) Faire la bringue, faire la fête.»(1)
BRINGUE
«n. f. 1. FAM. Beuverie, noce, foire. Faire la bringue, une bringue à tout casser. → bombe, fête, nouba(a).»(2)
«n. f. 2. (FAM.) Fête où l’on boit. Faire la bringue.»(3)
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(a) NOUBA
«2. FIG. et FAM. Faire la nouba. → fête, java(b), noce.»(2)
(b) JAVA
«LOC. FAM. Faire la java : faire la fête. Partir en java : sortir avec l’idée de s’amuser sans retenue.»(2)
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(1) Wiktionary
(2) [ROBERT, Paul (2004). Le nouveau Petit Robert. Paris.]
(3) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
lundi 1 août 2011
Géométrie 101
Si vous apercevez cet objet dans la rue et que vous deviez l’identifier d’un nom, comment l’appeleriez-vous?
Pour ceux d’entre vous qui avez répondu «un cône», je vous demanderai où vous avez bien pu suivre vos cours de géométrie!?
CÔNE
«n. m. Surface dont la base est circulaire et qui se termine en pointe.»(1)
«Lorsque l’on fait tourner un triangle rectangle autour de l’un des côtés de l’angle droit, on obtient un solide appelé cône de révolution.»(2)
«Un cône est une surface réglée définie par une droite (d), appelée génératrice, passant par un point fixe S appelé sommet et un point variable décrivant une courbe plane fermée (c), appelée courbe directrice.»(3)
À mon avis, un cône a plutôt l’air de ceci :
Au contraire, ceci :
ne se termine pas en pointe, comme le spécifie la première définition, mais se termine plutôt par un cercle.
Voyez, un cercle!
À mon sens, il s’agirait ici plutôt d’un cylindre.
CYLINDRE
«n. m. 1. Corps allongé dont les deux bases sont des cercles égaux.»(1)
«On appelle encore cylindre le solide délimité par une surface cylindrique et par deux plans strictement parallèles. Si ces plans sont perpendiculaires à la droite génératrice, on dit que le cylindre est droit.»(4)
Bon bon bon : j’admets que dans notre cas, le cercle du dessus et le cercle du dessous n’ont pas l’air parfaitement égaux, puisqu’on semble avoir affaire à un cylindre ‘rétractable’, ou, mieux encore, à des cylindres concentriques, c’est-à-dire emboîtés les uns dans les autres.
N’empêche : ce mobilier routier rayé orange et blanc n’a rien d’un cône, géométriquement parlant!
Ne reste plus que l’analogie d’utilisation, dans ce cas, pour expliquer qu'un cylindre soit appelé cône : puisque ces cylindres sont, depuis peu, utilisés pour remplir les mêmes fonctions que nos anciens cônes 'coniques' (!), il semble donc que le mot cône ait adopté une nouvelle signification non plus simplement géométrique, mais aussi utilitaire : tout objet, peu importe sa forme, qui sert à délimiter une zone de chantier routier, pourra être nommé cône.
Ainsi, on pourra dire apercevoir neuf cônes, sur cette photo, même si d’un point de vue géométrique, on aperçoit plutôt six cônes et trois cylindres.
Il faudra toutefois que nos dictionnaires intègrent cette nouvelle définition parmi les acceptions de l’entrée cône. Pour l’instant, seul Wikipedia témoigne de cette acception, sous l’entrée cône de chantier.
-----
(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) Site mathox.net
(3) Wikipedia
(4) Wikipedia
Pour ceux d’entre vous qui avez répondu «un cône», je vous demanderai où vous avez bien pu suivre vos cours de géométrie!?
CÔNE
«n. m. Surface dont la base est circulaire et qui se termine en pointe.»(1)
«Lorsque l’on fait tourner un triangle rectangle autour de l’un des côtés de l’angle droit, on obtient un solide appelé cône de révolution.»(2)
«Un cône est une surface réglée définie par une droite (d), appelée génératrice, passant par un point fixe S appelé sommet et un point variable décrivant une courbe plane fermée (c), appelée courbe directrice.»(3)
À mon avis, un cône a plutôt l’air de ceci :
Au contraire, ceci :
ne se termine pas en pointe, comme le spécifie la première définition, mais se termine plutôt par un cercle.
Voyez, un cercle!
À mon sens, il s’agirait ici plutôt d’un cylindre.
CYLINDRE
«n. m. 1. Corps allongé dont les deux bases sont des cercles égaux.»(1)
«On appelle encore cylindre le solide délimité par une surface cylindrique et par deux plans strictement parallèles. Si ces plans sont perpendiculaires à la droite génératrice, on dit que le cylindre est droit.»(4)
Bon bon bon : j’admets que dans notre cas, le cercle du dessus et le cercle du dessous n’ont pas l’air parfaitement égaux, puisqu’on semble avoir affaire à un cylindre ‘rétractable’, ou, mieux encore, à des cylindres concentriques, c’est-à-dire emboîtés les uns dans les autres.
N’empêche : ce mobilier routier rayé orange et blanc n’a rien d’un cône, géométriquement parlant!
Ne reste plus que l’analogie d’utilisation, dans ce cas, pour expliquer qu'un cylindre soit appelé cône : puisque ces cylindres sont, depuis peu, utilisés pour remplir les mêmes fonctions que nos anciens cônes 'coniques' (!), il semble donc que le mot cône ait adopté une nouvelle signification non plus simplement géométrique, mais aussi utilitaire : tout objet, peu importe sa forme, qui sert à délimiter une zone de chantier routier, pourra être nommé cône.
Ainsi, on pourra dire apercevoir neuf cônes, sur cette photo, même si d’un point de vue géométrique, on aperçoit plutôt six cônes et trois cylindres.
Il faudra toutefois que nos dictionnaires intègrent cette nouvelle définition parmi les acceptions de l’entrée cône. Pour l’instant, seul Wikipedia témoigne de cette acception, sous l’entrée cône de chantier.
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) Site mathox.net
(3) Wikipedia
(4) Wikipedia
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