jeudi 31 mars 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘anglicisme’

→ «boîte à filière» ←

FILIÈRE
«n. f. 1. Ensemble des étapes à franchir pour atteindre un résultat, des degrés d’une hiérarchie. Suivre la filière. 2. Réseau. La filière colombienne des trafiquants.
FORME FAUTIVE
*filière. Anglicisme au sens de classeur*.»(1)
«II. 1. Succession d’étapes à traverser, de degrés à franchir, de formalités à accomplir avant de parvenir à un résultat. Passer par la filière, par les degrés d’une hiérarchier. 2. PAR EXT. Enseignement spécifique en vue d’une orientation professionnelle précise. Les filières techniques du baccalauréat. 3. Succession d’intermédiaires, d’étapes par lesquelles passe un trafic. → réseau. Filière de trafiquants de drogue. Remonter la filière. Démanteler une filière. 4. ÉCON. Ensemble des activités productrices qui, de l’amont à l’aval, alimentent un marché final déterminé (→ intégration). La filière à bois. La filière agroalimentaire. 5. PHYS. Technique utilisée pour produire de l’émergie électrique par un réacteur nucléaire. Filière uranium naturel, filière plutonium.»(2)

CORRECTION
Boîte à classeur
ou probablement même
Boîte classeur

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*CLASSEUR
«1. Meuble où l’on classe des dossiers. Ce dossier est au classeur (et non *en filière). 2. Chemise servant à ranger des papiers.»(1)
«1. Portefeuille ou meuble à compartiments qui sert à classer des papiers. Cartons, casiers d’un classeur.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [Le nouveau Petit Robert, édition 2004. Paris.]

mercredi 30 mars 2011

Avoir de la classe, ou ne pas en avoir

Toujours inspirée par des termes aperçus dans les documents que je corrige dans le cadre de mon travail, je me suis demandé quelle était la nuance entre les termes classer et classifier, s’il en était une.

CLASSER
«v. tr. Répartir en classes, en catégories; ranger.
NOTE. Ne pas confondre avec le verbe classifier, déterminer des classes, surtout en botanique ou en zoologie.»(1)
«v. tr. 1. Diviser et répartir en classes, en catéories. → classifier, différencier, distribuer. Classer les plantes, les insectes. 2. Placer dans une classe, ranger dans une catégorie. Classer le lapin parmi les rongeurs. Classer par séries.sérier. 3. Mettre dans un certain ordre. → arranger, ordonner. 4. Mettre à sa place, dans un classement. Classer un dossier.»(2)

CLASSIFIER
«v.. tr. Déterminer des classes, surtout en botanique ou en zoologie. Classifier des insectes.
NOTE. Ne pas confondre avec le verbe classer, répartir en classes.»(1)
«v. tr. Répartir selon une classification [Action de distribuer par classes, par catégories; résultat de cette action.](2)(2)

«On confond parfois les verbes classer et classifier. Bien que ces mots soient apparentés par la forme et le sens, leur signification est différente.

Le verbe classer signifie ‘‘ranger dans une classe’’ ou ‘‘répartir dans des classes’’. On lui associe le nom classement ‘‘action de classer, résultat de cette action’’.

Exemples :
- Cette secrétaire devrait apprendre à classer ses dossiers.
- Les zoologistes classent le castor parmi les rongeurs.
- La bibliothécaire a terminé le classement des nouveaux livres.

Le verbe classifier signifie ‘‘déterminer des critères de classement, définir des classes’’. On lui associe le nom classification ‘‘action de classifier, résultat de cette action’’.

Exemples :
- Linné est un naturaliste qui a classifié la flore.
- Il serait difficile de classifier tout le savoir du monde.
- En chimie, il est très utile de connaître la classification des éléments.

Alors que classer est d’un emploi plus général, classifier est utilisé surtout dans des domaines spécialisés, comme la zoologie ou la botanique. Dans ces domaines, on a recours à une classification – ce qui suppose un ensemble de règles et de critères – à partir de laquelle on effectue le classement des espèces animales ou végétales.»(3)

Voilà donc qui est plus clair. De façon générale, on devrait plutôt utiliser classer, puisqu’il sera rare qu’on détermine véritablement des classes. À moins, bien sûr, d’être un zoologue ou un botaniste.

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [Le nouveau Petit Robert, édition 2004. Paris.]
(3) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française

mardi 29 mars 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
Entendu à Tout le monde en parle lors de l’entrevue avec Luc Picard, en février dernier, alors qu’on rediffusait un extrait de Chartrand et Simone où Luc Picard, dans le personnage de Michel Chartrand, prononçait ceci : «Le capitalisme est par définition amoral, asocial et apatride

APATRIDE
«adj. et n. m. et f. Personne sans nationalité légale. Le statut des apatrides.»(1)

«adj. et n. Qui est dépourvu de nationalité légale, qu’aucun État ne considère comme son ressortissant. (→ heimatlos(a)).»(2)

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(a) HEIMATLOS
«RARE Qui a perdu sa nationalité d’origine, sans en acquérir de nouvelle.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [Le nouveau Petit Robert, édition 2004. Paris.]

lundi 28 mars 2011

Vide

Mon ancienne épicerie de quartier, maintenant vide. Imaginez-vous les allées sous chaque rangée de néons…


Et le défunt Parisien, vide aussi.

J’ignore si c’est un effet de perpective, mais il me semble que ces endroits paraissent VRAIMENT plus petits maintenant qu’ils sont vides. Particulièrement le Parisien : on dirait qu’il n’y a même pas la place pour les salles. Étrange.

vendredi 25 mars 2011

Sens unique… à double sens?

Quelqu’un parmi vous connaît ou comprend la différence de sens entre ces deux panneaux?



Ils semblent vouloir dire pas mal la même chose, non?

jeudi 24 mars 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘anglicisme’ (et ‘invention’)

→ «carte de crédit à la consummation» ←

Brûlez-vous d’envie d’obtenir une carte de crédit? ;)

CONSUMMATION [sic]
«(Anglais) Consommation.»(1)

CONSUMER
«Détruire par le feu.
NOTE. Ne pas confondre avec le verbe consommer, détruire par l’usage.»(2)

CORRECTION
Lorsque vous demandez une nouvelle carte de crédit à la consommation ou carte de crédit* d’entreprise…
Ou, mieux encore :
Lorsque vous demandez une nouvelle carte de crédit personnelle ou commerciale

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* On veut ici éviter un zeugme syntaxique (voir le billet à ce sujet).
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(1) Wiktionary
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

mercredi 23 mars 2011

Résolution de problème

Dans les textes que je lis quotidiennement, dans le cadre de mon travail de correctrice, il est régulièrement question de problèmes et de problématiques, et je me questionne souvent à savoir si les deux termes sont interchangeables dans certains contextes. Voyons ce qu’en disent nos ouvrages de référence.

PROBLÉMATIQUE
«n. f. Art de poser les problèmes.»(1)
«n. f. La problématique : art, science de poser les problèmes. → questionnement. – Ensemble de problèmes dont les éléments sont liés.»(2)

PROBLÈME
«n. m. 1. Question à résoudre. 2. Difficulté qu’il faut résoudre pour obtenir un résultat.»(1)
«n. m. 1. Question à résoudre qui prête à discussion, dans une science. 2. Difficulté qu’il faut résoudre pour obtenir un certain résultat; situation instable ou dangereuse exigeant une décision. → difficulté, ennui. 3. Chose, personne qui pose des problèmes.»(2)

Jusqu’ici, la nuance, bien que fine, est là. Voyons maintenant plus en détail cette nuance.

«Garer sa voiture au centre-ville est une véritable problématique.

Un problème est une difficulté qu’il faut résoudre. Une problématique, en revanche, est un ensemble complexe de problèmes dont les différents éléments sont intimement liés. Par exemple, il est pertinent de parler de la problématique du sida en Afrique puisque, dans ce cas, de nombreux facteurs importants entrent en jeu (la pauvreté, la religion, la culture, les politiques locales et internationales, etc.). Il faut préciser que le substantif problématique est un terme technique qu’on a rarement à employer dans la langue de tous les jours. Par contre, l’adjectif problématique est très courant. Il qualifie une réalité qui pose des problèmes. Par exemple, on peut dire que le traitement d’une personne allergique à la pénicilline est parfois problématique. Ici, on aurait dû dire : Garer sa voiture au centre-ville est un véritable problème ou Garer sa voiture au centre-ville est vraiment problématique(3)

«On utilise parfois à tort les noms problème et problématique. En effet, ces deux noms prêtent à confusion puisqu’ils comportent un sens commun qui est celui de ‘‘difficulté’’.

Le nom problème vient du latin problema ‘‘problème, question à résoudre’’. En français, ce mot désigne couramment une question d’ordre théorique ou pratique qui comporte des difficultés à résoudre ou dont la solution reste incertaine, ou encore une difficulté, un ennui. Dans le domaine scientifique, le mot problème désigne une question à résoudre par des méthodes logiques, rationnelles.

Exemples :
- L’émission a été interrompue à cause de problèmes techniques.
- La ville de Londres impose une taxe aux automobilistes dans l’espoir de réduire les problèmes de circulation.
- Cette compagnie connaît d’importants problèmes financiers.
- Le gouvernement devra trouver rapidement une solution au problème du logement.
- L’enseignant a soumis aux élèves trois problèmes d’algèbre.

Le nom problématique désigne un ensemble de problèmes qui se posent par rapport à un sujet déterminé, ou encore la science, l’art de poser les problèmes.

Exemples :
- Des chercheurs se penchent actuellement sur la problématique de l’armement en Irak.
- L’auteur s’attarde à la problématique de l’identité québécoise au XXIe siècle.
- Il faudra d’abord définir la problématique qui nous intéresse.

En résumé, un problème, c’est une question d’ordre théorique ou pratique qui est difficile à concevoir, à expliquer ou à résoudre et une problématique, c’est un ensemble de problèmes liés à un même sujet. On réservera donc l’emploi du nom problématique quand une question ou une situation soulève plusieurs problèmes.

Exemples :
- Des chercheurs étudient le problème des émissions de dioxyde de carbone et ses conséquences sur l’environnement. (Il s’agit d’un problème en particulier.)
- Des chercheurs étudient la problématique du réchauffement de la planète et ses conséquences sur l’environnement. (Cela implique plusieurs problèmes liés, notamment la fonte des glaces au pôle Nord, l’augmentation du nombre de séismes, les inondations, les sécheresses, l’assèchement des cours d’eau.)

Notons que certains grammairiens estiment que le mot problème est souvent employé à tort là où conviendraient davantage les noms affaire ou question.

Exemples :
- Cet homme est un spécialiste des questions économiques. (plutôt que : des problèmes économiques)
- Cette femme est une spécialiste des affaires juridiques. (plutôt que : des problèmes juridiques)

Soulignons par ailleurs que le mot problématique, lorsqu’il est adjectif, désigne ce qui est susceptible de soulever des difficultés ou des doutes ou, plus couramment, ce qui pose problème, ce qui est difficile à faire, à obtenir.

Exemples :
- Tous s’entendent pour dire que la réussite de ce projet est problématique étant donné le budget restreint dont l’équipe dispose.
- Le patron de Paul lui a laissé entendre que son augmentation de salaire serait problématique.
- Toute l’électricité est à refaire dans cette vieille maison et les rénovations s’annoncent aussi coûteuses que problématiques.
- L’implantation d’une telle mesure est problématique(4)

L’utilisation de ces deux mots ne devraient maintenant plus être problématique!

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [Le nouveau Petit Robert, édition 2004. Paris.]
(3) Le français au micro
(4) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française

mardi 22 mars 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
Lu dans un document à caractère financier. «[X] est destiné au paiement des indemnités aux victimes de fraude, de manœuvres dolosives ou de détournement de fonds.»

DOLOSIF
«adj. DR. Qui tient du dol. Manœuvre dolosives.»(1)

DOL
«n. m. DR. Manœuvres frauduleuses, agissements malhonnêtes destinés à surprendre et à tromper une personne pour lui faire prendre un engagement qu’elle n’aurait pas pris. → captation, fraude, tromperie. Le dol, vice du consentement. Contrat entaché de dol.»(1)

«(Droit) 1. Délit civil qui consiste à faire une fausse assertion emmenant intentionnellement son destinataire à se faire du tort.
2. Nom que prend la fraude lorsqu'elle se dit des manœuvres frauduleuses destinées à tromper quelqu'un pour l'amener à passer un acte juridique.
3. Tromperie émanant d'un co-contractant, ou manœuvres déloyales qui ont provoqué une erreur. Manœuvre frauduleuse ayant pour objet de tromper l'une des parties à un acte juridique en vue d'obtenir son consentement.
4. Manquement intentionnel et délibéré d'une des parties à ses obligations contractuelles. Fait échec aux clauses exonératoires sous limitatives de responsabilité.»(2)

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(1) [Le nouveau Petit Robert, édition 1996. Paris.]
(2) Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française, sous l’entrée «dol»

lundi 21 mars 2011

Projection?

Quand on a le vague à l’âme, on dirait que même les objets qui nous entourent ont l’air triste, eux aussi.


…Même le banc d’autobus devant moi.

vendredi 18 mars 2011

Entendu – no 8

Quand : Le lundi 14 mars 2011, vers 17h25.
Où : Dans le train de banlieue.
Contexte : Deux passagers à côté de moi jasent restaurants, plus particulièrement des restaurants Saint-Hubert.

«Pour le prix, c’est cher.»

Éloquent, vous ne trouvez pas? :)

jeudi 17 mars 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘anglicisme’ (ou ‘mauvaise traduction’?)

→ «Faites pause quand la nature appelle.» ←

WHEN NATURE CALLS
Semble être une expression idiomatique de l’anglais équivalant à «need to go [to] the washroom»(1).

De ce point de vue, «quand la nature appelle» n’est pas une expression idiomatique du français signifiant le besoin de se rendre aux toilettes. Il s’agit ici, à mon sens, d’une traduction mot à mot tout à fait inappropriée au message qu’on veut transmettre.

CORRECTION
«Faites pause quand bon vous semble» aurait probablement pu convenir.
Ou encore, pour reprendre une expression plus idiomatique du français liée aux toilettes, on aurait peut-être pu dire «Faites pause le temps d’aller au petit coin».

Un traducteur pourrait sûrement, dans ce cas-ci, avoir de meilleures idées que moi.

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(1) Dictionnaire en ligne Babylon

mercredi 16 mars 2011

Littéralement figuré?

Certaines expressions, avec le temps, viennent à ‘perdre’ leur sens littéral au profit d’un sens figuré, plus usité. En deçà en est un bon exemple. L’adverbe littéralement semble lui aussi de plus en plus usité au sens de «très, beaucoup», autrement dit comme intensifieur, ce qui soit nous en fait oublier son sens premier, «au sens littéral», soit crée des contradictions.

«L’adverbe littéralement, qui est dérivé de l’adjectif littéral, signifie ‘‘de façon conforme à la lettre, au mot à mot d’un texte’’ ou ‘‘en prenant le mot ou l’expression dans son sens strict’’.

Exemples :
- Un idiotisme est une construction propre à une langue qu’on ne peut pas traduire littéralement.
- Le verbe attraper signifie ‘‘réussir à prendre’’, littéralement ‘‘dans une trappe ou comme dans une trappe’’.
- Ces vêtements entreposés au sous-sol ont été littéralement dévorés par les mites.

Par extension, on utilise parfois littéralement avec le sens de ‘‘très, tout à fait’’; cet emploi relève toutefois de la langue familière. Dans la langue soutenue, notamment à l’écrit, on dira plutôt, selon le contexte : absolument, complètement, entièrement, réellement, tout à fait, totalement, etc.

Exemples :
- Ce coureur a terminé l’épreuve complètement exténué. (plutôt que : littéralement exténué)
- Je suis tout à fait stupéfaite par l’annonce de son départ à l’étranger. (plutôt que : littéralement stupéfaite)
- Cette maison ancestrale a été entièrement rénovée par ses actuels propriétaires. (plutôt que : a été littéralement rénovée)»(1)

«Il a littéralement explosé de joie!
L’adverbe littéralement signifie au sens propre, à la lettre ou véritablement. On l’utilise souvent pour souligner le caractère authentique d’une réalité étonnante. Par exemple, on peut dire : La chaleur était si intense que les corps des victimes ont littéralement été réduits en cendres. On veut dire par là que la chaleur a véritablement réduit en cendres les corps des victimes, aussi invraisemblable que ça puisse paraître. Lorsqu’on utilise littéralement avec une expression employée figurément, comme exploser de joie, on incite l’auditeur à interpréter l’expression au sens propre, ce qui serait plutôt absurde dans ce cas. Il suffisait donc de dire : Il a explosé de joie(2)

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(1) Banque de dépannage linguistique
(2) Le français au micro

mardi 15 mars 2011

Le mot nouveau du mardi (et deux mots littéraires en bonus!)

Contexte :
Entendu dans un dialogue d'un épisode de Yamaska diffusé le lundi 7 février dernier, sur les ondes de TVA.
– J’en r’viens pas. Harrisson qui a mis la patte sur mon commerce.
– Tu l’as pas vu v’nir?
– Y’a fait ça en douce, sans que j’m’aperçoive de rien.
– Ben oui, c’est ben lui ça. Toujours aussi retors, y’a pas changé!
– Eh que j’l’haïs!
– On s’en méfie jamais assez, j’l’ai toujours dit.

RETORS
«adj. Rusé, sans scrupule. Un avocat retors.
NOTE. L’adjectif a une connotation nettement défavorable.»(1)

«adj. et n. m. 1. Qui a été retordu, tordu en plusieurs tours.2. VX Tordu, crochu. 3. MOD. Plein de ruse, d’une habileté tortueuse. → artificieux, malin, matois(a), rusé.»(2)

--
(a) MATOIS
«adj. LITTÉR. Qui fait preuve de ruse sous des dehors de simplicité, de bonhomie. → fin, finaud, madré(b), rusé.»(2)
(b) MADRÉ
«adj. LITTÉR. Rusé sous des apparences de bonhomie, de simplicité. → malin, matois, retors.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [Le nouveau Petit Robert, édition 2004. Paris.]

lundi 14 mars 2011

Laisser sa trace


Parce que moi, les traces de Kickers, je les reconnais entre mille.

EXPLICATION
Voyez ce petit trou sous le talon de chacun des souliers. Le signe distinctif des chaussures Kickers.


vendredi 11 mars 2011

Sens dessus dessous?

Moi, quand il neige dehors, vu de mon bureau du moins, il neige par en haut.



Et comme vous le voyez d’après les buildings, ça n’a rien d’un trucage. :)

jeudi 10 mars 2011

La faute du jeudi : catégorie ‘homophones’


→ «Le commerçant à l’obligation» ←

À
«prép.
1. La préposition introduit un complément indirect.
2. La préposition marque :
- Le lieu.
- Le temps.
- La possession.
- Le moyen.
- La manière.
NOTE. Ne pas confondre la préposition à, qui s’écrit avec un accent grave, avec la troisième personne du singulier du présent de l’indicatif du verbe avoir, a (que l’on peut remplacer par avait). Elle a (avait) un travail à terminer. »(1)

CORRECTION
«Le commerçant a l’obligation de vous lire le texte ci-dessus.»

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

mercredi 9 mars 2011

Considération importante

Vous considérez-vous érudit? Ou vous considérez-vous plutôt comme érudit?

«Le verbe considérer se construit avec comme pour introduire l’attribut du sujet ou de l’objet direct (que ce soit un nom, un adjectif ou un participe).

Exemples :
- Elle l’a toujours considérée comme sa fille.
- Les policiers le considèrent comme un témoin important dans cette affaire.
- Nous considérons ce dossier comme prioritaire.
- C’est elle qu’on a toujours considérée comme étant la plus forte de la famille.
- Ce chirurgien est considéré comme le plus compétent dans son domaine.
- Cette étape a été considérée comme cruciale pour l’atteinte des objectifs.

On note cependant que la construction directe (sans comme) est passablement répandue, surtout avec un adjectif ou un attribut (on le considère compétent, une promesse considérée sacrée). On en trouve notamment de nombreuses attestations dans la littérature.

Toutefois, les auteurs d’ouvrages de difficultés se montrent, en général, réticents à admettre sans réserve cet emploi elliptique qui s’explique sans doute par une analogie avec des verbes de sens proche comme juger, croire ou estimer (cet homme a été jugé coupable, on l’a cru innocent, cette démarche est estimée indispensable); une influence de l’anglais (to consider qqch. ou qqn + attribut) n’est pas non plus à écarter. Il faut dire, par ailleurs, qu’il y a dans certains contextes un risque de confusion quant au sens du verbe considérer dans la construction directe considérer + nom + adjectif, car considérer pourrait être compris au sens d’ ‘‘examiner, étudier’’, alors qu’on veut plutôt lui donner le sens de ‘‘juger, tenir pour’’.

Exemples :
- Je considère cet incident comme préoccupant. (et non Je considère cet incident préoccupant, car on pourrait penser à tort que cela équivaut à dire : J’examine cet incident préoccupant)
- Il considère cette hypothèse comme loufoque. (et non Il considère cette hypothèse loufoque, car on pourrait penser à tort que cela équivaut à dire : Il étudie cette hypothèse loufoque)»(1)

«Il est considéré l’un des proches amis du président.
L’attribut du verbe considérer doit être introduit par comme. Bien qu’elle soit de plus en plus fréquente en français moderne, l’introduction directe de l’attribut (c’est-à-dire sans utiliser comme) est encore critiquée, surtout lorsque l’attribut n’est pas un adjectif. Il aurait été plus juste de dire : Il est considéré comme l’un des proches amis du président. La forme active aurait également été possible : On le considère comme l’un des proches amis du président.»(2)

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(1) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française
(2) Le français au micro

mardi 8 mars 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
Inspirée que je fus par la parodie de RBO, avec son Institut Chartier, qui se moque de l’Institut linguistique, où on mentionne entre autres : «Apprendez [sic] à parler comme un chartier!», je me suis demandée ce qu’était véritablement un chartier.

CHARRETIER
«n. m. Personne qui conduit une charrette.
LOCUTION
- Jurer comme un charretier. Blasphémer grossièrement.»(1)
«Personne qui conduit une charrette tirée par des animaux. Cris de charretier.hue; dia. LOC. Jurer comme un charretier, grossièrement.»(2)

«n. XIIe siècle. Dérivé de charrette. Personne qui conduit une charrette ou un chariot. Un bon charretier. EXPR. FAM. Jurer comme un charretier embourbé (vieilli) ou comme un charretier, employer les jurons les plus grossiers. PROV. Il n'y a si bon charretier qui ne verse, les plus habiles peuvent parfois se trouver en défaut. ADJT. Par où passent les charrettes. Chemin charretier. Porte charretière, porte cochère.»(3)

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [Le nouveau Petit Robert, édition 1996. Paris.]
(3) Dictionnaire de l’Académie française, 9e édition, sur le site Centre national de ressources textuelles et lexicales

lundi 7 mars 2011

Bain de soleil


Pas un, pas deux, mais trois! bonshommes de neige, ensemble, en famille, dans le soleil du matin. Trop joli. Attendrissant, même.

Rien à voir avec les œuvres de Calvin (dans Calvin & Hobbes) :



vendredi 4 mars 2011

Ok?

L’origine d’un tout petit mot, mais qui a grand usage :

«OK», un mot au succès planétaire, sur slate.fr

OK (expression), sur Wikipedia.org

O. K., Okay, sur langue-fr.net

Enfin, ce que ‘Bob’ en dit :
«O.K. adv. et adj. inv.
1869, répandu apr. la guerre 1939-1945; mot angl. amér., abrév. de oll correct, altér. de all correct
♦ Angl. Fam.
1 ♦ Adv. D'accord. → oui. À demain? — O. K.entendu. O. K., les gars, j'arrive!
2 ♦ Adj. attribut → 1. bien. C'est O. K. : ça va, ça convient. Tout est O. K., on peut partir.»(1)

D’accord?

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(1) [Version électronique du Nouveau Petit Robert, CD-ROM version 1.3, 1997.]

jeudi 3 mars 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘anglicisme’

→ «Bon matin» ←

BON MATIN
Cette expression est qualifiée d’«anglicisme phraséologique»(1) par l’Office québécois de la langue française (OQLF).

«Depuis quelque temps, on entend l’expression bon matin utilisée en début de journée pour saluer les personnes.

Exemples :
- Bon matin Monsieur!
- Bon matin à tous nos auditeurs!

Cette expression, d’un emploi récent, est calquée sur l’expression anglaise good morning. En français, lorsqu’on désire saluer une personne, on utilise le mot bonjour, et le soir, le mot bonsoir.

Exemples :
- Bonjour Monsieur!
- Bonjour à tous nos auditeurs!
- Bonsoir Paul!

Lorsqu’on veut souhaiter à quelqu’un de passer une belle journée ou une belle soirée, plusieurs formulations sont possibles : bonne journée, bon avant-midi (ou bonne avant-midi), bon après-midi (ou bonne après-midi), bonne soirée et bonne nuit. Chacune de ces expressions convient à une plage horaire plus ou moins étendue, et l’ensemble couvre la totalité des vingt-quatre heures d’une journée.

Exemples :
- Bonne journée! À ce soir.
- Bon avant-midi! Je t’attends pour le dîner. (et non Bon matin!)
- Je te souhaite un bon après-midi.
- Bonne soirée à tous! Je dois maintenant partir.
- Bonne nuit ma chérie!

L’expression bon matin entre donc inutilement en concurrence avec les formulations françaises bonjour et bon avant-midi.»(1)

«Depuis quelques années, certaines personnes utilisent la formule bon matin sous l’influence de l’anglais. Cette façon de saluer n’est pas recommandée en français. En effet, bien qu’elle ne soit pas grammaticalement incorrecte, la formule bon matin n’a pas été consacrée par l’usage dans l’ensemble des pays francophones. En anglais et dans les langues germaniques, il existe une formule de salutation spéciale pour la matinée (Good morning, Guten Morgen, Goedemorgen, God morgon, etc.). Ce n’est pas le cas en français ni dans les principales langues latines. Dans ces langues, l’usage veut qu’on se dise bonjour (bom dia, buongiorno, buenas dias, bonjur, etc.) du lever au coucher du soleil.»(2)

CORRECTION
Bonjour


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(1) Banque de dépannage linguistique de l’OQLF
(2) Le français au micro

mercredi 2 mars 2011

Que peut-on ourdir?

Dans la même lancée que mes billets concernant escampette et rutilant, je me suis demandée si on pouvait ourdir autre chose qu’un complot.

OURDIR
«v. tr. Tramer. Ourdir un complot. SYN. machiner, nouer.»(1)
«v. tr. 1. TECHN. Préparer (la chaîne) en réunissant les fils en nappe et en les tendant, avant le tissage. ABUSIVT Tisser, croiser les fils ourdis avec les fils de trame. → tramer. ◊ POÉT. Tisser. L’araignée ourdit sa toile. ‘‘La Parque à filets d’or n’ourdira point ma vie’’ (La Font.). 2. FIG. et LITTÉR. Disposer les premiers éléments de (une intrigue). → combiner, machiner, monter, nouer. ‘‘C’est mon métier d’auteur dramatique d’ourdir, de régler et de dénouer les affaires de ce genre!’’ (Villiers). Ourdir un complot, une machination contre qqn.tramer(2)

Ainsi, plutôt que de dire : Je crois qu’il est en train de tramer un mauvais coup, on pourra dire : Je crois qu’il est en train d’ourdir un mauvais coup. Ou encore : L’élève, dans sa tâche d’écriture, en était encore à ourdir l’intrigue. Enfin, histoire d’avoir un exemple où on conjugue le verbe : Vous n’avez rien à craindre; je n’ourdis rien dans votre dos.

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [Le nouveau Petit Robert, édition 1996. Paris.]

mardi 1 mars 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
Entendu sur les ondes de Météomédia, le 3 février dernier vers 18h52, à propos d’une tempête de neige ayant eu lieu le 3 février 2004. «La tempête de neige avait causé plusieurs embardées...»

EMBARDÉE
«n. f. Écart brusque d’un véhicule. La voiture a fait une embardée pour éviter un chien.»(1)

«n. f. 1. MAR. [marine] Brusque changement de direction d’un bateau, sous l’effet du vent, du courant ou d’un coup de barre involontaire. ‘‘Une embardée lui fit piquer une tête contre la porte d’une des cabines de bâbord’’ (Baud.). 2. COUR. Écart brusque et dangereux que fait une voiture, une moto. ‘‘L’autocar fit une embardée pour éviter un Arabe à bicyclette’’ (Sartre).»(2)

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [Le nouveau Petit Robert, édition 1996. Paris.]