vendredi 31 décembre 2010

2011 sera l’année des webémissions

En cette fin d’année 2010, on nous prédit que 2011 sera faste en webémissions (néologisme que j’ai pour l’instant du mal à digérer; mais c’est comme courriel : je vais finir par m’y faire).

Article à lire sur le sujet, publié sur Cyberpresse.

Bonne «télé» (ou plutôt, bon «ordi» [même si ça se dit plutôt mal])!

Et surtout, BONNE ANNÉE! :)

jeudi 30 décembre 2010

La faute du jeudi – catégories ‘homophones’ et ‘anglicisme’

→ «avec un de ses looks sexy!» ←

FAUTE 1 : «ses»

SES
«adj. poss. pl.
1. Déterminant possessif pluriel de la troisième personne du singulier qui détermine le nom en indiquant le ‘‘possesseur’’ de l’objet désigné.»(1)

«Les adjectifs possessifs sont ceux qui déterminent le nom en indiquant, en général, une idée d’appartenance. Souvent l’adjectif dit ‘‘possessif’’ marque, non pas strictement l’appartenance, mais divers rapports.»(2)

CES
«adj. dém.
Le déterminant démonstratif détermine le nom en montrant l’être ou l’objet déterminé par ce nom.»(1)

«Les adjectifs démonstratifs sont ceux qui marquent, en général, que l’on montre (réellement ou par figure) les êtres ou les objets désignés par les noms auxquels ils sont joints.»(2)

FAUTE 2 : «sexy»

SEXY
«Anglicisme pour séduisant, suggestif(1)

CORRECTION
Pour une soirée inoubliable! Célébrez l’arrivée de 2011 avec l’un de ces* looks séduisants!

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* Le contexte de l’image publicitaire nous indique ici la faute quant aux homophones ses et ces : on ne trouve aucun référent ‘logique’ à ses qui indiquerait le ‘‘possesseur’’, alors que les photos sous le texte constituent un bon indice qu’on a voulu référer à ce qu’on présentait (ou démontrait).

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [GREVISSE, M. (1990). Précis de grammaire française, 29e édition. Éditions Ducolot, Paris.]

mercredi 29 décembre 2010

Bigenre bizarre

Sur le thème du temps des Fêtes, les trois mots suivants me sont venus en tête, ainsi que l’étrange règle de grammaire dont ils sont victimes : amour, délice et orgue.

Quand ils sont seuls (singuliers), ils sont masculins. Quand ils sont plusieurs (pluriels), ils sont féminins.

«Amour, dans l’acception générale, est masculin. Dans le sens spécial de ‘‘passion’’, il est quelquefois féminin au singulier en poésie et presque toujours féminin au pluriel, même en prose.»(1)

«AMOUR n. m. et f.
NOM MASCULIN SINGULIER
1. Sentiment amoureux, sentiment passionné d’une personne pour une autre.
2. Affection entre personnes.
3. Goût très vif pour quelque chose.
NOM FÉMININ PLURIEL
Les folles amours.
NOTE. L’usage actuel tend à donner au mot amour le genre masculin également au pluriel.»(2)

«Délice. Au pluriel, ce nom est du féminin. Au singulier, délice est du masculin.»(1)

«DÉLICE n. m. sing. et n. f. plur.
NOM MASCULIN SINGULIER
1. Plaisir qui ravit.
2. Régal.
NOM FÉMININ PLURIEL
Charmes, plaisirs.
NOTE. Attention au genre de ce nom qui est masculin au singulier et féminin au pluriel.»(2)

«Orgue, au singulier, est du masculin. Le pluriel orgues est également du masculin quand il désigne plusieurs instruments. Le pluriel orgues est du féminin lorsqu’il désigne un instrument unique.»(1)

«ORGUE n. m. et f.
NOM MASCULIN
Instrument de musique à vent et à tuyaux, en usage dans les églises.
NOM FÉMININ PLURIEL
Instrument de musique en usage dans les églises et qui est de grande envergure.
NOTE. Au pluriel, le nom est féminin s’il désigne un instrument en insistant sur son ampleur; si le mot désigne plusieurs instruments, il reste masculin.»(2)


Je vous souhaiterai, sur ce, un temps des Fêtes rempli d’alléchantes délices, agrémenté de quelques cantiques joués sur de grandes orgues d’église, ainsi qu’une nouvelle année remplie d’amours toutes plus heureuses les unes que les autres.

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(1) [GREVISSE, M. (1990). Précis de grammaire française, 29e édition. Éditions Ducolot, Paris.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

lundi 27 décembre 2010

Illuminée

Un petit air de magie du temps des Fêtes, sur la rue Saint-Charles, dans le Vieux-Longueuil.

Rue Saint-Charles Ouest, entre Quinn et Montarville


Rue Saint-Charles Ouest, entre Saint-Jacques et Saint-Thomas, côté sud


Caserne des pompiers [et ancien hôtel de ville], intersection Saint-Charles et Saint-Thomas


Petit parc bordé par les rues Saint-Charles Ouest, Longueuil et Saint-Thomas

vendredi 24 décembre 2010

Le Père Noël veut qu’on parle français, au Québec

Après avoir vu leur pub à la télé, j’ai découvert le site Internet d’Impératif français, «un organisme culturel de recherche et de communication voué à la promotion de la langue française, de la culture d'expression française et de la francophonie».

On y défend le commerce qui doit être d’abord fait en français au Québec; on y propose un concours de poésie; et on y décerne des prix à des personnes ou des entreprises qui contribuent à la promotion de la langue française [en plus d’attribuer aussi des prix citron et des prix coco]. Des suggestions à leur faire…?

Profitez-en aussi pour visiter leur section «chronique linguistique», qui recèle d’informations intéressantes.

Sur ce, bon français et joyeux Noël!

jeudi 23 décembre 2010

La faute du jeudi – catégorie ‘orthographe’

→ «S.V.P. atendre» ←

ATTENDRE
«1. Demeurer pour la venue de quelqu’un, de quelque chose.»(1)

CORRECTION
S.V.P. attendre

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

mercredi 22 décembre 2010

Fêtes : voici le temps

Nous voilà encore en cette belle période de Noël, avec tous ses bons vœux qui l’accompagnent. Cartes de souhaits, courriels, messages instantanés : partout, on voit écrits les mêmes vœux qui reviennent annuellement. Pourtant, on se questionne encore quant à l’orthographe de certains mots de ces expressions toutes faites.

Celui qui m’intrigue encore, après toutes ces années : fêtes. Prend-il ou non la majuscule dans l’expression temps des fêtes/Fêtes?

«Majuscule. - On peut mettre une majuscule au mot fêtes quand on parle elliptiquement des fêtes de fin d'année : les fêtes ou les Fêtes; le temps des fêtes ou le temps des Fêtes; la période des fêtes ou la période des Fêtes. On gardera la minuscule dans la forme explicite les fêtes de fin d'année. En France, on garde aussi la minuscule pour la forme elliptique les fêtes(1)

«Quant à l’emploi ou non de la majuscule à fêtes, l’usage est indécis et les deux variantes se justifient. Au Québec, certains ouvrages en recommandent l’emploi, d’autres, non. Les deux graphies sont maintenant admises.»(2)

Encore une fois, il semble que le flou règne ici puisqu’on accepte les deux graphies, avec ou sans majuscule.

Je vous souhaiterai, sur ce, de joyeuses Fautes! :)

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(1) Points de langue, sur le site de Druide
(2) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française

lundi 20 décembre 2010

Noël


Un petit air de Noël au centre-ville, même si c’était avant que la neige ne se mette à tomber.

vendredi 17 décembre 2010

Entendu – no 4

Quand : Le dimanche 28 novembre 2010.
Où : Entrepôt Lise Watier.
Contexte : Dans la file d’attente, des femmes derrière moi discutent de la vente d’entrepôt L’Oréal et des produits qu’on y trouve.

«Ah oui, pour les produits coiffants, ça vaut vraiment la peine. Il y a toutes sortes de shampooings : cheveux colorés, volumisants, anti-frisitous. Ça vaut vraiment la peine!»

Mignon, quand même, un shampooing qui empêche de faire des «frisitous».

jeudi 16 décembre 2010

La faute du jeudi – catégorie ‘orthographe’ (ou ‘anglicisme orthographique’)

→ «le GRAM» ←

GRAMME
«Unité de masse valant un millième de kilogramme.»(1)

C’est plutôt en anglais qu’on écrit gram.(2)

CORRECTION
Payons comptant 30$ le gramme basé sur 24K

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) Wiktionary

mercredi 15 décembre 2010

Avez-vous une bonne mémoire?

Connaissez-vous bien les différentes utilisations des verbes se rappeler et se souvenir, qui semblent pourtant pratiquement identiques quant à leur sens et leur forme?


SE RAPPELER
«Se souvenir de. Elle se rappelle ce moment (et non *de ce moment), mais ne se rappelle pas son nom. Les mots qu’elles s’est rappelés sont «monts et merveilles».
NOTE SYNTAXIQUE. La complément de ce verbe se construit sans la préposition de, contrairement au verbe se souvenir. Je me rappelle ses yeux (et non *de ses yeux) magnifiques. Je me le rappelle (et non je m’*en rappelle). Cependant, le verbe se construit avec la préposition de s’il est suivi d’un pronom personnel ou d’un infinitif. Te rappelles-tu de nous? Je me suis rappelé de lui téléphoner.
NOTE SYNTAXIQUE. Suivi de la conjonction que, le verbe se construit avec l’indicatif. Nous nous sommes rappelé que la rentrée avait lieu le 5 septembre.
NOTE GRAMMATICALE. Attention à l’accord du participe passé qui ne se fait que si le complément direct précède le verbe. Les paroles que nous nous sommes rappelées. Il ne s’accorde pas si le complément direct suit le verbe. Il se sont rappelé que le train partait à 13h.»(1)

SE SOUVENIR
«1. Se rappeler. La devise du Québec est Je me souviens. Souviens-t’en (et non *souviens-toi-z-en), souvenons-nous-en, souvenez-vous-en.
NOTE SYNTAXIQUE. Contrairement au verbe se rappeler, qui se construit sans préposition, le verbe se souvenir se construit avec de. Ils se sont souvenus de leur promesse.
2. Garder présent à la mémoire. Je me souviens qu’il était là. Je ne me souviens pas qu’il soit venu. Elles se sont souvenues de cette rencontre. SYN. (LITT.) se remémorer.
NOTE SYNTAXIQUE. Suivi de la conjonction que, le verbe se construit avec l’indicatif dans une phrase affirmative, avec le subjonctif dans une phrase négative.
NOTE GRAMMATICALE. Le participe passé de ce verbe qui n’existe qu’à la forme pronominale s’accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet du verbe.»(1)


RÉCAPITULATION

Sens
Se rappeler renvoie à se souvenir et vice versa. On peut donc logiquement croire que les deux ont bel et bien le même sens.

Syntaxe
Par contre, la ‘façon’ d’utiliser l’un et l’autre dans une phrase diffère légèrement. Se souvenir requiert la préposition de, alors que se rappeler s’utilise sans, sauf dans les constructions où il est suivi d’un pronom personnel ou d’un verbe infinitif. À noter qu’on dira ainsi «les choses dont je dois me souvenir» par opposition à «les choses que je dois me rappeler» (par conséquence de l’utilisation ou non de la préposition de).

Quant à l’utilisation de ces verbes suivis de que, se souvenir appelle un verbe indicatif dans une phrase affirmative et appelle un verbe subjonctif dans une phrase négative, alors que se rappeler requiert toujours la forme indicative du verbe.

Accord
Enfin, le participe passé de se souvenir s’accorde toujours en genre et en nombre avec son sujet, puisque ce verbe n’existe qu’à la forme pronominale (pour vous en souvenir, retournez jeter un coup d’œil à mon billet sur l’accord des participes passés), alors que le participe passé de se rappeler ne s’accorde que si son complément direct précède le verbe.


Allez-vous réussir à vous souvenir de tout ça maintenant? Il est vrai que ça fait beaucoup de choses à se rappeler, toutefois.

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

lundi 13 décembre 2010

Mystère souterrain


Quelqu’un sait pourquoi, parmi toutes les stations originales du métro (celles qui ont ouvert à l’inauguration de 1966), seule la station Sherbrooke a «perdu» ses pastilles oranges au sol (sur la photo, on voit des pastilles noires à la place), le long du quai, au profit de longues barres jaunes?

vendredi 10 décembre 2010

Quand un service vous coûte 225% du prix que vous croyiez

Récemment, j’ai eu à utiliser un téléphone public. Comme moi, probablement, si vous possédez un téléphone cellulaire, vous n’utilisez à peu près plus les téléphones publics.

Malgré mon non-usage de ces derniers, j’étais toutefois au courant de l’augmentation des tarifs de Bell, qui avait fait passer le coût d’un appel local de 25¢ à 50¢. Un bien grand bond, soit, mais un tarif malgré tout abordable, si on le compare aux tarifs ‘à la minute’ de plusieurs compagnies de cellulaires.

Me voilà donc, mes deux pièces de 25¢ à la main, prête à utiliser l’archaïque téléphone public, quand je me retrouve tout à coup devant ceci :


Faites comme moi et cherchez. Cherchez encore. Oui, cherchez où insérer vos deux pièces de 25¢. Eh non! On ne peut plus payer comptant son appel téléphonique local lorsqu’on rencontre ces ‘nouveaux’ (?) appareils. Bell aurait-il voulu économiser sur les salaires des ‘ramasseux de 25¢’? Probable...

Me voilà donc perplexe devant mon téléphone-public-qui-n’accepte-pas-la-monnaie (pcq évidemment, il n’y a qu’UN appareil, à cet endroit). N’ayant évidemment pas de carte à puce Bell (prépayée), je me dis que la seule option qui me reste est sûrement la carte de crédit. Mais, n’ayant aucune idée de la façon de procéder, j’appelle alors ‘l’0pératrice’ (oui oui, celle dont le nom même commence par un zéro). Cette dernière me confirme que je peux payer avec une carte de crédit, et que oui, mon appel local ne me coûtera quand même QUE 50¢.

Super, pas de problème. Je m’exécute, comme elle me l’a expliqué (d’abord composer le numéro, et ensuite insérer ma carte de crédit; l’inverse de ce que j’aurais intuitivement fait…), et j’arrive à faire mon appel.

Si c’en était resté là, j’aurais simplement, avec amusement, partagé ma photo de téléphone-public-qui-n’accepte-pas-la-monnaie dans un billet du lundi, accompagnée d’une réflexion rigolote.

Mais non. La surprise est arrivée en même temps que mon relevé de carte de crédit. Quelque part parmi tous mes achats, apparaissait un montant de 1,13$, payé à Bell. 1,13$? 1,13$?? Comme dans «1$ plus taxes», on dirait bien… Ah? Ce n’est pourtant pas ce que la zér0’pératrice m’avait dit.

En regardant mes photos du téléphone-public-qui-n’accepte-pas-la-monnaie, j’ai tout à coup aperçu ceci, en toooout petit :


Eh oui! Petit renvoi inscrit après «Insérez et retirez la carte», qui indique qu’il en coûtera 1$ plus taxes pour un appel local facturé soit à une carte d’appels, soit à une carte de crédit.

Mais mais mais…? Quelque chose m’échappe alors. Pourquoi diantre afficher ceci :


sur un téléphone qui n’accepte pas la monnaie et qui facture par défaut 1,13$ si on paie par carte? Ce téléphone-là ne PERMET PAS de faire des appels locaux à 50¢, puisqu’il n’est PAS CONÇU pour accepter la monnaie. Peut-on ici parler de publicité trompeuse et mensongère? Je me le demande sérieusement.

Évidemment, pour une surfactiration de 73¢ (ce qui représente quand même 225% du prix que je pensais payer lorsque j’ai utilisé le service!), je n’ai pas fait de cas auprès de Bell. Mais pour le principe de la chose... D’abord, je n’aime pas que l’0pératrice m’ait confirmé que mon appel ne me coûterait que 50¢ même en payant avec ma carte de crédit; mais ensuite, j’aime encore moins que l’écran du téléphone-qui-ne-prend-pas-la-monnaie m’appâte d’un «Appels locaux 50¢» alors qu’il m’est littéralement impossible de loger un appel sur cet appareil pour ledit montant.

Je vous entend déjà me dire : «C'est du Bell tout craché, ça!» Et j'imagine que c'est malheureusement vrai.

jeudi 9 décembre 2010

La faute du jeudi – catégorie ‘lexique’

→ «environnement non-fumeur» ←

«NON-
Les mots composés avec l’élément non- s’écrivent avec un trait d’union et peuvent prendre la marque du pluriel au dernier élément. Des non-fumeurs, un non-sens.
NOTE. La négation non s’emploie généralement sans trait d’union devant un adjectif ou un participe. Une quantité non négligeable. Un peintre non figuratif.»(1)

CORRECTION*
Vous êtes dans un environnement non fumeur.

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*AMENDEMENT (en date du 13 janvier 2011)
En fait, on pourrait considérer que «environnement non-fumeur» n'est pas vraiment fautif, dans la mesure où on le comprendrait au sens de «environnement pour non-fumeur». En effet, l'environnement comme tel ne peut pas fumer, donc, il est un peut étrange de vouloir lui apposer directement l'épithète de non fumeur. Toutefois, dans cette optique, à mon humble avis, il vaudrait alors sûrement mieux écrire «environnement non-fumeurs», comme on écrirait de la même façon «restaurant non-fumeurs» (sous-entendu «pour non-fumeurs»).
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2003). La nouvelle grammaire en tableaux, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

mercredi 8 décembre 2010

Pour partir du bon pied

Certaines fautes sont tellement anodines et tellement «passées dans l’usage» que les plus érudits d’entre nous ne les suspecteraient même pas. Si je vous disais (comme je l’ai récemment entendu à la télé) : «Pour débuter la soirée, je vous présenterai nos participants.», détecteriez-vous la faute? Moi je ne la décelais pas. C’est le commentaire anodin d’un collègue qui m’a fait aller consulter mes dictionnaires.

DÉBUTER
«v. intr.
1. Faire se débuts dans une profession. Elle a débuté comme architecte dans un petit bureau.
2. Commencer. Le film débute par une scène très amusante. Le cours débute à 13h.
NOTE SYNTAXIQUE. Le verbe débuter est intransitif (il n’a pas de complément). Les élèvent commenceront (et non *débuteront) leur nouvelle année scolaire le 3 septembre. Dans une phrase comportant un complément direct, on pourra employer les verbes amorcer, commencer, engager, entamer, entreprendre…»(1)

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

lundi 6 décembre 2010

Objets animés – prise 2

Parce que ça me fait encore sourire de voir des «faces de bonhomme» dans des objets.

Gobelet de café McDo, vu du haut.

vendredi 3 décembre 2010

Avez-vous vos anticorps?

Il semble que l’anglais soit une maladie contagieuse…

À lire, cette chronique fort intéressante de Patrick Lagacé sur le sujet, sur le site de Cyberpresse.

jeudi 2 décembre 2010

La faute du jeudi – catégorie ‘grammaire’

→ «nouveaux couleurs» ←

NOUVEAU
«ACCORD DE L’ADJECTIF
D’une façon générale, l’adjectif s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il accompagne.»(1)

«ADJECTIFS QUALIFICATIFS
L’adjectif qualificatif exprime une manière d’être, une qualité de l’être ou de l’objet désigné par le nom auquel il est joint : Un livre utile. – Un ouvrier actif.

FÉMININ DES ADJECTIFS QUALIFICATIFS
N.B. – Au point de vue orthographique, le féminin des adjectifs qualificatifs se marque[.]

Cas particuliers
Beau, nouveau, fou, mou, vieux font au féminin belle, nouvelle, folle, molle, vieille. Ces formes féminines sont tirées de masculins anciens : bel, nouvel, fol, mol, vieil, qui sont encore d’usage devant un nom masculin singulier commençant par une voyelle ou un h muet :
Un bel ouvrage, un nouvel habit, un fol espoir, un mol abandon, un vieil avare.»(2)

COULEUR
«n.f.»(3)

CORRECTION
Nouvelles
couleurs de Tivoli

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2003). La nouvelle grammaire en tableaux, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [GREVISSE, M. (1990). Précis de grammaire française, 29e édition. Éditions Ducolot, Paris.]
(3) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

mercredi 1 décembre 2010

Quand on élide à tort et à travers

Jeudi dernier, je suis tombée sur la faute suivante, dans une vitrine : «presqu’impossible» (voir billet de jeudi dernier).

Cette faute m’a alors fait penser au même problème que pose lorsque. Bien que j’aie réussi à systématiquement me souvenir que presque ne s’élide que devant île, je dois toutefois admettre qu’il m’est arrivé d’être embêtée et incertaine devant des formes telles lorsqu’évidemment ou lorqu’immédiatement.

APOSTROPHER OU NE PAS APOSTROPHER…
Certaines références proposent de restreinte l’utilisation de l’apostrophe, avec lorsque.

«LORSQUE
Quand, au moment où. Cette conjonction marque la simultanéité de deux actions.
NOTE. L’élision se fait devant les mots suivants : il, elle, en, on, un, une, ainsi.»(1)

Le Multidictionnaire(1) est donc catégorique : seuls les mots ci-dessus permettent d’utiliser l’apostrophe avec lorsque. Mais est-ce vraiment si clair?

L’Office québécois de la langue française (OQLF), dans sa banque de dépannage linguistique, ajoute pour sa part les contextes suivants : «devant avec, aussi, aucun et enfin»(2) (et fait fi du ainsi), en acceptant pour ces mots les formes élidée et non élidée, et note au passage que «[c]ertains auteurs et grammairiens autorisent cependant l'élision dans tous les contextes»(2).

D’autres, toutefois, semblent plus clairement affirmer que lorsque s’élide devant tout mot commençant par une voyelle ou un h muet, sans restriction aucune.

«L’élision de l’e est marquée par l’apostrophe :
[…]
3º Dans de, ne, que, jusque, lorsque, puisque, quoique, et dans les locutions conjonctives composées avec que[.]»(3)

«Devant d’autres mots commençant par une voyelle ou une [sic] h muette [sic], l’élision peut se rencontrer, et n’est pas réputée incorrecte.»(4)

Bien nébuleux tout ça. Comme quoi, encore une fois, dans cet état d’ambivalence, on laisse à l’auteur le choix de la règle. Est-ce que l’hypothèse proposant que «[l]a tendance, à l’oral, à lier lorsque au mot qui suit accentue le phénomène de l’élision à l’écrit»(2) est bien réelle, d’après vous? Si oui, on peut alors logiquement s’attendre à ce que presque finisse par subir le même sort que lorsque. Ce qui rendrait notre vitrine de jeudi dernier ‘linguistiquement légale’.

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) Banque de dépannage linguistique de l’OQLF
(3)
[GREVISSE, M. (1990). Précis de grammaire française, 29e édition. Éditions Ducolot, Paris.]
(4) Wiktionnaire

lundi 29 novembre 2010

Du fromage svp!TM (…non merci!)

Cette pub-là, elle est pour moi! Entièrement (mais pas exclusivement) pour moi!


Ceux qui me connaissent riront déjà, comme je l’ai moi-même fait devant la pub. Les autres apprendront avec amusement aujourd’hui que j’ai longtemps mangé du Kraft Dinner… sans fromage. Eh oui. Parce que non, je n’aime pas le fromage. Mais parce que oui, allez savoir pourquoi, je trouvais que les nouilles des boîtes de Kraft Dinner «goûtaient meilleur», même juste avec du beurre ‘pis’ du sel (ça aussi, «du beurre pis du sel», ça sonne meilleur que «du beurre et du sel»… oui, je suis étrange, je sais), que les autres nouilles ‘ordinaires’.

On appelle ça une lubie, je pense.

Mais rassurez-vous, je ne fais plus ça. Enfin… presque plus. :)

vendredi 26 novembre 2010

Novembre [n’]est [pas encore tout à fait] mort

Je me permets ici de partager un [énooorme!] coup de cœur musical avec vous, parce qu’il est rare que je ‘trippe’ autant sur un groupe de musique, d’ici, de surcroît!

Hôtel Morphée.

Non : malgré le nom du dieu du sommeil, le son n'a rien d'endormant, je vous assure.

Ils sont cinq : quatre gars, une fille. Quatre musiciens, une chanteuse... aussi musicienne. Des instruments à cordes, qui me font vibrer, qui me touchent et m’émeuvent, une voix suave et puissante, harmonieuse, des mélodies sombres et profondes. J’aime. Viscéralement.

Le groupe vient tout juste, le 19 novembre dernier, de lancer son deuxième cd Novembre est mort, après avoir lancé son premier cd, éponyme, à l’automne 2009. Quatre nouvelles chansons qui s’ajoutent aux quatre précédentes, un son beaucoup plus ‘pro’ et pur que le premier album (un meilleur studio à leur disposition, m’a raconté le batteur du groupe), mais des mélodies toujours aussi senties, fortes et vibrantes. Un total de huit chansons à découvrir (et à acheter!) sur le site du groupe. Ce dernier possède aussi son site myspace, où d’autres belles découvertes vous attendent (la chanson Comme il faut, par exemple, ou encore quelques vidéos).

Voici d’autres avis que le mien, qui vous inspireront peut-être davantage :
- Courte critique du groupe, sur le site Bande à part de Radio-Canada.
- Historique du groupe et présentation de leur album (alors à venir) Novembre est mort.

NOVEMBRE EST MORT
- La critique du Voir.
- La critique de Claude André, du ICI week-end, sur le site de Canoe.

Hôtel Morphée : un réel délice pour mes oreilles et mon âme. En espérant que ça vous plaise aussi.

jeudi 25 novembre 2010

La faute du jeudi – catégorie ‘lexique’

→ «presqu’impossible» ←

PRESQUE*
«À peu près. Presque tous les élèves sont présents. Dans presque une heure, nous serons partis.
NOTE. L’élision ne se fait que devant le mot île. Presqu’île.»(1)

CORRECTION
Dans un flocon de neige, se cache une histoire presque impossible à croire…

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* Restez à l’antenne de Mille images, mille mots : j'aborderai une règle similaire dans le billet langagier de mercredi prochain. :)

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

mercredi 24 novembre 2010

Entre les deux, mon cœur balance…

Cette semaine, je m’intéresse à un «fléau» répandu, celui de l’utilisation du et/ou, directement venu de la syntaxe de l’anglais.

Comme le sujet a déjà été bien couvert, je vous renverrai vers deux références. À vous de voir si vous voulez lire la première, la deuxième, ou les deux.

D’abord, ce qu’en dit Le français au bureau(1) :

«La tournure et/ou, qui indique à la fois une addition et un choix, peut être ambiguë, et il est préférable de l’éviter, bien qu’elle soit parfois utilisée par commodité dans certains textes techniques. Dans la majorité des cas, la conjonction ou employée seule suffit à exprimer la possibilité de choix ou d’addition; c’est d’ailleurs le sens de ou en logique et en mathématiques.

Il y a sûrement des ajouts ou des corrections à apporter à ce texte. (Il peut y avoir et des ajouts et des corrections.)

Toutefois, si on veut éviter toute ambiguïté, on peut avoir recours à une formule plus explicite.

Les congressistes peuvent se réunir dans la salle A ou dans la salle B, ou dans les deux.
Invitez la présidente et la vice-présidente, ou l’une des deux.
»(1)

Ensuite, ce qu’en dit l’Office québécois de la langue française (OQLF) dans sa banque de dépannage linguistique(2).

Avez-vous besoin de plus d’explications OU d’autres exemples (sous-entendu ‘ou les deux’)?

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(1) [GUILLOTON, N. & H. Cajolet-Laganière (2005). Le français au bureau, 6e édition. Les publications du Québec.]
(2) Banque de dépannage linguistique de l’OQLF

mardi 23 novembre 2010

Amendement au billet «Noël polaire»

En fouillant dans le dictionnaire, je suis tombée sur l'information suivante, qui jette un peu d'ombre sur le savoureux jeu de mots d'hier.

OURS
«PRONONCIATION. Le s se prononce au singulier et au pluriel, [urs]; le nom rime avec bourse.
NOTE. La prononciation avec un s muet est ancienne.»(1)

Ainsi donc, le jeu de mots n'est valide que dans l'optique où on adopte la prononciation désuète du mot ours.

Soyons désuets alors! Puisqu'il le faut...! :)

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

lundi 22 novembre 2010

Noël polaire


À la Place Ville Marie, on a un Noël «pou’ les ours*»(1)!

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* À noter qu’on dit bien ‘our’ et non ‘ourse’, au pluriel. Sinon la référence à RBO («Voici les nouvelles, pou’ les sourds!») tombe à plat.
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(1) Cette blague est une gracieuseté de Délèque, autre fan de RBO.

vendredi 19 novembre 2010

Entendu – no 3

Quand : Le mercredi 3 novembre 2010.
Où : Au sortir du train de banlieue, à la gare Bonaventure.
Contexte : Deux filles devant moi (dans la file) discutent de rénovations.

Fille 1 : «Oui. Pour ma cuisine, j’ai choisi un gris. C’est le nouveau gris, là…»
Fille 2 : «Le nouveau gris?»
Fille 1 : «Oui oui, le gris en tranches…»
Fille 2 : «Euh... comme en strates, c’est ça?»
Fille 1 : «Oui oui, c’est ça.»

J’ai cessé de porter attention à la conversation ensuite, trop amusée par : le nouveau gris en tranches.

Imaginez au comptoir de peinture, à la quincaillerie :
– Quelle couleur voulez-vous peinturer votre cuisine madame?
– Ah, je vais prendre le ‘nouveau gris en tranches’ svp.

Lol.

jeudi 18 novembre 2010

La faute du jeudi – catégorie ‘grammaire’

→ «Propriété privé» ←

PRIVÉ
«Le participe passé employé sans auxiliaire s’accorde en genre et en nombre avec le mot auquel il se rapporte : Que l’on recueille les enfants abandonnés(1)

PROPRIÉTÉ
«n. f.»(2)

CORRECTION
Propriété privée

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(1) [GREVISSE, M. (1990). Précis de grammaire française, 29e édition. Éditions Ducolot, Paris.]
(2) [Le nouveau Petit Robert, édition 2004. Paris.]

mercredi 17 novembre 2010

Le mystère de la validation de titres de transport en commun, dans la belle région de Montréal

Un ami et collègue, avec qui je prends quotidiennement le train, a voulu me raconter ce qui suit, alors qu’on discutait des bizarreries qu’on pouvait entendre prononcées par des gens autour de nous, dans diverses situations. Il commença :

– J’étais à la billeterie, et une dame devant moi voulait savoir où faire valider son billet. Sais-tu ce qu’elle a demandé?
– Où elle pouvait le faire composter?
– …

Silence et air complètement interloqué de mon interlocuteur, qui lui, n’avait encore jamais entendu le terme composter autrement que pour définir l’action de faire du compost. Il est vrai que le terme n’est pratiquement pas utilisé au Québec.

COMPOSTER
«1. Améliorer un sol avec du compost.
2. Perforer au composteur.»(1)

COMPOSTEUR
«Appareil servant à perforer et à dater des documents, des billets (de métro, de train, etc.).»(1)

Par contre, nous avons tous deux continué de nous questionner sur les termes qui ‘devraient’ être utilisés au Québec, puisque personne n’utilise vraisemblablement composter. Lui a suggéré oblitérer, dans l’optique où il s’agit d’un sceau qui rend le billet ou le timbre utilisable qu’une seule fois, alors que pour ma part, je me suis demandé si le terme n’était pas réservé qu’aux timbres-poste.

OBLITÉRER
«Recouvrir un timbre d’un cachet afin d’empêcher qu’il serve à nouveau.»(1)

Enfin, dans le même ordre d’idées, je me suis finalement questionnée à savoir si le terme étamper serait approprié, pressentant que son usage devait lui aussi être limité aux étampes. J’étais toutefois loin de me douter du véritable sens d’étampe.

ÉTAMPER
«Travailler une pièce métallique à l’étampe.
FORME FAUTIVE
*étamper un document. Anglicisme au sens de marquer, apposer un tampon, un timbre sur un document, timbrer un document(1)

ÉTAMPE
«Outil servant à produire des empreintes sur des pièces métallique.
FORME FAUTIVE
*étampe. Anglicisme au sens de cachet, timbre, tampon encreur(1)

Ainsi, on se retrouve devant une situation fort intéressante. Aucun des termes définis précédemment ne rend adéquatement compte de la réalité montréalaise qui consiste à faire valider son billet de façon électronique. À l’ère du numérique, le compostage est impropre, puisqu’on ne perfore plus les billets. L’oblitération est impropre aussi, puisqu’elle se limite aux services postaux. Enfin, il n’est pas non plus question d’étampe ni même de cachet, de timbre ou de tampon.

Réfléchissons… Que fait la machine électronique lorsqu’elle valide notre billet? Hmmm… Ah! Elle y inscrit la date et l’heure. Eurêka!

HORODATEUR
«Appareil imprimant la date et l’heure.»(1)

Voilà! La dame du début de notre anecdote aurait ainsi plutôt dû demander : «Où puis-je faire horodater mon billet s’il-vous-plaît?»

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

lundi 15 novembre 2010

Ciel d’automne


Un coucher de soleil époustouflant, alors que le fond du ciel était sombre, aperçu à la gare de Saint-Lambert, vers 17h40, le 1er novembre dernier.

vendredi 12 novembre 2010

Entendu – no 2

Quand : Le jeudi 28 octobre 2010.
Où : À Longueuil.
Contexte : Deux ouvriers de la ville sont en train de réparer un tuyau d’évacution d’eau, dans la rue :

– Whoa! As-tu vu? C’est mouillé ici.
– Oui. On a tellement creusé profond qu’on doit être rendu à la nappe phréatique.
– ...ou à la nappe asiatique!

Ça peut être drôle aussi, des jeux de mots de plombiers, bon! :)

jeudi 11 novembre 2010

La double faute du jeudi – catégorie ‘anglicisme’

FAUTE 1

Source : Site Web des carrières à la fonction publique fédérale

→ «supportez les Forces canadiennes» ←

SUPPORTER
«1. Soutenir. Ces fondations supportent l’édifice.
2. Tolérer, endurer. Elle a supporté trop longtemps ces mensonges. SYN. accepter.
FORMES FAUTIVES
*supporter (un candidat). Anglicisme au sens de appuyer, soutenir.
*supporter (un projet, une entreprise). Anglicisme au sens de financer.
*supporter une famille. Anglicisme au sens de subvenir aux besoins d’une famille(1)

Ainsi énoncé, «supportez les Forces canadiennes» reviendrait à dire «endurez les Forces canadiennes». Bien qu’en ce sens la phrase soit un gag amusant, il est plutôt certain que, dans une de ses offres d’emploi, le gouvernement canadien n’a pas voulu donner ce sens .

CORRECTION
Utilisez vos compétences et appuyez les Forces canadiennes


FAUTE 2

Entendu à la télé, dans une annonce publicitaire :

→ «La Compagnie X* veut vous faire progresser, et vous offre le support pour le faire.»(2)

Bel anglicisme qui semble passé dans l’usage.

SUPPORT
«Soutien. Le support d’une corniche. Ces fondations de béton servent de support aux murs de l’immeuble.
LOCUTIONS
- Support (d’information). Tout dispositif apte à stocker des informations réutilisables. Les disquettes, les disques rigides sont des supports magnétiques.
- Support publicitaire. Média utilisé par la publicité. Les affiches, la presse sont des supports publicitaires courants.
FORMES FAUTIVES
*support. Impropriété au sens de cintre. Mets ton manteau sur un cintre (et non sur un *support).
*support. Anglicisme au sens de soutien, appui (moral), aide. Nous avons besoin de votre appui, de votre soutien financier, de votre aide (et non de votre *support) pour continuer notre travail.»(1)

À moins que la Compagnie X n’offre des disquettes ou autre média (ce que le contexte nous aurait normalement indiqué), je crois ici que ce qu’on voulait vraiment dire était plutôt que cette compagnie nous offrait son soutien, son aide.

CORRECTION
La Compagnie X veut vous faire progresser, et vous offre le soutien pour le faire.

--
* Je tais ici le nom de la compagnie, pour éviter de la publicité gratuite (et inutile).
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) Entendu sur les ondes de Météomédia, le mardi 2 novembre, à 7h38.

mercredi 10 novembre 2010

J’aménage lorsque j’emménage

Vous rappelez-vous les deux billets que j’ai écrits concernant apporter et emporter ainsi que rapporter et remporter? Allez savoir pourquoi, j’ai tout à coup songé que les verbes aménager et emménager semblaient aussi construits de la même façon.

AMÉNAGER
«v. tr. Disposer, organiser en vue d’un usage déterminé. Aménager un appartement. SYN. arranger.»(1)

EMMÉNAGER
«v. tr., intr.
VERBE TRANSITIF
Transporter dans un nouveau logement. Emménager un piano.
NOTE. L’emploi de ce verbe à la forme transitive est peu fréquent.
VERBE INTRANSITIF
S’installer dans un nouveau logement. Ils viennent d’emménager dans cette maison.»(1)

L’Office québécois de la langue française (OQLF) s’est aussi intéressé à ces paronymes dans un article publié sur sa Banque de dépannage linguistique(2).

Il est quand même intéressant de remarquer que, bien que ces deux mots soient dérivés du nom ménage, aucun des deux n’inclut directement ce sens. Pourtant, il y généralement du ménage à faire, et quand on aménage, et [surtout!] quand on emménage!

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) Banque de dépannage linguistique de l’OQLF

lundi 8 novembre 2010

Ligues majeures


Z’avez vu? Z’avez vu?

De la *ahem* : «Extra professional – menthe balloune». «Gomme balloune» et «profesionnelle»! Pardon?

Est-ce qu’il n’ y a vraiment que moi que ça fait mourir de rire? Coller «gomme balloune» et «pro» sur un même emballage? pour un même produit?

Non mais! Faut pas nous prendre pour des cons non plus!

Très lol!

vendredi 5 novembre 2010

Cure d’amincissement?

Avez-vous tenu une «nouvelle» pièce de 1¢ dans votre main, récemment?

Du dessus, on remarque que le 1¢ a perdu ses arêtes.




Mais de profil, on constate qu’il est aussi beaucoup plus mince!


Plus léger et plus mince, le «nouveau» 1¢ ressemble maintenant, dans le compartiment à monnaie de mon portefeuille, au 10¢. Encore heureux que le 10¢ ait, lui, des rainures sur son pourtour.

Étrangement, j’ai eu beau chercher sur le Web, je n’ai trouvé aucune information concernant ce changement de morphologie.

Par contre, je me souviens avoir entendu parler du fait que la «cenne» canadienne coûtait plus de 1¢ à produire. Ce fait expliquerait peut-être qu’on ait voulu aminicir la pièce, dans le but d’en diminuer ses coûts de production…?

Un article du Devoir(1) ainsi qu’un du Journal de Montréal(2) font récemment état du fait que la pièce de 1¢ coûte plus de 1¢ à produire et à distribuer, et remettent d'actualité l’idée de retirer complètement le 1¢ de la circulation.

Ainsi, contrairement à ce que j’aurais cru, notre «cenne noire» n’a pas été amincie dans le but d’en réduire les coûts de production et d’ainsi en éviter la disparition complète.

Pourquoi l’a-t-on donc amincie, alors? N’a-t-on pas pensé que d’en modifier la composition et la forme modifierait aussi son poids, et qu’ainsi, il faudrait alors remplacer TOUS les dispositifs de machines automatiques où on paie avec de la monnaie, dispositifs qui reconnaissent les pièces selon leur poids? Ah si, on y a sûrement pensé : pratiquement aucune machine n’accepte les pièces de 1¢, de toute façon. Oups! :)

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(1) Site Web du Devoir
(2) Site Web du Journal de Montréal

jeudi 4 novembre 2010

Ma faute du jeudi – catégorie ‘lexique’

→ «café expresso»←

ESPRESSO
Ah tiens! Je ne le trouve pas dans le Petit Robert(1). Euh…
«VOIR – EXPRESS.»(2)
Ah bon??

EXPRESSO
«Café express.»(1)
«Café express. NOTE. Les formes expresso et espresso sont également utilisées.»(2)

EXPESS
«1. Café fait à la vapeur d’eau sous pression.»(2)

CORRECTION
Aucune! C’est moi qu’il faut corriger cette fois : expresso n’est pas fautif.

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(1) [Le nouveau Petit Robert, édition 2004. Paris.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

mercredi 3 novembre 2010

Pluriels plutôt singuliers, ou souvent l’envers du gros bon sens

Le français a parfois le tour de nous imposer des graphies qui semblent aller à l’encontre de notre intuition. En voici quelques-unes qui utilisent le singulier alors qu’on s’attendrait au pluriel, ou vice versa.

Plus d’un est, moins de deux sont
«1. Après plus d’un, le verbe se met presque toujours au singulier, à moins qu’on n’exprime la réciprocité ou que plus d’un ne soit répété :
Plus d’une Pénélope honorera son pays. (Boileau.)
Plus d’un fripon se dupent l’un l’autre.
• Plus d’un savant, plus d’un artiste
sont morts dans la misère.

2. Après moins de deux le verbe se met au pluriel :
Moins de deux ans sont passés.»(1)

Mêlant : plus d’un a le sens d’un sujet pluriel, alors que moins de deux devrait signifier un sujet singulier. Non?

Un des … qui
«Après un(e) des, un(e) de, le relatif qui se rapporte tantôt au nom pluriel, tantôt à un(e), selon que l’action ou l’état concerne, quant au sujet, plusieurs êtres ou objets ou bien un seul :
Observons une des étoiles qui brillent au firmament [ce sont les étoiles qui brillent].
À un des examinateurs qui l’interrogeait sur l’histoire, ce candidat a donné une réponse étonnante. [un seul examinateur l’interrogeait].

Après un de ceux qui, une de celles qui, le verbe se met au pluriel :
Un de ceux qui liaient Jésus-Christ au poteau. (Hugo.)

Quand un(e) des… qui contient un attribut, c’est presque toujours le nom pluriel qui commande l’accord :
La poésie française au XVIe siècle est un des champs qui ont été le plus fouillés. (Sainte-Beuve.)»(1)

À vous de choisir cette fois!

À pied
«En marchant.
NOTE. Cette expression s’écrit au singulier.»(2)
On a pourtant deux pieds pour marcher.

En détail
«En précisant toutes les particularités. Décrire une maison en détail.»(2)
On donne pourtant des détails.

En tout temps
«Quel que soit le moment.
NOTE. Cette locution s’écrit au singulier.»(2)
N’importe quel temps pourrait tout aussi bien signifier tous les temps.

Information
«1. Ensemble de renseignements. Recueillir de l’information sur un sujet. Le traitement de l’information.
2. Événement porté à la connaissance d’un public. SYN. nouvelle.
3. (AU PLUR.) Actualités radiodiffusées ou télévisées.
LOCUTIONS
- Réunion d’information, séance d’information. Rencontre au cours de laquelle des renseignements sont communiqués.
- Voyage d’information. Déplacement servant à recueillir des renseignements.
NOTE. Dans ces expressions, le nom information est un collectif et s’écrit au singulier.»(2)
Pourtant, on souhaite souvent obtenir plus d’une information.

Beau méli-mélo tout ça vous ne trouvez pas? Rien de mieux qu’un bon dictionnaire pour vérifier, en cas de doute (et rappelez-vous qu’il est toujours bon de douter!).

Pour ceux que le sujet intéresse, j’ai trouvé un article(3) fort intéressant et plutôt complet, qui pousse plus à fond l’exploration du nombre des mots, en abordant les particularités et différences de sens liées au nombre. Bonne lecture!

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(1) [GREVISSE, M. (1990). Précis de grammaire française, 29e édition. Éditions Ducolot, Paris.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) Site Web des Services d'édition Guy Connolly

lundi 1 novembre 2010

Noël en octobre?

Me rendant au travail mercredi dernier, je suis tombée face à fils avec ceci :


ZE sapin de la Place Ville Marie. Le 27 octobre. Déjà installé.

Trouvez pas qu’il y a quelque chose d’incongru à voir un sapin de Noël ET des feuilles dans les arbres dans un même coup d’œil? Z’avez pas, vous aussi, cette borne psychologique du 1er novembre, après l’Halloween, comme date «réglementaire» pour commencer à installer les décorations de Noël?

Oui, bon : je veux bien croire qu’avec pareil attirail, l’administration de la Place Ville Marie veut probablement «jouer safe» et s’assurer que la neige n’aura pas commencé à tomber, histoire de faciliter l’installation de l’immense arbre. Reste que ça m’agace quand même un tout-tit-peu.

Je me console en me disant qu’au moins, on n’avait pas encore commencé à l’allumer, le soir!


Quoique, en fait, c’est peut-être simplement qu’il ne faisait pas encore assez sombre, quand je suis partie du travail, pour que les lumières soient allumées? Mouaif…

vendredi 29 octobre 2010

Ambiguïté réglementaire?

Une amie m’a récemment passé la réflexion suivante : «Comment ça se fait qu’il y a encore du monde, dans le métro, qui s’immobilise du côté gauche de l’escalier mobile et qui bloque le passage? Y’a pas une règle ‘‘implicite’’ comme quoi on monte à gauche et on reste immobile à droite? Pourquoi la STM [Société de transport de Montréal] n’écrit-elle pas ce règlement quelque part?»

Et tout à coup, je me suis rappelé avoir déjà lu quelque part (dans la page Info-STM du journal Métro, si ma mémoire est bonne), il y a quelques années déjà, que la STM ne pouvait pas ‘‘instaurer ou appliquer ce règlement’’, puisqu’il existait justement un règlement à l’effet qu’on doive rester immobile dans un escalier mobile.

Étrangement, j’ai eu beau chercher ce règlement, je ne l’ai pas trouvé. Ce que j’ai trouvé qui s’approche d’une interdiction est ceci : «Dans ou sur un immeuble ou du matériel roulant*, […] il est interdit à toute personne : de désobéir à une directive ou un pictogramme, affiché par la Société.»(1) Pour l’instant, donc, rien de clair quand à l’interdiction de se déplacer dans un escalier mobile.

En continuant mes recherches, je suis aussi tombée sur un article racontant qu’une dame s’était fait donner, en mai 2009, une contravention pour n’avoir pas tenu la main courante de l’escalier mobile, dans le métro. Dans cet article, on clame que «le règlement oblige [les usagers] à garder en tout temps une main sur la rampe lorsqu'ils utilisent les escaliers roulants»(2). Plus loin, on ajoute l’information suivante : «Les policiers lui ont remis une contravention de 100$ pour avoir ‘‘désobéi à une directive ou à un pictogramme’’»(2).

Ainsi donc, c’est le pictogramme qui fait ici foi de règlement. Pourtant, pour avoir utilisé le métro pendant de nombreuses années de façon quotidienne, je ne me souviens pas avoir vu un pictogramme qui dit explicitement qu’il est obligatoire de tenir la main courante.

Intriguée, j’ai moi-même été photographier ledit pictogramme, que voici :


Oui, le pictogramme dit bien : «Tenir la main courante». Mais, sans vouloir être de mauvaise foi, j’ai toujours honnêtement cru qu’il s’agissait là d’une recommandation plutôt que d’un règlement. Pas vous? L’écriteau est jaune, et c’est probablement de là que me vient cette impression. À l’inverse, l’interdiction d’utiliser une poussette dans les escaliers mobiles est, elle, sans équivoque.

Qu’en pensez-vous? Ne trouvez-vous pas que le pictogramme est vaguement ambigu quant à son caractère obligatoire? L’écriteau ne devrait-il pas plutôt afficher un rond vert autour du pictogramme, pour indiquer le caractère obligatoire du comportement illustré et décrit?

--
* On entend par «matériel roulant» : «un autobus, un minibus, une voiture de métro ou tout autre véhicule utilisé pour le transport de personnes, par ou pour la Société, y compris tout véhicule utilisé par un préposé de la Société»(1). Les escaliers mobiles ne sont donc pas considérés comme du «matériel roulant», même si certains d’entre nous les appelons des «escaliers roulants». :) Mais ça ne change rien au reste de l’anecdote.

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(1) Règlement R-036 de la STM
(2) Cyberpresse

jeudi 28 octobre 2010

La faute du jeudi – catégories ‘anglicisme’ et ‘grammaire’

→ «tous vehicule non authorise sera remorqué» ←

FAUTE 1 : «authorise»

AUTORISÉ
«1. Admis. SYN. Approuvé.»(1)
«Authorized. Simple past tense of authorize(2)

Le h vient donc ici du mot anglais, puisque authoriser n’existe tout simplement pas en français.

FAUTE 2 : «tous vehicule»

TOUT, TOUS
«ADJECTIF INDÉFINI
1. Tous, toutes. Sans exception.
2. Tous, toutes. Chaque.
3. Tout, toute + nom sans article. N’importe quel.
NOTE. En ce sens, le nom et l’adjectif indéfini sont au singulier.»(1)

Ici, on pourrait aussi bien dire «tout véhicule non autorisé sera remorqué» que «tous véhicules non autorisés seront remorqués» (bien qu’en fait, «tous les véhicules non authorisés seront remorqués» sonnerait mieux à l’oreille…). Le problème qui nous occupe est que tous est pluriel alors que véhicule est singulier.

FAUTE 3 : «vehicule» et «authorise»

ACCENTS AIGUS
Je n’aurais pas pris la peine de considérer le manque d’accents aigus comme une faute, puisqu’on utilise ici des majuscules, si je n’en avais tout à coup aperçu un sur la dernière lettre, dans le mot remorqué. Sérieux manque d’uniformité ici. En plus du reste.

CORRECTION
Tout véhicule non autorisé sera remorqué à vos frais, même le* samedi et dimanche**

--
* Noter la double espace sur le panneau (où peut-être y avait-il un s auparavant?)
** Idéalement, il vaudrait mieux dire «même le samedi et le dimanche» ou «même les samedis et dimanches»

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) Wiktionary

mercredi 27 octobre 2010

Cours : Vestiments 101

De retour de France, j’ai pu me régaler de nuances linguistiques. Le billet suivant est ainsi inspiré d’un moment cocasse qui m’est arrivé là-bas.

Je discutais avec deux amies pour savoir comment on allait organiser notre soirée, lorsqu’il a été question qu’on sorte dans un bar après le souper. J’ai alors dit : «Ah, dans ce cas, j’irai me changer avant de sortir pour mettre une camisole, pcq je risque d’avoir trop chaud avec mon chandail à manches longues!» C’est alors qu’une de mes interlocutrices me dit : «Une camisole?» en rigolant. Et c’est là que j’ai découvert que ce que j’appelle une camisole (soit un haut à bretelles porté directement sur le corps) est pour nos amis français un débardeur, et qu’une camisole est pour eux synonyme de camisole de force.

Essayons d’y voir plus clair.

CAMISOLE
«1. VIEILLI. Vêtement court, à manches, porté sur la chemise. → brassière, caraco, casaquin, gilet.
2. Camisole de force : chemise à manches fermées garnies de liens paralysant les mouvements, utililsée pour maîtriser les malades mentaux.»(1)
«QUÉBEC. Maillot court à manches.*
NOTE. Ce nom s’emploie toujours au Québec, mais il est vieilli dans le reste de la francophonie.»(2)

DÉBARDEUR
«2. Tricot court, collant, sans col ni manches et très échancré, porté à même la peau(1)
«Tricot sans manches et à large encolure.»(2)

GILET
«1. Vêtement d’homme, court, sans manches, ne couvrant que le torse, qui se porte par-dessus la chemise et sous le veston.
2. Vêtement court, avec ou sans manches, se portant sur la peau ou sur la chemise. → maillot, tricot.
3. Tricot à manches longues fermé devant. → cache-cœur, cardigan(1)
«1. Veste masculine sans manches qui se porte sous le veston.
2. Tricot à manches longues qui s’ouvre sur le devant.»(2)

VESTE
«1. ANCIENNT Vêtement couvrant le torse, ouvert devant.
2. MOD. Vêtement court (à la taille ou aux hanches), avec manches, ouvert devant et qui se porte sur la chemise, le gilet.»(1)
«Vêtement court comportant des manches, ouvert à l’avant et qui se porte sur une chemise, un tricot.
NOTE. Le vêtement court sans manches et ouvert à l’avant se nomme gilet(2)

CARDIGAN
«Veste de tricot à manches longues, et boutonnée devant jusqu’au cou.»(1)
«Veste de laine à manches longues et boutonnée.»(2)


QUÉBEC CONTRE FRANCE

C’est à s’y perdre, toute cette terminologie! Mais en bref, je crois comprendre que les termes québécois suivants correspondent aux termes français suivants :

camisole de force = camisole
camisole = débardeur
débardeur = gilet
gilet = veste
veste = cardigan

Revenue à Montréal, donc, j’ai été curieuse et me suis mise à fouiller sur certains sites Web de boutiques de vêtements (canadiennes) pour voir quelle terminologie on utilisait. J’avais souvenir d’avoir fréquemment vu le terme cami utilisé sur ces sites. D’ailleurs, instinctivement, j’aurais même pensé que le diminutif cami, pour camisole, en était un qui provenait de France, puisque nos amis français sont reconnus pour aimer les diminutifs (alu, cata, dico, facho, imper, manif, occaze, réglo, etc.).

J’ai été étonnée de constater que le site d’American Apparel (Canada, français) n’utilisait que le terme débardeur(3). Le site canadien de Gap (en français), quant à lui, utilise de façon aléatoire les termes camisole et débardeur, pour des vêtements similaires(4) (on ne note pas de nuance systématique entre, par exemple, l’utilisation du terme camisole pour les bretelles fines et débardeur pour les bretelles plus larges, par exemple; ou vice versa). Smart Set, pour sa part, utilise le terme cami(5), ainsi que veste sans manches(6) (plutôt que le terme gilet qu’on a trouvé plus haut, qui conviendrait ici), et utilise enfin le terme cardigan, qui lui, est peu utilisé dans le vocabulaire oral québécois (on dit plutôt veste). En fait, cardigan semble adopté par tous les sites de vêtements que j’ai consultés ici, probablement puisqu’il s’agit, dans le domaine du vêtement, d’un terme plus «exact» que le simple terme veste.

Beau méli-mélo langagier et culturel, n’est-ce pas? Ce qui m’intrigue le plus dans tout ça est le fait que, pour ma part, j’ai des frontières conceptuelles très précises dans ma tête de ce que je considère être une camisole ou un débardeur ou une veste, mais que mes concepts ne correspondent pas à ce que je retrouve dans les dictionnaires! À se demander où j’ai bien pu les apprendre…

--
* Je ne comprends absolument pas pour qui, au Québec, le terme camisole signifie «Maillot court à manches.»! Je suis profondément intriguée par cette définition…

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(1) [Le nouveau Petit Robert, édition 2004. Paris.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) Site Web d’American Apparel (cliquer sur «Français»)
(4) Site Web de Gap (Canada) (cliquer sur «Français» en bas à gauche)
(5) Site Web de Smart Set, section «Mode Smart», sous-section «T-shirts et camis»
(6) Site Web de Smart Set, section «Mode Smart», section «Mode Smart», sous-section «Pulls, cardigans châles et tuniques»

lundi 25 octobre 2010

Fenêtre aveugles – prise 2

Vous souvenez la photo que j’avais prise près de mon bureau, de fenêtres dessinées sur le mur d’un bâtiment et qui imitaient d’autres fenêtres un peu plus haut? Il semble que Montréal ne soit pas la seule à avoir la créativité de peindre pareilles fenêtres pour embellir un peu ses murs. Toulouse le fait aussi, et si vous voulez mon avis, d’encore bien plus jolie façon!



J’ai pris cette photo lors de mon récent voyage à Toulouse, alors que je visitais la ville avec une amie qui y habite. Devant ce mur, on a tenu à peu près cette conversation :

– Regarde. Ils ont peint de fausses fenêtres sur ce mur, me dit-elle.
– Oui. C’est vraiment joli.
– Je ne me souviens plus comment on appelle ça déjà, ajouta-t-elle, en profonde réflexion.
– Je sais moi : on appelle ça des dessins!, répliqué-je d’un ton narquois.
– Maaaais noooon, me répondit-elle, hilare. Il y a un nom spécifique pour ça.
– Oui oui! Des DESSINS, répondis-je avec mon plus grand sourire.

Et s’ensuivit une sincère rigolade.

N’empêche qu’elle avait raison : on les appelle des trompe-l’œil. :)

vendredi 22 octobre 2010

Bonne fête CHOM!


CHOM, 97,7 fm a fêté ses 40 ans ce mardi 19 octobre. 40 ans! Pas mal pour une station de radio.

Adepte de rock, je ne peux que souhaiter longue vie à CHOM! :)

jeudi 21 octobre 2010

La faute [française] du jeudi – catégorie ‘orthographe’

→ «transport de fond» ←

FOND
«1. Le plus bas niveau.
2. Partie inférieure de quelque chose.
3. Partie la plus éloignée de l’entrée.
4. (FIG.) Point extrême.
5. Substance, contenu.»(1)

FONDS
«1. Bien, immeuble, terrain sur lequel on bâtit.
2. Capital de financement.
3. (FIG.) Ensemble de ressources.
4. (AU PLUR.) Argent disponible.
NOTE. En ce sens, le nom ne s’emploie qu’au pluriel.»(1)

Contexte où la pancarte à été aperçue : devant une banque. Le panneau indique une interdiction de stationner devant la banque, sauf pour des «transporteurs de fond».

CORRECTION
Interdit sauf transport de fonds*

--
* Notez que cette fois encore, ce n’est pas par manque d’espace que le s est absent ni parce que quelqu'un l’aurait arraché : on voit bien que le mot fond est centré avec le reste du texte, sur le panneau.
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

mercredi 20 octobre 2010

Expliquer pour saisir la nuance, afin de bien l’appliquer

Une connaissance m’a récemment posé une question portant sur la langue française, et sa question en a reveillé une que je me posais déjà et sur laquelle je voulais investiguer davantage : «Y a-t-il une différence de sens ou d’usage entre afin et pour

AFIN DE
«loc. prép.
En vue de. Elle m’a appelé afin de m’informer de sa venue. SYN. dans le but de; pour.
NOTE. Cette locution prépositive qui se construit avec l’infinitif ne s’emploie que lorsque le sujet de la proposition principale est également le sujet de l’infinitive. Dans les autres cas, on emploie plutôt la locution conjonctive afin que suivie du subjonctif.»(1)

AFIN QUE
«loc. conj.
Pour que. Nous avons choisi ce quartier afin que les enfants puissent aller au collège à pied.
NOTE. Cette locution conjonctive se construit avec le subjonctif.»(1)

POUR
«PRÉPOSITION
2. En vue de, afin de. Pour réussir, il faut travailler.
6. Afin de. Faire de l’exercice pour être en forme.
NOTE. Pour marquer l’intention, la préposition se construit avec l’infinitif.»(1)

À consulter ces définitions, il semble qu’afin et pour soient complètement interchangeables. Sceptique quant à cette information, j’ai eu envie de reprendre les mêmes exemples pour voir à quel point l’interchangement est réellement possible :

1a) Elle m’a appelé afin de m’informer de sa venue.
1b) Elle m’a appelé pour m’informer de sa venue.

2a) Nous avons choisi ce quartier afin que les enfants puissent aller au collège à pied.
2b) Nous avons choisi ce quartier pour que les enfants puissent aller au collège à pied.

3a) Pour réussir, il faut travailler.
3b) Afin de réussir, il faut travailler.

4a) Faire de l’exercice pour être en forme.
4b) Faire de l’exercice afin d’ être en forme.

Est-ce que ces phrases sont toutes correctes de la même façon? Grammaticalement, il semble que oui. Mais sémantiquement, suis-je la seule à percevoir une nuance?

À mon avis, seule la phrase 2 peut utiliser de façon interchangeable afin et pour. Et si l’on remarque bien, c’est la seule des quatre phrases à utiliser afin que et non afin de.

La phrase 1b) n’est pas incorrecte ou étrange, seulement la 1a) apparaît plus appropriée.

Les phrases 3b) et 4b), quant à elles, me semblent cette fois plus dérangeantes, et je crois que c’est ce qui me permettra de tirer ici un début de conclusion ou de généralisation. Ce qui est probablement problématique avec ces phrases, c’est qu’on appose la locution prépositive afin de comme complément d’une proposition complète. En 1b), on l’appose plutôt à un verbe. À mon avis, c’est en cela que diffère l’utilisation d’afin et de pour.

«CONCLUSION»
D’après mes observations, il semblerait que la locution conjonctive afin que soit, elle, en effet interchangeable avec pour que. Au contraire, la locution prépositive afin de ne doit être utilisée que pour introduire un complément de verbe, alors que la préposition pour s’utilise principalement pour amener un complément de proposition, bien qu’on puisse aussi l’utiliser pour introduire un complément de verbe.

Ça vous semble cohérent comme analyse? Y a-t-il des objections? Des compléments d’information?

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

lundi 18 octobre 2010

Damier céleste


Ou échiquier céleste?

Parce que je n’ai pas vu souvent pareil ciel, et que j’ai trouvé ça joli.

vendredi 15 octobre 2010

Crémeuse ou traditionnelle?

Une réforme complète et totale de l’orthographe du français, ce n’est pas la première fois qu’on entend parler de cette idée. Êtes-vous pour? Êtes-vous contre?

L’idée qu’une langue soit d’abord un outil de communication oral sur lequel on bâtit ensuite l’écrit (il existe des langues à tradition orale SANS tradition écrite, alors que l’inverse ne semble vraisemblablement pas exister) semble un argument intéressant pour élaborer une orthographe phonologique (faire correspondre l’écrit aux sons). Par contre, de nombreux problèmes surviendraient, à mon avis.

D’abord, sur l’oral de qui se baserait-on? Celui de Montréal? Du Saguenay? De Gaspésie? Des Acadiens? Des Français?

Ensuite, toute langue évolue au fil du temps, et ce qu’on réformerait aujourd’hui serait forcément encore à réformer dans 100, 200 ans, etc. Est-ce à dire qu’il faudrait systématiquement retranscrire les écrits anciens en «nouvelle orthographe» chaque fois qu’on voudrait «réaligner l’écrit sur l’oral»? Fastidieux, n’est-ce pas? Ça pourrait toutefois être un sacré coup de marketing, par contre! Mais réapprendre à tous un nouveau système orthographique serait aussi passablement compliqué pour les gens qui auraient appris le système précédent.

Pourtant, certains semblent vouloir mettre de l’avant un tel projet : www.ortograf.net.

En ne m’attardant encore qu’à la page d’accueil (lisez d’abord en mode «français conservateur», si vous voulez y comprendre quelque chose), j’ai immédiatement constaté un manque flagrant d’uniformité (et ce, avant même d’aller consulter les «règles»). On écrit standar pour standard, mais enten pour entends. Pourquoi l’alternance an/en? Qu’est-ce qui la motive? Audiblement, rien!

Après consultation des règles, je suis encore plus mêlée qu’en n’ayant consulté que la page d’accueil. On nous y présente certains règles «obligatoires», d’autres «facultatives», et enfin des règles «provisioires». Difficile de s’y retrouver. Mon avis est qu’adopter l’alphabet phonétique international serait véritablement plus simple, si vraiment on désire faire correspondre l’écrit à la prononciation (une fois qu’on s’est entendu sur la norme parlée à utiliser comme base).

Finalement, qu’on soit pour ou contre une «ortograf altèrnativ», c’est une sujet qui demeure fondamentalement intéressant, non? Et sur lequel chacun a son opinion.

jeudi 14 octobre 2010

La faute [française] du jeudi – catégorie ‘anglicisme’

→ «guide digital» ←

DIGITAL
«Qui se rapporte aux doigts. Des empreintes digitales.
FORME FAUTIVE
*digital. Anglicisme au sens de (affichage) numérique(1)

CORRECTION
Le guide numérique officiel de la Tour Eiffel

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

mercredi 13 octobre 2010

Le dico, ou comment ruiner une intuition

Récemment, j’ai entendu à plusieurs reprises, à la télé, des phrases telles : «Il a complètement ruiné ma robe en renversant son verre de vin dessus.» Agacée par cet usage de ruiner où je subodorais, sans conviction absolue, l’anglicisme («to ruin something»), j’ai voulu, fidèle à mon habitude, aller vérifier.

RUINER
«1. VIEILLI Réduire à l’état de ruines. → dégrader, délabrer, démanteler, détruire.
2. LITTÉR. Endommager gravement. → désoler, dévaster, gâter, ravager.
3. Causer la ruine, la perte de. → anéantir, détruire, perdre.
4. COUR. Faire perdre la fortune, la prospérité à.»(1)

«VERBE TRANSITIF
1. Ravager. Cet orage violent a ruiné les framboisiers. SYN. détruire; dévaster.
2. Causer la perte de la fortune.»(2)

Il semble donc que j’aie cette fois eu tort. Il est ainsi correct d’utiliser le verbe ruiner pour exprimer l’idée de «dégradation» ou de «destruction» d’un objet.

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(1) [Le nouveau Petit Robert, édition 1994. Paris.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]