mercredi 5 octobre 2011

Avoir de la suite dans les idées

Encore cette semaine, je vous présenterai une tournure tellement lue, vue et entendue, qu’il est fort probable que vous ne soupçonniez pas son caractère fautif. En voici un exemple, que j’ai lu le 12 septembre dernier, sur le site sympatico.ca : «Le taux de chômage a augmenté de 0,1 point de pourcentage pour s'établir à 7,3% en août. Durant l'année 2011, vous êtes-vous retrouvé(e) au chômage suite à la perte de votre emploi?»

SUITE À
«Dans le corps d’un texte, locution à remplacer par à cause de, à la suite de, en conséquence de, par suite de. À cause d’une (et non *suite à une) panne d’électricité…»(1)

«(votre lettre, votre demande, etc.) Dans une formule d’introduction, on écrira plutôt comme suite à, en réponse à. Comme suite à (et non *suite à) votre appel téléphonique…»(1)

«[L]ocution du langage commercial qui n’est pas à recommander : Suite à votre lettre du… On dira mieux : En réponse à votre lettre du…»(2)
La locution suite à est souvent employée comme formule d’introduction, particulièrement dans la correspondance. Cette formule est parfois critiquée; cependant, tout comme la locution comme suite à, elle est acceptable dans la correspondance commerciale et administrative.
[…]
Dans la langue soignée, on évitera d’employer la locution suite à comme formule d’introduction; selon le contexte, on lui préférera les locutions en réponse à, pour donner suite à, pour faire suite à ou en référence à.
[…]
Par ailleurs, il vaut mieux utiliser la locution suite à uniquement comme formule d’introduction dans la correspondance. Dans d’autres contextes, pour exprimer entre autres la cause, on pourra la remplacer par à cause de, à la suite de, après, en conséquence de ou par suite de.(3)

Ainsi, vous êtes en droit d’utiliser la locution suite à comme formule d’introduction dans une correspondance commerciale ou administrative, sans craindre que je vienne vous réprimander. Dans tout autre contexte, vous devrez toutefois songer à reformuler.

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NB : Je vous conseille de consulter le site de la Banque de dépannage linguistique(3) pour y lire quelques exemples.
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [THOMAS, Adolphe V. (2007). Dictionnaire des difficultés de la langue française. Éditions Larousse, Paris.]
(3) Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française

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