vendredi 25 novembre 2011

Sainte-Catherine

En cette journée du 25 novembre, qui est le jour des catherinettes, je m’éloigne un peu de mes billets étymologiques habituels, et me penche sur l’origine de la fête des vieilles filles qu’est celle de la Sainte-Catherine.
Catherine [d’Alexandrie] serait née vers 290 dans une famille noble d’Alexandrie, en Égypte. Dotée d'une grande intelligence, elle acquit rapidement des connaissances qui la placèrent au niveau des plus grands poètes et philosophes du moment. Une nuit, elle vit en songe le Christ et décida de lui consacrer sa vie, se considérant comme sa fiancée. Le thème du mariage mystique est commun dans l’Est méditerranéen.

Le paragraphe suivant décrit la fin de Catherine telle que rapportée par l’hagiographie chrétienne : L’empereur de Rome, Maximien, venu à Alexandrie, y présidait une grande fête païenne. La jeune fille saisit cette occasion pour tenter de l’amener à se convertir au christianisme, mais cela ne fit que soulever sa colère. Pour la mettre à l’épreuve, il lui impose un débat philosophique avec cinquante savants, mais au grand dépit de l’empereur, elle réussit à les convertir. Maximien les fait exécuter et pourtant propose le mariage à Catherine qui refuse avec mépris. L’empereur ordonne alors de la faire torturer en usant d’une machine constituée de roues garnies de pointes. Par un miracle divin, les roues se brisent sur son corps, et les pointes aveuglent les bourreaux. Obstiné, Maximien ordonne alors qu’elle soit décapitée.(1)


Elle finira décapitée le 25 novembre 307 et deviendra la seule Sainte du paradis à posséder trois auréoles : la blanche des vierges, la verte des docteurs et la rouge des martyrs.
[…]
La tradition de Sainte Catherine remonte au Moyen Âge. À l'époque, les filles de 25 ans qui n’étaient pas encore mariées revêtaient des tenues et des chapeaux extravagants et se rendaient en cortège devant une statue de Sainte Catherine pour la parer de fleurs, rubans, chapeaux ... Elles coiffaient Sainte Catherine dans l’espoir de trouver un mari!(2)


Par sa virginité, sainte Catherine est le symbole de la pureté (le nom vient d'ailleurs du grec katharos qui veut dire «pur», mot d’où vient aussi le nom des Cathares.
[…]
Si elles respectent la tradition, le 25 novembre, ces célibataires doivent se mettre un couvre-chef comportant les couleurs jaune (symbole de la foi) et verte (symbole de la connaissance), en rappel de l’ancienne tradition qui voulait que des jeunes filles coiffent la statue de sainte Catherine à Paris, ce jour-là.(3)
Maintenant, nous connaissons l’origine de cette fête. Toutefois, qu’en est-il de la tradition de manger de la tire cette journée-là?
On raconte que Marguerite Bourgeoys, notre première institutrice nationale, aurait concocté cette friandise pour attirer les jeunes Amérindiens à l’école... peut-être un 25 novembre, jour de la fête de sainte Catherine. Est-ce la vérité ou simplement une belle histoire? Ce qui est sûr, c’est que cette journée, jusqu’à un passé pas si lointain, était célébrée chaque année dans toutes les écoles du Canada français. Outre qu’on s’y amusait, cette fête était également l’occasion pour les écoliers de manger de la tire. Et le plaisir ne s’arrêtait pas là, on profitait également de l’occasion pour en confectionner à la maison où la préparation de cette friandise et, surtout, la fameuse étape d’étirement devenaient prétexte à la fête et peut-être aux rapprochements entre catherinettes (nos jeunes filles de 25 ans et plus qui n’avaient toujours pas trouvé mari) et jeunes gens disponibles.

Mais, au risque d’ébranler la légende, on trouve une tradition semblable aux États-Unis où la coutume de se réunir pour confectionner le taffy, de la même manière, et peut-être dans le même but qu’ici, est également rapportée; ces soirées étaient appelées taffy-pull ou taffy-pulling. Qui plus est, on dit qu’elles subsisteraient encore dans le pays de Galles. Peut-on penser que cette coutume aurait été apportée ici par les Britanniques?(4)
Ainsi, ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne fête de la Sainte-Catherine, avec ou sans coiffe, et préférablement avec de la bonne tire Sainte-Catherine.

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(1) Wikipedia
(2) Joyeuse-fete.com
(3) Expressio.fr
(4) Office québécois de la langue française

Autres sources à consulter :
Insecula.com
Maisonsaint-gabriel.qc.ca

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